Catégories
Analyse Histoire Indonésie Politique

Indonésie : Megawati Sukarnoputri n’oublie pas…

L’Indonésie a attribué le titre de «héros nationaux» aux fondateurs de la République en 1945, Sukarno et Mohammad Hatta. L’atmosphère a été glaciale. Explication.

Sukarno, père de l’indépendance de l’Indonésie, est mort en 1970, à l’âge de 69 ans, coupé de sa famille, isolé dans son palais de Bogor, où il avait été assigné à résidence par Suharto, celui qui l’a limogé en 1966 et a assuré sa succession. La réhabilitation de Sukarno a dû attendre la fin du règne de Suharto (1998). Mais la sanction officielle de cette réhabilitation n’est intervenue que le 8 novembre 2012, au cours d’une cérémonie à la présidence, à Jakarta, présidée par le chef de l’Etat, Susilo Bambang Yudhoyono, en présence de Megawati Sukarnoputri, fille aînée du fondateur et d’autres membres de la famille. La parentèle de Hatta (1902-1980), bras droit de Sukarno, était également présente. Sukarno et Hatta ont été élevés à la dignité de «héros nationaux».

L’atmosphère a été plutôt fraîche entre le président et Megawati, qui l’a précédé à la tête de l’Etat (2001-2004). Non pas parce que Yudhoyono est un officier à la retraite qui a fait toute sa carrière dans l’ombre ou aux côtés de Suharto. Non pas parce qu’il a emporté deux scrutins présidentiels, en 2005 et 2009, en infligeant une humiliante défaite à Megawati (il a emporté le deuxième tour, devant elle, chaque fois avec 60% des suffrages). Mais parce que Megawati s’est estimée trahie quand Yudyoyono, son super-ministre de l’intérieur et très proche collaborateur, a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle de 2004. Contre elle.

Tandis que Yudhoyono prononçait son petit discours, relevant que les sacrifices des deux héros l’emportaient largement sur leurs faiblesses, Megawati a paru délibérément absente, regardant ailleurs, omettant d’applaudir, même du bout des doigts, à la fin de l’allocution présidentielle. Dans sa réponse, Megawati, aujourd’hui âgée de 65 ans, a rétorqué que son père et Hatta desservaient ce titre plus que tout autre et qu’il aurait dû leur être décerné «depuis très longtemps». Ensuite, il n’y a pas eu d’accolade, aucun échange de compliments, mais une simple et muette poignée de main.

En 1999, Megawati n’avait pas compris que l’ouléma Abdurrahman Wahid la coiffe sur le poteau lors de la dernière élection présidentielle au suffrage indirect. Mais elle avait accepté, de très mauvais gré, d’être vice-présidente. Et quand le Parlement, appuyé par l’armée, avait limogé Wahid, elle avait assuré la succession. Elle avait alors régné plutôt que gouverné et Yudhoyono avait été le principal gérant du gouvernement. Toutefois, du jour où ce dernier a annoncé sa candidature à la présidence, elle ne l’a revu qu’une seule fois, en 2010, lors d’une réception officielle en l’honneur de Barack Obama. Pour le reste, elle n’a jamais assisté, jusqu’au 8 novembre, à la moindre manifestation officielle, surtout pas aux deux prises de fonctions de Yudhoyono. La dent dure.

Catégories
Analyse Asie Indonésie Politique

Indonésie : le shopping bien particulier d’Ahmadinejad à Bali

Le président iranien participe à Bali à un forum sur la démocratie. Son objectif : tenter de renforcer sa légitimité internationale. Avec un merci à Jakarta.

Mahmoud Ahmadinejad participe pour la première fois, les 8 et 9 novembre, au cinquième Forum de Bali sur la démocratie inauguré par le président de l’Indonésie, Susilo Bambang Yudhoyono et auquel assistent Julia Gillard (Premier ministre de l’Australie), Yingluck Shinawatra (chef du gouvernement de la Thaïlande), Hamid Karzai (président afghan), Lee Myung-bak (président sud-coréen), Recep Tayyip Erdogan (premier ministre turc) et Navi Pillay (Haut Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme).

