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Asie du sud-est : AirAsia commande 100 Airbus supplémentaires

Tony Fernandes vient de passer une nouvelle commande de 100 A320, ce qui porte à 475 les A320 achetés par AirAsia, meilleur client au monde d’Airbus.

L’accord a été signé à Broughton, où sont fabriquées des ailes d’Airbus, par Tony Fernandes, le patron malaisien d’AirAsia, et Fabrice Brégier, président d’Airbus, en présence du premier ministre britannique David Cameron. Cette nouvelle commande porte à 475 le nombre d’Airbus commandés par AirAsia, selon le site Travel Daily Asia. Comme une centaine de ces avions sont déjà entre les mains de la compagnie aérienne à bas coût, les livraisons d’Airbus doivent se poursuivre jusqu’en 2021.

«Nous avons trois mines d’or en Malaisie, en Thaïlande et en Indonésie. En outre, les Philippines et le Japon ont des potentiels de croissance énormes», a déclaré Fernandes lors de la signature. «Ces avions additionnels, a-t-il ajouté, s’inscrivent dans notre stratégie de renforcer notre réseau actuel déjà étendu en y ajoutant des routes, des fréquences, de façon à maintenir le leadership commercial d’AirAsia et sa domination, particulièrement en Malaisie et en Thaïlande».

En Malaisie, les activités d’AirAsia demeurent les moins coûteuses, produisant des gains confortables. Le marché thaïlandais est celui qui progresse le plus vite pour AirAsia. Les nouveaux achats tiennent également compte du fort potentiel du marché intérieur indonésien, un archipel d’environ 240 millions d’habitants. Enfin, les marchés philippin et japonais sont nouveaux pour AirAsia. Et plein de promesses. Les trois règles de Fernandes: intervenir les premiers, maintenir de bas coûts et adopter un modèle de disciplines. «Nous disposons de ces trois qualités et notre marché, pour le moins excitant, est de plus de 3,2 milliards d’individus», a déclaré Fernandes, en s’expliquant : «Ces acquisitions vont nous permettre de continuer de dominer l’Asean et servirons de tremplin, à moyen terme, à notre expansion en Asie du nord, en Chine et en Inde».

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L’Asie à l’honneur, Chine en tête et Sud-Est dans la foulée

Publié le 10 décembre, l’un des rapports les plus crédibles sur l’état du monde donne la vedette à l’Asie, avec la Chine comme locomotive. Prudence…

Les médias internationaux font leurs manchettes de «Global Trends 2030», un rapport américain fourni tous les quatre ans et pour la cinquième fois par les seize agences américaines de renseignements et avec le concours d’experts privés et étrangers, selon la BBC. L’objet de ce rapport, dont la publication coïncide avec un nouveau mandat présidentiel américain, a pour objet non de prédire l’avenir mais d’aider le pensionnaire de la Maison blanche et la classe politique américaine à gérer leur pays.

Cette fois-ci, préparé par le NIC (National Intelligence Council, organe d’analyse de l’Office of the Director of National Intelligence), le rapport annonce tout bonnement que, «quelques années avant 2030», l’économie chinoise sera «probablement» devenue la première de la planète, devant l’américaine. En 2030, «l’Asie disposera d’un pouvoir ‘dans l’ensemble’ supérieur à celui des Etats-Unis et de l’Europe réunie si l’on fait intervenir le nombre d’habitants, le PIB, les dépenses militaires et l’investissement technologique». Bien entendu, dans ce recentrage du pouvoir et compte tenu de leur propre dynamisme, les pays d’Asie du sud-est auront leur place, notamment l’Indonésie, le Vietnam, les Philippines, la Birmanie, la Malaisie et Singapour.

Toutefois, lors de la présentation du rapport à la presse, Matthew Burrows, qui en est le principal auteur, a précisé, à propos de la Chine, que «disposer de la plus importante économie ne signifie pas forcément être la superpuissance». Selon Bruce Jones, directeur du projet Managing Global Order (Brookings Institution, Washington), cité par ABC,  «l’inquiétude n’est pas de se retrouver avec une Chine forte, une Asie forte, mais plutôt d’avoir une Chine faible et ce que cela signifierait si elle ne pouvait pas accomplir la transition vers une économie avancée».

