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Indonésie : des chrétiens dans les écoles musulmanes

Le fait est méconnu ou moins rare qu’on le pense : en Indonésie, des enfants chrétiens fréquentent des écoles musulmanes et y sont parfois nombreux.

La Muhammadiyah est la deuxième organisation musulmane de la planète et revendique une trentaine de millions de fidèles. Fondée en 1912, elle a mis en place, en Indonésie, un large réseau dans le domaine de l’éducation, de la crèche à l’université. Et elle accueille des enfants de toutes les confessions. «Dans certaines enclaves chrétiennes, rapporte CGNews (site de Common Ground News Service), elle a établi des écoles où les élèves chretiens, dans quelques cas, forment de 50% à 75% des élèves».

Sur le site CGNews, Izza Rohman, qui enseigne à l’université Uhamka de Jakarta, offre deux exemples : l’un dans la ville à prédominance catholique d’Ende, sur l’île de Florès, et l’autre dans la ville à majorité protestante de Serui, sur la petite île de Yapen. Ces deux îles sont situées en Indonésie de l’est. Florès (fleur en portugais) a été influencée par le catholicisme importé par les Portugais dans l’île voisine de Timor. Yapen a été christianisée par les protestants hollandais.

Des familles chrétiennes envoient leurs enfants dans les écoles de la Muhammadiyah, organisation socio-culturelle réformatrice et surtout présente en milieu urbain, en raison de la qualité d’un enseignement peu coûteux. En outre, des cours de catéchisme y sont donnés aux écoliers chrétiens. Ce qui semble signifier que les parents chrétiens ont à la fois confiance dans ces institutions et dans un dialogue inter-religieux.

85% des 240 millions d’Indonésiens se réclament de l’islam. Le haut du pavé est tenu par de petits groupes extrémistes qui militent, parfois brutalement, en faveur d’un califat. Mais l’immense majorité des musulmans sont plus tolérants. La première association islamique de la planète est également indonésienne : le Nahdlatul Ulama a été fondé à Java en 1926. Revendiquant quarante millions de fidèles, cette association d’oulémas s’appuie davantage sur des villages où se trouvent la majorité de ses écoles coraniques. Elle prêche également un islam modéré, à l’image de la Muhammadiyah.

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Indonésie : inondations à Jakarta

Des pluies torrentielles accompagnées de vents puissants ont provoqué des inondations et paralysé plusieurs quartiers de la capitale dans l’après-midi du 22 décembre.

Les avenues du centre de Jakarta se sont retrouvées très rapidement inondées en raison des pluies diluviennes qui se sont abattues sur la capitale de l’Indonésie. La hauteur de l’eau a atteint jusqu’à 80 cm dans certains sections des grandes avenues comme les jalan Thamrin et Sudirman. Des inondations ont également eu lieu à Jakarta-Sud, ainsi que dans l’ouest (Grogol) et le nord (Pluit) d’une mégapole qui compte plus de dix millions d’habitants.

Des véhicules, en particulier les motos, ont été immobilisés, moteurs noyés, et des arbres ont été déracinés par les forts vents, a rapporté le Jakarta Globe, paralysant le trafic ou multipliant les embouteillages. Les voies ferrées et les gares de la ville ont été également inondées, perturbant pendant de longues heures le trafic ferroviaire.

Joko Widodo, récemment élu gouverneur de la capitale, a expliqué que la brutalité des inondations, en cas de pluies torrentielles, était liée à l’insuffisance du drainage des canaux et des voies d’évacuation de l’eau. Ces canaux sont encombrés d’ordures et la sédimentation les bloque. «Drainer continuellement les canaux des principales rues fait partie de nos devoirs. Si les responsables n’osent pas se rendre dans les canaux souterrains, nous réclamerons l’aide des militaires. J’ai déjà évoqué la question avec la marine et elle a répondu qu’elle était prête à nous assister», a déclaré le gouverneur, selon le Globe.

Pendant la saison des pluies, des pans croissants de Jakarta sont de plus en plus régulièrement inondés. Joko a indiqué que le dragage en cours de trois cours d’eau qui traversent la capitale permettrait déjà de réduire de 62 à 52 les secteurs régulièrement inondés. Il compte affecter 1,2 milliard de dollars à une vingtaine de projets en vue de réduire ces inondations périodiques.

