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Société Viêtnam

Vietnam: un nouveau type de virus de la grippe aviaire

Dans le centre et le nord du Vietnam, un virus de la grippe aviaire, nouveau et puissant, est apparu. Les autorités luttent pour s’en débarrasser.

Selon l’Agence vétérinaire, organe gouvernemental, sept provinces du Vietnam sont actuellement affectées par un virus très toxique de la grippe aviaire. Plus de 180.000 volailles ont été abattues ou sont en voie de l’être. Le site VietnamNet rapporte que ce nouveau virus est apparu en juillet et qu’il s’est répandu rapidement dans le centre et le nord du pays le mois suivant.

L’un des dirigeants de l’Agence chargée de la gestion animalière estime que ce virus a peut-être été transmis par de la volaille infectée importée de Chine en traversant la frontière terrestre entre les deux pays. «Chaque fois que des volailles non conformes sont importées de Chine, le nouveau virus apparaît et attaque à la fois poules et canards», a rapporté le directeur adjoint de l’Agence.

Le Bureau chargé de la prévention contre la grippe aviaire et la fièvre aphteuse a déclaré que le nouveau virus était similaire au H5N1 chinois. Il a réclamé un contrôle très strict des importations, licites et illicites, de volailles de Chine.

Le Centre vétérinaire de diagnostic vietnamien commence à tester les vaccins actuellement disponibles sur le nouveau virus. Le ministre de l’agriculture et du développement rural a ordonné que la priorité soit donnée aux vaccins fabriqués au Vietnam. A ce jour, aucune nouvelle victime humaine n’a été rapportée. Neuf morts de la grippe aviaire ont été enregistrés en 2012 en Indonésie. Dans le monde, le total des victimes humaines, depuis 2003, est de 359 (dont 61 au Vietnam). Compte tenu de la promiscuité entre hommes et volailles dans les bourgs et les villages de la région, ces résultats semblent indiquer que le virus se propage difficilement parmi les êtres humains.

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Birmanie

Total renforce sa position en Birmanie

En acquérant 40 % dans un bloc gazier, Total, longtemps vilipendé pour ses investissements en Birmanie, consolide ses positions.

La firme Total S.A. continue à avancer ses pions en Birmanie en acquérant 40% du bloc gazier M 11, opéré par le Thaïlandais PTTEP, au large des côtes sud-est de Birmanie, non loin du gisement de Yadana dont la firme française est l’opératrice depuis les années 90. Le troisième partenaire du bloc M 11 est le Japonais JX Nippon Oil and Gas Exploration Corp avec 15% des parts. En 2011, Total avait atteint une production cumulée en Birmanie de 15.000 barils équivalent pétrole par jour.

Selon la firme d’analyse économique Zacks Investment Research, la décision de la firme française semble motivée par la possibilité de découverte de nouveaux gisements dans la zone et par le fait que les pays de la région deviennent des consommateurs d’énergie de plus en plus importants. La grande majorité du gaz extrait du gisement de Yadana alimente les centrales électriques de Thaïlande.

Total a été longtemps critiqué pour ses investissements en Birmanie, initiés dès le début des années 1990, et pour certaines violations alléguées des droits de l’Homme notamment aux alentours du gazoduc reliant le gisement de Yadana à la Thaïlande. Un règlement à l’amiable avait mis un terme à une action judiciaire concernant l’emploi de travail forcé sur le chantier du gazoduc.

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Politique Société Viêtnam

Vietnam : le crime d’une faute professionnelle de journaliste

En prouvant la corruption d’un agent de police, un journaliste s’est retrouvé accusé lui-même de corruption. Verdict : 4 ans de prison (et 5 ans pour le policier).

L’affaire remonte à juin 2011 à Hochiminh-Ville. Hoang Khuong, aujourd’hui âgé de 37 ans, réputé et primé pour la pugnacité de ses reportages sur la corruption des flics au Vietnam, a appris qu’un agent de la circulation, Huynh Minh Duc, s’est laissé soudoyer (plus de cent €) par un ami de Khuong, Tôn That Hoa, pour rendre un camion semi-remorque pris en faute.

Quand un autre ami du journaliste, Trân Minh Hoa, voit sa moto confisquée à la suite d’une violation du code de la route par Duc, Khuong décide de prouver la corruption du policier : Hoa, qui connaît Duc, accepte de jouer une deuxième fois les intermédiaires et remet à Duc la somme demandée (l’équivalent, cette fois, de plus de 500 €) pour récupérer la moto.

La suite : un article de Hoang Khuong, le 10 juillet, dans le quotidien de langue vietnamienne Tuoi Tre, pour lequel il travaille, repris par le site anglophone tuoitrenews.vn. Le résultat : les acteurs de ce scénario et leurs complices vont finir par se retrouver au trou en attendant de passer devant le juge au cours du procès qui a eu lieu les 6 et 7 septembre à Hochiminh-Ville.

