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Economie Histoire Indonésie

Widjojo (1927-2012), leader de la mafia de Berkeley

L’homme à l’origine du développement de l’Indonésie est mort. Widjojo Nitisastro avait été leader d’une brillante équipe d’économistes.

Le leader de l’équipe qui a remis sur pied l’économie indonésienne dans les années 70 s’est éteint le 9 mars 2012, à l’âge de 84 ans, et a été enterré le jour-même au cimetière des Héros de Kalibata, à Jakarta. Widjojo Nitisastro a été le chef de ceux qu’on a surnommés la mafia de Berkeley, de brillants économistes indonésiens formés par la célèbre université californienne du même nom (outre Widjojo, Mohamed Sadli, Ali Wardhana, Emil Salim, Subroto).

L’Indonésie était au bord de la banqueroute quand Sukarno a été limogé en 1966 par Suharto, lequel a déclenché à l’époque un bain de sang anti-communiste (un demi-million de victimes au moins) qui n’a rien arrangé. Suharto, toutefois, a confié le redressement de l’économie à Widjojo, lequel s’est entouré des autres diplômés de Berkeley. Widjojo a dirigé Bappenas (l’équivalent du Plan en France) de 1967 à 1983, tout en assurant les fonctions de super-ministre de l’économie à partir de 1973 et pendant dix ans. Le redressement a été spectaculaire.

Par la suite, le pillage de l’économie et la corruption, notamment de l’entourage de Suharto et de sa famille, se sont développés beaucoup plus ouvertement.  Suharto a été chassé du pouvoir en 1998.

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Indonésie Société

L’éléphant de Sumatra en voie de disparition

 

L’éléphant de Sumatra est une espèce en voie d’extinction. Elle a perdu la moitié de sa population et les deux tiers de son habitat en l’espace d’un quart de siècle.

En l’espace d’une génération, l’éléphant de la grande île de Sumatra (nord de l’Indonésie) a perdu 70% de son habitat et la moitié de sa population. Du coup, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) l’a placé sur sa liste rouge des espèces « en danger critique », selon un communiqué publié le 24 janvier par le WWF (World Wide Fund for Nature) et repris par le Jakarta Globe. Les experts estiment dans une fourchette de 2.400 à 2.800 le nombre des éléphants en liberté à Sumatra, soit une réduction de 50% de cette population depuis 1985. Au rythme actuel, l’espèce pourrait avoir disparu dans moins de trente ans.

85% de l’habitat des éléphants de Sumatra se trouvent à l’extérieur de zones protégées. La principale menace est la déforestation : Sumatra a perdu les deux tiers de ses forêts de plaine en l’espace de 25 ans. L’éléphant de Sumatra a rejoint, sur la liste rouge de l’UICN, l’orang-outan et le tigre de Sumatra ainsi que les rhinocéros de Java et de Sumatra. Le WWF réclame un moratoire sur la conversion de l’habitat des éléphants. Agriculture et plantations sont les principales causes de la déforestation.

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Culture Indonésie

Huit ans seulement et déjà deux livres

Celestine est une petite indonésienne curieuse, surdouée, qui trompe son ennui en lisant et, surtout, en écrivant des livres pour enfants et des nouvelles.

A l’âge de trois ans, celui du jardin d’enfants, Celestine s’est mise à lire des livres en langue indonésienne (bahasa indonesia, romanisé) et à apprendre l’anglais avec ses parents à la maison. Début 2012, à l’âge de huit ans, elle publie ses deux premiers livres pour enfants avec l’aide d’un illustrateur (et la complicité de ses parents).

Le moteur : rompre l’ennui. Celestine digère très vite ses leçons. Elle s’ennuie à l’école. Ses instituteurs ont été assez intelligents pour l’encourager à lire. La lecture est devenue une passion (elle a déclaré au Jakarta Globe qu’elle avait déjà lu quatre fois ‘Harry Potter and the Goblet of Fire’). Pour rompre son ennui, une institutrice l’a poussée à écrire. Ce qu’elle fait en cachette pendant les cours, dit-elle, et en anglais, sa langue préférée).

Delin Haryati et Buntoro Rianto, les parents, habitent Tangerang, une banlieue de Jakarta, et Celestine y fréquente la Binus International School, une institution bilingue. La petite est particulièrement douée en mathématiques. Sera-t-elle écrivaine ou scientifique ? Peut-être les deux, répond-elle. En attendant, elle écrit des nouvelles et ses parents éprouvent du mal à l’empêcher de dévaliser les librairies.

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Indonésie Tourisme

Douze nouveaux hôtels Pullman en Indonésie

Le groupe français Accor a annoncé l’ouverture en Indonésie, d’ici à 2015, de douze hôtels cinq étoiles Pullman.

Leader mondiale de l’hôtellerie, le groupe Accor entend tirer profit de la bonne santé de l’économie indonésienne. Selon le Jakarta Post, Gérard Guillouet, son vice-président pour la Malaisie, l’Indonésie et Singapour, a déclaré que la clientèle visée était celle des milieux d’affaires, lors de l’inauguration, le 19 janvier, de l’hôtel Pullman Jakarta Indonesia (l’ancien hôtel Nikko). Auparavant, deux Pullman avaient déjà ouvert leurs portes en Indonésie : le Pullman Jakarta Central Park (novembre 2011) et le Pullman Legian Nirwana (Bali, février 2011).

Les futurs hôtels Pullman – des cinq étoiles – seront ouverts à Bali, à Medan, à Surabaya et à Yogyakarta, – « des villes qui connaissent une forte croissance économique », a ajouté Gérard Guillouet, en précisant que la priorité ira à la construction de nouveaux hôtels, non à la reprise d’hôtels actuellement gérés par d’autres groupes. Accor – 4.200 hôtels dans 90 pays – entend être doté en 2015 de cent Pullman dans la région Asie-Pacifique.

