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Indonésie : un parti influent prône le déni de mémoire

Si le public indonésien se pose de sérieuses questions sur les massacres de 1965, le Golkar, parti en tête dans les sondages, refuse ce devoir de mémoire.

«Que veulent-ils de plus ? Cela suffit, non ?». Telle est la réponse, selon le Jakarta Globe, de Leo Nababan, secrétaire général adjoint du Golkar, à propos des survivants des massacres de 1965-1966 en Indonésie (plus d’un demi-million de victimes) dont les droits civiques ont été progressivement restaurés depuis la chute de Suharto en 1998. Leo Nababan s’oppose à ce qu’un suivi officiel soit donné au rapport de Kommas HAM, la Commission nationale des droits de l’homme, qui a conclu quatre années d’enquête en estimant que la persécution et les meurtres des membres présumés du PKI (PC indonésien) en 1965-1966 représentent «une grossière violation des droits de l’homme».

Au nom de la lutte contre le communisme, a relevé Kommas HAM, de nombreux crimes ont été commis par les militaires : meurtres, expulsions, torture, viols et autres abus. Leo Nababan rétorque que les enseignements du communisme (et le PKI) étant toujours officiellement bannis depuis 1966, il n’y a aucune raison qu’une suite soit donnée au rapport de Kommas Ham par des services de l’Etat, contrairement à l’ordre donné par le président Susilo Bambang Yudhoyono à l’Attorney general.

Le Golkar (pour Golongan Karya ou «groupes fonctionnels») est le mouvement sur lequel l’autocrate Suharto s’est appuyé pour gouverner. A la fin du règne de Suharto (1966-1998), lequel est considéré comme le principal responsable des massacres de 1965-1966, le Golkar a emporté jusqu’à 70% des suffrages lors d’élections générales strictement contrôlées. Le problème est que le Golkar ne s’est pas effondré après le limogeage de Suharto voilà quatorze ans et que cette machine électorale a assez bien survécu pour se retrouver aujourd’hui en tête, de peu il est vrai, dans les sondages.

Leo Nababan n’est pas le seul à réclamer que cette sinistre page d’histoire soit oubliée. Priyo Budi Santoso, vice-président du Golkar, en a fait autant voilà quelques semaines en demandant au pays d’oublier ces massacres. Une frange politique de l’Indonésie s’oppose donc encore à ce que la lumière soit faite alors que deux générations d’Indonésiens ont été privées de leurs droits civiques, leurs biens étant saisis et les descendants des victimes étant, par exemple, longtemps interdits d’emploi ou même d’école.

Peu après ces massacres, donc avant la tragédie des Khmers rouges au Cambodge (1975-1979), un rapport interne de la CIA américaine avait conclu qu’ils ont été parmi les pires du XX° siècle, à ranger aux côtés des «purges soviétiques des années 1930, des crimes nazis pendant la Deuxième guerre mondiale, et du bain de sang maoïste au début des années 1950». Si le Golkar, qui soutient le gouvernement actuel, revient au pouvoir à l’occasion des élections de 2014 (présidentielle et législatives), le déni de mémoire se prolongera encore au moins quelques années, en dépit de l’indignation affichée par les militants des droits de l’homme.

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Indonésie : le retour de B. J. Habibie, l’avionneur

Ephémère successeur de Suharto à la tête de l’Etat, B. J. Habibie reprend du service. Mais c’est pour relancer son avion que le FMI avait fait capoter en 1998.

B. J. Habibie, 76 ans, president de l’Indonésie de mai 1998 à octobre 1999, a une passion, l’aviation.  L’ancien ingénieur sorti de l’Institut de technologie de Bandoung et formé en Allemagne a signé, le 11 août, un protocole d’accord pour relancer la fabrication de son fameux bébé, le Nusantara-250 (N-250), un turbopropulseur, le premier avion de transport commercial d’Asie, présenté en juin 1997 au Bourget.

