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En Indonésie, Aburizal Bakrie et le poids de la continuité

La nomenclature d’ancien régime est encore influente en Indonésie. La candidature à la présidence d’un homme d’affaires controversé en offre la preuve.

Le Golkar a servi, en Indonésie, de relais politique à la dictature de Suharto, lui délivrant, tous les cinq ans, le fort contingent de députés pour peupler sa chambre d’enregistrement. Quatorze ans après le limogeage de l’autocrate, le Golkar se porte plutôt bien et vient de repasser en tête des sondages (15,5%) devant le Parti démocratique du président Susilo Bambang Yudhoyono (SBY), une formation dont la direction est secouée par des scandales de corruption et qui, avec 13,7%, est loin du score réalisé lors des législatives de 2009 (21% des suffrages exprimés).

Parti de pouvoir, bien implanté – et pour cause – dans l’administration, le Golkar va donc tenter de reprendre la présidence, que SBY devra quitter en 2014 à la fin de son deuxième mandat. Le Golkar a nommé le 30 juin un candidat : Aburizal Bakrie, qui a fait fortune sous Suharto, s’est lancé un peu tardivement dans la politique et s’est assuré le contrôle de la machine électorale la plus résistante. Bakrie, 65 ans, partenaire influent de SBY, a été super-ministre pendant quelques années et passe pour l’un des principaux financiers de la coalition gouvernementale.

Il n’a pas, tant s’en faut, que des atouts. Lapindo, la compagnie à l’origine d’un flot de boue aussi désastreux que spectaculaire à Java, lui appartenait. Il est dénué de charisme et n’est guère populaire dans un pays où les médias sont probablement les plus libres de l’Asie du sud-est. Enfin, il n’est pas javanais (les deux tiers de la population) alors que, depuis 1945, tous les chefs d’Etat indonésiens l’ont été à l’exception de B. J. Habibie (qui n’a duré que seize mois après avoir été nommé successeur de Suharto). Bakrie est un Sumatranais d’ethnie malaise et il va lui falloir dénicher un candidat à la vice-présidence à la fois javanais, populaire et influent, profil qui ne court pas les rues.

Mais Bakrie est confiant. Il est parvenu, au sein de la coalition gouvernementale, à contrer avec succès les partisans des réformes, notamment de la lutte contre la corruption, le thème fructueux des deux campagnes présidentielles de SBY en 2005 et 2009. Ses moyens financiers lui ont également permis de s’assurer que personne, au sein du Golkar qu’il préside, ne pourrait faire obstacle à sa candidature. Une fois nommé, il a défini sa politique comme celle des «quatre points du succès» : les trois premiers sont la «trilogie du développement» de Suharto (forte croissance économique, développement équitable, stabilité) et le quatrième, un rajout de sa part, est le nationalisme…

S’étant placé sur la ligne de départ avec deux ans d’avance, Bakrie compte bien en écarter toute concurrence sérieuse. La tâche est dure mais pas impossible. Elu à deux reprises avec 60% des suffrages, SBY n’a rien fait pour sa succession : il s’est révélé indécis, incapable de nourrir des vocations. Son Parti démocratique, au lieu de se structurer, est en voie de désintégration et risque de ne pas survivre longtemps à une présidence qui n’a pas su ou voulu ancrer les réformes. Le point fort de SBY a été l’économie mais la forte expansion – en moyenne 6% par an – est surtout le résultat de l’exploitation des grandes richesses naturelles de l’archipel. Si jamais il est élu, Bakrie n’aura qu’à s’inscrire dans ce mouvement.