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Indonésie

Les Indonésiens investissent hors de leurs frontières

Les Indonésiens investissent davantage à l’étranger, notamment en Asie, en Amérique latine et, plus récemment, en Afrique.

Les investissements directs indonésiens à l’étranger ont été multipliés par trois en 2011. Ils sont passés de 2,7 milliards de $ (2010) à 7,7 milliards de $ l’an dernier, selon des statistiques de la Banque centrale rapportées par le Jakarta Post. « Les compagnies indonésiennes ont commencé à réaliser que le marché domestique est en train de se saturer », estime, toujours selon le quotidien anglophone, Sofjan Wanandi, président de l’Apindo (l’Association indonésienne des employeurs).

L’économie indonésienne est l’une des plus dynamiques d’Asie, avec un taux annuel moyen d’expansion de 6,5%. Mais les goulots d’étranglement sont importants. Selon le Lipi (l’Institut indonésien des sciences), les transports représentent 30% des coûts de production en Indonésie (contre 12% en Chine). En outre, les syndicats indonésiens sont très influents. A la suite de débrayages, ils viennent d’obtenir une augmentation de 23% du Smig dans des banlieues industrielles de Jakarta (au lieu des 16% proposés par l’Apindo). Entre-temps, les investissements directs indonésiens à domicile se sont élevés à 8,4 milliards de $ en 2011, contre 6,7 milliards de $ l’année précédente, soit une augmentation de 25%.

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Indonésie Société

En Indonésie, manifestez votre indignation avec sandales ou fleurs

La population commence à réagir face aux brutalités policières et à l’intransigeance de la justice à l’égard des adolescents.

Deux frères, Faisal, 14 ans, et Busri, 17 ans, ont été retrouvés morts dans leur cellule à Sumatra. Faisal avait été arrêté pour vol d’un tronc de mosquée et Bursri pour celui d’une moto. La police affirme qu’ils se sont pendus. Des organisations humanitaires ont constaté que leurs corps étaient couverts de blessures, de marques d’électrochoc, etc.,- en bref, de nombreux indices de torture. Pour le moment, neuf policiers ont été légèrement sanctionnés pour n’avoir pas réussi à prévenir les soi-disant suicides.

Les petits délinquants sont maltraités par une police indonésienne trop longtemps impunie. La justice, de son côté, ne leur fait guère de cadeaux. Mais des changements s’amorcent. Pour avoir battu un adolescent qui lui avait volé une paire de tongs usés et deux de ses camarades, un policier à été condamné à trois semaines de détention. L’adolescent risquait cinq ans de prison. Mais une campagne publique – des milliers de tongs déposés dans les commissariats – a poussé le juge à relâcher le fautif. A Soe, ville florale de l’est indonésien, l’arrestation d’un adolescent de 16 ans, qui avait volé huit adeniums dans un jardin, a été suivie du dépôt de mille de ces fleurs au commissariat par la population.

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Indonésie Société

Consommation de drogues: des pilotes indonésiens sanctionnés

L’aviation civile indonésienne effectue des contrôles auprès des équipages. Résultat : sept pilotes ont été récemment sanctionnés pour consommation de drogues.

L’Indonésie a connu, voilà quelques années, de graves problèmes de sécurité aérienne, à telle enseigne que ses avions, y compris ceux de la compagnie nationale Garuda, avaient été temporairement interdits dans les aéroports européens. Alors que cette mauvaise image s’estompe, le trafic aérien se heurte à une nouvelle difficulté. Des tests sanguins effectués de septembre 2011 à début février 2012 ont déjà conduit à la sanction de six pilotes, tous employés par la compagnie privée Lion Air. Leurs licences ont été révoquées.

Le septième cas a été révélé, le 6 février à l’aéroport international Sukarno-Hatta de Jakarta, lors du contrôle de 94 membres d’équipages. «Un co-pilote a été interdit de vol parce qu’il s’est avéré positif» à la consommation de drogues, selon le vice-ministre des transports, Bambang Susantono. «Une analyse plus poussée [des urines] est donc nécessaire», a-t-il ajouté. L’identité du co-pilote et celle de la compagnie qui l’emploie n’ont pas été divulguées. Le vaste archipel indonésien est un lieu de passage et de consommation de drogues, notamment
d’amphétamines.

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Indonésie Politique

Indonésie : les extrémistes deviennent des terroristes

La frontière entre radicaux et terroristes islamistes est de plus en plus brouillée, conclut une enquête à Cirebon (Java ouest).

Contrairement à leurs prédécesseurs, ils ne vont plus au Pakistan ou en Afghanistan apprendre la fabrication et le maniement des explosifs. En Indonésie, les auteurs, en 2011 d’attentats-suicides (à Cirebon, contre une mosquée, 32 blessés ; à Solo, contre une église) ont appris seuls, sur la Toile, à assembler leurs bombes. Ces hommes « sont passés du maniement des bâtons et des pierres, au nom de la moralité et de la lutte contre la déviance, à l’utilisation de bombes et d’armes automatiques,- une tendance qui peut devenir la norme », estime Sidney Jones, experte de l’ICG (International Crisis Group).

Le rapport – Indonésie : From Vigilantism To Terrorism (www.crisisgroup.org) – fait valoir que les frontières idéologiques et tactiques parmi les radicaux islamistes sont désormais brouillées. Du coup, les groupes extrémistes ou les milices islamistes peuvent nourrir en recrues le terrorisme. Chômeurs sans instruction sont, au départ, des militants de mouvements radicaux animés par des prédicateurs islamistes qui prônent la violence. L’ultime pas à franchir est celui de l’action. La tolérance des autorités à l’égard des milices islamistes facilite cette évolution.