Le N-250 était une version commerciale du CN-235, avion de transport militaire fabriqué en commun par l’Indonésien IPTN (entreprise publique rebaptisée aujourd’hui PTDI) et l’Espagnol CASA. IPTN avait été fondé en 1974 par Habibie qui, au temps de Suharto, avait la haute main sur la technologie. Suharto avait même mis à sa disposition de très généreux fonds pour assembler hélicoptères, petits avions de transports et, dans la foulée, le N-250.

Mais si le N-250 a subi avec succès de premiers tests entre 1995 et 1997, il n’a jamais pu obtenir de certification internationale pour une raison bien simple : lors de la crise financière de 1997-1998, le FMI, dont le directeur était alors Michel Camdessus, a exigé que les fonds attribués au N-250 soient coupés. Le projet a été jugé fort coûteux et sa rentabilité mise en doute. Cette fois-ci, le projet est entièrement privé : la société en charge est PT Rai (Regio Aviasi Industri) dont Ilham Habibie, l’un des fils de B. J., est propriétaire à 51%, le reste des parts étant détenu par Erry Firmansuah, ancien administrateur de la bourse de Jakarta.

Pour la petite histoire, en mars 1998, en pleine crise financière asiatique, Suharto avait fait de Habibie son vice-président, sans doute parce que l’avionneur ne lui faisait guère d’ombre. Mais quand les généraux et les  ministres du vieil autocrate lui ont demandé, lors des émeutes de mai, de se retirer, le vice-président n’a pas suivi son patron. Il a assuré la relève de Suharto. Ce dernier, décédé en 2008, ne lui a plus jamais adressé la parole.

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Indonésie Politique

Indonésie : pas de droit de vote pour les militaires

Soldats et policiers n’auront toujours pas le droit de voter en 2014. L’Indonésie est encore «trop fragile», a expliqué le ministère de la défense.

Le général Hartind Asrin, porte-parole du ministère, a déclaré au Jakarta Globe que, compte tenu de «l’actuel niveau de maturité démocratique» en Indonésie, il serait «trop risqué» que soldats et policiers soient autorisés à participer aux élections générales et à l’élection présidentielle de 2014.

Les forces armées regroupent environ 400.000 soldats et 60.000 fonctionnaires civils. La police est formée de 408.000 policiers et de trente mille fonctionnaires. Ils n’ont le droit ni de voter ni de se présenter à des élections tant qu’ils portent l’uniforme. Les membres de leurs familles bénéficient, en revanche, de ces droits, de même que les soldats ou policiers à la retraite. Le chef de l’Etat depuis 2004, Susilo Bambang Yudhoyono, est d’ailleurs un général de corps d’armée à la retraite, de même que Prabowo Subianto, l’un des principaux candidats à sa succession dans deux ans.

Sous le régime de l’«Ordre nouveau», celui de Suharto (1966-1998), les forces armées avaient un quota de sièges qui leur étaient réservés au sein du Parlement. La police était, de son côté, rattachée à l’armée. Ce qui explique pourquoi militaires et policiers ne votent toujours pas. Ces dispositions, constitutionnelles, reconnaissaient la «fonction dualiste» des militaires : défense du pays et maintien de l’ordre intérieur.

Ces dispositions ont été progressivement abandonnées après 1998. Au tournant du siècle, la police a obtenu son autonomie et la représentation des  militaires et policiers au sein du Parlement a disparu en 2004. Mais policiers et militaires n’ont pas obtenu le droit de voter. Le général Hartind a expliqué le 11 août que, dans l’armée et la police, «un membre ne peut pas atteindre des positions supérieures sans monter, un par un, les échelons de la hiérarchie». Il a ajouté que le même principe devrait être appliqué dans une société démocratique et que les électeurs ne devraient pas voter en faveur de gouverneurs, maires, chefs de districts qui sont faibles ou dont la conduite n’est pas sans reproches. L’absence de droit de vote n’empêche pas le conseil amical.

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Le taisez-vous des Chinois aux Américains

Le ministre chinois des affaires étrangères est en Asie du sud-est jusqu’au 13 août. Au menu : la défense des intérêts de Pékin en mer de Chine du Sud.

