L’ancien trésorier du Parti démocrate (PD), celui du chef de l’Etat indonésien, est condamné pour corruption. Une formation à la dérive.
Susilo Bambang Yudhoyono (SBY), général à la retraite, avait créé le Parti démocrate (PD) pour conquérir la présidence de l’Indonésie. Il a été facilement élu en 2005, puis réélu brillamment en 2009. A cette date, le PD est devenu la première formation du Parlement. Mais, à l’issue d’un procès haut en relief et en dénonciations, la condamnation à quatre ans et dix mois de prison de Muhammad Nazaruddin, le 20 avril, par la Cour anti-corruption de Jakarta, semble marquer l’étouffement des Démocrates.
A la veille de son inculpation, l’ancien trésorier du PD s’est enfui et une gigantesque chasse à l’homme a été organisée jusqu’à son arrestation en Colombie. Pendant sa cavale, le fugitif a utilisé la Toile pour impliquer dans des détournements de fonds publics une partie de la direction du PD ainsi que des membres du gouvernement. «Coupez-moi les oreilles s’ils ne sont pas des corrupteurs», a même dit Nazaruddin de certains membres de la Commission anti-corruption.
Le deuxième et dernier mandat présidentiel de SBY, qui avait fait de la lutte contre la corruption sa priorité électorale, se poursuit dans une semi-paralysie. Le PD est en trop mauvais état pour pouvoir trouver, dans ses propres rangs, un candidat valable à une succession qui s’ouvre en 2014. Après les révélations de Nazaruddin, les procès promettent de se multiplier.