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Indonésie : une Chine bruyante dans les hôtels de Bali

Les touristes chinois passent pour ne pas être particulièrement discrets. Bali en souffre car ils sont de plus en plus nombreux. Mais les recettes enflent.

Le nombre des visiteurs chinois à Bali, en Indonésie, a augmenté de 53% pendant le premier semestre de 2012 par rapport à la période équivalente de 2011. La Chine est ainsi devenue la deuxième source de touristes étrangers à Bali après l’Australie. Et les Chinois pèsent donc dans les recettes de l’île. Mais ils sont bruyants : ils parlent fort, s’interpellent de loin, chantent à table (l’alcool aidant), bousculent parfois les gens et font fuir le client, du moins celui qui recherche le calme des couchers de soleil sur des rivages de l’île des Dieux et non la cacophonie des boites de nuit ou des magasins de souvenir de Kuta.

Ce dilemme est réel dans d’autres circuits touristiques : au Cambodge, à Siem Reap, la ville des temples d’Angkor, les groupes de touristes chinois ont une réputation identique. L’ensemble de l’Asie du Sud-Est doit s’accommoder de ces nouveaux visiteurs venus du nord, de plus en plus fortunés. Ils font partie de ces échanges qui se sont multipliés avec l’ancien Empire du milieu au fil des dernières décennies.  Le Washington Post rappelle que depuis la visite en Indonésie du président chinois Hu Jintao, voilà sept ans, le commerce entre les deux pays a quadruplé, à telle enseigne que la Chine est devenue le deuxième partenaire commercial de l’Indonésie après le Japon.

Une dégringolade du taux d’expansion de l’économie chinoise ramènerait sans doute un peu de calme dans certains hôtels de Bali. Mais ce n’est pas encore le cas : de 9,2% en 2011, le taux de croissance chinois devrait être proche de 7,5% en 2012, ce qui demeure solide. Les touristes chinois ne semblent pas, pour le moment, pâtir de ce ralentissement et les recettes de Bali devraient continuer d’enfler. Dans le bruit.

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L’Apec et le (re)tour de Vladimir Poutine

La Russie se tourne vers l’Est : tel est le message de Vladimir Poutine à l’occasion d’un sommet de l’Apec dont il vient d’être l’hôte à Vladivostok.

Quelques mois après avoir retrouvé le Kremlin et un mois après l’adhésion de la Russie à l’OMC, Vladimir Poutine a fait sa rentrée asiatique en accueillant à Vladivostok le gratin de l’Asie-Pacifique. Seul manquait à l’appel Barack Obama, retenu par sa campagne pour un deuxième mandat présidentiel. Rentrée russe qui n’a pas manqué d’allure : un centre de conférence futuriste sur l’île Russki désormais rattachée à Vladivostok par un spectaculaire pont d’un coût de près d’un milliard d’€. Poutine en a profité pour présenter son pays comme l’intermédiaire évident entre l’Asie et les marchés européens.

L’Apec (Asia-Pacific Economic Cooperation) est un forum commercial de 21 Etats ou entités (Hong Kong et Taiwan en font partie) créé en 1989 à l’initiative de l’Australie. Son sommet annuel présente l’avantage de réunir les principaux dirigeants d’une région de plus en plus influente, qui abrite les deux cinquièmes de l’humanité, 54% de l’économie mondiale et 44% du commerce international. A l’issue de 48 heures d’échanges et de réunions, le premier ministre néo-zélandais John Key a résumé le sentiment général en estimant que «l’économie mondiale est encore fragile» mais que la «confiance» l’emporte en ce qui concerne la possibilité de traverser la crise et d’en sortir.

Alors que ce sommet a souligné le virage de la Russie en direction de l’Asie, peu de temps après celui  des Etats-Unis, le président Susilo Bambang Yudhoyono en a profité pour lancer un appel à investir dans les projets d’infrastructure en Indonésie, lesquels représenteront la bagatelle de 400 milliards d’€ de fonds publics et privés d’ici à 2025. L’Indonésie assurera la présidence tournante de l’Asean en 2013 et accueillera à Bali le prochain sommet de l’Apec. Ce sera ensuite le tour de la Chine (2014), puis des Philippines (2015).

