L’ancien dictateur (1966-1998) a été le « principal responsable » des massacres qui ont fait un demi-million de morts en 1965-1966.
La Commission nationale des droits de l’homme (Komnas-HAM) a publié, le 8 février, un rapport attribuant à Suharto « la principale responsabilité » dans les massacres anti-communistes de 1965-1966 qui ont fait, selon plusieurs experts, au moins un demi-million de victimes en Indonésie. « Notre enquête montre que le Commandement opérationnel en charge de la restauration de la sécurité et de l’ordre [Kopkamtib], dirigé par l’ancien président Suharto, a été le premier responsable », a déclaré au Jakarta Post Adi Prasetyo, membre de Komnas-HAM.
Après l’assassinat de six généraux le 30 septembre 1965, le général Suharto avait pris la situation en mains, créé Kopkamtib et blâmé le parti communiste (interdit en 1966), déclenchant un bain de sang dans lequel avaient également trempé les milices musulmanes. Depuis la chute de Suharto, l’armée et de la nomenclature d’ancien régime se sont efforcés de prévenir tout débat public sur ces évènements. L’enquête de Komnas-HAM représente un pas en avant dans l’établissement de la vérité. Kontras, la Commission sur les disparus et les victimes de violence, estime toutefois qu’il est insuffisant.