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Indonésie : Atjeh rouvre ses forêts à l’exploitation commerciale

La province d’Atjeh s’apprête à prendre une mesure radicale : relancer l’exploitation de ses forêts. Le gouvernement indonésien ne s’est pas encore prononcé.

Anwar, président de la Commission du Parlement de la province chargée d’étudier le projet, a annoncé qu’en cas d’application, cette mesure réduirait la couverture forestière de la province de 68% à 45%, selon le Sydney Morning Herald. Les zones concernées sont de superbes forêts de plaine qui abritent orangs-outans, tigres et rhinocéros de Sumatra (Atjeh occupe le nord de la grande île de l’Indonésie), ainsi que d’autres espèces en danger d’extinction.

Ces forêts de plaine avaient été classées «forêts de production» dans les années 1990 mais la présence d’une guérilla irrédentiste – celle du GAM – les avaient protégées contre les incursions des paysans et des forestiers. Plus récemment, après la signature en 2005 d’un accord de paix et l’arrivée au pouvoir des anciens dirigeants du GAM, un moratoire avait été imposé.

Toutefois, toujours selon le Sydney Morning Herald, le nouveau gouverneur élu d’Atjeh, Zaini Abdullah, aurait établi un projet d’exploitation commerciale, ainsi que le Département des forêts atjehnais le souhaite sous forte pression. Ce projet doit, cependant, obtenir le feu vert du gouvernement central. Avec la Papouasie occidentale, Atjeh est l’une des réserves les plus belles de forêts d’Indonésie.

Ailleurs dans le vaste archipel, notamment à Kalimantan (la partie indonésienne de Bornéo), un moratoire de deux ans sur la déforestation, fruit d’un accord financier avec la Norvège, est soumis à de fortes pressions des producteurs d’huile palme. Datant de mai 2011, ce moratoire est soumis à reconduction dans quelques mois. Jakarta n’a pas encore annoncé ses intentions.

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Le Japonais Shinzo Abe en session de rattrapage au Vietnam

Shinzo Abe est attendu à Hanoï le 16 janvier, son premier voyage à l’étranger depuis sa victoire électorale. Il se rendra également en Thaïlande et en Indonésie.

Le premier ministre nippon va-t-il, à l’instar d’Hillary Clinton en 2009, annoncer que le Japon est «de retour»? En tout cas, il n’en sera pas loin. «Le Japon devrait reconnaître ses nouveaux rôles » et «contribuer à la coopération régionale en Asie de l’Est ; faute de quoi, il se retrouvera à la traîne», estiment,  dans une analyse publiée par le RSIS (Rajaratnam School of International Studies, Singapour, www.rsis.edu.sg), deux experts, Mushahid Ali et Hiro Katsumata.

De quels «nouveaux rôles» s’agit-il ? Pendant sa campagne électorale, Shinzo Abe a annoncé «la renaissance de la diplomatie du Japon» et avancé une liste de 38 initiatives. En font partie, écrit Ken Jimbo de l’université Keio sur le site de l’East Asia Forum, le rétablissement du Conseil national de sécurité, le renforcement des «forces d’auto-défense» (l’armée nippone) ainsi que l’installation permanente de fonctionnaires sur les îles Sekaku (Diaoyu), objet d’un contentieux avec la Chine et que le gouvernement japonais vient de racheter à des propriétaires privés.

En Asie du sud-est, le Japon dispose de quelques à-valoir. Il en a été le principal partenaire jusqu’au tournant du siècle et la locomotive du développement du sous-continent. Avant l’émergence de la Chine, le «miracle asiatique» a été le fait du Japon et, dans son sillage, des «quatre tigres» (Corée du Sud, Taïwan, Hong Kong et Singapour) suivis par les «trois bébés tigres» : Malaisie, Thaïlande et Indonésie.

L’aide et les investissements japonais dans le sous-continent se sont élevés à des centaines de milliards de dollars et ont contribué à façonner des économies tirées par leurs exportations. Les sociétés japonaises sont encore omniprésentes en Asie du sud-est et c’est l’une des raisons pour lesquelles Tokyo resserre aujourd’hui ses liens avec Hanoï, capitale d’un pays demeuré longtemps en marge du développement économique.