Khuong a été sanctionné sur-le-champ par la direction de Tuoi Tre pour faute professionnelle. Toutefois, le procureur l’a accusé de corruption, un «crime», pour avoir tenté et réussi à faire refiler un pot-de-vin à un policier (et Hoa, un chef d’entreprise, a été accusé de complicité). Le procureur a réclamé de 6 à 7 ans de prison contre le journaliste. Verdict : 4 ans de prison pour le journaliste ; 2 ans pour son complice Hoa ; 5 ans pour le policier Duc ; 5 ans pour le propriétaire de la moto ; 4 ans pour un beau-frère de Khuong, jugé également complice. En ce qui concerne Khuong, la faute professionnelle, donc non criminelle, n’a pas été retenue.

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Société Thaïlande

Thaïlande : l’héritier Red Bull dans de sales draps

Poursuivi pour avoir tué un policier au volant de sa Ferrari, le petit-fils du créateur du Red Bull était sous l’emprise de l’alcool.

La famille héritière de l’empire Red Bull va vivre des semaines difficiles. Le petit-fils, Worrayuth Yoovidhya, risque gros. Il a déjà été inculpé pour avoir renversé et tué un policier le 3 septembre à l’aube au volant de sa Ferrari noire dans le centre de Bangkok. Mais, selon le Nation qui cite le colonel de police Chumpol Phumphuang, il avait un taux anormalement élevé d’alcool dans le sang au moment des faits. En ajoutant à son dossier la conduite en état d’ivresse, il risque un minimum de 3 ans de prison, une amende de 200 000 bahts (5000 euros) et le retrait de son permis de conduire pendant une longue période.

De plus, le Bangkok Post rapporte une analyse de Sathon Wicharnwannalak, expert interrogé par la police pour déterminer la vitesse du véhicule au moment de l’accident. En scrutant la bande vidéo d’une caméra de surveillance proche des lieux du drame, il a conclu que le jeune conducteur devait rouler à au moins 100 kilomètres/heure. Certains avaient initialement évoqué une vitesse de 200 km/h. Worrayuth Yoovidhya pouvait difficilement faire pire que cumuler une vitesse excessive en ville, l’état d’ébriété, le fauchage d’un policier sur sa moto qui entraîne la mort et la fuite de la scène de l’accident.

L’affaire ne s’arrête pas là. Un lieutenant-colonel de police, Pannaphon Nammueng, en ayant voulu couvrir le chauffard en tentant d’interpeller un innocent, s’est lui aussi mis dans de sales draps. Supérieur direct de la victime et entretenant des relations proches avec la famille Yoovidhya, il a  été suspendu de ses fonctions  et risque des sanctions disciplinaires et des poursuites pénales. Chalerm Yoovidhya, le père du suspect, est la quatrième fortune de Thaïlande.

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Birmanie Politique

Crise institutionnelle en Birmanie

La Birmanie a connu, avec la démission le 6 septembre des neufs juges constitutionnels, sa première crise institutionnelle depuis l’ouverture politique au début de 2011.

C’était une première épreuve pour la démocratie embryonnaire de la Birmanie. Le fait qu’elle ait pu la surmonter sans répercussions négatives majeures est un signe rassurant. Un arrêt de la Cour constitutionnelle saisie par le président Thein Sein et statuant que les comités parlementaires n’ont pas le droit de remettre en cause les amendements aux lois effectués par l’exécutif, ni de convoquer les ministres pour les questionner, est à l’origine du conflit. Jeudi 6 septembre, les deux tiers des députés de la Chambre basse du parlement – ceux de la Ligne nationale pour la démocratie (LND) d’Aung San Suu Kyi, comme ceux du Parti de la solidarité et du développement de l’union (USDP) majoritaire – ont voté la destitution des neuf juges constitutionnels. Ceux-ci ont démissionné dans la soirée du même jour après avoir consulté Thein Sein. Seuls les députés militaires, qui occupent de droit 25 % des sièges de la Chambre basse, avaient voté contre la destitution ou s’étaient abstenus.

Cette mini-crise montre qu’un véritable jeu institutionnel existe et que les députés du parti majoritaire n’obéissent pas au doigt et à l’œil du gouvernement. Elle témoigne aussi des tensions entre le président Thein Sein et celui qui apparaît comme son principal rival dans le camp des anciens de la junte, l’ex-général Thura Shwe Mann, président de la Chambre basse. Réputé ambitieux et corrompu, il viserait à se porter candidat à la succession de Thein Sein aux élections de 2015 – ou même avant si ce dernier a un accident de santé. Ce chassé-croisé constitutionnel lui a permis de se positionner comme défenseur des libertés parlementaires, tout en montrant que le nouveau système birman était capable de gérer une crise sans à-coups majeurs.

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Asie Chine Indonésie Politique Timor Leste

Clinton au Timor-Leste: le message de la première puissance

La secrétaire d’Etat américaine a choisi son escale au très modeste Timor-Leste pour rappeler que les Etats-Unis entendent demeurer une puissance du Pacifique.

