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L’Asie du sud-est va-t-elle décrocher l’or aux JO ?

Les chances de médailles pour les pays de la région sont faibles. Extrêmement faibles même, selon les prédictions du Wall Street Journal.

Tandis que le coup d’envoi des Jeux olympiques de Londres est donné le 27 juillet, tout le monde, des experts aux médecins en passant par les analystes de Goldman Sachs, est allé de sa prédiction. Quel est le pays qui réalisera la plus grosse moisson de médailles ? En attendant de connaître le résultat définitif le 12 août au dernier jour de ces XXXe Olympiades, le Wall Street Journal s’est amusé à quelques pronostics sur la base de simulations nourries d’entretiens avec des experts et des dernières performances des sportifs. Si le quotidien voit juste, l’Asie du sud-est ne reviendra pas bredouille mais sans or.

Dans la région, la Thaïlande, Singapour, la Malaisie, le Vietnam, l’Indonésie et les Philippines sont les nations qui présentent les plus grandes chances. «Mais en dépit de potentiels médaillés d’or – dont les joueurs de badminton indonésiens Lilyana Natsir et Tontowi Ahmad ainsi que l’équipe de tennis de table de Singapour -, le Wall Street Journal prédit que l’Asie du sud-est ne décrochera pas l’or à Londres.» Quant aux autres médailles, elles ne seront pas nombreuses : Singapour en récoltera deux, les délégations de Thaïlande, du Vietnam et d’Indonésie, une chacune. Les Philippines, dont les athlètes à participer à des JO n’ont jamais été si peu nombreux, reviendront les mains vides. Les autres pays de la région (Birmanie, Brunei, Cambodge, Laos) ne sont même pas cités par le WSJ.

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En mer de Chine du Sud, un face-à-face et ses limites

Le ton monte entre Pékin et Manille. Le face-à-face naval à Scarborough peut encore dégénérer. Toutefois, le contraire est plus plausible.

Pékin a réagi vivement aux petites manifestations anti-chinoises organisées, le 11 mai, par des Philippins à Manille et dans d’autres villes, y compris à l’extérieur des Philippines. La Chine a accusé le gouvernement philippin d’avoir «encouragé» le mouvement, ce que ce dernier a démenti. Pékin a pris des mesures de rétorsion : contrôle plus stricts de produits philippins importés et quarantaine pour les fruits ; contingentement des touristes chinois se rendant aux Philippines.

Entre-temps, à proximité du récif de Scarborough revendiqué par les deux pays, le face-à-face entre bateaux armés se poursuit depuis plus d’un mois. Chacun campe sur ses positions, mais sans annoncer de renforts, lesquels pourraient être dépêchés sur place, il est vrai, très rapidement. Ce qui n’est pas le cas pour l’instant. La marine philippine ne fait pas le poids face à la chinoise.

Certes, des dérapages sont toujours possibles quand deux adversaires se placent, au moins en partie, sur un pied de guerre. Et, sur le fond, la Chine dénonce ce que le quotidien de l’armée populaire qualifie de «changement de cap stratégique, de la part des Etats-Unis, vers l’Est», une allusion, en particulier, à l’installation progressive de 2.500 fusiliers-marins américains dans le nord de l’Australie. Depuis 2010, ajoute le journal, l’«intervention» des Etats-Unis «dans le débat sur la mer de Chine du Sud a offert aux Philippines un espace pour manœuvrer et a, dans une certaine mesure, renforcé leur main à notre égard, les encourageant à suivre une voie risquée».

Réserves dans les deux camps

Toutefois, s’il est exact qu’une alliance existe entre les Etats-Unis et les Philippines et que des centaines de soldats américains sont en quasi-permanence sur le territoire philippin depuis le début du siècle, Washingon est demeuré en retrait dans la dispute de Scarborough, se contentant d’exiger le non recours à la force pour la régler. Les Philippins se feraient quelques illusions en estimant qu’ils pourraient bénéficier de l’appui solide des Etats-Unis et de la société internationale dans cette affaire. Même l’Asean, dont Manille est l’un des membres fondateurs, est paralysée par des divisions dans le contentieux territorial qui oppose, en mer de Chine du Sud, la Chine à quatre de ses membres (outre les Philippines, Brunei, la Malaisie et, surtout, le Vietnam).

De leur côté, les Chinois n’ont pas davantage envie d’une confrontation. Le PC chinois est en pleine campagne pour le renouvellement de sa direction en 2013, une campagne très dure si l’on s’en tient à l’affaire Bo Xilai. La Chine est également confrontée à un effritement de son modèle de croissance rapide. Même si une opération de diversion peut être la bienvenue, Pékin souhaite éviter un conflit en mer de Chine du Sud tout en faisant comprendre aux Philippins, sans ménagement, qu’ils doivent revoir leur copie avant de monter au créneau.