Evitant soigneusement le Vietnam et les Philippines, qui contestent le plus vigoureusement la souveraineté chinoise sur les eaux de la mer de Chine du Sud, Yang Jiechi s’est d’abord rendu à Jakarta, où il a été reçu le 10 août par le président Susilo Bambang Yudhoyono, avant de gagner le petit sultanat de Brunei et la Malaisie. L’objectif de cette tournée éclair, qui prend fin le 13 août : solliciter la compréhension de trois membres de l’Asean, surtout celle de l’influente Indonésie, afin de calmer un peu le jeu et de s’assurer que l’Association des nations de l’Asie du sud-est ne se ressoude pas dans une attitude antichinoise.

L’Indonésie joue les médiateurs depuis que neuf Etats membres de l’Asean ont été incapables d’imposer au dixième, le Cambodge, qui assure la présidence annuelle de l’Association et qui est un allié de Pékin, une position commune à l’issue de leur conférence ministérielle de juillet à Phnom Penh. Fin juillet, une médiation de Marty Natalegawa, ministre indonésien des affaires étrangères, a permis la publication d’une déclaration sur le Code de conduite en mer de Chine du Sud, adopté en 2002 en accord avec Pékin mais qui n’a jamais été appliqué, la Chine expliquant qu’il le serait «au moment opportun».

Entre-temps, l’annonce par Pékin de la création d’une garnison chinoise basée dans l’archipel des Paracels a provoqué une réaction de Washington, un porte-parole du Département d’Etat américain estimant, le 3 août, que cette initiative chinoise et la création, au préalable, de la «ville» chinoise de Shansha couvrant les archipels du secteur contribuait à renforcer les tensions en mer de Chine du Sud. La Chine a rétorqué que les Etats-Unis n’avaient pas le droit de se mêler de cette affaire. Le Quotidien du peuple, organe du PC chinois, a même déclaré que la Chine était en droit de demander de « crier aux Etats-Unis ‘taisez-vous’». La mission confiée à Yang Jiechi est donc de s’assurer que le courant continue de passer entre Pékin et certaines capitales de l’Asean tout en réitérant que la souveraineté chinoise sur les eaux concernées demeure «indiscutable».

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Analyse Indonésie Politique

Prabowo, l’Indonésien qui entend rafler la mise en 2014

Un outsider se prépare à l’élection présidentielle de 2014 en Indonésie : Prabowo Subianto, personnage fort controversé, qui mise sur un vide politique.

Voilà quatorze ans, au lendemain de la chute de Suharto en Indonésie, Prabowo semblait fini. Ses quatre étoiles lui avaient été officiellement et publiquement arrachées après son intrusion, à la tête d’hommes armés, dans le palais présidentiel de Jakarta alors occupé par B. J. Habibie, éphémère successeur du dictateur. Rayé, de façon humiliante, des cadres de l’armée à l’âge de 46 ans. Il était également en instance de divorce (son épouse était l’une des filles de Suharto). Il s’apprêtait à s’exiler en Jordanie, où il résidera six années.

Aujourd’hui, il caracole en tête des sondages en vue de l’élection de 2014. Un sondage réalisé en juillet par le respecté CSIS (Centre for Strategic and International Studies) et publié par le Jakarta Post le 9 août, accorde à Prabowo 44% des suffrages contre 18% au président sortant Susilo Bambang Yudhoyono (SBY) en cas de duel électoral. L’exercice est théorique car SBY, qui effectue son deuxième mandat, ne peut pas se représenter en 2014. Il offre, toutefois, l’avantage de souligner à quel point la chute de popularité de l’actuel président (réélu avec 61% des suffrages en 2009) est récupérée par l’ancien officier rebelle.

Le même sondage indique que Prabowo est le favori face aux autres candidats potentiels en 2014 : il obtient 17,9% des voix contre 15,3% à Megawati Sukarnoputri, 11,5% à Jusuf Kalla et 10% à Aburizal Bakrie. Le précédent sondage du CSIS, en février 2012, plaçait Megawati en tête avec 10% des suffrages contre 6,7% seulement à Prabowo.