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Le terrorisme en Indonésie : jeunes acteurs, mêmes structures

Plusieurs accrochages à Solo signaleraient l’émergence d’une nouvelle génération de terroristes affiliés à des structures en place depuis quelque temps.

Farhan Mujahidin était âgé de 19 ans. Mukhsin Sanny Permady avait 20 ans et Bayu Setiono en a 22. Les deux premiers ont été abattus, le 31 août à Solo (Surakarta, Java central), lors d’un raid du Detachement 88, l’unité d’élite de la police chargée, en Indonésie, de la lutte contre le terrorisme. Le troisième a été arrêté, un peu plus tard, par la même unité. Tous les trois étaient soupçonnés de terrorisme.

L’enquête de la police, ces derniers jours, a confirmé le soupçon : les trois jeunes gens appartenaient à une cellule de formation récente mais affiliée à la Jemaah Ansharut Tauhid, un groupe extrémiste fondé par Abou Bakar Baachir, lequel purge une peine de quinze ans de prison pour avoir financé un camp d’entraînement de terroristes à Atjeh. Prédicateur, Abou Bakar Baachir a également été l’émir de la Jemaah Islamiyaah, le premier réseau terroriste d’Asie du sud-est affilié à Al-Qaïdah.

Mais Baachir a aussi été l’un des fondateurs en 1971 – et demeure le père spirituel – du pensionnat islamiste Al-Mukmin, dans une banlieue de Solo appelée Ngruki, où ont étudié de nombreux terroristes, notamment certains impliqués dans l’attentat qui a fait 202 victimes à Bali en 2002. Or les trois jeunes gens ont fréquenté ce pensionnat et, selon la police, c’est la raison pour laquelle ils ont monté leurs premières opérations à Solo. «Parce qu’ils ont fait leurs études au pensionnat Al-Mukmin Ngruki, ils étaient familiers des lieux et connaissaient des endroits où se cacher. Aussi, ils pouvaient effacer toute trace de leur présence», a déclaré un porte-parole de la police.

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Clinton au Timor-Leste: le message de la première puissance

La secrétaire d’Etat américaine a choisi son escale au très modeste Timor-Leste pour rappeler que les Etats-Unis entendent demeurer une puissance du Pacifique.

Un message «clair, évident», a-t-elle dit le 6 septembre, tout en rappelant qu’il y a avait de la place pour tout le monde. Pourquoi au TimorLeste, petit pays pauvre, longtemps occupé et maltraité par l’Indonésie voisine, qui fête seulement en 2012 ses dix ans d’indépendance, dans un climat un peu plus serein après un démarrage très difficile ?

Il y a une explication, écrit l’Australian : un haut-fonctionnaire du Département d’Etat américain aurait dit au quotidien australien que le Timor-Leste est un exemple de collaboration tranquille, sur le terrain, entre Américains et Chinois. Dili, la capitale, est également un endroit où les Chinois affirment leur présence avec la construction de somptueux bâtiments officiels offerts aux Timorais.

Hillary Clinton, qui venait d’avoir deux jours d’entretiens difficiles à Pékin, a ajouté : «Nous sommes ici contre aucun autre pays. Nous pensons que l’Asie et le Pacifique sont assez vastes pour que de nombreux pays participent aux activités de la région».

Etrange manière de procéder : après avoir commencé son actuel voyage de dix jours en Asie-Pacifique aux îles Cook, Hillary Clinton l’a poursuivi à Jakarta, puis à Pékin en Asie du Nord-Est, avant de revenir en Asie du Sud-Est (chaque fois, plusieurs heures de vol) pour se rendre au Timor-Leste, avant de remonter dans un avion qui l’a transportée à nouveau dans le nord-est, en vue d’y participer, les 8 et 9 septembre, au sommet de l’APEC (Asia-Pacific Economic Cooperation) à Vladivostok. Pour la «clarté» du message?

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Indonésie : un superflic pour les Papous

Un ancien chef de la lutte anti-terroriste a été nommé à la tête de la police en Papouasie occidentale. Cette décision, si elle se confirme, n’annonce rien de bon.

