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Birmanie Politique

Un proche de l’ex-chef de la junte nominé vice-président de Birmanie

Les députés militaires ont nominé le 10 juillet Myint Swe, un général à la retraite proche de Than Shwe, l’ancien leader de la junte, pour prendre le poste de vice-président.

L’image de Myint Swe, qui va très probablement devenir le nouveau vice-président de Birmanie, est contrastée. Il est considéré comme relativement propre, notamment quand on le compare à son prédécesseur le très corrompu Tin Aung Myint Oo, lequel avait démissionné au début mai pour raisons de santé. Mais Myint Swe, âgé de 60 ans, a aussi été l’officier en charge de la sécurité dans la région de Rangoon lors de la répression de la «révolution safran» à la fin de l’été 2007. Selon le magazine Irrawaddy, basé en Thaïlande, «il a été directement impliqué dans la répression condamnée internationalement» et «sa campagne pour pacifier les bonzes en leur offrant de l’argent a échoué».

Dans les années 2000, Myint Swe a collaboré étroitement avec les généraux Than Shwe et Maung Aye, deux des leaders du régime militaire. Il est aussi l’organisateur de deux opérations délicates : l’arrestation des membres de la famille de l’ancien dictateur Ne Win en 2002 (soupçonnés de fomenter un coup d’Etat) et l’arrestation de l’ex-chef des services de renseignements militaires Khin Nyunt en 2004. Malgré son rôle lors de la révolte des bonzes, Myint Swe passe, auprès de certains observateurs, pour un homme pragmatique, qui pourrait jouer un rôle de pont entre les partisans d’une ligne dure et les réformateurs – un profil assez proche de celui du président Thein Sein.

Un quart des sièges au Parlement de Birmanie est occupé d’office par des militaires, auxquels revient le droit de nominer le vice-président.

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Indonésie Politique

Indonésie : achat controversé de cent blindés lourds

L’armée indonésienne a décidé d’acheter une centaine de blindés lourds allemands retapés du type Leopard 2A6. Certains se demandent à quoi ils serviront.

«Au mauvais moment et inepte», a jugé le Jakarta Post à propos de la décision de l’Indonésie d’acheter, après des mois de controverse, les cent tanks allemands plutôt que des blindés de seconde main et de fabrication hollandaise. Cet achat – une enveloppe supérieure à 200 millions d’€ – «n’était pas urgent» et «n’est pas adapté» au terrain en Indonésie.

En-dehors de la courte frontière avec le Timor Leste, l’Indonésie ne dispose que de deux longues frontières terrestres : l’une qui sépare la Papouasie occidentale (indonésienne) de la Papouasie Nouvelle-Guinée ; l’autre qui sépare, sur l’île de Bornéo, le Kalimantan (indonésien) des Etats malaisiens du Sabah et du Sarawak. Aucune infrastructure n’existe pour associer des blindés au contrôle de ces frontières.

L’Indonésie est un état archipélagique dont la sécurité repose sur sa marine et son aviation, lesquelles demeurent faibles. Pour contrôler ses frontières maritimes, elle aurait besoin de drones, non de blindés. Comme beaucoup de contrats d’achats militaires, celui concernant les tanks allemands ne brille pas par sa clarté. En fait, en-dehors d’intérêts bien compris, cet achat est le reflet du rôle majeur, politique comme militaire, joué par l’armée de terre sous Suharto (1966-1998). Si les forces armées n’ont plus de représentation politique, à l’issue de quatorze ans de réformes, la prépondérance de l’armée de terre demeure. Cette dernière conserve même son commandement territorial, présent dans toutes les communes de l’archipel. Les blindés pourraient être cantonnés à Jakarta et à Surabaya, n’exclut pas le Jakarta Post.

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ASEAN Asie Cambodge Economie Politique

L’économie: autre facette de l’offensive américaine en Asie

Hillary Clinton se rend à Hanoi et à Vientiane pour y discuter commerce et investissements avant de réunir, à Siem Réap, des hommes d’affaires américains.

