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Indonésie Politique

Le parti du président indonésien en lambeaux

L’ancien trésorier du Parti démocrate (PD), celui du chef de l’Etat indonésien, est condamné pour corruption. Une formation à la dérive.

Susilo Bambang Yudhoyono (SBY), général à la retraite, avait créé le Parti démocrate (PD) pour conquérir la présidence de l’Indonésie. Il a été facilement élu en 2005, puis réélu brillamment en 2009. A cette date, le PD est devenu la première formation du Parlement. Mais, à l’issue d’un procès haut en relief et en dénonciations, la condamnation à quatre ans et dix mois de prison de Muhammad Nazaruddin, le 20 avril, par la Cour anti-corruption de Jakarta, semble marquer l’étouffement des Démocrates.

A la veille de son inculpation, l’ancien trésorier du PD s’est enfui et une gigantesque chasse à l’homme a été organisée jusqu’à son arrestation en Colombie. Pendant sa cavale, le fugitif a utilisé la Toile pour impliquer dans des détournements de fonds publics une partie de la direction du PD ainsi que des membres du gouvernement. «Coupez-moi les oreilles s’ils ne sont pas des corrupteurs», a même dit Nazaruddin de certains membres de la Commission anti-corruption.

Le deuxième et dernier mandat présidentiel de SBY, qui avait fait de la lutte contre la corruption sa priorité électorale, se poursuit dans une semi-paralysie. Le PD est en trop mauvais état pour pouvoir trouver, dans ses propres rangs, un candidat valable à une succession qui s’ouvre en 2014.  Après les révélations de Nazaruddin, les procès promettent de se multiplier.

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Analyse Asie Indonésie

La saga d’Umar Patek, terroriste et démolisseur

Depuis le 13 février, au tribunal de Jakarta ouest, se déroule le procès de celui qui a fabriqué les bombes de l’attentat qui a fait 202 morts à Bali en 2002.

Umar Patek, 42 ans, javanais, est le fils d’un modeste commerçant de viande de chèvre. Il n’a sûrement pas suivi l’exemple de son père. Jeune, il a quitté l’Indonésie pour se rendre en Afghanistan dans des camps d’entrainement d’Al Qaïdah. Devenu expert en explosifs, il a été apparemment impliqué dans une série d’attentats en Indonésie, le soir du réveillon de Noël 2000. Il a admis avoir  fabriqué les deux bombes qui ont explosé dans un bar et une boîte de nuit à Kuta (Bali) le 12 octobre 2002, faisant 202 victimes, dont 88 Australiens, et des douzaines d’invalides à vie.

Ses empreintes digitales ont été retrouvées dans la maison où les bombes ont été assemblées, à Denpasar, chef-lieu de Bali. Toutefois, celui que la presse appelle «Demolition Man»  affirme qu’il n’a pas participé à la pose des bombes. Il a également déclaré n’avoir aucun lien avec Al Qaïdah. Il n’avait, dit-il, aucune ambition de rencontrer Oussama Bin Laden lorsqu’il a été arrêté à Abbottabad (Pakistan) en mars 2011, soit deux mois avant le raid américain contre le domicile du leader d’Al Qaïdah, non loin de là.

Les démentis et les affirmations d’Umar Patek ont été mis à mal, le 19 avril, par la déposition d’un agent de FBI américain, Frank Pellegrino, lequel a affirmé que Patek, lors d’un séjour aux Philippines, avait déclaré à des compagnons qu’il souhaitait retourner en Afghanistan et au Pakistan pour y travailler avec Bin Laden. Patek a été un proche de deux hommes aujourd’hui prisonniers des Américains : Khalid Sheikh Mohammed, l’ancien chef de la propagande d’Al Qaïdah, et Hambali, arrêté en Thaïlande en 2003 et auparavant principal opérateur de la Jemaah Islamiyah, réseau terroriste en Asie du sud-est.

Spécialiste de l’assemblage de bombes, qu’il a enseigné au gré de ses pérégrinations, Patek a séjourné à plusieurs reprises dans le sud des Philippines. Entre 1996 et 1998, il a été un compagnon du Front moro islamique de libération (Fmil) à Mindanao. Après l’attentat de Bali, il y est retourné pour se placer sous la protection du Fmil ou d’Abou Sayyaf. Beaucoup plus tard, en 2009, en compagnie de son beau-frère Dulmatin, il a participé aux attentats contre deux grands hôtels de Jakarta.

A la suite de ces attentats, Dulmatin s’est réfugié dans un camp clandestin d’entrainement à Atjeh, détruit par la police en février 2010. Dulmatin lui-même a été abattu le mois suivant à Jakarta par une unité anti-terroriste indonésiene. De son côté, Umar Patek a réussi à s’enfuir vers le Pakistan, où il a été arrêté et d’où il a été extradé en août 2011. Son procès reprend le 23 avril à Jakarta.