Enfin et surtout, les deux principales puissances de l’Asie-Pacifique ont beau être méfiantes l’une vis-à-vis de l’autre, elles cherchent néanmoins une entente sur certaines règles de jeu. Faits sans précédents depuis 1971, c’est-à-dire depuis l’établissement de premiers contacts directs lors du voyage clandestin de Henry Kissinger en Chine, deux ressortissants chinois ont été remis, en 2012, aux autorités chinoises après s’être réfugiés dans des légations diplomatiques américaines. Certes, les deux cas sont bien différents et le sort de Chen Guangcheng, le dissident aveugle, n’est pas encore résolu. Mais que Pékin et Washington puissent aujourd’hui parvenir à gérer de telles crises laisse au moins entendre qu’il en faudrait plus pour déboucher sur un divorce. Et les contentieux en mer de Chine du Sud, si graves soient-ils à long terme, n’en seront pas, pour le moment, l’objet.

Jean-Claude Pomonti

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L’Asie reste le moteur de la croissance mondiale en 2012

Si ses exportations vers l’Occident diminuent, la région continue de s’imposer comme « l’ancre de la stabilité économique mondiale », écrit une agence onusienne dans son dernier rapport.

La Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (Economic and Social Commission for Asia and the Pacific ou Escap) a rendu publiques le 10 mai ses projections économiques pour les mois à venir. En 2012, la croissance dans l’ensemble de l’Asie-Pacifique se tassera légèrement, passant de 7 % en 2011 à 6,5 %. Principale raison, une demande en recul en Europe et en Amérique du Nord. «Cependant, un ralentissement de la croissance aidera à maîtriser l’inflation qui devrait, cette année, s’élever à 4,8% contre 6,1% en 2011», précise l’Escap dans un son «Etude économique et sociale».

La volatilité du prix des matières premières constitue un des principaux défis auxquels la région est confrontée. L’Asie du sud-est (Birmanie, Brunei, Cambodge, Indonésie, Laos, Malaisie, Philippines, Singapour, Thaïlande, Vietnam) n’y échappe pas. Mais, si elle est «gravement affectée par la crise mondiale», elle devrait enregistrer malgré tout une croissance en légère hausse cette année (+5,2%), portée par le «prompt rétablissement» de la Thaïlande (+5,8% en 2012) après les inondations catastrophiques de l’année précédente. Le taux de croissance en Indonésie, première économie de l’Asean, devrait avoisiner les 6,5% en 2012 grâce avant tout au dynamisme de son vaste marché intérieur. Toutefois, pour consolider sa croissance, l’archipel devra s’efforcer d’accroître «le nombre d’emplois de qualité», le secteur informel représentant toujours 60% des emplois.

Singapour, qui avait rebondi en 2010 de manière exceptionnelle (+14,8%), devra se contenter de 3% de croissance cette année. La Malaisie voisine, qui ambitionne de rejoindre la catégorie des pays développés en 2020, continue de souffrir de grandes inégalités de revenus, note l’ Escap qui lui recommande des réformes plus en profondeur que les quelques aides dispensées aux ménages les plus modestes. En 2012, son taux de croissance devrait s’élever à 4,5%, en léger retrait par rapport à 2011. Un taux similaire (+4,8%) est annoncé pour les Philippines qui devraient lancer un programme de grands travaux, comptera sur le secteur d’externalisation des services (« outsourcing ») en pleine expansion ainsi que sur des transferts de fonds par les Philippins émigrés toujours aussi importants (20 milliards de dollars en 2011).

Parmi les pays ayant intégré l’Asean à la fin des années 90, le Vietnam, qui a redoublé d’efforts pour juguler une inflation galopante, devrait connaître une croissance de 5,8%. La maîtrise de l’inflation – qui devrait retomber sous la barre des 10% au second semestre 2012 – aidera à stimuler la consommation et à améliorer la confiance des investisseurs. Porté par les secteurs de la confection textile, de l’agriculture et du tourisme, le Cambodge, largement dépendant des marchés européen et nord-américain, résistera bien avec 6,7% de croissance. Les réformes politiques et économiques en cours au Myanmar (Birmanie) devraient dynamiser l’économie en attirant davantage d’investissements étrangers et une assistance technique plus importante. Son taux de croissance pourrait ainsi atteindre 6,2% contre 5,5% en 2011. Mais l’ouverture actuelle, insiste l’ESCAP, «devra s’accompagner d’une hausse des investissements dans l’éducation, la santé, le développement rural et les infrastructures». Dans son rapport, l’ Escap n’a pas passé en revue ni le Laos, ni Brunei.

 

 

 

 

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Pékin n’a pas peur d’une escalade en Mer de Chine du Sud

Accusant Manille d’avoir commis de «sérieuses erreurs», la Chine s’est «préparée à répondre à toute escalade» en Mer de Chine du Sud. Si tu veux la paix…

Pékin ne reculera pas, tel est le message transmis par Fu Ying, une vice-ministre chinoise des affaires étrangères, aux Philippines à propos d’un face-à-face maritime qui dure depuis un mois auprès du récif disputé de Scarborough, à 220 km au large de l’île philippine de Luçon. «Ne jamais faire de compromis» lorsque la souveraineté chinoise est en jeu, titre, de son côté, le China Daily. Le message est valable également pour le Vietnam et les autres pays d’Asie du sud-est (Malaisie, Brunei) qui sont présents dans ces eaux ou en revendiquent une part.