« Si les choses se passent mal, se demande-t-il, de quelle façon cela influencera le comportement de la Chine à l’égard de ses voisins ?». Pendant sa période de première puissance, soit pendant au moins les 70 dernières années, les Etats-Unis ont eu l’avantage d’avoir des voisins peu compliqués. L’Asie ajoute Jones, est «une région très compliquée pour la Chine».

Le rapport souligne que les principales tendances qu’il dessine peuvent connaître des dérapages : l’effondrement de l’euro et de l’Europe ; une «pandémie» de guerres nucléaires; un effondrement de l’économie chinoise. Et il ne doute guère de l’intervention d’une cyber-guerre, les pays cherchant à protéger leurs infrastructures. Il calcule également que, dans deux décennies, les Etats-Unis auront atteint leur indépendance énergétique, que la population urbaine va continuer de grimper rapidement et que la planète deviendra une somme de sociétés vieillissantes, dotées de classes moyennes croissantes et de ressources naturelles plus limitées.

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Les intérêts stratégiques croissants de la Chine en Birmanie

Le site Irrawaddy relate l’importance stratégique croissante de la Birmanie pour Pékin et pourquoi le président Thein Sein est contraint de composer avec la Chine.

L’AIE (Agence internationale de l’énergie, basée à Paris et créée en 1974 par l’OCDE), a calculé que les importations de pétrole irakien par la Chine pourraient passer de 275.000 barils/jour en 2011 (ils ne représentaient alors que 5% des importations de Pékin) à 8 millions de barils/jour en 2035. La CNPC (China National Offshore Oil Corporation) investit des milliards de dollars dans les champs de pétrole irakiens. Si des problèmes d’insécurité ne s’en mêlent pas, l’Irak pourrait devenir le premier producteur mondial de pétrole, devant l’Arabie saoudite, avec, pour comme plus gros client, la Chine.

Pour alimenter ses raffineries, Pékin construit donc actuellement un oéloduc à travers la Birmanie (Myanmar) afin de rattacher l’océan Indien au Yunnan chinois. Cet oléoduc sera opérationnel à partir de la mi-2013. En incluant la construction d’un terminal de transbordement dans le port birman de Kyaukphyu (Etat Rakhine), la CNPC évalue le coût global de l’oléoduc à 4,7 milliards de dollars. Sa capacité sera de 23 millions tonnes/an, ce qui est limité, et il traversera, dans le nord birman, des régions où sont installées des minorités ethniques encore armées. Toutefois, si l’expérience est jugée satisfaisante, «il est fort probable que les compagnies pétrolières chinoises voudront construire d’autres oléoducs à travers le pays», estime Collin Reynolds, un analyste indépendant, dans un entretien publié par l’Irrawaddy.

Le problème de la Chine n’est pas de réduire le coût du transport. Dans l’objectif d’une augmentation drastique des importations de pétrole du Proche-Orient, il s’agit pour Pékin d’éviter de passer par le Détroit de Malacca, très encombré, très étroit, qui pourrait être bloqué, en cas de crise politique ou régionale, par l’un des Etats riverains qui sont l’Indonésie, la Malaisie et Singapour.

La production chinoise de pétrole devrait culminer à 220 millions de tonnes/an en 2020. Et si le taux d’expansion de l’économie continue d’être égal ou supérieur à 7%, les besoins chinois en pétrole s’élèveront alors à 650 millions de tonnes/an. La Chine se rend donc compte qu’elle risque d’être de plus en plus dépendante de ses importations du Proche-Orient et de leur transfert via la Birmanie, un pays où son image est impopulaire.

Les ONG locales se plaignent des méthodes chinoises (déplacements forcés de populations, droits de transit peu élevés). Selon l’Irrawaddy, les Chinois ont pris leurs précautions en signant des «contrats secrets» avec les Birmans qui leur accordent de fortes compensations en cas d’abandon d’un projet. Ce serait notamment le cas à propos de la mine de cuivre de Monya où des manifestants, qui en refusaient l’expansion, ont été brutalement dispersés. Cette mine est la copropriété d’une compagnie birmane et de la firme chinoise Wanbao. Aung Min, un ministre birman, aurait reconnu devant les manifestants que son gouvernement hésitait à toucher aux intérêts économiques des Chinois en raison de possibles «conséquences financières». Cela avait également été le cas en ce qui concerne le barrage hydroélectrique de Myitsone, un chantier dont le président Thein Sein avait néanmoins décidé la fermeture en 2011.