En ce qui concerne les partis, la palme revient, avec 18% des suffrages, au Golkar, le mouvement qui a servi de relais sous le régime de Suharto. Le Golkar a déjà choisi on candidat à la présidence, l’homme d’affaires Aburizal Bakrie, qui a fait fortune sous Suharto avant de devenir un partenaire de SBY. Mais si Bakrie dispose de la meilleure machine électorale, il est fort peu populaire. C’est la formule inverse avec Prabowo, dont le parti Gerindra ne recueille que 5,2% des suffrages.

Prabowo, qui s’est enrichi ces dernières années, est partisan d’un régime plus autoritaire, nationaliste. Il est sur la lancée. Mais les militants des droits de l’homme vont lui mener la vie dure. Il a une réputation de brutalité, notamment quand il a été chargé de la répression des dissidents dans les années 1990 alors qu’il était le patron de Kopassus, les forces spéciales à la réputation sulfureuse. Il demeure interdit de séjour aux Etats-Unis. Le rôle qu’il aurait pu jouer également dans les émeutes de 1998 reste à déterminer, y compris dans les exactions commises contre la minorité d’origine chinoise. L’affaire, pour lui, est loin d’être conclue.

Jean-Claude Pomonti

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Le dividende démographique favorise l’Asie du Sud-est

Bras et cerveaux de l’Asie du Sud-est peuvent prendre le relais des Japonais, Chinois et Sud-Coréens. A deux conditions : la formation et la qualification.

Les trois locomotives du «miracle asiatique» ont été d’abord le Japon, puis la Corée du Sud et, enfin, la Chine. C’est dans le sillage du Japon que se sont formés, à la fin du siècle dernier, les «bébés tigres», Singapour, Hong Kong, la Corée du Sud, Taïwan. Toutefois, ce tableau sent déjà la poussière. Il se modifie rapidement.

Les trois puissances économiques d’Extrême-Orient comptent parmi les Etats dont les populations vieillissent le plus vite alors que les nations émergentes d’Asie du Sud-est sont parmi les plus jeunes. L’abondante main-d’œuvre de ces dernières demeure à bon marché et attire les investisseurs. Leur développement a donc tendance à s’accélérer. Selon les projections du FMI, la croissance de la Chine va légèrement se tasser au fil des années, passant à 8,5% en 2017 contre 9,2% en 2011. Dans le même intervalle, celle des Philippines passera de 3,7% à 5%  et celle du Vietnam de 5,9% à 7,5%.

Le «dividende démographique» est l’avantage dont bénéficient les économies quand la majorité de leur population fait partie de la force de travail (la tranche d’âge de 15 à 64 ans). Au Japon et en Corée du Sud, ce dividende n’existe plus. En Chine, il est en voie de disparition (en partie à cause de l’application de la politique de l’enfant unique pendant des décennies) alors qu’en Asie du Sud-Est, il existe encore une marge de plusieurs années.

En termes pratiques, cela veut dire qu’une entreprise japonaise qui s’est déjà délocalisée en Chine (main-d’œuvre moins chère, force de travail plus jeune) prend le chemin, pour des raisons identiques, aujourd’hui de l’Indonésie (et, après-demain, prendra celui de la Birmanie). Mais, pour que le dividende démographique joue pleinement, il existe une condition sine qua non : la formation. Faute de qualifications, une force de travail, si nombreuse soit-elle, ne constitue qu’un atout limité.

Photo : Pyramide des ages au Japon en 2005 (Creative Commons)

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Analyse Histoire Indonésie

L’Indonésie sort d’un long sommeil et trouve sa voie

Selon A. Lin Neumann, l’un des fondateurs du Jakarta Globe, les Indonésiens sortent d’«un long sommeil» et «trouvent, finalement, leur chemin».

Au lendemain de la chute de Suharto, en mai 1998, le cinéaste Garin Nugroho jugeait ses compatriotes «déboussolés». Ses gouvernants avaient menti à l’Indonésie sur toute la ligne pendant trois décennies, y compris sur la genèse du régime de Suharto. Le «coup», l’assassinat de cinq généraux le 30 septembre 1965, était la responsabilité des communistes, massacrés dans la foulée par l’armée et quelques milices musulmanes (un demi-million de victimes). Il n’y avait pas d’autre vérité.