SBY, un général à la retraite qui s’est révélé assez charismatique et bon manœuvrier, est devenu la coqueluche des Occidentaux. Il est l’homme, disent Américains et Australiens, qui a prouvé que démocratie et islam peuvent cohabiter ; il a ancré la démocratie dans un pays qui compte une vaste majorité de musulmans modérés. La réalité est un peu différente : SBY a laissé la société indonésienne s’offrir un bol d’oxygène, avec des médias beaucoup plus libres. Mais cet officier d’ancien régime n’a pas touché au fonctionnement de la bureaucratie indonésienne. Et c’est peut-être ce qui explique pourquoi un profil comme celui d’Aburizal Bakrie – aux affaires douteuses, aux compétences limitées mais aux poches pleines – peut envisager sérieusement de briguer la tête de l’Etat.

Jean-Claude Pomonti

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Indonésie Politique Société

Indonésie : l’adjudication du Coran est sujette à corruption

Nouveau scandale à Jakarta. Un député, qui serait intervenu dans l’attribution du Coran, a été déclaré «suspect» par la KPK (Commission anti-corruption).

Le marché du Coran – environ deux millions de copies par an – représente quelques millions d’euros en Indonésie et les droits de l’imprimer et de le publier sont accordés par le ministère des Affaires religieuses. Zulkarnain Djabar, député du Golkar (parti membre de la coalition au pouvoir), est soupçonné d’avoir favorisé l’adjudication du livre sacré à certaines sociétés, dont l’une dirigée par son propre fils.

Zulkarnain est membre de la Commission des affaires religieuses et sociales ainsi que de la Commission du budget de l’Assemblée nationale. Un rapport de la KPK, publié en 2011, a estimé que le ministère des Affaires religieuses était la plus corrompue parmi les 22 agences gouvernementales soumises à l’époque à enquête. Les irrégularités les plus graves, selon la KPK, ont été relevées fin 2010 dans la gestion, par ce ministère, des pèlerinages à la Mecque, rapporte le Straits Times de Singapour.

Près de 90% des 240 millions d’Indonésiens se réclament de l’islam et sont particulièrement choqués quand la corruption porte sur le domaine du sacré. «Un déchirement», a déclaré Amidhan Shaberah, président du Conseil des oulémas. En revanche, le FPI ou Front de défense de l’islam, milice islamiste qui n’hésite pas à saccager bars et autres lieux de plaisir, ne s’est pas ému outre-mesure. «Ce n’est pas un problème religieux, ce n’est pas le livre sacré qui a été corrompu», a déclaré, selon le Jakarta Globe, son porte-parole à Jakarta.

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Millionnaires: pour la première fois, l’Asie en tête

L’Asie-Pacifique compte, pour la première fois plus de millionnaires que l’Amérique du Nord. Le vent du pouvoir économique souffle vers l’Est.

En 2011, le nombre de millionnaires nord-américains a baissé de 1,1% en 2011 (en tout, 3,35 millions de foyers) tandis que celui de millionnaires en Asie-Pacifique a augmenté de 1,6 % pour rassembler 3,7 millions de foyers. C’est la première fois que l’Asie se retrouve en tête. Bien entendu, la Chine domine (une poussée de 5,2%), devant le Japon (une augmentation de 4,8%, en dépit du tsunami et d’un malaise économique persistant). Mais si l’Inde et Hong Kong sont les plus spectaculaires (une augmentation de près de 20%), des économies émergentes comme la Thaïlande, l’Indonésie et la Malaisie commencent à tirer leur épingle du jeu.

Le critère retenu, dans la définition du millionnaire, est l’individu qui dispose de plus d’un million de dollars disponibles pour investissement (1€ = 1,25$). L’étude comparative a été conclue voilà une semaine par deux groupes de consultants, Capgemini et RBC Wealth Management. Les résultats ont été publiés le 26 juin sur le site de l’Asia Society (New York). L’Amérique du nord demeure globalement la zone la plus riche de la planète : 11.400 milliards de dollars, contre 10.700 milliards de dollars en Asie-Pacifique. Toutefois, souligne l’Asia Society, ce rapport «reflète, plus généralement, un glissement du pouvoir économique de plus en plus apparent face aux incertitudes économiques en Amérique du Nord et en Europe».