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Singapour, Jakarta, Bangkok, les plus chères pour les expats

Surprise : si Singapour est toujours en tête, Hochiminh-Ville et Hanoi se retrouvent en queue parmi les dix villes de la région les plus chères pour les expats.

En 2012, en Asie du sud-est, après Singapour, la ville la plus chère pour les expatriés est Jakarta, en dépit de la baisse récente de la roupiah indonésienne. Puis, dans l’ordre de cherté, viennent : Bangkok, Kuala Lumpur, Surabaya (le grand port de Java-est, Indonésie), Manille, Chiang Mai (nord de la Thaïlande), Johor Bahru (Malaisie), Hanoï. La ville la moins chère des dix est encore Hochiminh-Ville (ex-Saigon, Vietnam).

Tous les ans, se fondant sur les statistiques de septembre, ECA International, société de consultants, établit un index du coût de la vie pour les expatriés. Cette année, rapporté par le Jakarta Globe, cet index porte sur 425 villes situées dans 193 pays. Sur le plan mondial, Singapour demeure à la 31ème place des villes les plus chères (elle est, en 2012, dépassée pour la première fois par Pékin, 22ème, et par Shanghai, 26ème). Pour donner un élément de comparaison, Paris est classée 42ème et Rio de Janeiro 64ème.

Toujours sur le plan mondial, Jakarta (123ème) se situe donc loin derrière Singapour et les autres villes du Sud-Est asiatique occupent les rangs suivants : Bangkok (162ème), Kuala Lumpur (179ème), Surabaya (182ème), Manille (187ème), Chiang Mai (189ème), Johor Bahru (195ème), Hanoï (204ème) et Hochiminh-Ville (217ème). Seul l’ancien Saigon se situe donc dans la deuxième moitié du tableau. Tokyo demeure la ville la plus chère au monde.

Le classement de 2012 fait ressortir que les sept villes australiennes mentionnées figurent parmi les trente villes les plus chères de la planète : Sydney (16ème), Canberra (18ème), Adelaïde (21ème), Melbourne (24ème), Perth (25ème), Darwin (27ème) et Brisbane (28ème). Le coût de la vie pour les expatriés y est donc plus élevé qu’à Singapour.

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Asie du sud-est : AirAsia commande 100 Airbus supplémentaires

Tony Fernandes vient de passer une nouvelle commande de 100 A320, ce qui porte à 475 les A320 achetés par AirAsia, meilleur client au monde d’Airbus.

L’accord a été signé à Broughton, où sont fabriquées des ailes d’Airbus, par Tony Fernandes, le patron malaisien d’AirAsia, et Fabrice Brégier, président d’Airbus, en présence du premier ministre britannique David Cameron. Cette nouvelle commande porte à 475 le nombre d’Airbus commandés par AirAsia, selon le site Travel Daily Asia. Comme une centaine de ces avions sont déjà entre les mains de la compagnie aérienne à bas coût, les livraisons d’Airbus doivent se poursuivre jusqu’en 2021.

«Nous avons trois mines d’or en Malaisie, en Thaïlande et en Indonésie. En outre, les Philippines et le Japon ont des potentiels de croissance énormes», a déclaré Fernandes lors de la signature. «Ces avions additionnels, a-t-il ajouté, s’inscrivent dans notre stratégie de renforcer notre réseau actuel déjà étendu en y ajoutant des routes, des fréquences, de façon à maintenir le leadership commercial d’AirAsia et sa domination, particulièrement en Malaisie et en Thaïlande».

En Malaisie, les activités d’AirAsia demeurent les moins coûteuses, produisant des gains confortables. Le marché thaïlandais est celui qui progresse le plus vite pour AirAsia. Les nouveaux achats tiennent également compte du fort potentiel du marché intérieur indonésien, un archipel d’environ 240 millions d’habitants. Enfin, les marchés philippin et japonais sont nouveaux pour AirAsia. Et plein de promesses. Les trois règles de Fernandes: intervenir les premiers, maintenir de bas coûts et adopter un modèle de disciplines. «Nous disposons de ces trois qualités et notre marché, pour le moins excitant, est de plus de 3,2 milliards d’individus», a déclaré Fernandes, en s’expliquant : «Ces acquisitions vont nous permettre de continuer de dominer l’Asean et servirons de tremplin, à moyen terme, à notre expansion en Asie du nord, en Chine et en Inde».

