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Politique Thaïlande

Abhisit taille un costume au gouvernement en Thaïlande

Le leader de l’opposition dénonce l’impéritie économique et l’opportunisme politique du gouvernement de Yingluck Shinawatra.

Lors de sa première intervention devant le Club des correspondants de Thaïlande (FCCT) depuis les élections de juillet dernier, le leader du Parti démocrate d’opposition Abhisit Vejjajiva s’est vivement attaqué aux programmes économique et politique du gouvernement de Yingluck Shinawatra. Abhisit, premier ministre entre 2008 et 2011, a présenté le récent succès de son parti aux élections législatives partielles dans la province de Pathum Thani, un fief des chemises rouges, comme le signe de la déconvenue des partisans de Thaksin Shinawatra, ancien premier ministre et frère ainé de Yingluck.

Sur le plan économique, le leader du Parti démocrate a fustigé le programme de garantie des prix du riz, affirmant qu’il est « miné par la corruption à toutes les étapes ». Il a aussi noté que de très nombreuses entreprises s’étaient organisées pour contourner l’augmentation du salaire minimum quotidien à 300 bahts (7,4 euros). Concernant la politique, Abhisit a assuré ne pas être opposé à une réforme constitutionnelle, mais, à ses yeux, « celle-ci est détournée par un gouvernement qui a un ordre du jour d’amnistie ». Cette amnistie, souhaitée par le Parti Peua Thaï, pilier de la coalition gouvernementale, vise à exonérer toutes les personnes poursuivies ou condamnées à cause des événements politiques depuis le coup d’Etat de septembre 2006, y compris Thaksin.

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Analyse Thaïlande

Chronique siamoise : unité, solidarité ou uniformité

La récente censure dont a fait l’objet un film thaïlandais peut être interprétée de différentes façons.

Pour justifier sa décision début avril d’interdire la projection du film « Shakespeare doit mourir » d’Ing Kanjanavanit en Thaïlande, le bureau thaïlandais de la censure a estimé que la diffusion de cette œuvre, un remake de MacBeth à la sauce siamoise, accroitrait les divisions entre Thaïlandais et saperait l’unité du pays. Cette notion d’unité a été maintes fois invoquée par les autorités depuis le coup d’Etat de septembre 2006, et même avant, pour expliquer la nécessité de mesures répressives contre la liberté d’expression. Ce concept d’unité s’exprime par le mot sammaki, dont une traduction plus exacte est « solidarité » ; il est présenté comme une donnée évidente et intangible du pays.

Pourtant quand on se tourne vers l’histoire, cette notion d’unité paraît absente. Regardez le film « Suriyothai » de M. C. Chatrichalerm et vous y verrez, six heures durant, des princes et des courtisanes des principautés du Siam s’entredéchirer dans des luttes sanglantes, se repaître d’assassinats vicieux et porter la trahison au sommet du génie politique. L’une des scènes les plus frappantes est celle d’un prince-enfant, enfoui dans un sac de velours rouge, dont la tête est cérémonieusement tranchée sur les ordres d’un de ses oncles. La vingtaine de coup d’Etats qui ont ponctué l’histoire de la Thaïlande depuis le renversement de la monarchie absolue en 1932 suggère aussi une fracturation extrême du paysage politique. Et si l’on se penche sur l’aspect social du pays, il est clair que le développement économique depuis les années 1970 a été beaucoup moins bien réparti qu’en Corée du Sud ou à Taiwan ; les classes moyennes urbaines ont grandement bénéficié, les ruraux des provinces ont stagné.

S’il est un ferment d’unité, c’est sans conteste la personne du roi Bhumibol Adulyadej. Le monarque est un lien entre toutes les classes, toutes les ethnies, le miroir qui reflète l’image de tout un chacun et rassure : «Nous sommes donc bien solidaires». D’où l’angoisse de l’après-Rama IX : que restera-t-il comme ciment de la nation ? La Thainess signifie différentes choses selon les milieux. Le consumérisme effréné, le culte de l’argent, le commercialisme envahissant qui dissout les vieilles valeurs communautaires ne peuvent servir de piliers à la nation. Et cette notion d’unité agitée par les autorités et l’establishment ne fait-elle pas plutôt référence à l’uniformité ? Les divisions dénoncées comme le mal menaçant ne sont-elles pas simplement la diversité de cultures, d’opinions et d’idées qui remuent la société thaïe ? Des esprits chagrins iront jusqu’à affirmer que ce repli constant sur une unité insaisissable est une manière d’imposer un « consensus », tolérable pour la majorité mais qui profite surtout à une minorité. Les idées, incontestablement, divisent la société, mais elles constituent aussi les matériaux qui servent à l’édification de valeurs communes.