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Pékin fait à nouveau monter les enchères en mer de Chine du Sud

Les patrouilleurs maritimes chinois ont reçu l’ordre d’expulser tout bâtiment qui pénètre illégalement dans des eaux revendiquées par la Chine.

Pékin maintient une pression constante dans cette mer méridionale que lui disputent, en partie ou totalement, cinq Etats riverains (Vietnam, Philippines, Taïwan, Malaisie et Brunei). Après avoir agrémenté les nouveaux passeports chinois d’une carte de cette mer, dont la Chine revendique 80% des eaux, le Parlement de Hainan, l’île méridionale chinoise, a annoncé que la police maritime de cette province avait reçu l’autorisation, à partir de 2013, «d’aborder, de saisir et d’expulser les bateaux étrangers qui pénètrent illégalement dans les eaux de la province».

Un certain flou subsiste : Pékin n’a fourni qu’en pointillés les limites des eaux que la Chine place sous sa souveraineté. La Chine ne précise pas non plus ce qu’elle considère comme la présence «illégale» d’un bâtiment sur l’une des voies maritimes les plus fréquentées de la planète. Mais ces zones d’ombre signifient également que la Chine s’octroie le droit de faire ce qu’elle veut dans une immense étendue maritime qu’elle considère sous sa juridiction.

L’affaire des passeports a d’autant plus provoqué un tollé que la carte de la Chine qu’ils affichent inclut également les zones disputées depuis des décennies avec l’Inde. Deux capitales, Hanoï et Manille, refusent de tamponner les nouveaux passeports chinois et  délivrent des visas à leurs titulaires sur des formulaires à part. Plusieurs autres capitales ont protesté, dont Jakarta et Washington

«C’est vraiment trop. Pendant que nos recourons à tous les moyens pacifiques, voilà ce qu’ils font», a réagi, selon le Straits Times de Singapour, le général Juancho Sabban, qui commande la région militaire des Philippines orientales. Il s’agit «du droit légitime d’un Etat souverain à exercer la gestion de ses eaux», a aussitôt rétorqué Hong Lei, porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères. Selon le China Daily, les activités illégales incluent «l’entrée sans permission dans les eaux de Hainan, les dommages commis aux installations de défense et l’engagement d’une publicité qui menace la sécurité nationale». Si le flou artistique se poursuit, la pression n’en monte pas moins de plusieurs crans.

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Passeports chinois : la mer de Chine du Sud au rendez-vous

Les nouveaux passeports de la République populaire de Chine comprennent une carte qui inclut l’essentiel de la mer de Chine du Sud. A bon entendeur…

Le Vietnam et les Philippines ont compris le message : les Chinois, qui revendiquent 80% des eaux de la mer de Chine du Sud, sont chez eux et y font ce qu’ils veulent. Le gouvernement vietnamien a formellement objecté auprès de l’ambassade de Chine à Hanoï et Manille a «fortement protesté» par voie diplomatique en découvrant, selon Les Echos, que les nouveaux passeports chinois étaient dotés d’une carte qui incluait, en mer de Chine du Sud, une unité administrative formée unilatéralement par la Chine et portant le nom de Shansha.

La «ville» de Shansha est, selon Pékin, située sur une île des Paracels généralement appelée Woody (que les Chinois appellent Yongxing). Son territoire couvrirait les Paracels, l’ensemble de Macclesfield, le récif de Scarborough (où une sérieuse tension a régné pendant plusieurs semaines entre la Chine et les Philippines) ainsi que l’archipel plus vaste des Spratleys où sont également présents la Malaisie, Brunei et Taïwan.

La création de Shansha avait été suivie de l’annonce, par l’armée chinoise, de la décision d’installer une garnison sur place. Les Chinois avaient chassé manu militari, en 1974, la petite garnison sud-vietnamienne des Paracels, héritage de la colonisation française. Un affrontement brutal entre marines de guerre chinoise et vietnamienne avait fait, en 1988, des dizaines de morts dans les rangs vietnamiens aux Spratleys.

La carte figurant sur les nouveaux passeports chinois «n’est pas ciblée à l’encontre de tel ou tel pays» et Pékin «souhaite communiquer avec les nations impliquées et promouvoir le développement sain de contacts» sur ce dossier, a expliqué le 23 novembre le ministère chinois des Affaires étrangères. Le grignotage chinois en mer de Chine du Sud se poursuit.

