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Les intérêts stratégiques croissants de la Chine en Birmanie

Le site Irrawaddy relate l’importance stratégique croissante de la Birmanie pour Pékin et pourquoi le président Thein Sein est contraint de composer avec la Chine.

L’AIE (Agence internationale de l’énergie, basée à Paris et créée en 1974 par l’OCDE), a calculé que les importations de pétrole irakien par la Chine pourraient passer de 275.000 barils/jour en 2011 (ils ne représentaient alors que 5% des importations de Pékin) à 8 millions de barils/jour en 2035. La CNPC (China National Offshore Oil Corporation) investit des milliards de dollars dans les champs de pétrole irakiens. Si des problèmes d’insécurité ne s’en mêlent pas, l’Irak pourrait devenir le premier producteur mondial de pétrole, devant l’Arabie saoudite, avec, pour comme plus gros client, la Chine.

Pour alimenter ses raffineries, Pékin construit donc actuellement un oéloduc à travers la Birmanie (Myanmar) afin de rattacher l’océan Indien au Yunnan chinois. Cet oléoduc sera opérationnel à partir de la mi-2013. En incluant la construction d’un terminal de transbordement dans le port birman de Kyaukphyu (Etat Rakhine), la CNPC évalue le coût global de l’oléoduc à 4,7 milliards de dollars. Sa capacité sera de 23 millions tonnes/an, ce qui est limité, et il traversera, dans le nord birman, des régions où sont installées des minorités ethniques encore armées. Toutefois, si l’expérience est jugée satisfaisante, «il est fort probable que les compagnies pétrolières chinoises voudront construire d’autres oléoducs à travers le pays», estime Collin Reynolds, un analyste indépendant, dans un entretien publié par l’Irrawaddy.

Le problème de la Chine n’est pas de réduire le coût du transport. Dans l’objectif d’une augmentation drastique des importations de pétrole du Proche-Orient, il s’agit pour Pékin d’éviter de passer par le Détroit de Malacca, très encombré, très étroit, qui pourrait être bloqué, en cas de crise politique ou régionale, par l’un des Etats riverains qui sont l’Indonésie, la Malaisie et Singapour.

La production chinoise de pétrole devrait culminer à 220 millions de tonnes/an en 2020. Et si le taux d’expansion de l’économie continue d’être égal ou supérieur à 7%, les besoins chinois en pétrole s’élèveront alors à 650 millions de tonnes/an. La Chine se rend donc compte qu’elle risque d’être de plus en plus dépendante de ses importations du Proche-Orient et de leur transfert via la Birmanie, un pays où son image est impopulaire.

Les ONG locales se plaignent des méthodes chinoises (déplacements forcés de populations, droits de transit peu élevés). Selon l’Irrawaddy, les Chinois ont pris leurs précautions en signant des «contrats secrets» avec les Birmans qui leur accordent de fortes compensations en cas d’abandon d’un projet. Ce serait notamment le cas à propos de la mine de cuivre de Monya où des manifestants, qui en refusaient l’expansion, ont été brutalement dispersés. Cette mine est la copropriété d’une compagnie birmane et de la firme chinoise Wanbao. Aung Min, un ministre birman, aurait reconnu devant les manifestants que son gouvernement hésitait à toucher aux intérêts économiques des Chinois en raison de possibles «conséquences financières». Cela avait également été le cas en ce qui concerne le barrage hydroélectrique de Myitsone, un chantier dont le président Thein Sein avait néanmoins décidé la fermeture en 2011.

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Mer de Chine du sud : un potentiel explosif, selon l’Asean

En quittant le secrétariat général de l’Asean après un mandat de cinq ans très actif, Surin Pitsuwan a une inquiétude : le contentieux en mer de Chine du Sud.

Cinq années à trimer, à jouer des coudes, à tenter de renforcer le secrétariat général de l’Asean, à réclamer davantage de sous, à dessiner des compromis et à les faire accepter. Surin Pitsuwan, 63 ans, ancien ministre des Affaires étrangères de la Thaïlande, a eu un mandat bien rempli au secrétariat général de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est, dont le siège est en Indonésie, à Jakarta. Il dit ne rien regretter.