Ken Jimbo rappelle que lors de son précédent passage à la tête du gouvernement, Shinzo Abe avait, en 2006-2007, réussi une percée diplomatique avec la Chine, fondant les relations bilatérales «sur des intérêts stratégiques communs». Cette fois, dit-il, «si le pragmatisme prévaut dans les orientations de la politique étrangère d’Abe, le Japon disposera d’un potentiel important pour rehausser son profil diplomatique». Ce serait un moyen d’effacer deux décennies de stagnation et de diplomatie feutrée dont la Chine a profité pour doubler le Japon. Affaire à suivre.

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Politique Société Viêtnam

Vietnam : des blogueurs au secours du Parti communiste

La BBC rapporte sur son site que des officiels ont reconnu avoir engagé des blogueurs pour soutenir le Parti communiste sur Internet.

Ho Quang Loi, directeur du Département de la propagande et de l’éducation a affirmé, rapporte la BBC  le 12 janvier, que les autorités avaient engagé des centaines d’internautes «polémistes» dans la lutte contre «les forces hostiles sur le web».  Ho Quang Loi aurait également révélé que son département gère au moins quatre cents comptes en ligne et vingt microblogs.

La BBC affirme qu’au Vietnam, des internautes ont relevé «depuis longtemps» l’existence d’un nombre de blogueurs favorables au régime et dont les commentaires soutiennent «régulièrement» la politique du PC.  Ces blogueurs prennent part à des discussions en ligne et s’en prennent «férocement» aux critiques du régime, notamment sur Facebook. «Les soi-disant militants de la démocratie et intellectuels deviennent de plus en plus ridicules. Ils ont montré leur vraie couleur : des opportunistes dont l’attitude méprisable est sans limites», écrit l’un de ces commentateurs, selon la BBC.

Fin décembre 2012, l’hebdomadaire américain Time avait rapporté que les différents clans communistes utilisent désormais Internet pour faire valoir leurs positions respectives. Ils contribueraient notamment à alimenter les blogs qui s’interrogent sur la ligne du PC et la politique du gouvernement.

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Indonésie Politique Société

Indonésie : la gloire, puis le déshonneur de la belle Angie

Ancienne reine de beauté, députée de la majorité, Angelina Sondakh a été condamnée début janvier à quatre ans et demi de prison pour corruption.

La ravissante Angie, aujourd’hui âgée de 35 ans, a tout eu pour plaire. Né en 1977 en Australie, où son père Lucky Sondhak poursuivait ses études, elle y est retournée pendant deux années pour y boucler son cycle secondaire d’études, en brillant dit-elle. A son retour, la nature l’ayant gâtée, elle a remporté plusieurs concours de beauté à Manado (Sulawesi), dont sa famille est originaire, avant d’être élue, en 2001, Miss Indonésie. Plutôt que de briguer la couronne de Miss Univers, elle a depuis choisi la politique dans un pays où le populisme paie. Elle a été élue en 2004, puis réélue en 2009, membre du Parlement pour le Parti démocrate, celui de l’actuel président Bambang Susilo Yudhoyono, dont le deuxième et dernier mandat prend fin en 2014.

Mais plusieurs membres de la direction du Parti démocrate ont été éclaboussés par des scandales de corruption. L’ancien trésorier du parti, Muhammad Nazarrudin, a été condamné à près de cinq ans de prison et semble avoir facilité la suite de l’enquête de la KPK, la Commission anti-corruption. Deux étoiles montantes du parti ont été par la suite impliquées : son président Anas Urbaningrum ; et Andi Mallarangeng, un ministre des Sports et de la Jeunesse acculé, en décembre 2012, à la démission.

Angie a été inculpée, quant à elle, en février 2012 pour avoir perçu l’équivalent de 4,5 millions de dollars afin, selon le Canberra Times, «de l’aider à s’assurer que le contrat échoue bien dans les mains prévues (d’autres membres du Parti démocrate)». Le procureur a réclamé 12 ans d’internement. Pour conclure un procès très médiatisé, le tribunal réuni à Jakarta a infligé à Angie une sentence beaucoup plus légère, de 4 ans et demi de prison. Chrétienne à l’origine, Angie s’est convertie à l’islam en épousant un musulman en 2009, dont elle a eu un fils, avant de se retrouver veuve en 2011. Elle a joué de toutes les cordes pour se défendre devant la Cour et c’est sans doute l’une des raisons pour lesquelles le tribunal a fait preuve de clémence.

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Politique Société Viêtnam

L’éducation nationale au Vietnam: le zéro pointé des experts

Le site Vietnamnet a interrogé des spécialistes sur la qualité de l’enseignement public au Vietnam. Leurs réponses sont bien peu encourageantes.