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L’Indonésie, troisième utilisateur mondial d’Internet

Des statistiques récentes indiquent que le nombre des utilisateurs de la Toile en Indonésie est de 55 millions. Le pays occupe la troisième place mondiale.

Selon le site de l’hebdomadaire indonésien Tempo, le nombre des utilisateurs d’Internet sur l’ensemble de la planète s’élève aujourd’hui à 2,4 milliards de gens, soit le tiers de la population mondiale. La progression dans les pays émergents est, en ce qui la concerne, de 8% par an. L’Indonésie compte entre 240 et 250 millions d’habitants (quatrième population mondiale après la Chine, l’Inde et les Etats-Unis) et le taux de pénétration de la population par l’Internet y est de 23%.

La Chine demeure en tête pour les utilisateurs : 282 millions de gens. Mais le taux de pénétration le plus élevé est celui des Etats-Unis (78%) qui comptent 244 millions d’utilisateurs (18 millions de plus qu’en 2011) sur une population d’un peu plus de 300 millions d’habitants.

Ces données ont été présentées à Palo Alto (Californie) par Mary Meeker, de l’université américaine de Stanford. Elles ont été établies à partir de statistiques de l’ONU, de l’Union internationale des télécommunications et d’Internetworldstats. Les statistiques soulignent également  que la croissance de l’internet reste forte en raison du recours à des engins mobiles qui n’en sont encore qu’au début de leur développement.

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L’Asie à l’honneur, Chine en tête et Sud-Est dans la foulée

Publié le 10 décembre, l’un des rapports les plus crédibles sur l’état du monde donne la vedette à l’Asie, avec la Chine comme locomotive. Prudence…

Les médias internationaux font leurs manchettes de «Global Trends 2030», un rapport américain fourni tous les quatre ans et pour la cinquième fois par les seize agences américaines de renseignements et avec le concours d’experts privés et étrangers, selon la BBC. L’objet de ce rapport, dont la publication coïncide avec un nouveau mandat présidentiel américain, a pour objet non de prédire l’avenir mais d’aider le pensionnaire de la Maison blanche et la classe politique américaine à gérer leur pays.

Cette fois-ci, préparé par le NIC (National Intelligence Council, organe d’analyse de l’Office of the Director of National Intelligence), le rapport annonce tout bonnement que, «quelques années avant 2030», l’économie chinoise sera «probablement» devenue la première de la planète, devant l’américaine. En 2030, «l’Asie disposera d’un pouvoir ‘dans l’ensemble’ supérieur à celui des Etats-Unis et de l’Europe réunie si l’on fait intervenir le nombre d’habitants, le PIB, les dépenses militaires et l’investissement technologique». Bien entendu, dans ce recentrage du pouvoir et compte tenu de leur propre dynamisme, les pays d’Asie du sud-est auront leur place, notamment l’Indonésie, le Vietnam, les Philippines, la Birmanie, la Malaisie et Singapour.

Toutefois, lors de la présentation du rapport à la presse, Matthew Burrows, qui en est le principal auteur, a précisé, à propos de la Chine, que «disposer de la plus importante économie ne signifie pas forcément être la superpuissance». Selon Bruce Jones, directeur du projet Managing Global Order (Brookings Institution, Washington), cité par ABC,  «l’inquiétude n’est pas de se retrouver avec une Chine forte, une Asie forte, mais plutôt d’avoir une Chine faible et ce que cela signifierait si elle ne pouvait pas accomplir la transition vers une économie avancée».

« Si les choses se passent mal, se demande-t-il, de quelle façon cela influencera le comportement de la Chine à l’égard de ses voisins ?». Pendant sa période de première puissance, soit pendant au moins les 70 dernières années, les Etats-Unis ont eu l’avantage d’avoir des voisins peu compliqués. L’Asie ajoute Jones, est «une région très compliquée pour la Chine».

Le rapport souligne que les principales tendances qu’il dessine peuvent connaître des dérapages : l’effondrement de l’euro et de l’Europe ; une «pandémie» de guerres nucléaires; un effondrement de l’économie chinoise. Et il ne doute guère de l’intervention d’une cyber-guerre, les pays cherchant à protéger leurs infrastructures. Il calcule également que, dans deux décennies, les Etats-Unis auront atteint leur indépendance énergétique, que la population urbaine va continuer de grimper rapidement et que la planète deviendra une somme de sociétés vieillissantes, dotées de classes moyennes croissantes et de ressources naturelles plus limitées.