Son succès le plus évident a été de faire accepter par la junte militaire de Birmanie une aide étrangère canalisée par l’Asean après le cyclone Nargis qui, en 2008, a dévasté le delta de l’Irrawaddy et la ville de Rangoon. Le généralissime Than Shwe ne voulait pas de l’aide occidentale, soupçonnée d’être subversive. Surin s’est arrangé pour qu’elle soit distribuée par le biais d’ONG. A plus long terme, cette opération sous la houlette de l’Asean a non seulement sauvé des vies mais elle a habitué les généraux à l’idée d’une coopération internationale. Membre de l’Asean depuis 1997, la Birmanie (Myanmar) a fini par s’ouvrir sur le reste du monde trois ans après.

Mais la difficulté de parvenir à apaiser les tensions en mer de Chine du Sud, la désunion marquée en 2012 par les Etats membres de l’Asean sur cette question, restent en travers la gorge de Surin, un musulman du sud thaïlandais. La situation demeure «potentiellement explosive » et le pire pourrait arriver si les Etats de l’Asean ne resserrent pas les rangs, a-t-il déclaré au Straits Times de Singapour. «Le problème a une forte charge émotionnelle», a-t-il ajouté.

Surin estime toutefois que les échanges sont moins violents. «Il y a une plus forte réalisation qu’une tension accrue et un conflit ouvert ne servira aucun intérêt. Je m’attends à la prévalence d’une attitude plus rationnelle et plus accommodante», a-t-il dit, en évitant d’épingler la Chine. Lê Luong Minh, son successeur désigné, est actuellement vice-ministre des Affaires étrangères du Vietnam. Il prendra ses fonctions le 1er janvier 2013.

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Indonésie Politique Viêtnam

L’Indonésie ne sera pas toujours le chouchou des investisseurs

Economie robuste, ressources abondantes, les investisseurs se précipitent en Indonésie. Mais pour combien de temps ? La revue Foreign Policy s’interroge.

Quatrième pays de la planète par le nombre, un taux de croissance annuel supérieur à 6% en dépit de la morosité générale, des ressources naturelles abondantes («charbon, nickel, cuivre, or»), une main d’œuvre à très bon marché, la stabilité politique depuis plusieurs années, un gouvernement qui s’est engagé à combler l’énorme déficit de l’Indonésie en infrastructures. Les investissements étrangers affluent : probablement plus de 22 milliards de dollars en 2012, nouveau record, et les projets représenteraient 75 milliards de dollars supplémentaires.

Il existe, toutefois, un hic : Jakarta est malade de ses subventions, affectées surtout à l’essence et au diesel. Shaun Levine, d’Eurasia Group, écrit dans Foreign Policy que le gouvernement demeure engagé «dans le financement insoutenable de subventions, qui pourront accaparer jusqu’à 20% du budget de 2013, soit 30 milliards de dollars, qui représentent pratiquement l’équivalent du budget de l’éducation nationale». Ces subventions sont très populaires parmi les riches et les classes moyennes émergentes. Un gouvernement ne coupe pas la branche sur laquelle il est assis.

En 1998, à l’injonction du FMI, Suharto s’était résigné à les réduire. Des manifestations monstre ont alors mis fin à trente-deux ans de règne. Du coup, ses successeurs ont toujours reculé devant des coupes drastiques, à l’exception peut-être de l’actuel président Susilo Bambang Yudhoyono, élu massivement en 2004 et qui avait procédé à quelques coupes impopulaires pendant son premier mandat. Mais, depuis sa réélection, également triomphale, en 2009, il semble avoir perdu le nerf de recommencer, en dépit de pressions renouvelées du FMI et de la Banque mondiale. Le Parlement ne le suivrait pas. Et aucun des candidats à sa succession en 2014 ne prendra le risque de mettre la réduction des subventions à son programme.

Faute de ces réductions, donc d’un «réalignement des priorités dans les dépenses», Shaun Levine estime que «les investisseurs finiront vraisemblablement par engager leurs dollars ailleurs». En 2013, les dépenses affectées aux infrastructures atteindront 20 milliards de dollars, soit 3 milliards de dollars de plus qu’en 2012. Mais, dans un pays très handicapé par le piteux état de ses infrastructures, le gouvernement ne consacre que 2% du PNB à leur remise en état, « loin derrière un autre favori des investisseurs, le Vietnam voisin, qui y affecte de 9% à 10% de son PNB».