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Mer de Chine du Sud : la phase dépassée du Code de conduite

En 2002, la Chine et l’Asean s’étaient mises d’accord sur le principe d’un Code de conduite en mer de Chine du Sud. Rien n’a été fait. Y aurait-il une solution ?

Voilà dix ans, face aux conflits de souveraineté en mer de Chine du Sud, la Chine et l’Asean ont admis le principe d’un Code de conduite commun. Depuis, Pékin a fait marche arrière : le Code de conduite interviendra au «moment opportun», disent les Chinois, et seules des négociations bilatérales sont concevables. Entre-temps, la Chine a profité de sa supériorité militaire pour faire la police maritime, y compris dans les zones économiques exclusives des Philippines et du Vietnam. De leur côté, les Etats-Unis sont entrés dans la danse en affirmant, depuis 2010, que des négociations globales doivent avoir lieu entre la Chine et l’Asean. Aujourd’hui, plus rien ne bouge et l’impasse semble totale. Mais l’est-elle vraiment?

L’une des raisons de la paralysie est la désunion au sein de l’Asean, dont la moitié des dix membres n’est pas directement concernée par la volonté chinoise de contrôler 80% des eaux de la mer de Chine du Sud. Les altercations de 2012, au sein de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est, laissent penser qu’aucun consensus ne peut se dégager. La Birmanie, même si elle a pris ses distances à l’égard de la Chine, croule sous ses propres problèmes. Le Cambodge privilégie ses relations avec Pékin. Ni le Laos ni la Thaïlande ni même Singapour ne monteront au créneau pour inviter la Chine à davantage de souplesse en mer de Chine du Sud.

Les pays directement concernés sont le Vietnam, les Philippines, la Malaisie et Brunei, auxquels peut s’ajouter l’Indonésie, dont les gisements de gaz off-shore de Natuna se trouvent à la limite des eaux revendiquées par Pékin. Ancien directeur de la Far Eastern Economic Review et observateur averti de la région, Philip Bowring suggère que ces cinq Etats, au lieu de tenter en vain de rallier à leur cause d’autre Etats indifférents de l’Asean, forment un groupe de travail «lié de façon informelle à l’Asean» et susceptible de proposer «un consensus sur la négociation avec la Chine». La présence de l’Indonésie, estime-t-il dans les colonnes du Wall Street Journal, serait indispensable pour renforcer la présence du monde malais et donner plus d’autorité au groupe aux yeux des Chinois.

La première tâche de ce groupe serait de s’entendre sur l’histoire de la région antérieure à l’arrivée des Occidentaux et à l’expansion chinoise (les Chinois n’ont, par exemple, colonisé Taïwan qu’en 1650 ; ils ont été chassés du Vietnam en l’an 969). Dans une deuxième phase, poursuit Bowring, les cinq pays devraient régler les contentieux maritimes qui les opposent entre eux (notamment en ce qui concerne la zone très disputée de l’archipel des Spratleys), quitte à s’en remettre à une juridiction internationale pour régler le sort de zones qui se chevauchent.

Bowring estime que la formation de ce nouveau groupe, qui représenterait les deux tiers des côtes de la mer de Chine du Sud, renforcerait la main des pays qui le forment dans une négociation avec Pékin et ramènerait un peu de sérénité dans les rangs de l’Asean où la question de la mer de Chine du Sud a suscité quelques amertumes, encore plus prononcées que celles, autrefois, à propos de la Birmanie. De toute manière, écrit-il, ce développement contribuerait à remettre sur les rails une Asean «qui paraît de plus en plus sans prise sur une agression chinoise».

Que Brunei ait pris la relève du Cambodge à la présidence de l’Asean, jusqu’à la fin 2013, pourrait faciliter les choses. Les Philippines ont déjà annoncé une réunion, le 12 décembre à Manille, des vice-ministres de la Défense des quatre Etats directement impliqués en mer de Chine du Sud. On verra alors ce qu’ils comptent faire et comment réagit Jakarta.

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L’affaire Altantuya croquée dans une BD en Malaisie

Zunar, dessinateur de BD, publie un album satirique sur la vente des Scorpènes et l’affaire Altantuya en Malaisie.