Avaient suivi, expliquait Garin, « trois décennies de bourrage de crâne», à l’école, dans les médias, s’appuyant sur une censure sans faille. » Les Indonésiens étaient incapables de comprendre ce qui s’était passé et ce qui se passait. Par exemple, ils sont tombés des nues – officiels en tête – quand plus de 80% des Timorais de l’Est ont choisi l’indépendance en 1999.

Toutefois, les effets de ce bourrage de crânes commencent à se dissiper. «Une part de la grandeur de toute nation est sa capacité à faire face à sa propre histoire. Sur ce plan-là, l’aveuglement officiel de l’Indonésie à propos des évènements de 1965 et d’autres sombres chapitres faits d’abus sont inacceptables», écrit Neumann. Mais il ajoute aussitôt : «Cela, désormais, a changé».

A l’issue de quatre ans d’enquête, Kommas HAM, la Commision nationale des droits de l’homme a récemment estimé que la persécution et les meurtres des membres présumés du PKI (PC indonésien) en 1965-1966 représentent «une grossière violation des droits de l’homme et qu’au nom de la lutte contre le communisme, de nombreux crimes ont été commis par les militaires : meurtres, expulsions, torture, viols et autres abus.

Le voile est donc officiellement levé sur les exactions, les horreurs, les brutalités commises par Kopkamtib, un Commandement opérationnel pour la restauration de la sécurité et de l’ordre, que Suharto a dirigé de 1965 à 1967 et dont il s’est servi pour asseoir son pouvoir. En 1978, rappelle Neumann, un rapport interne de la CIA avait conclu que les massacres de 1965-1966 en Indonésie ont été parmi les pires du XX° siècle, à ranger aux côtés des «purges soviétiques des années 1930, des crimes nazis pendant la Deuxième guerre mondiale, et du bain de sang maoïste au début des années 1950».

D’habitude circonspect et prudent, le président Susilo Bambang Yudhoyono, officier à la retraite et qui a fait sa carrière à l’ombre de Suharto, a ordonné à son Attorney general de s’occuper du suivi à donner au rapport de Kommas Ham. Prônant la réconciliation, le chef de l’Etat souhaite engager un processus légal. Les conditions semblent, peu à peu, se réunir : bonne santé économique, changements de gouvernement par le biais d’élections acceptées, débats ouverts dans les médias. Le rétablissement de la vérité historique semble suivre.

Jean-Claude Pomonti


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L’Asie du sud-est va-t-elle décrocher l’or aux JO ?

Les chances de médailles pour les pays de la région sont faibles. Extrêmement faibles même, selon les prédictions du Wall Street Journal.

Tandis que le coup d’envoi des Jeux olympiques de Londres est donné le 27 juillet, tout le monde, des experts aux médecins en passant par les analystes de Goldman Sachs, est allé de sa prédiction. Quel est le pays qui réalisera la plus grosse moisson de médailles ? En attendant de connaître le résultat définitif le 12 août au dernier jour de ces XXXe Olympiades, le Wall Street Journal s’est amusé à quelques pronostics sur la base de simulations nourries d’entretiens avec des experts et des dernières performances des sportifs. Si le quotidien voit juste, l’Asie du sud-est ne reviendra pas bredouille mais sans or.

Dans la région, la Thaïlande, Singapour, la Malaisie, le Vietnam, l’Indonésie et les Philippines sont les nations qui présentent les plus grandes chances. «Mais en dépit de potentiels médaillés d’or – dont les joueurs de badminton indonésiens Lilyana Natsir et Tontowi Ahmad ainsi que l’équipe de tennis de table de Singapour -, le Wall Street Journal prédit que l’Asie du sud-est ne décrochera pas l’or à Londres.» Quant aux autres médailles, elles ne seront pas nombreuses : Singapour en récoltera deux, les délégations de Thaïlande, du Vietnam et d’Indonésie, une chacune. Les Philippines, dont les athlètes à participer à des JO n’ont jamais été si peu nombreux, reviendront les mains vides. Les autres pays de la région (Birmanie, Brunei, Cambodge, Laos) ne sont même pas cités par le WSJ.