Alors que le Kazakhstan est en proie à de vivesx manifestations en réaction à la hausse des prix du gaz, Jean de Gliniasty affirme que la Russie « suit cela comme le lait sur le feu ».
« Moscou essaie d’éviter l’intervention franche et massive » au Kazakhstan, a affirmé sur franceinfo mercredi 5 janvier Jean de Gliniasty, directeur de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). Le pays d’Asie centrale est secoué par des manifestations depuis dimanche et l’annonce de l’augmentation des prix du gaz. Les manifestants se révoltent notamment contre la main-mise toujours présente de l’ancien président.
Alors que le président a demandé mercredi l’aide militaire de la Russie et que le pays a promis d’envoyer des troupes, « la Russie a d’autres moyens d’influer » sur les problématiques du pays, estime Jean de Gliniasty.
franceinfo : Que se passe-t-il au Kazakhstan ?
Jean de Gliniasty : Ce n’est pas la première fois qu’il y a des manifestations au Kazakhstan. Il y en a eu à chaque épisode électoral. C’est un pays qui n’est pas si stable que cela. Il y a différents clans qui rivalisent pour le pouvoir. Il y a aussi une minorité en diminution de Russes, de l’ordre d’environ 20%, surtout dans les provinces du Nord. C’est le pays qui a gardé le plus de Russes après la chute de l’URSS. On a cru a une transition en douceur lorsqu’en mars 2019 Noursoultan Äbichouly Nazarbaïev, l’ancien président qui a régné trente ans, a cédé la place à Kassym-Jomart Kemelouly Tokaïev, qui était un candidat tout à fait agréé par Moscou. Le problème, c’est que Nazarbaïev est resté aux commandes. Il a pris la direction du Conseil national de sécurité et a été nommé père de la patrie. Il reste donc un acteur très puissant de la vie politique. Cela n’a pas été vécu par la population kazakhstanaise comme une vraie transition. Le deuxième élément, c’est la grande crainte des Russes que le départ des Américains…
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