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Indonésie : l’aviation a perdu son bonnet d’âne

Après de graves déboires, le transport aérien reprend nettement le dessus. Commandes, nouvelles compagnies, nouveaux aéroports.

En 2007, donc voilà cinq ans seulement, l’Europe et les Etats-Unis avaient coiffé d’un bonnet d’âne l’aviation en Indonésie en interdisant l’accès de leurs aéroports à la plupart des compagnies aériennes indonésiennes, à commencer par la compagnie nationale Garuda. Les raisons : la multiplication des accidents aériens, au sol comme en l’air.

Ce désastre est en train de devenir un mauvais souvenir. En 2010, l’Europe a de nouveau autorisé la plupart des vols indonésiens. L’Amérique en fera autant en 2013, selon le Straits Times de Singapour. Le transport aérien est à l’image de l’économie de l’archipel de 240 millions d’habitants : en pleine expansion. Le trafic aérien intérieur a augmenté de 13% en 2012, un record. «Or, seulement le tiers de la population vole aujourd’hui, ce qui indique le potentiel d’une croissance massive», souligne le quotidien singapourien en annonçant que 130 nouveaux parcours intérieurs sont à l’étude et que quatre nouvelles compagnies seront lancées en 2013 : Batik Air (filiale de Lion Air), Nam Air, Kartika et Jatayu.

Les achats d’avions se multiplient auprès de Boeing et d’Airbus. Pour sa part, Lion Air, la compagnie à bas coût favorite des Indonésiens, a commandé 230 avions à Boeing en 2011 (22 milliards de dollars). Parallèlement, les infrastructures aéroportuaires sont mises à jour : construction de 24 nouveaux aéroports, qui devraient être opérationnels en 2017 ; relocation et construction de 21 aéroports supplémentaires qui seront disponibles en 2022. Enfin, des experts de Boeing et d’Airbus ont été engagés pour former les contrôleurs aériens, les services de pompiers et la formation continue des pilotes.

Il reste que l’Indonésie n’est pas sortie du bois, selon la formule de Gerry Soejatman, un analyste interrogé par le Straits Times. Il y a eu des cas de pilotes recourant à des drogues, ou celui d’un avion de ligne qui a atterri sans dommage mais sur un aéroport  situé à douze km de sa destination. «La culture de sécurité doit s’améliorer», a ajouté Gerry.

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Philippines : la hantise du retour de l’hyper typhon Bopha

Après avoir dévasté une partie de Mindanao le 4 décembre, Bopha a fait demi-tour en mer de Chine du sud et se rapprochait, le 10 décembre au matin, de Luçon.

Après le sud des Philippines, le nord. Même si Bopha (appelé Pablo par les Philippins) n’atterrit pas à Luçon, la grande île septentrionale de l’archipel, où se trouve Manille, d’intenses pluies devraient y avoir lieu, dès dimanche, avec risques d’inondations et, surtout, de dangereux éboulements. Des météorologues n’excluent pas, en effet, que le typhon le plus puissant depuis un an demeure, dans l’hypothèse la plus favorable, au large de Luçon.

Les dévastations causées dans l’est de Mindanao sont tellement importantes que le président Aquino, qui s’est rendu sur place le 7 décembre, a décrété un «état de calamité nationale» dans trois régions : Mindanao, les Visayas centrales et sur l’île de Palawan, que Bopha a traversé en gagnant la mer de Chine du Sud. Cette «proclamation» présidentielle permet de dégager des fonds supplémentaires pour venir au secours de dizaines de milliers de gens sans vivres, sans toit, à la merci d’épidémies et qui ont perdu tous leurs biens et, souvent, une partie au moins de leurs familles.

Le spectacle offert par la côte orientale de Mindanao, où Bopha a atterri avec toute sa force, rappelle des destructions subies à Atjeh, en Indonésie, lors du séisme et du tsunami du 26 décembre 2004. Des villages et des bourgs côtiers de la province de Davao oriental sont entièrement rasés. Dimanche, le bilan des morts approchait 600. Le président Aquino a ordonné une enquête pour tenter de comprendre pourquoi il y a eu tant de victimes alors que les alertes se sont multipliées dans les jours qui ont précédé l’arrivée du typhon.