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Indonésie: les corrompus montrés du doigt sur le Net

C’est fait. Korupedia, site indonésien, fait la chasse aux corrompus sur la Toile. Et c’est efficace : le site a déjà enregistré plus d’un million de visites.

Ce site, nouveau venu en Indonésie, est une idée de la branche locale de Transparency International, avec l’appui de politiciens et de journalistes. Lancé voilà une semaine, Korupedia a déjà publié une première liste de 105 individus condamnés pour corruption, selon le Strait Times de Singapour. Dans l’ordre alphabétique. Et la formule a fait tilt : plus d’un million de visites déjà enregistrées.

Après la chute de Suharto en 1998, tous les gouvernements indonésiens ont promis de lutter contre la corruption. Réélu en 2009 avec 60% des suffrages exprimés, le président Susilo Bambang Yudhoyono en avait fait son principal thème campagne. Mais rien n’a suivi et, faute d’un soutien présidentiel, Sri Mulyani Indrawati, la ministre des Finances, a dû renoncer à se battre et s’est recasée à la Banque mondiale, où elle occupe un poste de direction.  L’Indonésie, qui est membre du G-20, occupait en 2011 la centième place sur l’Index de la perception de la corruption (sur 183 pays).

Teten Masduki, le patron indonésien de Transparency International, qui a lancé Korupedia, estime que le site devrait correspondre à «une forme de sanction sociale» à défaut de sanctions légales. «Les gens en ont assez de voir des cas de corruption continuer de faire surface et sont frustrés par leur impuissance à y mettre un bémol», dit-il, en ajoutant : «Nous  avions donc besoin d’une nouvelle approche pour que les gens participent à la lutte ensemble». La liste des corrompus se rallonge chaque jour et des hommes d’affaires la consultent pour savoir un peu mieux où ils mettent les pieds dans leurs relations avec des officiels. En effet, certains condamnés font de courts séjours en prison et se font même réélire à la sortie.

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L’Indonésie, dangereuse pour les femmes

L’Indonésie n’est pas le meilleur endroit pour être une femme. Le pays se classe en 17° position parmi les 19 principales économies de la planète.

Devant l’Arabie saoudite et l’Inde (les deux derniers pays) mais derrière l’Afrique du Sud et le Mexique. Tel est le résultat d’un sondage effectué auprès de 370 spécialistes par la Fondation Thomson Reuters. Ce sondage, dont les résultats sont rapportés par le Jakarta Globe, se fonde sur les critères d’égalité des sexes, de protection contre la violence et l’exploitation, ainsi que d’accès aux services de santé. Il attribue le prix d’excellence au Canada.

Ce qui rend l’Indonésie «dangereuse pour les femmes», affirme le site de la Fondation, est «la violence, le mariage de mineurs, le trafic sexuel, le harcèlement et l’exploitation, ainsi que la médiocrité des services de santé». 90% des femmes indonésiennes auraient rapporté avoir souffert de harcèlement sexuel sur leur lieu de travail. En outre, le nombre de femmes décédées pendant un accouchement est une par heure.

Les spécialistes consultés représentent 63 nationalités et les cinq continents. Ils ont été invités à classer les 19 pays membres du G20 (le vingtième membre étant l’Union européenne). Jakarta a ratifié de nombreuses conventions internationales mais leur application laisse souvent à désirer, notamment dans le cas de la Loi contre la violence domestique.

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Analyse Indonésie

En Indonésie, la sécurité… derrière des barreaux

Depuis la chute de l’autocrate Suharto en 1998, la libéralisation de l’Indonésie n’est pas un acquis mais un combat permanent.  Un athée en fait les frais.