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Indonésie Politique Social

Indonésie : Grèves massives dans plusieurs villes

Des milliers d’ouvriers ont défilé, le 22 novembre, dans les grandes villes de l’archipel pour réclamer un allègement de leurs contributions à la sécurité sociale.

La Cour constitutionnelle a récemment statué que les programmes de sécurité sociale font partie des droits des travailleurs et sont, en conséquence, à la charge des employeurs. Ces dispositions, rapporte le Jakarta Post, sont donc jugées conformes à la Constitution en vigueur et les syndicats ouvriers estiment qu’une loi de 2004 sur le système de sécurité sociale doit être amendée. Ils réclament également l’abandon d’un projet de réglementation qui stipule que les contributions à un programme national de santé sont respectivement de 2% du salaire mensuel pour les travailleurs et de 3% pour les employeurs.

Ils ont donc défilé le 22 novembre dans les grandes villes d’Indonésie pour demander au président Susilo Bambang Yudhoyono, de signer un décret (perpu) remplaçant provisoirement la loi de 2004. A Jakarta, plusieurs milliers d’entre eux se sont rendus dans l’ordre devant le palais présidentiel. Aucun incident sérieux n’a été rapporté. Nang Setyono, l’un des coordinateurs des manifestations, a déclaré au Jakarta Post : «Nous avons le sentiment d’avoir été trompés car la loi ne tient pas compte des promesses de la Chambre des Représentants, elle ne nous accorde pas une assurance médicale gratuite».

Bambang Purwoko, expert des questions de sécurité sociale à l’université Pancasila, a estimé que les travailleurs n’ont pas à contribuer aux programmes de sécurité sociale. «Cependant, en ce qui concerne l’assurance sociale, ils doivent verser un premium afin d’accéder aux meilleurs bénéfices», a-t-il ajouté. Les dirigeants des syndicats ont annoncé qu’ils appelleraient à de nouvelles grèves ponctuelles s’ils n’obtiennent pas satisfaction.

L’Indonésie connaît une période de forte expansion économique (un taux de 6,5% en 2012) et le salaire minimum y est encore inférieur de moitié à celui de la Chine. Un relèvement de 44% de ce salaire interviendra en janvier 2013 à Jakarta, a annoncé le nouveau gouverneur élu de la capitale. Les milieux d’affaires ont aussitôt fait savoir que les 18.000 petites et moyennes entreprises de la capitale éprouveraient du mal à faire face à ces coûts supplémentaires.

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Asie du Sud-Est : la grippe aviaire recule

Le H5N1, virus de la grippe aviaire, recule depuis plus d’un an. Auparavant, l’Asie du Sud-Est a été l’une des régions du monde les plus affectées.

Le nombre des réapparitions rapportées du H5N1 dans les élevages de volailles et parmi les oiseaux sauvages a décru depuis la mi-2011 et a nettement baissé pendant le deuxième trimestre de 2012, selon la FAO. Six pays ont rapporté à l’agence onusienne 98 cas d’élevages de volailles affectés par le H5N1 et cinq cas d’oiseaux sauvages d’avril à juin 2012, selon le Cidrap (Center for Infectious Disease Research & Policy, de l’université de Minnesota). Parmi les pays concernés figurent le Cambodge, l’Indonésie et la Chine.

Pendant cette période, le déclin du nombre de cas de grippe aviaire a été le plus sensible en Egypte et en Indonésie. Des pays qui sont affectés de façon plus sporadique – comme le Vietnam, le Japon ou la Corée du Sud – n’ont rapporté aucun cas. Le H5N1 avait reculé de 2003 à 2008 avant une nouvelle avancée de la mi-2008 à la mi-2011.

La FAO a néanmoins appelé à la prudence : tous les cas de H5N1 ne sont pas rapportés et «les signes cliniques [de la maladie] peuvent être masqués par le recours régulier à la vaccination des élevages de volailles». En outre, le deuxième trimestre marque la fin de la saison du H5N1, souligne le rapport de la FAO (pendant le premier trimestre de 2012, 198 cas ont été rapportés dans onze pays).