Cette réunion peu formelle, réservée aux Etats de l’Asie-Pacifique, est utilisée par Jakarta comme un levier pour faire la promotion d’un pays présenté comme la troisième démocratie de la planète (par le nombre, après l’Inde et les Etats-Unis), qui affiche une solide santé (plus de 6% d’expansion économique), est membre du G-20 et est le leader de l’Asie du Sud-Est.

Réélu au cours d’un vote jugé frauduleux en 2009 et faisant face à des sanctions internationales qui font de plus en plus mal, Ahmadinejad a un besoin crucial d’appuis à l’étranger. Comme l’Iran assure la présidence annuelle du Mouvement des non-alignés (120 Etats), il s’est déjà servi en août d’un sommet du Mouvement présenté par Téhéran comme «un triomphe face aux tentatives de l’Occident de l’isoler», selon Radio Netherlands. Ahmadinejad est l’un des principaux intervenants à Bali. Pourquoi le chef de l’Etat indonésien le laisse-t-il faire ?

L’Indonésie, dont l’immense majorité des 90% de musulmans sont modérés, est «partenaire stratégique» des Etats-Unis tout en entretenant de solides relations avec l’Iran. Récemment, des membres de la minorité shiite indonésienne, sur l’île de Madura, ont été contraints sous la menace d’abandonner leur foi par des membres de la majorité sunnite, rappelle le Jakarta Post, sans provoquer une réaction du gouvernement. D’un autre côté, Jakarta vient d’élire un gouverneur dont le colistier était un chrétien d’origine chinoise.

Dans un éditorial, le Jakarta Post ajoute que «les dirigeants indonésiens doivent se rappeler que les éléments fondamentaux de la démocratie ne sont pas uniquement le droit de vote et les élections mais aussi les droits de la population à l’éradication de la corruption et aux promotion et protection des droits des minorités, ainsi que l’exige la Constitution». Yudhoyono ne semble guère s’en inquiéter et continue de pratiquer le mélande des genres, ce qui permet à Ahmadinejad de se servir de Bali pour faire ses emplettes.

Catégories
Analyse Asie Cambodge Chine Indonésie Politique Viêtnam

La victoire d’Obama : l’Asie du Sud-Est plutôt contente

Les gouvernants de la région ne le diront pas trop mais, à de rares exceptions près, ils sont satisfaits de voir Barack Obama demeurer à la Maison blanche.

Ils ne le diront pas trop haut, pour ne pas froisser leurs voisins chinois, lesquels n’éprouvent guère de sympathie pour ce président américain qu’ils accusent de vouloir contenir la Chine, donc au moins de contester la prééminence chinoise en Asie. Mais, au fond d’eux-mêmes, les élites d’Asie du Sud-Est se réjouissent, dans l’ensemble, du «pivot» imposé par Obama en direction de l’Asie-Pacifique tout en souhaitant que cette manifestation de fermeté américaine ne dégénère pas et assure la paix.

Dans l’immédiat, cela voudrait vouloir dire qu’un chef de d’Etat américain participera au sommet de l’Asie de l’Est prévu, du 18 au 20 novembre, à Phnom Penh au Cambodge, siège de l’un des gouvernements peut-être les plus réticents en Asie du Sud-Est à l’égard du réélu. Lors de ce qui pourrait être son premier voyage à l’étranger depuis sa réélection, Obama se retrouvera aux côtés d’un représentant de la nouvelle direction chinoise, qu’il s’agisse de Li Kequiang (premier ministre présumé) ou, plus probablement, de Xi Jinping (chef d’Etat présumé).

Un changement va avoir lieu : Hillary Clinton n’a pas l’intention de demeurer secrétaire d’Etat car elle pourrait briguer la succession d’Obama en 2016 (le deuxième mandat de ce dernier, parrainé par le populaire Bill Clinton, pourrait lui servir de tremplin). Or, pendant les quatre dernières années, Mme Clinton a sillonné le Sud-Est asiatique, se rendant à Jakarta, Nyapyidaw, Bangkok, Hanoi, etc., pour y clamer que l’Amérique est de retour, y assurer l’intérêt de son gouvernement envers un règlement pacifique en mer de Chine du sud, y gérer un engagement à l’égard de la Birmanie (Myanmar) et, enfin,  y poursuivre la normalisation avec un ancien adversaire, le Vietnam.

