Lors de son discours à Genève devant l’Organisation internationale du travail, Aung San Suu Kyi demande aux firmes étrangères d’aider à promouvoir la démocratie.
Lors de la première étape de son périple européen, Aung San Suu Kyi a prononcé un discours au siège de l’Organisation internationale du travail (OIT), le 14 juin. Elle a appelé de ses vœux un développement économique en Birmanie «qui soutienne la démocratie » et qui permette notamment aux jeunes de construire leur avenir. «Nous avons besoin d’investissements liés à la création d’emplois», a-t-elle dit dans l’enceinte du Palais des Nations, réitérant des propos déjà tenus début juin à Bangkok. Parallèlement, elle a plaidé pour le respect des droits et du bien-être des travailleurs dans le cadre des investissements étrangers, estimant que «les opportunités doivent être contrebalancées par la probité si l’on veut éviter l’exploitation des travailleurs». L’OIT a mené une longue campagne en Birmane contre le travail forcé – une pratique que la junte militaire décrivait comme «traditionnelle» – et contre le travail des enfants. C’est pour saluer cet effort qu’Aung San Suu Kyi a choisi de s’arrêter d’abord sur les bords du Lac Léman.
Lors de son discours, la parlementaire birmane a également demandé aux firmes étrangères du secteur de l’énergie de ne pas s’associer dans le cadre de joint-ventures avec la société étatique birmane pétrolière et gazière (MOGE) tant que cette dernière ne soit pas plus transparente. «Le gouvernement (de Birmanie) doit appliquer les standards internationaux reconnus comme le code des bonnes pratiques du Fonds monétaire international (FMI) sur la transparence fiscale. Les autres pays peuvent aider en ne permettant pas à leurs firmes d’entrer en partenariat avec MOGE tant qu’elle n’a pas signé de tels codes», a-t-elle déclaré.
La seule firme occidentale qui est actuellement associée à MOGE est le français Total. Les firmes britannique et américaine Premier et Unocal s’étaient retirées au début des années 2000 du fait des critiques et des menaces de boycottage lancées contre elles en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis. Les firmes chinoises, indiennes, sud-coréennes, thaïlandaises et singapouriennes dominent le secteur de la production de pétrole et de gaz en Birmanie.