Hoang Xuan Sinh, président d’université, estime que les erreurs commises dans le choix des politiques d’enseignement par les administrateurs de l’éducation nationale sont «trop nombreuses». Faute de changement, ajoute-t-il, la situation sera «encore plus sérieuse dans trente ans». Un éducateur réputé, Nguyen Lan Dung exprime sa «tristesse de voir des diplômés d’université vendre des nouilles instantanées pour gagner leur vie».

Représentante des Vietcongs lors des négociations de Paris voilà quatre décennies et vice-présidente de la république socialiste du Vietnam dans les années 90, Mme Nguyen Thi Binh fait le constat suivant : «On dit toujours que l’éducation a besoin d’être en avance sur le développement socio-économique. Pourtant, dans les faits, l’éducation est à la traîne».

Aux yeux du professeur Tran Hong Quan, «quatre décennies se sont écoulées depuis la libération du pays» et «un quart de siècle» depuis l’adoption des réformes. Mais, ajoute-t-il, «l’éducation n’est jamais devenue un levier susceptible de stimuler le développement social et économique». «C’est désolant de voir le retard pris par l’instruction publique par rapport aux autres pays de la région», dit-il.

Pour l’universitaire Hoang Tuy, l’éducation au Vietnam ne correspond pas à l’époque contemporaine. Mathématicien et ancien ministre de l’Education et de la Formation, Pham Minh Hac pense que «50% des connaissances requises par l’enseignement général en mathématiques ne sont pas nécessaires». Le professeur Nguyen Xuan Han abonde dans le même sens : il faudrait, a-t-il dit, supprimer de 30% à 50% des informations contenues dans les manuels scolaires.

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Vietnam : un bâtisseur chargé de pourfendre la corruption

Nguyên Ba Thanh, l’homme qui a fait la fortune de Danang, est chargé de nettoyer les écuries d’Augias du PC. Un honneur plein de risques, une partie de quitte ou double.

Danang, le grand port du Vietnam central est en plein boom. Les ponts futuristes s’alignent désormais sur la rivière Han, qui traverse la ville. De la presqu’île de Son Tra, qui protège une rade exceptionnelle, à la charmante petite ville historique de Hoi An, à trente km au sud, se développe rapidement une riviera dotée d’établissements de grand luxe et d’une autoroute proche de la côte. A Danang même, de véritables palaces, au goût parfois douteux, s’alignent pour accueillir  mariages ou autres fêtes de nouveaux riches.

L’auteur de ce miracle économique est Nguyên Ba Thanh, 60 ans, un homme à poigne, très exigeant, qui a planifié le développement de Danang. Cette ville est en voie de devenir le port du nord-est de la Thaïlande avec le projet financé par la Malaisie de construire, à travers le sud du Laos, une voie ferrée rattachant le pont de Savannakhet sur le Mékong à la frontière vietnamienne.

A Danang, Thanh, 60 ans, a fait «du bon travail», estime le chercheur David Koh dans les colonnes du Straits Times. «Mercuriel, autoritaire et décisif, quitte à admonester souvent l’administration urbaine pour son inefficacité», ajoute Koh. Et c’est sans doute la raison pour laquelle le bureau politique l’a choisi pour prendre la tête de la Commission des affaires intérieures du PC, supprimée en 2006 et qui vient d’être ressuscitée. L’objectif : éradiquer la corruption à l’intérieur du parti (ou, du moins, en rayer les aspects les plus négatifs).

Dents longues ou pas, une telle promotion tient de l’ordre. Pour l’ancien secrétaire du PC à  Danang, elle représente un marchepied incontournable pour accéder au politburo. La tâche s’annonce, toutefois, très délicate car Thanh doit gagner à sa cause une majorité de membres du bureau politique, sans laquelle il ne pourra pas agir. Or, en dépit de la gestion désastreuse de l’économie et des entreprises publiques, aucune tête importante n’a sauté lors du long plénum du PC consacré, en octobre 2012, à la corruption. Les embuscades s’annoncent nombreuses.

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Asean : un Vietnamien à la barre en pleine période de crise

Rééquilibrage américain, poussée chinoise, communauté économique en 2015, le Vietnamien Lê Luong Minh, nouveau secrétaire général de l’Asean, ne va pas chômer.

Pour succéder à Surin Pitsuwan, ancien parlementaire et ancien ministre des affaires étrangères de Thaïlande rompu aux négociations, l’Association des nations de l’Asie du sud-est a choisi comme secrétaire général un vétéran de la diplomatie du Vietnam, Lê Luong Minh, 61 ans, formé en Inde (université Jawaharlal Nehru, New Delhi), ambassadeur à l’ONU pendant sept ans (dont un an à la présidence du Conseil de sécurité en 2008-2009), et vice-ministre depuis.