«A défaut de l’éclosion immédiate d’un mouvement très large de soutien à la liberté de parole et d’expression – comprenant l’interrogation sur l’existence de Dieu –, Alexander est plus en sécurité derrière des barreaux, loin de la menace représentée par des voyous pleins de suffisance.» Telle est la conclusion, pour le moins pessimiste, d’un éditorial du Jakarta Post sur le dernier exemple d’intolérance en Indonésie. De la part, cette fois, de la justice.

Alexander Aan, 32 ans, se proclame athée sur Facebook et a publié trois articles rapportant des hadiths critiques du prophète Mahomet. Dans la foulée, en janvier 2012, Alexandre a été brutalement battu par une foule dans sa ville de Pulan Punjung (à Sumatra Ouest) et arrêté par la police. Un tribunal de Sumatra Ouest vient de le condamner à deux ans et demi de prison et à plus de 7.000 € d’amende pour s’être publiquement déclaré athée et avoir répandu la haine religieuse.

Alexander, un fonctionnaire appartenant à l’ethnie minangkabau, a été reconnu coupable d’avoir violé une loi controversée de 2008 sur les transactions électroniques en livrant des informations susceptibles d’engendrer la haine entre individus et groupes sur la base d’affiliations ethniques, religieuses, raciales ou sociétales. Le président du tribunal lui a reproché d’avoir «délibérément» publié des textes jugés diffamatoires à l’égard du prophète. Ceux qui l’ont battu n’ont pas été interpellés et encore moins traduits en justice.

Dans un pays où le pouvoir central semble de plus en plus effacé, la tolérance de la justice et de la police à l’égard des violences de ceux qui prennent la loi entre leurs mains ne se dément donc pas. Le pire exemple de cette tendance s’est produit en février 2011 après le lynchage par une foule déchainée de trois membres de la secte Ahmadiyah, jugée déviante. Un autre membre de cette secte, qui a été grièvement blessé en tentant d’empêcher le lynchage de ses coreligionnaires, a été condamné à six mois de prison pour s’être interposé en vain. Les douze meneurs ont été condamnés à des peines de trois à six mois de prison pour avoir entraîné la foule à commettre les assassinats.

Alexander Aan, rapportent les avocats indonésiens des droits de l’homme, n’aurait jamais dû être inculpé pour deux raisons évidentes : la liberté d’expression et la protection des droits des minorités, y compris de ceux des athées. Si l’immense majorité (85%) des 140 millions d’Indonésiens se réclament de l’islam, leur Constitution est séculaire. Les ONG des droits de l’homme estiment que la traduction d’Alexander en justice est un exemple de «criminalisation de la liberté d’expression» et que n’importe qui peut devenir ainsi la cible de la justice. L’image d’une Indonésie démocratique et prônant un islam modéré en est une nouvelle fois écornée.

La passivité du pouvoir, l’attitude partisane de certains ministres, de tribunaux et, en règle générale, de la police, qui ne veulent pas s’opposer aux exactions commises par des milices islamistes, ne sont pas de bon augure pour ceux qui souhaitent ancrer les libertés. De multiples pétitions circulent dans ce sens. Mais, compte tenu des méthodes de ceux qui s’opposent à Alexander et du laxisme des autorités à leur égard, l’athée est sans doute plus à l’abri en prison.

Jean-Claude Pomonti

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Indonésie Politique

Nouvelle bouffée de violence en Papouasie indonésienne

Le meurtre le 15 juin par la police d’un militant indépendantiste papou a provoqué des réactions violentes de la communauté papoue dans cette province indonésienne.

Mako Tabuni, le vice-président du Comité national pour la Papouasie occidentale, était soupçonné par la police d’être impliqué dans des émeutes qui ont déstabilisé cette province de l’Indonésie au début de juin. Le 15 juin, la police l’a abattu lors d’une opération lancée sur un complexe résidentiel de Jayapura, le chef-lieu de la province. Selon le chef de la police de Papouasie occidentale, Mako Tabuni aurait essayé de résister à son arrestation. Dès que la nouvelle de la mort du militant s’est répandue, une foule de Papous, armés de machettes, d’arcs et de flèches ainsi que de bombes artisanales, ont incendié des commerces de Jayapura et attaqué des immigrants d’autres provinces indonésiennes, provoquant, selon la police, la mort d’une personne et en blessant quatre autres. En fin de journée, le calme est revenu dans la ville.

