Sombath Somphone, qui dirige une ONG consacrée au développement, aurait été interpellé par la police. Il était porté disparu depuis le 15 décembre.
C’est le Straits Times de Singapour qui a rapporté l’information le 19 décembre. Dans un communiqué, 61 ONG de Thaïlande ont affirmé que Sombath a disparu quatre jours auparavant à Vientiane, la capitale du Laos. Des amis l’ont vu pour la dernière fois lorsqu’il est monté à bord de sa voiture en quittant le bureau de l’agence de développement qu’il a fondée pour regagner son domicile. L’un de ses collègues a affirmé avoir la preuve que la police l’a interpellé.
L’ONG de Sombath s’occupe essentiellement de formation, une activité qui ne semble pas, a priori, pouvoir inquiéter les autorités, même dans un pays dirigé par un parti communiste qui ne tolère pas les dissidents. Le Laos, en outre, traverse une phase de forte expansion économique, avec un taux d’expansion supérieur à 8% en 2012, le plus élevé de la région. Il a lancé une politique de grands travaux, avec la construction d’un premier barrage hydroélectrique sur le Mékong (entreprise thaïlandaise) et deux voies ferrées, l’une qui traversera le Nord et le Centre (aide de la Chine) et l’autre le Sud (coopération avec le Vietnam).
Le 9 décembre, la responsable de l’organisation de coopération suisse Helvetas avait été expulsée, officiellement en raison de son «comportement inapproprié» et de son «attitude non-constructive» à l’égard du Laos. Dans un courrier qu’elle avait adressé aux pays donateurs et à d’autres organisations à la veille d’une réunion sur l’aide internationale, elle avait reproché au gouvernement laotien de créer un environnement hostile au développement et à la société civile en étouffant la liberté d’expression et d’association.