Cet immense territoire est enclavé entre la Russie et la Chine et il est peu coutumier des manifestations, mais les soupçons de corruption dans l’industrie du charbon déclenchent une vraie colère.
Le mercure donne une idée de la motivation des manifestants, il fait actuellement moins 20° C le jour, et moins 30° C la nuit, à Oulan Bator, la capitale du pays. Même pour la Mongolie, c’est froid. Et ça n’a pas arrêté la contestation, le dimanche 4 décembre au soir, puis lundi 5 décembre en journée. Des milliers de personnes, essentiellement des jeunes, ont bravé le froid.
Ce pays grand comme deux fois et demi la France, ne compte que trois millions d’habitants, c’est la plus faible densité de population au monde. Un habitant sur deux vit à Oulan Bator. Et la Mongolie, ex pays satellite de l’Union Soviétique jusqu’en 1992, est peu coutumière des manifestations. Mais la tension monte au fil des mois. De premières manifestations ont eu lieu en avril 2022. Et c’est donc reparti pour un tour. Sur les rares images qui nous parviennent via les réseaux sociaux, on voit clairement la foule essayer d’accéder aux bâtiments officiels du parlement et du gouvernement et desceller l’une des grilles qui entourent les résidences du président et du premier ministre. Ces scènes rappellent des événements similaires ces derniers mois dans d’autres pays d’Asie centrale, comme le Kazakhstan ou le Kirghizstan.
Une « mafia » du charbon
Finalement, les forces de l’ordre ont interrompu la manifestation d’Oulan Bator. Le parlement a ensuite envisagé d’instaurer l’État d’urgence mais y a finalement renoncé. La contestation vise donc d’abord à dénoncer la corruption. Les règlements de compte politiques entre les deux principaux partis jouent certainement un rôle, tout comme l’inflation, qui dépasse les 15% en raison en bonne partie de la guerre en Ukraine. Mais l’explication principale, c’est le ras-le-bol de la corruption, un puissant moteur de contestation…
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