Nouvelle chronique du site infoasie, «Chronique siamoise» porte un regard décalé sur l’actualité politique de la Thaïlande, mêlant des récits d’anecdotes et une lecture culturelle des événements.

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Analyse Thaïlande

Chronique siamoise : Thaksin cherche la brèche

Regard sur la tactique employée par l’ancien Premier ministre thaïlandais pour revenir au pays…

Les Thaïs de la plaine centrale utilisent deux expressions pour parler d’un fils renvoyé par son père. La première, ko rua, évoque le fils honni « agrippé à la barrière » de l’enceinte familiale et quémandant au père sa réintégration. La seconde, ro rua, décrit le chenapan en train de « tourner autour de la propriété » dans l’intention apparente de préparer un mauvais coup. Les escapades de l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra au Laos et au Cambodge relèvent plus de cette dernière tactique d’intimidation. Thaksin ne veut plus implorer, mais s’imposer.

A Vientiane et à Siem Reap, cet homme vieilli, au bilan si controversé, condamné en 2008 à deux ans de prison pour abus de pouvoir, a péroré plus qu’il n’a parlé. Evoquant la volonté supposée de ses partisans de le ramener en Thaïlande à l’occasion de son anniversaire le 26 juillet prochain (Thaksin s’est exilé pour fuir la justice depuis 2008), il a estimé à Vientiane que ceux-ci voulaient lui faire ce « cadeau », parce qu’ils savaient « combien il avait bénéficié au pays ». Les épaules voutées, le regard plus fatigué que par le passé, son habituel sourire satisfait aux lèvres mais avec un je ne sais quoi d’artificiel, Thaksin ne semble pas avoir fondamentalement changé. Jamais depuis son éviction du pouvoir en 2006, il n’a prononcé une parole pour dire s’être trompé, ne serait-ce qu’une fois, par le passé. On devine sa soif de vengeance.

Cet encerclement de la Thaïlande par Thaksin est une injonction. Il s’agit de faire pression sur ses alliés pour que ceux-ci activent le processus de réforme constitutionnelle qui permettrait de lever sa condamnation. Il montre aussi sa ténacité, qu’il faut reconnaître hors du commun. Sa sœur cadette, Yingluck, à la tête du gouvernement, a parfaitement joué son rôle d’innocente, parcourant Bangkok à l’arrière d’un pick-up pour participer aux festivités du Nouvel an Thaï : «Mon frère, à Siem Reap ? Vraiment ?». Placée à la tête du pays avec pour seul but de faire rentrer son frère au bercail, elle ne peut que vouloir hâter le processus : l’exercice du pouvoir l’épuise. Son sourire désarmant, un peu bébête, s’est depuis peu crispé. Même la solidarité familiale a ses limites.

D’autant plus que la réaction du père reste la grande inconnue. Si, comme il le semble, lui ou ceux qui disent parler en son nom n’acceptent pas la rentrée du « mauvais fils » – c’est-à-dire s’ils ne permettent pas la levée de la condamnation de Thaksin -, un « retour élégant » de ce dernier ne sera pas possible. En tout état de cause, qu’il revienne en vengeur masqué en franchissant le pont entre Vientiane et Nongkhai, comme le lui a suggéré un de ses lieutenants Kwanchai Praipana , ou par la grande porte de Suvarnahbumi, son retour fera exploser le calme latent qui prévaut depuis les élections de juillet 2011 et pulvérisera le verbiage inconsistant sur la «réconciliation».

Nouvelle chronique du site infoasie, «Chronique siamoise» porte un regard décalé sur l’actualité politique de la Thaïlande, mêlant des récits d’anecdotes et une lecture culturelle des événements.

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Analyse Thaïlande

Confusion dans le Sud thaïlandais

Dans la foulée des attentats dans le sud à majorité musulmane de la Thaïlande, des politiciens d’opposition dénoncent la tenue de discussions entre les rebelles et l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra. Ce dernier s’en défend…