Cette nouvelle bouffée de violence intervient après un sérieux incident dans la région de Wamena, au centre de la province, au début du mois de juin. Le 6 juin, des Papous avaient poignardé un militaire indonésien après que celui-ci eut renversé un enfant. En représailles, des centaines de militaires s’en étaient pris aux villageois, les frappant et incendiant leurs maisons. Selon l’organisation de protection des droits de l’Homme Human Rights Watch, un fonctionnaire Papou aurait été tué à coups de baïonnette et sept autres personnes hospitalisées. Le porte-parole militaire de la province avait au départ démenti l’intervention de  l’armée  mais le président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono a par la suite reconnu que l’armée avait «sur-réagi». Human Rights Watch a demandé, dans un communiqué, que Jakarta permette l’accès de la province aux journalistes étrangers ainsi qu’aux rapporteurs spéciaux des Nations unies, estimant que cela «permettrait de réduire les rumeurs et la désinformation qui, souvent, provoquent des violences».

Ancienne colonie néerlandaise très riche en minerais et en ressources énergétiques, la Papouasie occidentale (ex-Irian Jaya) a été annexée de facto par l’Indonésie en 1963. Cette annexion a été «entérinée» par un «référendum» organisé par les militaires indonésiens et parrainé par les Nations unies en 1969. Un des principaux leaders indépendantistes, Theys Eluay, a été étranglé dans sa voiture en novembre 2001 par des militaires des forces spéciales indonésiennes qui l’avait invité à dîner. La province est peuplée de deux millions d’habitants, dont la moitié est désormais constituée de migrants venus des autres îles de l’Indonésie.

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Liem Sioe Liong (1915-2012), symbole d’une époque

Décédé à Singapour le 10 juin, à l’âge de 96 ans, Liem Sioe Liong restera le meilleur exemple de la réussite des hommes d’affaires proches de Suharto.

Comme le rappelle le Jakarta Post, Liem, qui était d’origine chinoise, a été l’homme «le plus riche » d’Indonésie. Il a fait fortune grâce à «ses relations étroites avec Suharto, l’homme fort de l’Ordre nouveau». En 1998, quand l’autocrate a été obligé de se retirer et que des émeutes antichinoises ont eu lieu à Jakarta et dans d’autres villes de l’archipel, le domicile de Liem à Medean a été saccagé et ce dernier s’est réfugié à Singapour où il a vécu jusqu’à sa mort.

Ses relations avec Suharto remontent aux années 1950, quand il a été chargé du ravitaillement de la division Diponogoro, à laquelle appartenait le colonel Suharto et qui passera plus tard sous son commandement. Quand Suharto s’empare du pouvoir en 1965-1966, Liem commence à obtenir licence sur licence et monopoles. Il est le seul importateur de farine de blé du pays. Sa banque devient l’une des plus puissantes. Dans les années 1980, il obtient le monopole de l’assemblage et de la distribution de voitures (Suzuki, Volvo, Nissan, Mazda), de camions (Hino) et de motos (Suzuki). Il a également fait fortune dans le ciment.

Né au Fujian en 1915, Liem est arrivé en Indonésie à l’âge de 22 ans. Son nom indonésien était Sudono Salim. Il a créé le groupe Salim (jusqu’à 500 sociétés) et en a cédé en 1992 la direction à l’un de ses fils, Anthony Salim, qui l’a remis en partie sur pied après la débâcle de 1998. En 2005, le 90ème anniversaire de Liem a été célébré à Singapour par deux mille convives au cours d’une fête de quarante huit-heures et qui, selon Today (Singapour), a coûté plus d’un million d’euros.