De la fumée s’échappe encore des cendres des barricades marquant l’entrée de Hlaing Thar Yar, la zone industrielle la plus dense de Birmanie, au nord-ouest de Rangoun. Des soldats bloquent les routes principales. La loi martiale y a été décrétée le 15 mars, le lendemain d’une journée sanglante, faisant au moins 50 morts rien que dans cette banlieue, soit le bilan le plus meurtrier depuis le début du coup d’Etat.
« Nous n’avons plus Internet. Les rues sont complètement vides. Nous avons peur de nous faire tirer dessus si nous sortons. La nuit, on entend des tirs », témoignait au téléphone, il y a quelques jours, Ko Kyaw (le nom a été changé), 23 ans, employé d’une ONG, résidant à Hlaing Thar Yar, et enfermé chez lui depuis soixante-douze heures. Les militaires, fusil en main, forcent les habitants à démonter les amas de…
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