C’est la première fois que le secrétariat général, dont le siège est à Jakarta, est confié à l’un des quatre Etats membres admis au sein de l’Asean après la fin de la Guerre froide (le Vietnam en 1995, la Birmanie et le Laos en 1997, le Cambodge en 1999). En outre, le secrétariat et la présidence annuelle de l’Asean (assurée par Brunei) se retrouvent, en 2013, entre les mains de deux des quatre Etats membres directement impliqués dans le contentieux en mer de Chine du Sud (les deux autres sont les Philippines et la Malaisie).

Lors de sa prise de fonctions le 9 janvier, Minh s’est d’ailleurs empressé de déclarer vital d’accélérer la négociation avec la Chine d’un Code de conduite en mer de Chine du Sud, dont le principe a été adopté voilà dix ans déjà. Cette position, acceptée par les dix Etats membres de l’Asean, aura donc un effet rassurant quand on sait que Pékin continue d’exercer des pressions quotidiennes sur Hanoï dans des eaux que les Vietnamiens appellent la mer de l’Est.

Le mandat de quatre ans de Minh correspond à la phase finale – et très délicate – de la mise en place par l’Asean d’une communauté économique rassemblant plus d’un demi-milliard de gens, soit 8% de la population mondiale. «Le flot plus ouvert d’investissements, de capitaux, de travail, de biens et de services vont poser différents défis et vont offrir différentes opportunités aux Etats membres», a-t-il estimé le 9 janvier, selon le Straits Times de Singapour, en prévenant que l’intégration ne sera pas complète sans une réduction des écarts de développement au sein de l’Association.

Face à une Chine voisine et très entreprenante, plusieurs Etats de l’Asean ont accueilli favorablement ce que Barack Obama a d’abord présenté comme le «pivotement» des Etats-Unis vers l’Asie et qu’il définit aujourd’hui comme un «rééquilibrage» dans tous les domaines. Ce face-à-face entre les deux éléphants de l’Asie-Pacifique sera d’autant plus difficile à gérer pour Minh que son secrétariat général dispose de moyens très limités. En passant le relais à Minh, Surin a déclaré que la décennie en cours compte beaucoup plus de défis que la précédente. «Les superpuissances arrivent. Nous sommes le centre de gravité de la planète. Nous ne pouvons écarter personne. Nous pouvons seulement gérer les relations pour contribuer à l’équilibre stratégique que nous souhaitons voir se déployer ici».

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Politique Société Viêtnam

Dissidents du Vietnam : la justice frappe à nouveau très fort

Quatorze jeunes chrétiens ont été condamnés à de lourdes peines, le 9 janvier, pour «propagande» contre le régime ou tentative de «renverser» le gouvernement.

Les condamnés, en prison depuis 2011, sont des dissidents, dont des blogueurs, des militants politiques ou sociaux. Selon le site d’Eglises d’Asie, les trois condamnés à la peine la plus lourde (13 ans de prison suivis de cinq ans de résidence surveillée) sont Pierre Hô Duc Hoa, François Xavier Dang Xuân Diêu et Paulus Lê Van Dôn.

Un tribunal de Vinh, chef-lieu de la province de Nghe-An, dans le centre du Vietnam, a infligé des peines de trois à neuf ans de prison à dix autres, suivies de quelques années d’assignation à résidence. «Seul Nguyên Dang Vinh Phuc, pour qui deux ans de prison avaient été requis, bénéficie d’une certaine clémence, puisqu’il bénéficie d’un sursis», affirme le site des Missions étrangères de Paris.

Les quatorze condamnés sont de jeunes chrétiens, dont 13 catholiques et un protestant. Certains d’entre eux au moins ont été notamment accusés de s’être rendus à Bangkok, en Thaïlande, pour y suivre des cours de formation prodigués par Viet Tan, mouvement exilé dont le siège est aux Etats-Unis. Viet Tan est l’une des bêtes noires du régime communiste, qu’il a affirmé vouloir renverser par la force avant de se résoudre, depuis plusieurs années, à tenter de le faire par des moyens pacifiques.

D’autre part, plusieurs de ces dissidents ont milité contre la politique de Pékin, qui revendique 80% des eaux de la mer de Chine du Sud, que les Vietnamiens appellent la mer de l’Est.