Jean-Claude Pomonti

 

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Asie Indonésie

Le N°2 nord-coréen attendu en juin à Jakarta

Accompagné de plusieurs ministres, Kim Yong-nam devrait se rendre à Jakarta pour s’y entretenir avec le président indonésien de questions de sécurité collective.

Le ministre indonésien des affaires étrangères a confirmé au Jakarta Post que des échanges «intensifs» entre Jakarta et Pyongyang avaient eu lieu «depuis quelque temps». Selon le même quotidien anglophone, une source proche du président Susilo Bambang Yudhoyono (SBY) indique que la rencontre pourrait avoir lieu en juin.

Agé de 84 ans, Kim Yong-nam est le président de l’Assemblée populaire suprême de Corée du Nord. Il est également le principal émissaire du régime et, à ce titre, s’est déjà rendu à deux reprises en Indonésie depuis le tournant du siècle : en 2002, pour y rencontrer la présidente Megawati Sukarnoputri (dont le père, Sukarno, avait été un ami de Kim Il-sung) ; et en 2005 à l’occasion de la Conférence afro-asiatique. Mais, le cas échéant, une troisième visite pourrait indiquer, dans le contexte actuel, que Pyongyang cherche à reprendre des contacts avec l’extérieur et n’est donc pas entièrement réfractaire à des négociations.

En 2006, SBY avait renoncé à se rendre à Pyongyang à la suite d’un tir de missile nord-coréen. Mais SBY souhaite que, cette fois-ci, la visite de Kim «se matérialise, compte tenu de l’importance de la Corée du Nord pour la sécurité mondiale», a déclaré l’un des porte-parole du chef de l’Etat. Avec la promotion toute récente du jeune Kim Jong-un, le vieux Kim Yong-nam pourrait jouer un rôle plus important.

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Indonésie Politique

Indonésie : Aburizal Bakrie prend les devants

L’homme d’affaires controversé, à la tête du Golkar (l’ancien parti du dictateur Suharto), veut être élu président en 2014. Il prend ses dispositions.

La popularité de l’actuel président de l’Indonésie, Susilo Bambang Yudhoyono, est déclinante. De toute façon, réélu en 2009, SBY ne peut pas briguer un troisième mandat et sa formation, le Parti démocrate, est discréditée par des affaires de corruption. Le richissime Bakrie, 66 ans, patron du Golkar depuis trois ans, occupe donc le terrain. Il a fait approuver une réunion, dès juillet, de la direction du Golkar, machine électorale rodée, pour le nommer formellement candidat à la présidence.

Bannières, T-shirts et sacs en plastique à son effigie sont déjà prêts. Les sacs seront remplis de cadeaux aux électeurs potentiels. Les militants du Golkar sont invités à financer – à raison de 750€ par tête – cet effort, selon le Jakarta Globe. Ancien ministre de SBY et financier, à ses heures, de la coalition au pouvoir, Bakrie aurait déjà obtenu le soutien de 26 sur les 33 chapitres provinciaux du Golkar, rapporte, de son côté, le Jakarta Post.

Le handicap de Bakrie : l’une des sociétés dont sa famille était alors propriétaire a été impliquée dans le scandale du flot de boue à Sidoarjo (Java) en 2006. Il est peu populaire. S’il dispose de la meilleure machine électorale, il se place, dans les sondages, derrière Megawati Sukarnoputri et derrière Yusuf Kalla, membre du Golkar et ancien vice-président, qui va tenter de lui barrer la route. Une dure pente à monter, même avec des poches pleines.

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Indonésie

Puissant séisme près de Sumatra : 8,5 (Richter)

Un violent séisme a eu lieu le 11 avril au large de Sumatra, une île victime de plusieurs catastrophes naturelles ces dernières années.

Un séisme de 8,5 sur l’échelle de Richter s’est produit, le 11 avril en début d’après-midi, à 33 km sous le fond de l’Océan et à 497 km à l’ouest de la côte d’Atjeh. Une alerte au tsunami a été déclenchée dans 27 pays, dans leur immense majorité riverains de l’Océan indien. La terre a tremblé jusqu’en Inde. A Bangkok, un immeuble au moins a été évacué. Le tremblement a également été très sensible en Indonésie, à Singapour et en Malaisie.

Le président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono s’est rendu à la télévision pour déclarer qu’il n’y avait pas de «menace» de tsunami même si l’alerte était maintenue. La province d’Atjeh, nichée au bout de l’île de Sumatra, a été également affectée, quelques heures plus tard, par une réplique de 6,5 sur l’échelle de Richter, selon le Jakarta Globe. L’épicentre de cette réplique s’est trouvé à 42 km à l’ouest de la côte atjehnaise.

La côte ouest de Sumatra, dominée par une chaîne de volcans, longe l’une des principales lignes de faille de la planète, située sous l’Océan. C’est un frottement sur cette ligne de faille qui a provoqué, le 26 décembre 2004, un séisme de 9,1 sur l’échelle de Richter et un tsunami qui ont fait 230 000 victimes sur les côtes de l’Océan indien, dont 170 000 à Atjeh.