Le Vietnam a eu beau ne rapporter aucun cas pendant le deuxième trimestre, le virus pourrait être endémique dans le delta du Mékong et les provinces qui entourent Hochiminh-Ville. Neuf cas de transmission à l’homme ont été rapportés pendant le deuxième trimestre de 2012 dans quatre pays, dont le Cambodge et l’Indonésie. En 2012, sur 30 personnes sont tombées malades, 19 sont mortes, dont la dernière en août en Indonésie (en 2011, 62 cas ont été rapportés, dont 34 morts).

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Mer de Chine du Sud : la phase dépassée du Code de conduite

En 2002, la Chine et l’Asean s’étaient mises d’accord sur le principe d’un Code de conduite en mer de Chine du Sud. Rien n’a été fait. Y aurait-il une solution ?

Voilà dix ans, face aux conflits de souveraineté en mer de Chine du Sud, la Chine et l’Asean ont admis le principe d’un Code de conduite commun. Depuis, Pékin a fait marche arrière : le Code de conduite interviendra au «moment opportun», disent les Chinois, et seules des négociations bilatérales sont concevables. Entre-temps, la Chine a profité de sa supériorité militaire pour faire la police maritime, y compris dans les zones économiques exclusives des Philippines et du Vietnam. De leur côté, les Etats-Unis sont entrés dans la danse en affirmant, depuis 2010, que des négociations globales doivent avoir lieu entre la Chine et l’Asean. Aujourd’hui, plus rien ne bouge et l’impasse semble totale. Mais l’est-elle vraiment?

L’une des raisons de la paralysie est la désunion au sein de l’Asean, dont la moitié des dix membres n’est pas directement concernée par la volonté chinoise de contrôler 80% des eaux de la mer de Chine du Sud. Les altercations de 2012, au sein de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est, laissent penser qu’aucun consensus ne peut se dégager. La Birmanie, même si elle a pris ses distances à l’égard de la Chine, croule sous ses propres problèmes. Le Cambodge privilégie ses relations avec Pékin. Ni le Laos ni la Thaïlande ni même Singapour ne monteront au créneau pour inviter la Chine à davantage de souplesse en mer de Chine du Sud.

Les pays directement concernés sont le Vietnam, les Philippines, la Malaisie et Brunei, auxquels peut s’ajouter l’Indonésie, dont les gisements de gaz off-shore de Natuna se trouvent à la limite des eaux revendiquées par Pékin. Ancien directeur de la Far Eastern Economic Review et observateur averti de la région, Philip Bowring suggère que ces cinq Etats, au lieu de tenter en vain de rallier à leur cause d’autre Etats indifférents de l’Asean, forment un groupe de travail «lié de façon informelle à l’Asean» et susceptible de proposer «un consensus sur la négociation avec la Chine». La présence de l’Indonésie, estime-t-il dans les colonnes du Wall Street Journal, serait indispensable pour renforcer la présence du monde malais et donner plus d’autorité au groupe aux yeux des Chinois.

La première tâche de ce groupe serait de s’entendre sur l’histoire de la région antérieure à l’arrivée des Occidentaux et à l’expansion chinoise (les Chinois n’ont, par exemple, colonisé Taïwan qu’en 1650 ; ils ont été chassés du Vietnam en l’an 969). Dans une deuxième phase, poursuit Bowring, les cinq pays devraient régler les contentieux maritimes qui les opposent entre eux (notamment en ce qui concerne la zone très disputée de l’archipel des Spratleys), quitte à s’en remettre à une juridiction internationale pour régler le sort de zones qui se chevauchent.

Bowring estime que la formation de ce nouveau groupe, qui représenterait les deux tiers des côtes de la mer de Chine du Sud, renforcerait la main des pays qui le forment dans une négociation avec Pékin et ramènerait un peu de sérénité dans les rangs de l’Asean où la question de la mer de Chine du Sud a suscité quelques amertumes, encore plus prononcées que celles, autrefois, à propos de la Birmanie. De toute manière, écrit-il, ce développement contribuerait à remettre sur les rails une Asean «qui paraît de plus en plus sans prise sur une agression chinoise».

Que Brunei ait pris la relève du Cambodge à la présidence de l’Asean, jusqu’à la fin 2013, pourrait faciliter les choses. Les Philippines ont déjà annoncé une réunion, le 12 décembre à Manille, des vice-ministres de la Défense des quatre Etats directement impliqués en mer de Chine du Sud. On verra alors ce qu’ils comptent faire et comment réagit Jakarta.