Les dirigeants chinois ont un a priori favorable à l’égard des Républicains américains puisque l’un d’entre eux, Richard Nixon a été le premier chef d’Etat américain à leur rendre visite en 1972. Mais ils ne savaient trop que penser de Mitt Romney, qui a tenu des propos (de campagne électorale) sévères à leur égard. Ils devront donc s’accommoder d’Obama (sans Mme Clinton, qu’ils ont reçue froidement lors de son dernier passage à Pékin). De toute façon, ils savent, comme leurs homologues d’Asie du Sud-Est, que la marge de manœuvre d’un président américain est limitée en raison du poids pris par le Congrès, lequel demeure apparemment divisé.

Catégories
Indonésie

L’Indonésie peut planter des palmiers à huile sans déboiser

A Kalimantan, partie indonésienne de Bornéo, Jakarta pourrait planter 14,5 millions d’hectares de palmiers à huile sans déboiser, selon des chercheurs américains.

Rassemblant une centaine de scientifiques, d’économistes, de politistes et de financiers, l’Institut des ressources mondiales de Washington (WRI, pour World Resources Institute) se concentre sur les moyens pratiques de concilier développement économique et protection environnementale. Il vient de publier une étude, selon le site écologiste Mongabay, qui conclut qu’à Kalimantan, 14,5 millions d’hectares pourraient être affectés à des plantations de palmiers à huile sans pour autant y poursuivre la destruction de la couverture forestière, notamment sur sols de tourbes.

L’Amazonie en Amérique latine et l’île de Bornéo en Asie du sud-est sont les principales réserves de forêts primaires de la planète. A Kalimantan, qui occupe plus de la moitié de la superficie de Bornéo, le taux de déforestation est l’un des plus élevés au monde, notamment en raison des énormes pressions exercées par les planteurs de palmiers à huile. L’Indonésie est le premier producteur mondial d’huile de palme (et cette production est la source de la destruction de la moitié des sols de tourbe et du quart de la conversion des forêts).

Le WRI (www.wri.org/) a publié une analyse de la couverture forestière accompagnée de cartes de «la déforestation qui s’est produite sur une base annuelle à Kalimantan depuis 2001», selon Mongabay. Cette étude devrait aider les sociétés et les services de l’administration concernés par le «développement durable» de l’huile de palme. Ces «outils» permettent aux utilisateurs (acheteurs, investisseurs, gouvernement) d’établir les paramètres qui serviront à repérer les sites adaptés au développement d’une «production durable d’huile de palme». Hors forêts.

Catégories
Indonésie Malaisie Société

Une moitié de pauvres en Indonésie, selon un officiel

H. S. Dillon, conseiller à la présidence, estime que l’Indonésie compte 120 millions de pauvres,  non pas 30 millions, ainsi que l’affirme l’administration.

Dillon, un Indonésien d’origine indienne (H. S. pour Harbrinderjit Singh) est un esprit indépendant. Au cours d’une longue carrière politique, il a souvent dénoncé la corruption officielle. Aujourd’hui âgé de 67  ans et conseiller du chef de l’Etat en charge de «l’allègement de la pauvreté», il contredit l’administration. L’Indonésie, a-t-il récemment déclaré lors d’un forum à Jakarta, compte 120 millions de gens dont le revenu par tête quotidien est de 2 dollars ou moins. Soit la moitié de la population du vaste archipel.

Le directeur du service gouvernemental en charge de la politique commercial, Bachrul Chairi, a rétorqué que «le nombre des pauvres, en 2012, est environ de 29 ou 30 millions, soit 12% de la population, et ce chiffre est en baisse par rapport aux années précédentes». Faux, a riposté Dillon, titulaire d’un PHD en économie agricole de l’université américaine de Cornell. En ajoutant : «Je souhaite que mes jeunes collègues du ministère de l’agriculture fassent preuve d’un peu plus de réalisme et fondent leurs projections sur les capacités. Le système actuel est en place depuis huit ans et je n’ai pas relevé de bond dans l’accroissement de la productivité».

