Pour contrer Pékin en mer de Chine méridionale, les Etats-Unis investissent des milliards de dollars dans de nouveaux sites stratégiques.
L’aérodrome militaire de Tinian, grignoté depuis des décennies par la jungle, est désormais rénové par l’armée américaine. C’est de cette petite île perdue dans le Pacifique, dans l’archipel des Mariannes, qu’avait notamment décollé, au matin du 6 août 1945, l’avion parti larguer la bombe atomique sur Hiroshima.
Pour combattre l’influence croissante de la Chine en Asie-Pacifique, les Etats-Unis investissent des milliards de dollars dans de nouveaux sites stratégiques, autant de bases militaires alternatives pouvant servir en cas d’attaque sur ses infrastructures principales. Cette politique, menée avec « un sentiment d’urgence » selon Washington, répond à celle, similaire, de Pékin, qui depuis des années transforme des îlots en bases militaires dans les eaux hautement contestées de la mer de Chine méridionale.
« Débroussailler » pour en faire une « grande » base
Alors que la Chine doit construire ses pistes de toutes pièces, les pieds dans l’eau, « la réhabilitation d’aérodromes de la Seconde Guerre mondiale a donné à l’Armée de l’air dans le Pacifique un moyen de mise en place rapide d’infrastructures dans la région », déclare un porte-parole du Pentagone. A Tinian, territoire américain près de Guam, l’aérodrome historique du nord de l’île « possède un large revêtement sous la jungle débordante ». « Nous allons débroussailler cette végétation entre maintenant et l’été prochain » pour en faire une « grande » base, a déclaré il y a quelques jours au magazine japonais Nikkei Asia le général Kenneth Wilsbach, commandant de l’armée de l’air américaine dans le Pacifique.
Si elle a déjà lancé des travaux près de l’aéroport civil actuel, l’US Air Force va donc aussi rénover ce qui était, en 1945, le plus important aéroport de la planète. Là, à 2 300 kilomètres au sud du Japon, des…