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Indonésie Politique

La province d’Atjeh a élu une nouvelle direction

Les Atjehnais ont profité du deuxième vote depuis l’accord de paix de 2005 pour renouveler l’équipe qui dirige la province indonésienne autonome.

L’élection d’un gouverneur et de son adjoint, le 9 avril à Atjeh, aurait été remportée par le ticket formé par Zaini Abdullah et Muzakir Manaf, qui ont l’appui du Parti Atjeh, formation politique issue de la guérilla qui s’est battue pendant un quart de siècle contre Jakarta. Ils auraient obtenu, selon le Jakarta Globe, 54% des suffrages au cours d’un scrutin qui s’est déroulé dans le calme et auquel la participation a été massive (78,38% des quelque trois millions d’électeurs).

Elu gouverneur en 2007, lors du premier vote depuis l’accord de paix signé en août 2005 à Helsinki, Irwandi Yusuf, également issu de la résistance, et son coéquipier se retrouveraient en deuxième position mais loin derrière, avec seulement 29% des suffrages exprimés. Les électeurs ont également choisi dix-sept chefs de district et leurs adjoints. Atjeh, province autonome, est la seule en Indonésie où la charia est appliquée. Irwandi, le gouverneur sortant, a refusé d’avaliser les dispositions les plus sévères de la charia. Atjeh a bénéficié d’une aide massive pour se reconstruire après le désastre de décembre 2004, quand un tremblement de terre et un tsunami y avaient fait 170 000 victimes. Depuis, une administration sans relief et parfois controversée paraît avoir encouragé un vote pour le changement.

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Indonésie Société

Torture : la police indonésienne toujours sur la sellette

Dans une lettre ouverte au ministre indonésien de la justice, Amnesty International déplore la poursuite de tortures en détention et l’impunité de la police.

Deux hommes d’ethnie chinoise, Sun An Alang (51 ans) et Ang Ho (34 ans), auraient été détenus par la police de la province de Sumatra-Nord (Indonésie) du 2 au 16 avril 2011 et torturés jusqu’à la signature d’une confession les impliquant dans le meurtre de deux hommes le 29 mars précédent. Les deux détenus avaient été arrêtés par des policiers en civil démunis de mandat d’arrêt. Brulures, coups, assauts sexuels. Ils ont été inculpés d’homicide, jugés et condamnés à la prison à vie en l’absence de toute enquête indépendante. Cette affaire est l’un des exemples qui figurent dans une lettre publiée le 4 avril et adressée par Amnesty International (AI) à Amir Syamsuddin, ministre indonésien de la Justice et des droits de l’homme.

AI cite également le cas de Yusli, 23 ans, originaire de Bogor (Java-Ouest),arrêté le 26 décembre 2011 et qui est mort le jour-même. Le corps, déposé à la morgue d’un hôpital de Jakarta, était couvert de multiples blessures (coups à la tête, lacérations du visage, impact de balle sur le côté et coupures diverses). Un chef de village a tenté d’acheter le silence de la famille, laquelle a refusé et ignore toujours la raison de l’arrestation. AI demande à Jakarta d’appliquer la Convention de l’ONU contre la torture, ratifiée par l’Indonésie en 1998, de renforcer la discipline au sein des forces de l’ordre et de sanctionner les coupables.

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Asie Brunei Indonésie Viêtnam

Investissements: la palme à l’Indonésie et au Vietnam

L’Asie du sud-est demeure une destination favorite parmi les investisseurs. Mais cinq pays sur dix raflent la majorité de la mise.

Quel est le pays préféré par les investisseurs en Asie du sud-est ? L’Indonésie se situe en tête (50%) devant le Vietnam (46%), Singapour (43%), la Malaisie et la Thaïlande (42%). Les autres Etats membres de l’Asean sont moins bien perçus : Philippines (27%), Laos et Cambodge (26%), Birmanie/Myanmar (25%), Brunei (17%). Tels sont les résultats d’un sondage du Business Advisory Council de l’Asean réalisé auprès de 405 patrons et dont le Jakarta Globe a donné les résultats le 7 avril. Le questionnaire, qui autorisait les réponses multiples, souligne le net clivage au sein de l’Association (le petit sultanat de Brunei est un cas à part : il est assis sur une mine d’or noir).

88% des personnes interrogées ont l’intention de renforcer leurs investissements dans la zone Asean dans les trois années à venir. Cette zone est jugée plus «attrayante» que la Chine. En tête des obstacles à surmonter : la corruption et les incertitudes légales ; le déficit d’infrastructures (Indonésie et surtout Philippines) ; l’instabilité politique (Thaïlande).

La mesure du pouvoir d’attraction de ces économies, calculée sur une échelle de 0 à 10, donne des résultats concordants : Indonésie (6,89), Vietnam (6,29), Singapour (6,07), Thaïlande (6,04) et Malaisie (5,69). L’Indonésie est la première économie de la région.