Dillon a été plus loin en affirmant que la Malaisie rivale et voisine fait mieux. Pourquoi les Indonésiens sont-ils si nombreux à être pauvres ? «Parce qu’une chance ne leur pas été donnée. Ils n’ont pas les moyens de s’instruire», a expliqué Dillon, selon Radio Australia. En Malaisie, a-t-il ajouté, «le gouvernement prend soin de la population avec plus d’efficacité. L’élite, en Indonésie, s’en moque. Vous pouvez me citer même si je un envoyé spécial du président».

Catégories
Asie Chine Indonésie Laos Singapour Viêtnam

Mer de Chine du Sud : la France entre dans la danse

Peu avant l’arrivée de François Hollande au Laos, Manille a annoncé acheter cinq  patrouilleurs maritimes à Paris. Le geste français est forcément politique.

Angela Merkel, la chancelière allemande, et David Cameron, le premier ministre britannique, ne viendront pas. François Hollande sera donc, du côté européen, le ténor au sommet de l’Asem – pour Asie-Europe – qui se réunit à Vientiane, capitale du Laos, les 5 et 6 novembre (après tout, c’est logique : l’Asem, qui tient un sommet tous les deux ans, est une initiative franco-asiatique, lancée en 1996 par Jacques Chirac avec la complicité de Singapour). Mais un leader pressé : le président français ne devrait y rester, au mieux, qu’une journée et n’envisagerait pas d’en profiter pour se produire chez des voisins, lors de cette première avancée présidentielle en Asie.

Que font les Français dans la région ? Jean-Marc Ayrault (pourquoi lui ?) s’est rendu à Singapour,- un partenaire, bien évidemment, stratégique -, et surtout à Manille, à la mi-octobre, pour y vendre notamment des armes. Les Philippines, en pleine relance économique, ont peur de la mainmise de la Chine sur des îlots et des récifs proches de leurs côtes (dans des eaux que Manille vient de baptiser officiellement «Mer occidentale»). Même s’il dément tout lien avec de telles craintes, l’archipel a acheté cinq patrouilleurs garde-côtes français, d’une valeur de 90 millions d’€, livrables en 2014, selon le contre-amiral philippin en charge, repris par le Philipine Daily Inquirer.

Bien entendu, il ne s’agit pas que de prendre sa part dans la course régionale aux achats de matériel militaire (les Russes vendent des sous-marins au Vietnam et les Allemands des blindés à l’Indonésie). Les Français savent que Pékin s’agace mais ils sont passés outre aux mises en garde. Selon Le Monde, après les ratés de l’époque Sarkozy, l’Elysée et le Quai d’Orsay réfléchissent à une reformulation de la politique chinoise de la France, laquelle «pourrait s’articuler autour d’une formule censée introduire de la stabilité dans le rapport bilatéral». Cette formule s’intitule «les trois R» (respect mutuel, responsabilité, réciprocité).

En ce qui concerne le Japon, Le Monde rappelle que cet autre pilier de l’Extrême Orient avait été désigné comme une priorité par François Hollande lors de son discours, fin août 2012, devant les ambassadeurs français réunis à Paris. Un pays, avait-il dit, qui est «la troisième puissance économique du monde» et qui «n’a pas reçu toute l’attention qu’elle méritait ces dernières années». Le Monde indique que le chef de l’Etat réservera «sans doute» au Japon «son premier voyage bilatéral en Asie en 2013».

Ces initiatives laissent penser que François Hollande a saisi l’intérêt que représente au XXIème siècle l’Asie, où les opérateurs français sont de plus en plus nombreux, y compris en Asie du sud-est. La «responsabilité », « deuxième R» de la diplomatie présidentielle, signifie que «chaque Etat doit agir conformément à son rang et à ses capacités». Cela peut vouloir dire que la Chine doit obéir aux règles de la grande puissance. Ce qui voudrait dire également que Paris, de son côté, s’apprêterait à prendre sa part, même modeste, de responsabilités.

Catégories
Indonésie Philippines

La vraie peur en Indonésie : explosifs et bombes en liberté

L’arrestation de onze terroristes présumés les 26 et 27 octobre à Java s’est accompagnée de la découverte de bombes assemblées. De quoi alarmer les autorités.