Un message «clair, évident», a-t-elle dit le 6 septembre, tout en rappelant qu’il y a avait de la place pour tout le monde. Pourquoi au TimorLeste, petit pays pauvre, longtemps occupé et maltraité par l’Indonésie voisine, qui fête seulement en 2012 ses dix ans d’indépendance, dans un climat un peu plus serein après un démarrage très difficile ?

Il y a une explication, écrit l’Australian : un haut-fonctionnaire du Département d’Etat américain aurait dit au quotidien australien que le Timor-Leste est un exemple de collaboration tranquille, sur le terrain, entre Américains et Chinois. Dili, la capitale, est également un endroit où les Chinois affirment leur présence avec la construction de somptueux bâtiments officiels offerts aux Timorais.

Hillary Clinton, qui venait d’avoir deux jours d’entretiens difficiles à Pékin, a ajouté : «Nous sommes ici contre aucun autre pays. Nous pensons que l’Asie et le Pacifique sont assez vastes pour que de nombreux pays participent aux activités de la région».

Etrange manière de procéder : après avoir commencé son actuel voyage de dix jours en Asie-Pacifique aux îles Cook, Hillary Clinton l’a poursuivi à Jakarta, puis à Pékin en Asie du Nord-Est, avant de revenir en Asie du Sud-Est (chaque fois, plusieurs heures de vol) pour se rendre au Timor-Leste, avant de remonter dans un avion qui l’a transportée à nouveau dans le nord-est, en vue d’y participer, les 8 et 9 septembre, au sommet de l’APEC (Asia-Pacific Economic Cooperation) à Vladivostok. Pour la «clarté» du message?

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Société Thaïlande

Thaïlande : elle se suicide en s’offrant aux crocodiles

Une femme, souffrant de dépression, se serait laissée dévorer par les crocodiles d’un parc animalier.

Il y a quelques jours, la femme de 36 ans avait prévenu son mari qu’elle irait consulter un médecin, avant de se rendre à la ferme aux crocodiles de Samut Prakan, au sud-est de Bangkok. Il ne l’a plus jamais revue, si ce n’est sur la vidéo de surveillance consultée par la police et sur laquelle on verrait clairement son épouse entrer dans le parc d’attraction, raconte le Daily Mail. Les responsables de la ferme aux crocodiles démentent néanmoins tout drame de la sorte.

Le mari a, de son côté, mené sa propre enquête. Un des employés lui aurait assuré qu’une femme s’était jetée délibérément dans l’une des fosses remplie de crocodiles. Un autre homme, disant l’appeler au nom de la ferme, lui aurait aussi proposé de conclure un accord, sans doute pour ne pas ébruiter l’affaire.

Quoi qu’il en soit, l’époux ne semble pas surpris outre mesure de la décision de sa conjointe, qui souffrait de dépression depuis longtemps et connaissait des soucis d’argent. «Il est possible qu’elle se soit suicidée afin d’échapper à ses problèmes», a déclaré le mari. Selon le Bangkok Post, il n’a pas l’intention d’engager des poursuites contre la ferme aux crocodiles mais tient à connaitre la vérité pour pouvoir entamer son deuil.

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Birmanie Politique Société

Les Chins de Birmanie victimes de persécutions religieuses

Une organisation de protection des droits des minorités dénonce la politique d’assimilation des Chins pratiquée par le gouvernement birman.

Dans un rapport de 130 pages publié le 5 septembre, l’Organisation chin des droits de l’homme (CHRO) a dénoncé les persécutions religieuses et les violations des droits de l’homme dont est victime la minorité ethnique Chin de Birmanie, laquelle compte environ un million de personnes. Même si la liberté religieuse est inscrite dans la Constitution birmane de 2008, les droits religieux des Chins, dont 90 % sont de confession chrétienne, sont bafoués dans les faits, selon cette organisation. Le CHRO évoque notamment un programme s’étalant sur 30 ans de « développement de la jeunesse dans les zones frontialières » dans le cadre duquel ont été récemment mises en place des écoles gratuites pour les Chins de familles pauvres. « Les Chins qui vont dans ces écoles ne peuvent plus pratiquer le christianisme et sont forcés de s’orienter vers le bouddhisme et d’apprendre le pali [la langue sacrée du bouddhisme theravada]. Ils sont sous une intense pression pour se convertir au bouddhisme sous peine d’être envoyés dans les rangs de l’armée », a indiqué Rachel Fleming, membre du comité directeur du CHRO.

Originairement animistes et divisés en tribus rivales, les Chins, qui vivent dans ce qui est aujourd’hui l’Etat Chin près de la frontière avec l’Inde, ont été convertis au christianisme par des missionnaires durant la période de la colonisation britannique. Cette religion est devenue un élément essentiel de leur identité et un facteur d’unité. « Le christianisme fait partie de notre identité et cela est mis en péril par une politique de discrimination et d’assimilation », a déclaré Salai Ling, directeur du CHRO, lors d’une conférence de presse à Bangkok pour présenter le rapport. 200.000 Chins ont fui la Birmanie depuis le début de la dictature militaire en 1962.