Zunar est venu faire imprimer son album « Pak Monggol & Scorpene » (Mr Mongol et Scorpène) à Bangkok, car, dit-il, « aucune firme n’osera l’imprimer en Malaisie ». Sur 32 pages en couleurs, ce quinquagénaire qui se définit comme dessinateur de BD politiques, raconte à sa manière l’odyssée de la vente des sous-marins français de type Scorpène en 2002 au gouvernement malaisien et la mort tragique d’une interprète mongole Altantuya Shaariibuu, amante du principal intermédiaire dans la transaction, assassinée en octobre 2006. Cette affaire secoue depuis la scène politique malaisienne et a mis en cause l’actuel premier ministre Najib Razak, que d’aucuns reconnaîtront sous les traits du personnage de l’album Pak Monggol, dont les initiales sont justement P.M. Deux policiers des Services spéciaux ont été condamnés à mort en 2009 pour le meurtre, mais leur commanditaire demeure jusqu’à présent mystérieux.

Zunar a publié cet album en collaboration avec l’ONG Suaram, laquelle a engagé en novembre 2009 un cabinet d’avocats français pour enquêter sur d’éventuels pots-de-vin versés par la Direction des constructions navales (le fabricant des sous-marins) à des membres du gouvernement malaisien. « Nous avons voulu faire quelque chose de très simple pour expliquer cette affaire aux Malaisiens, particulièrement à ceux qui vivent dans des villages, n’ont pas accès à l’internet et ne connaissent pas cette histoire », explique-t-il dans un entretien avec Asie-Info. Conscient des risques de représailles par le gouvernement à son encontre, il dit qu’il estime qu’il « est de sa responsabilité en tant que Malaisien et en tant que dessinateur d’expliquer la vérité ». Zunar a déjà été emprisonné dans le passé pour ses dessins satiriques. Son album, actuellement en langue malaise mais qui sortira prochainement en anglais, peut être acheté sur le site de l’auteur : http://zunarcartoonist.com.

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Asie du sud-est : le bond des achats d’armes, face à la Chine

Les gouvernements de la région multiplient leurs achats d’armes. La raison première: la montée en puissance du géant chinois.

Lorsqu’une vingtaine de dirigeants de l’Asie-Paicifique se réuniront à Phnom Penh, le 20 novembre, ils ne pourront pas oublier que l’Asie du sud-est s’arme à tours de bras, estime le Sydney Morning Herald.  Le quoditien de Sydney rapporte que, selon l’International Peace Research Institute (Stockholm), les budgets militaires ont augmenté, en Asie du sud-est, de 13,5% en 2011 pour atteindre un total de plus de 25 milliards de dollars. Les projections indiquent que ce montant sera porté à 40 milliards de dollars en 2016.

L’Institut de Stockholm estime que les budgets de défense de l’Indonésie, du Vietnam, de la Thaïlande et du Cambodge ont augmenté dans une fourchette de 66% à 82% pendant la première décennie du XXI° siècle. Jakarta, poursuit le Sydney Morning Herald, achète des sous-marins à la Corée du Sud et des systèmes de radars côtiers à la Chine ; Hanoï se fournit en sous-marins et en avions d’attaque auprès de la Russie (et aurait également acquis des missiles balistiques israéliens).

Cinquième importateur mondial d’armes, Singapour a un budget de la defense de 9,7 milliards de dollars en 2012 (24% du budget national). Ses achats comprennent des chasseurs-bombardiers américains et des sous-marins suédois. La Thaïlande étudie l’achat de sous-marins et de chasseurs-bombardiers. Les Philippines ont émis plusieurs requêtes auprès des Etats-Unis et entrepris quelques achats ailleurs, notamment de vedettes garde-côtes françaises. Quant au Vietnam, son budget de la défense a augmenté de 35% en 2012, pour dépasser les 3 milliards de dollars.

Ces efforts pèseront d’un certain poids pendant le 7ème sommet de l’Asie de l’est, lequel réunit les dix Etats membres de l’Asean, trois pays d’Extrême Orient (Chine, Japon, Corée du sud), ainsi que les Etats-Unis (Barack Obama sera présent), la Russie, l’Inde, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Ils sont souvent liés au renforcement considérable des moyens militaires chinois et aux pressions que Pékin exerce en Mer de Chine du sud pour imposer sa souveraineté sur ces eaux.