La spéculation foncière et immobilière est source de graves conflits. Le Vietnam, où la terre est théoriquement propriété de l’Etat, n’échappe pas à la règle.
Doan Van Vuon était donc un exploitant catholique qualifié de « modèle » (élevage de poissons et crustacés) sur le territoire de la ville de Haiphong, jusqu’au jour de janvier 2012 où la police locale a monté un raid pour le chasser de ses terres et que, dans la foulée, son habitation a été détruite par des hommes de main. Il y a eu résistance armée (4 policiers et 2 soldats blessés), ce qui, en d’autres temps, aurait condamné Vuon et ses acolytes.
Mais les médias ont suivi l’affaire, devenue un scandale national. Le Premier ministre Nguyên Tân Dung a été contraint d’intervenir personnellement. La récupération des terres de Vuon a été déclarée «forcée et illégale», la presse a été félicitée par un collaborateur du Premier ministre et une solution juste annoncée.
Deux mois plus tard, l’optimisme n’est plus de mise, rapporte le site des Missions étrangères de Paris. «Le manque d’objectivité et d’impartialité» des médias a été dénoncé publiquement par un membre du gouvernement. Tout en reconnaissant l’illégalité du raid de la police, le comité populaire (mairie) de Haiphong a, le 3 avril, dénoncé «des infractions commises par l’exploitant exproprié» (utilisation de terrains non alloués, destruction d’un bois, négligence dans le paiement des impôts). Loin des caméras, rien ne se règle.
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