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Indonésie

Un impératif en Indonésie : protéger les rizières

La conversion des rizières en projets immobilier ou parcs industriels fait peser une menace sur l’autosuffisance alimentaire en Indonésie.

Sumarno, expert du ministère de l’Agriculture, est inquiet : si ces conversions se poursuivent, l’Indonésie fera face à des déficits alimentaires, a-t-il estimé selon le Jakarta Post. Le gouvernement doit interdire ces pratiques, a-t-il ajouté. Les rizières occupent actuellement huit millions d’hectares, selon l’Agence centrale de statistiques, et cette superficie continue de décroître. «Ce n’est pas suffisant pour produire assez de riz pour nourrir quelque 240 millions de gens», a déclaré Sumarno lors d’un séminaire organisé par l’Institut indonésien des sciences.

Pendant la première décennie du XXIème siècle, la production annuelle de riz s’est située entre 33 et 38 millions de tonnes, soit près de 400% de plus par rapport aux années 1960. Le gouvernement de Jakarta n’en est pas moins contraint d’importer entre un et deux millions de tonnes par an.

Sumarno a relevé, selon le Jakarta Post, que l’Indonésie n’est pas encore parvenue à diversifier sa consommation alimentaire, contrairement à ce qui s’est fait en Thaïlande ou au Vietnam. La poursuite de cette dépendance signifie qu’une réduction de la riziculture produira un déficit alimentaire. Or, les statistiques montrent que les rizières sont rapidement grignotées par des activités non-agricoles : industries, lotissements, parcs. Sur les 8 millions d’hectares de rizières, 5 millions seulement bénéficient de l’irrigation. La superficie affectée aux rizières irriguées ne croît que lentement. En dépit des aides accordées aux riziculteurs dans le cadre du «développement durable», les récoltes ne sont pas suffisantes et le ministère de l’Agriculture juge toujours «cruciale» la lutte contre la conversion des rizières.

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Asie du sud-est : le bond des achats d’armes, face à la Chine

Les gouvernements de la région multiplient leurs achats d’armes. La raison première: la montée en puissance du géant chinois.

Lorsqu’une vingtaine de dirigeants de l’Asie-Paicifique se réuniront à Phnom Penh, le 20 novembre, ils ne pourront pas oublier que l’Asie du sud-est s’arme à tours de bras, estime le Sydney Morning Herald.  Le quoditien de Sydney rapporte que, selon l’International Peace Research Institute (Stockholm), les budgets militaires ont augmenté, en Asie du sud-est, de 13,5% en 2011 pour atteindre un total de plus de 25 milliards de dollars. Les projections indiquent que ce montant sera porté à 40 milliards de dollars en 2016.

L’Institut de Stockholm estime que les budgets de défense de l’Indonésie, du Vietnam, de la Thaïlande et du Cambodge ont augmenté dans une fourchette de 66% à 82% pendant la première décennie du XXI° siècle. Jakarta, poursuit le Sydney Morning Herald, achète des sous-marins à la Corée du Sud et des systèmes de radars côtiers à la Chine ; Hanoï se fournit en sous-marins et en avions d’attaque auprès de la Russie (et aurait également acquis des missiles balistiques israéliens).

Cinquième importateur mondial d’armes, Singapour a un budget de la defense de 9,7 milliards de dollars en 2012 (24% du budget national). Ses achats comprennent des chasseurs-bombardiers américains et des sous-marins suédois. La Thaïlande étudie l’achat de sous-marins et de chasseurs-bombardiers. Les Philippines ont émis plusieurs requêtes auprès des Etats-Unis et entrepris quelques achats ailleurs, notamment de vedettes garde-côtes françaises. Quant au Vietnam, son budget de la défense a augmenté de 35% en 2012, pour dépasser les 3 milliards de dollars.

Ces efforts pèseront d’un certain poids pendant le 7ème sommet de l’Asie de l’est, lequel réunit les dix Etats membres de l’Asean, trois pays d’Extrême Orient (Chine, Japon, Corée du sud), ainsi que les Etats-Unis (Barack Obama sera présent), la Russie, l’Inde, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Ils sont souvent liés au renforcement considérable des moyens militaires chinois et aux pressions que Pékin exerce en Mer de Chine du sud pour imposer sa souveraineté sur ces eaux.