L’insuffisance du système local de santé et de l’assistance internationale met en péril la vie de dizaines de milliers de Birmans atteints par la maladie
Médecins sans Frontières (MSF) en Birmanie s’alarme de l’écart béant entre les besoins des personnes atteintes par le virus du sida et l’offre locale de médicaments antirétroviraux. Environ 240.000 personnes sont porteuses du VIH en Birmanie ; sur ce nombre, la moitié a un besoin urgent d’une trithérapie à l’aide d’antirétroviraux. Mais seules 30.000 d’entre elles bénéficieraient de ce traitement régulier en 2010.
«Nous voyons des patients ramper pour venir nous voir, certains léthargiques et d’autres presque morts», dit Maria Guevara, coordinatrice médicale pour MSF en Birmanie, citée par le Guardian. «En tant que médecins, nous devons faire face et leur dire que nous ne pouvons pas les traiter, car ils ne correspondent pas aux critères; c’est tragique».
MSF espérait pouvoir bénéficier d’un soutien accru grâce au prochain cycle d’allocations de donations du Fonds global contre le sida, la tuberculose et le paludisme, mais ce cycle a été annulé à cause d’un manque de fonds. En conséquence, les médecins doivent rationner les médicaments antirétroviraux, ne les prescrivant qu’aux patients les plus faibles. Selon les groupes d’assistance locaux, le taux de mortalité des patients atteints par le sida arrivant dans les cliniques s’élève à 25 %. La prévalence de la tuberculose, dont souffrent environ 300.000 Birmans et qui s’attaque particulièrement aux personnes dont le système immunitaire est affaibli, constitue un facteur aggravant.