Selon le blog TalkArchipelago, qui cite le quotidien indonésien Kompas, le général Tito Karnavian, âgé de 47 ans, ancien patron du Détachement 88, unité d’élite chargée de la lutte antiterroriste, a été nommé le 3 septembre à la tête de la police dans la moitié indonésienne de l’île de Papouasie. Karnavian a été critiqué pour la violence dont il a fait preuve lorsqu’il commandait le Détachement 88, une unité antiterroriste formée après l’attentat de 2002 à Bali avec l’aide de l’Australie et des Etats-Unis.

Rattachée à l’Indonésie à la suite d’un référendum honteux en 1969, divisée en deux provinces au mépris de l’« autonomie spéciale» dont elle est censée bénéficier, la Papouasie occidentale a connu, ces derniers mois, une augmentation des assassinats de civils et de membres des forces de l’ordre. Un fort sentiment irrédentiste y est entretenu par la brutalité de la répression militaire et policière. En revanche, l’OPM (Mouvement pour une Papouasie libre) y demeure une guérilla faible.

La colonisation de cette région interdite aux observateurs étrangers se poursuit depuis quatre décennies.  Ainsi que le relevait en juin l’hebdomadaire The Economist, «les motocyclettes y appartiennent aux migrants indonésiens – des Cèlebes, de Madura, de Java – qui représentent de 40% à 50% des 3,6 millions d’habitants des deux provinces. Les migrants sont les propriétaires des magasins, des restaurants, des immeubles, ainsi que les membres de la police et de l’armée. Assis dans la boue, les autochtones papous vendent à la criée légumes et fruits.» La nomination d’un superflic aux méthodes brutales, habitué de la traque des terroristes et non des problèmes sociaux ou économiques, ne préfigure aucun changement dans les méthodes de Jakarta. Quatorze ans après la chute de Suharto, la Papouasie indonésienne continue d’être gérée comme l’était le Timor oriental du temps du dictateur.

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Indonésie : la résurgence du terrorisme

De graves incidents pourraient annoncer une relance du terrorisme alors que l’Indonésie s’apprête à commémorer le 10ème anniversaire de l’attentat de Bali.

Deux terroristes présumés ont été tués lors d’un raid du Détachement 88, l’unité anti-terroriste de la police indonésienne, le 31 août à Solo (Java central). Un policier a également été abattu par balles au cours de l’opération. La veille, un autre policier avait été tué devant un commissariat de Solo par des tireurs non identifiés. Ces incidents ont lieu alors que l’Indonésie organise à Bali une importante cérémonie, avec délégations étrangères, pour commémorer le double attentat le 12 octobre 2002 contre deux boîtes de nuit de Kuta, qui avait fait 202 victimes, dont 88 Australiens, et des centaines de blessés, dont certains sont demeurés invalides.

Cet attentat à Bali avait marqué le début d’une vague d’attaques terroristes et invité le gouvernement à créer le Détachement 88, unité d’élite formée avec l’aide de l’Australie et des Etats-Unis.  Le président Susilo Bambang Yudhoyono a affirmé que les terroristes présumés ont résisté le 31 août. «Nous sommes presque certains de faire face à un réseau terroriste ; même s’ils n’étaient pas nombreux lors du raid, nous sommes certains qu’ils n’opéraient pas seuls», a déclaré le chef de l’Etat (qui était ministre de l’intérieur en 2002 et a alors, à ce titre, été chargé de créer le Détachement 88).

La police n’a pas encore donné d’indications sur le groupe terroriste auquel pourraient appartenir les deux suspects tués le 31 août (un troisième aurait été arrêté). Toutefois, un rapport publié en juillet par l’ICG (International Crisis Group, basé à Bruxelles), a indiqué que Solo (alias Surakarta), située à proximité de Yogyakarta,  est le siège d’une cellule terroriste nommé Tim Hisbah, déjà responsable de plusieurs attaques. Dans un éditorial publié le 1er septembre, le Jakarta Globe accueille comme «un signe déprimant l’activité terroriste croissante à Java»  et souhaite que la police «intervienne rapidement» pour éviter tout nouvel attentat.

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Asie du Sud-Est : Hillary Clinton seule à la barre

La secrétaire d’Etat américaine reprend le chemin de l’Asie de l’Est où les disputes territoriales ne perdent rien de leur acuité. Une dernière grande tournée ?

