Quelques mois avant l’élection d’avril dernier, Anies Baswedan ne partait pas favori pour diriger Jakarta. Mais celui qui était au départ un outsider a bénéficié d’une intense campagne des islamistes, qui ont tout fait pour obtenir la peau de l’ex-gouverneur chrétien Ahok, qui était candidat à sa propre succession et qui jouissait d’un bilan flatteur.
Catégorie : Indonésie
En 2002, la première génération de l’ère post-Suharto en Indonésie, incarnée par la présidente Megawati Sukarnoputri avait fait voter une loi anti-corruption par l’Assemblée législative instituant la Commission d’éradication de la corruption, plus connue comme la KPK.
Jakarta est encore sous les eaux et cette situation ne risque guère de s’améliorer en raison de la poursuite de pluies torrentielles.
Quinze morts avaient été recensés à Jakarta, le 20 janvier, au troisième jour de l’état d’urgence décrété par le gouverneur Joko Widodo. Environ vingt mille habitants de la capitale de l’Indonésie avaient alors été contraints d’évacuer leurs domiciles et avaient trouvé refuge ailleurs. Huit mille personnes souffraient de maladies diverses liées aux inondations et quatre hôpitaux de campagne avaient été installés dans cette mégapole de quelque dix millions d’habitants. Un quart de million de gens seraient affectés par les conséquences des inondations.
L’agence gouvernementale en charge de la lutte contre ce type de catastrophe (BNPB) a estimé que le principal déluge, le 15 janvier, a inondé 41 km2. 97.000 habitations ont été envahies par les eaux. Ces chiffres demeurent inférieurs à ceux des inondations qui ont lieu en 2007 (80 morts, 231 km2 submergés). Toutefois, selon le porte-parole du BNPB, les inondations pourraient se poursuivre jusqu’en février car les pluies sont loin de s’arrêter.
D’autre part, les sinistrés se plaignent de la lenteur des secours. Le courant a été coupé dans plusieurs quartiers pour prévenir les électrocutions. Des canalisations d’eau potable ont, en outre, été endommagées. Les sans-abri se plaignent également du manque de distributions d’aliments, de couvertures, d’eau potable, dans les centres de refuge.
Le nouveau premier ministre japonais veut que son pays soit présent en Asie du sud-est. Sa tournée dans la région, du 16 au 18 janvier, l’a clairement confirmé.
En dépit d’un retour précipité à Tokyo à cause de la crise des otages en Algérie, la tournée de trois jours de Shinzo Abe à Hanoï, Bangkok et Jakarta semble confirmer que l’Asie du sud-est est vraiment dans son champ d’optique, contrairement à l’impression qu’il avait laissée lors de son premier passage à la tête du gouvernement en 2006-2007.
Il est vrai que les relations entre le Japon et la Chine sont plus tendues de nos jours, notamment en raison des deux crises maritimes, celle des îles Senkaku/Diaoyu et celle en mer de Chine du sud. Il est également possible que Shinzo Abe ne se soit pas rendu d’abord à Washington en raison d’une tiédeur des relations bilatérales (et de la crise financière à laquelle fait face Barack Obama).
Toutefois, sa tournée au Vietnam, en Thaïlande et en Indonésie a été préparée de longue main. Son ministre des Affaires étrangères, Fumio Kishida, s’est rendu au préalable à Singapour, à Brunei (qui assure la présidence de l’Asean en 2013), aux Philippines et en Australie. De son côté, le vice-premier ministre japonais Taro Aso est allé en Birmanie.
En outre, ainsi que le souligne le quotidien The Australian, Shinzo Abe «est l’un des rares leaders japonais de l’après guerre (1945) à vouloir jouer un rôle sur la scène mondiale qui soit davantage que le commerce ou un appendice du système américain de sécurité». La tournée du premier ministre nippon en Asie du sud-est – où les intérêts et les ressortissants japonais sont très nombreux – laisse prévoir l’affirmation d’une politique japonaise en Asie-Pacifique. Affaire à suivre.
Deux frères, 14 et 17 ans, sont morts en prison. Le procureur n’a réclamé que de 2 à 3 ans de prison pour les 4 policiers jugés responsables. Forte controverse.
Le procureur a retenu la thèse de la négligence qui se fonde sur la version du commissariat de police où les deux adolescents étaient détenus. Ils se seraient pendus. Mais cette version est contestée de plusieurs côtés. En récupérant les corps, la famille a notamment constaté de multiples contusions. Les enfants auraient été victimes de brutalités et de tortures.
Menée immédiatement après leur décès le 28 décembre 2011 dans le commissariat du district de Sijunjung (Sumatra Ouest), une enquête de la Commission nationale des droits de l’homme a conclu que les deux jeunes avaient été torturés à mort par les policiers. Elsam, ONG humanitaire, a estimé le 16 janvier 2013 que les policiers n’ont pas respecté le Code criminel et la Loi sur la protection des enfants en battant les deux détenus.
Faisal, âgé de 14 ans, avait été arrêté le 21 décembre 2011 pour avoir volé un tronc dans une mosquée et son frère Busri, 17 ans, l’avait été cinq jours plus tard pour le vol d’une moto. Leur mort avait fait scandale. A l’époque, Syamsul Bahri, chef de la police local, avait été rétrogradé et condamné par sa hiérarchie à 21 jours de prison. Huit autres policiers avaient également été rétrogradés et condamnés à des peines de 21 à 28 jours de prison. Le Jakarta Globe, qui rapporte le procès, n’a pas indiqué à quelle date le tribunal doit prononcer son verdict.