Autrement dit, la ligne officielle chinoise est de répondre aux «provocations continues» attribuées à Manille dont la faible flotte a tenté, sans succès, d’empêcher des chalutiers chinois de piller ses réserves de poissons. Dans un communiqué diffusé le 8 mai, Fu Ying a accusé le gouvernement philippin d’avoir émis des commentaires «erronés» sur la situation.

Toutefois, souligne le Christian Science Monitor, Washington a fait part de sa neutralité dans le face-à-face, «un geste apprécié à Pékin». Le China Daily a estimé que la neutralité américaine «contribuait à la stabilité». Enfin, le président philippin Benigno Aquino aurait décidé d’autoriser dans ces eaux l’exploration (gaz et pétrole) par des compagnies chinoises afin de «séparer dispute politique et opérations commerciales», toujours selon le Christian Science Monitor.

 

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Une monnaie unique en Asie du sud-est ? Hors de question

Les graves difficultés de la zone euro contribuent à reporter l’idée d’une monnaie unique dans la zone Asean. Et à la reporter pour un bon bout de temps.

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L’UE ouvre une représentation à Rangoon

Catherine Ashton s’est rendue en Birmanie (Myanmar) le 28 avril. L’UE ouvre un bureau à Rangoon,  qui deviendra le siège de sa délégation en janvier 2013.

La dix-neuvième réunion des ministres des affaires étrangères de l’Asean et de l’UE s’est déroulée, pour la première fois depuis longtemps, dans une excellente atmosphère le 27 avril à Bandar Seri Begawan, capitale du petit sultanat de Brunei. «Un important processus de réforme a été lancé au Myanmar [Birmanie] et il est très important d’entretenir l’élan pour le rendre irréversible», a résumé Marty Natalegawa, ministre  des affaires étrangères de l’Indonésie, au Brunei Times. Les Européens, qui ont, le 23 avril, suspendu pour un an la majorité de leurs sanctions à l’égard de la Birmanie, sont entièrement d’accord.  C’est bien la première fois que l’Asean et l’UE tiennent le même langage sur ce dossier.

Nickolay Mladenov, ministre bulgare des affaires étrangères, a estimé qu’une enveloppe d’aide européenne d’un montant de 150 millions d’€ était donc déjà sur la table. «Nous avons soutenu la suspension des sanctions et j’espère que ce sera le premier pas vers une levée totale des sanctions», a-t-il ajouté,  toujours selon le Brunei Times.

Mme Ashton s’est donc rendue le 28 avril à Rangoon pour y ouvrir un bureau appelé à devenir le siège d’une délégation européenne. L’assistance européenne sera, au moins dans un premier temps, orientée vers les secteurs de la santé, de l’éducation, de l’agriculture et de l’aide aux personnes déplacées, selon une déclaration, en février, de la Commission européenne. Mme Ashton doit également se rendre à Naypyidaw, la capitale, pour y être reçue par le président Thein Sein et rencontrer Mme Suu Kyi à Rangoon.

 

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Investissements: la palme à l’Indonésie et au Vietnam

L’Asie du sud-est demeure une destination favorite parmi les investisseurs. Mais cinq pays sur dix raflent la majorité de la mise.

Quel est le pays préféré par les investisseurs en Asie du sud-est ? L’Indonésie se situe en tête (50%) devant le Vietnam (46%), Singapour (43%), la Malaisie et la Thaïlande (42%). Les autres Etats membres de l’Asean sont moins bien perçus : Philippines (27%), Laos et Cambodge (26%), Birmanie/Myanmar (25%), Brunei (17%). Tels sont les résultats d’un sondage du Business Advisory Council de l’Asean réalisé auprès de 405 patrons et dont le Jakarta Globe a donné les résultats le 7 avril. Le questionnaire, qui autorisait les réponses multiples, souligne le net clivage au sein de l’Association (le petit sultanat de Brunei est un cas à part : il est assis sur une mine d’or noir).

88% des personnes interrogées ont l’intention de renforcer leurs investissements dans la zone Asean dans les trois années à venir. Cette zone est jugée plus «attrayante» que la Chine. En tête des obstacles à surmonter : la corruption et les incertitudes légales ; le déficit d’infrastructures (Indonésie et surtout Philippines) ; l’instabilité politique (Thaïlande).

La mesure du pouvoir d’attraction de ces économies, calculée sur une échelle de 0 à 10, donne des résultats concordants : Indonésie (6,89), Vietnam (6,29), Singapour (6,07), Thaïlande (6,04) et Malaisie (5,69). L’Indonésie est la première économie de la région.