Hillary Clinton s’est envolée le 30 août pour les îles Cook, où elle participe à un forum avant de gagner l’Indonésie, la Chine, Timor Leste, le sultanat de Brunei. Sa dernière étape sera Vladivostok, en Russie, afin d’y participer, sur l’île Rousski, au sommet annuel de l’Apec les 8 et 9 septembre. Elle y représentera le président Barack Obama, retenu par sa campagne électorale pour un deuxième mandat.

L’étape la plus importante de cette tournée sera vraisemblablement une visite à Pékin, les 4 et 5 septembre, dont le programme n’a pas encore été fixé. Mme Clinton compte aborder avec les dirigeants chinois, selon sa porte-parole Victoria Nuland, «un large éventail de sujets importants pour les relations sino-américaines» avant le renouvellement de la direction chinoise prévu à l’automne. «Nous continuons de réclamer, a-t-elle ajouté, des échanges multilatéraux à propos d’un Code de conduite en mer de Chine du Sud qui observe la loi internationale et le traité sur la Loi de la mer». Les eaux de la mer de Chine méridionale font l’objet de revendications non seulement de Pékin et de Taïwan mais aussi de quatre Etats de l’Asean (Vietnam, Philippines, Malaisie et Brunei).

Inaugurés par Bill Clinton en 1991, les sommets des 21 Etats ou entités de l’Apec (Asia-Pacific Economic Cooperation)  sont devenus les grands-messes annuelles d’une région qui regroupe 40% de l’humanité et représente 44% du commerce international. Elles ne sont pas l’occasion d’accords globaux mais d’échanges, notamment bilatéraux, qui ont une importance évidente. Mme Clinton ne rendra pas visite à deux alliés des Etats-Unis, le Japon et la Corée du Sud, séparés par un contentieux territorial.

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Indonésie : La traque de 3 Français soupçonnés de terrorisme

La police française aurait informé Jakarta que trois ressortissants français soupçonnés de terrorisme tentaient de se réfugier en Indonésie.

Ansyaad Mbai, patron de l’Agence nationale de lutte contre le terrorisme, a déclaré le 26 août au Jakarta Post que la police française avait averti l’Indonésie que trois Français tentaient de se réfugier dans le pensionnat musulman de Ngruki, à Solo (Surakarta, Java Central). Parmi eux figurerait Frédéric C. Jean Salvi, 41 ans, dit Ali, converti à l’islam voilà douze ans lors d’un séjour en prison, recherché par Interpol et qui aurait trempé dans des attentats anti-indonésiens en France. Salvi avait démenti voilà deux ans, dans un entretien accordé par courriel à France-Soir, toute activité terroriste.

A Ngruki, dans la banlieue de Solo, se trouve la fameuse école coranique Al-Mukmin fondée voilà plus de quarante ans par Abou Bakar Baachir, un prédicateur âgé de 73 ans et qui purge aujourd’hui une peine de 15 ans de prison pour avoir financé un camp d’entraînement de terroristes dans la province d’Atjeh, dans le nord de Sumatra. Baachir est censé avoir été l’émir de la Jemaah Islamiyah, groupe terroriste de l’Asie du Sud-Est lié à Al-Qaïdah, selon les services de renseignements occidentaux et indonésiens. Salvi aurait rencontré Baachir au Pakistan avant de se rendre en Indonésie y passer plusieurs années dans les milieux islamistes. A ce titre, selon Ansyaad Mbai, il figure depuis 2010 sur la liste des fugitifs les plus dangereux établie par Jakarta.

Salvi est soupçonné, selon le Jakarta Post, d’entretenir «des liens avec le réseau terroriste» responsable de la mort de sept personnes à Toulouse en mars 2012 et dont l’un des membres, Mohamed Merah, a été abattu par la police française. De son côté, Ngruki est considéré comme un foyer islamiste et plusieurs anciens élèves d’Al-Mukmin ont été impliqués dans des attentats terroristes, notamment celui qui a fait plus de 200 victimes à Bali en octobre 2002. «Nous surveillons de près le pensionnat de Ngruki et sommes en contact permanent avec les autorités françaises. Nous enquêtons sur la façon dont ces trois citoyens français sont rentrés en contact avec l’école et sur les raisons de leur projet de s’y rendre», a également déclaré Ansyaad Mbai, tout en ne fournissant aucune indication sur les deux compatriotes de Salvi.