La capitale indonésienne s’est retrouvée sous les eaux le 17 janvier à la suite de pluies torrentielles. Cent mille personnes ont dû être évacuées.
Du jamais vu. Même le centre de Jakarta, où se situe le palais présidentiel, s’est retrouvé sous les eaux à la suite de pluies torrentielles. Jokowi Widodo, gouverneur de la capitale de l’Indonésie, a dû décréter l’état d’urgence, jusqu’au 27 janvier, pour accélérer l’arrivée de secours, cent mille personnes ayant dû évacuer leurs domiciles. Les écoles ont fermé. De nombreuses sociétés ont demandé à leurs employés de se mettre en congé.
Plusieurs personnes sont mortes, dont certaines par électrocution. Le centre d’affaires et le fameux rond point de l’hôtel Indonesia se sont retrouvés sous les eaux. Des digues se sont effondrées et ont dû être réparées d’urgence. Dans plusieurs quartiers, le niveau de l’eau a atteint un mètre. Les services d’autobus et de trains, notamment dans les gares du centre, ont dû stopper leurs activités.
Les autorités s’attendent à la poursuite pendant quelques jours de pluies torrentielles. Des gens se sont réfugiés dans les mosquées et des coupures de courant ont affecté plusieurs quartiers. Des habitants ont dû s’installer au premier étage de leurs habitations et les cellules du rez-de-chaussée dela Commission de lutte contre la corruption ont été évacuées. «L’inondation du palais ne pose pas de problème. Ce qui est important est la protection des habitants», a déclaré le président Susilo Bambang Yudhoyono en se déplaçant, nus pieds et pantalons retroussés dans les couloirs de la présidence.
Un juge a fait rire les membres d’une Commission parlementaire en déclarant que, lors d’un viol, la victime éprouve également du plaisir. Le tollé est général.
Président de la haute cour de justice de Banjarmasin, chef-lieu de la province de Kalimantan-Sud, Daming Sunusi est candidat à la Cour suprême de justice d’Indonésie. Lors de son audition – de routine – par une Commission parlementaire, il a déclaré que «les violeurs et leurs victimes éprouvent du plaisir» et c’est pourquoi il faut réfléchir à deux fois «sur une peine de mort». La réaction «apparemment amusée», selon le Jakarta Globe, des membres de la Commission, n’a fait que renforcer l’indignation.
Après coup, se rendant compte des réactions des médias et du public, Daming, en pleurs, a présenté des excuses. Mais il n’a fait qu’envenimer la situation en déclarant que sa remarque, devant la Commission, avait eu pour objectif de «briser la glace» parce qu’il était «très tendu». «Il ne comprend rien à la morale et à l’éthique», en a conclu le Jakarta Globe.
Dans un éditorial, le quotidien anglophone estime que, «si nous avons des juges qui traitent avec légèreté le viol, nous ne pouvons qu’encourager davantage d’attaques contre les femmes et les enfants, telle l’agression écœurante [et récent] d’une fillette âgée de onze ans qui est morte de l’infection de ses blessures après avoir été violée». Il se demande comment une plaisanterie si répugnante peut faire sourire des députés et comment son auteur peut être président d’une Cour de justice provinciale et candidat à la Cour suprême à Jakarta.
La province d’Atjeh s’apprête à prendre une mesure radicale : relancer l’exploitation de ses forêts. Le gouvernement indonésien ne s’est pas encore prononcé.
Anwar, président de la Commission du Parlement de la province chargée d’étudier le projet, a annoncé qu’en cas d’application, cette mesure réduirait la couverture forestière de la province de 68% à 45%, selon le Sydney Morning Herald. Les zones concernées sont de superbes forêts de plaine qui abritent orangs-outans, tigres et rhinocéros de Sumatra (Atjeh occupe le nord de la grande île de l’Indonésie), ainsi que d’autres espèces en danger d’extinction.
Ces forêts de plaine avaient été classées «forêts de production» dans les années 1990 mais la présence d’une guérilla irrédentiste – celle du GAM – les avaient protégées contre les incursions des paysans et des forestiers. Plus récemment, après la signature en 2005 d’un accord de paix et l’arrivée au pouvoir des anciens dirigeants du GAM, un moratoire avait été imposé.
Toutefois, toujours selon le Sydney Morning Herald, le nouveau gouverneur élu d’Atjeh, Zaini Abdullah, aurait établi un projet d’exploitation commerciale, ainsi que le Département des forêts atjehnais le souhaite sous forte pression. Ce projet doit, cependant, obtenir le feu vert du gouvernement central. Avec la Papouasie occidentale, Atjeh est l’une des réserves les plus belles de forêts d’Indonésie.
Ailleurs dans le vaste archipel, notamment à Kalimantan (la partie indonésienne de Bornéo), un moratoire de deux ans sur la déforestation, fruit d’un accord financier avec la Norvège, est soumis à de fortes pressions des producteurs d’huile palme. Datant de mai 2011, ce moratoire est soumis à reconduction dans quelques mois. Jakarta n’a pas encore annoncé ses intentions.