L’agence nationale anti-terroriste (BNPT, selon son acronyme indonésien) s’est félicitée du succès des derniers raids du Détachement 88, l’unité de police spécialisée dans la traque des terroristes. Les onze récentes arrestations dans quatre villes de Java, dont Jakarta, ont sans doute permis de démanteler un petit groupe d’extrémistes qui s’apprêtaient à commettre plusieurs attentats, notamment contre les ambassades australienne et américaine en Indonésie. Mais comment se fait-il que la police ait découvert, par la même occasion, des stocks d’explosifs et, surtout,  plusieurs bombes déjà assemblées et prêtes à exploser ? La police a également confisqué du matériel, des détonateurs, des armes légères et des manuels pour la fabrication de bombes.

Selon le maréchal de l’air Chairul Akbar, secrétaire du BNPT, se procurer des explosifs en Indonésie est facile car beaucoup de gens les utilisent dans leurs activités quotidiennes, rapporte le Jakarta Post. «Les gens achètent des explosifs pour la pêche ou pour le travail dans les mines. Même les enfants peuvent y avoir accès parce qu’ils sont utilisés dans les feux d’artifices», a déclaré Chairul, en ajoutant : «pour cette raison, les terroristes savent comment se procurer, sans difficultés, ce dont ils ont besoin».

Chairul pense que le BNPT et les autres agences en charge éprouveraient beaucoup de mal à contrôler la circulation d’explosifs compte tenu de leur large utilisation. Il est illégal de posséder des explosifs et la peine maximale est l’emprisonnement à vie. Mais l’application de la loi dans ce domaine semble manquer. «Le BNPT n’a aucune autorité pour limiter la distribution d’explosifs. C’est le travail de la police», a déclaré Chairul au Jakarta Post.

L’Indonésie abrite dix manufactures d’explosifs qui servent, pour l’essentiel, les secteurs minier et de la défense. Mais les services de renseignements ont également détecté un trafic clandestin d’explosifs en provenance du sud des Philippines, où se trouvent des milices musulmanes armées et de petits groupes terroristes actifs.

En outre, selon le site Khabar, les contrôleurs de la Toile ne sont pas assez bien équipés et assez nombreux en Indonésie pour bloquer des centaines de sites islamistes utilisés dans le recrutement de jeunes jihadistes. Ces sites proposent généralement un chapitre expliquant au visiteur comment fabriquer lui-même une bombe artisanale.

Catégories
Indonésie Singapour

Indonésie : l’envol de Pontianak, sur la côte ouest de Bornéo

La ville indonésienne de Pontianak est en plein essor, avec un taux de croissance de 9,5% par an, au-dessus de la moyenne nationale légèrement supérieure à 6%.

Située sous l’Equateur et sur la côte occidentale de Bornéo, séparé de Singapour seulement par un bras de mer, le port de Pontianak, 600.000 habitants, est en pleine expansion, rapporte le Straits Times. «Le petit aéroport est en train d’être modernisé et l’Indonesia Port Corporation songe à construire un nouveau port à proximité»,  écrit le quotidien de la cité-Etat. «De nouveaux supermarchés, ensembles d’habitations et hôtels s’élèvent et les prix de l’immobilier en font autant», ajoute-t-il.

Le boom des matières premières explique le réveil de ce chef-lieu de la province de Kalimantan-Ouest, dont le taux de croissance est de 9,5% en 2012. «Les perspectives de développement dans les dix à quinze ans à venir sont brillantes ; si les infrastructures continuent de s’améliorer, les investissements vont affluer et la croissance sera encore plus rapide», estime Sutarmidji, le maire du chef-lieu d’une province dont l’étendue est supérieur à celle de l’île de Java et qui compte seulement cinq millions d’habitants.

Kalimantan, la partie de l’Indonésie sur la grande île de Bornéo, ne compte que quinze millions d’habitants mais elle est riche en minerais et en territoires susceptibles d’accueillir des plantations de palmiers à huile. L’Institut McKinsey estime que, d’ici à 2030, la croissance annuelle de 80% du secteur urbanisé de Kalimantan sera de 7% en moyenne. «Ne sous-estimez pas l’immense territoire de Kalimantan ; ce n’est plus uniquement un géant endormi», a déclaré le président Susilo Bambang Yudhoyono le 24 octobre, rapporte également le Straits Times.