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ASEAN Asie Politique

Une zone régionale libre d’armes nucléaires demeure boudée

La zone « libre d’armes nucléaires » voulue dès 1995 par l’Asean demeure boudée par les grandes puissances. Aucun accord ne semble se dégager sur ce point.

Sans attendre l’intégration de la Birmanie et du Laos (1997), ainsi que celle du Cambodge (1999), les Etats membres de l’Association des nations de l’Asie du sud-est (Asean) s’étaient entendus en 1995 sur la création d’une zone « libre d’armes nucléaires » (Seanwfz , pour Southeast Asian Nuclear Weapons Free Zone treaty). Dix-sept ans plus tard, alors que se réunissent à Phnom Penh les journées annuelles de l’Asean et son Forum sur les questions de sécurité, ce traité demeure boudé par les grandes puissances nucléaires.

Ce traité est un engagement des Etats membres à ne pas developper ou acquérir des armes nucléaires, à interdire tout test d’arme nucléaire dans (ou à l’extérieur) de la zone couverte par le traité et qui comprend les territoires, les plateaux continentaux, les zones maritimes économiques exclusives. Les négociations engagées dans la foulée par l’Asean avec ses «partenaires de dialogue», qui seront représentés du 11 au 13 juillet à Phnom Penh, n’ont pas abouti. Les Etats-Unis et la Russie refusent toute limitation à la circulation de leurs armes nucléaires. La Chine fait valoir que la «zone libre d’armes nucléaires» pourrait empiéter sur les eaux chinoises et violer sa souveraineté. La Grande-Bretagne et la France ont des réserves sur la définition elle-même de la zone dénucléarisée.

Aucun espoir de trouver un compromis ne semble pouvoir se dessiner car les réserves exprimées par les puissances nucléaires remettent en cause la substance du traité. Entre-temps, la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a annoncé qu’elle profiterait de son passage au Cambodge pour se rendre également pour la première fois au Laos et pour retourner brièvement au Vietnam.

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Viêtnam

Maladie cutanée mortelle au Vietnam : le mystère demeure

L’origine d’une maladie qui a déjà fait 23 victimes dans le centre du Vietnam demeure une inconnue. Les recherches se poursuivent.

Accompagnés par une équipe médicale vietnamienne de Ho Chi Minh-Ville, deux médecins belges, un épidémiologiste et un expert des maladies du foie, se sont rendus début juillet dans le district de Ba To, province de Quang Ngai, dans le Vietnam central, pour tenter de percer le mystère de la maladie cutanée qui a affecté 239 personnes et fait 23 victimes. Ils procèdent à l’analyse du riz consommé et des champignons qui le couvrent. Ils ont également contrôlé les sources d’eau, les conditions de vie et les médicaments donnés aux victimes.

La maladie provoque des ulcères aux mains et aux pieds, ainsi que d’intenses brulures. Dans un deuxième temps, les membres sont victimes d’ankylose et la maladie attaque des organes vitaux, comme le foie ou les poumons. Les experts ont observé que la maladie se répandait de novembre à avril et que seulement deux cas supplémentaires ont été recensés en juin 2012.

La maladie a été baptisée Hyperkeratosis palmoplantaire inflammatoire par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). « Nous ignorons les causes du syndrome, ou sa source de transmission, et l’identification de la cause peut prendre davantage de temps qu’anticipé et se révéler insaisissable», a estimé le Dr Takeshi Kasai, représentant de l’OMS au Vietnam, selon le quotidien Thanh Nien.

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Politique Société Viêtnam

Vietnam : brutalités contre des catholiques au Nghê An

Des voyous, parfois en uniforme, s’en sont pris à la petite communauté catholique de Con Cuông. Des fidèles ont été blessés et une statue de la Vierge brisée.

Des agressions ont eu lieu en juin mais, à ce jour, les brutalités les plus graves ont été commises le 1er juillet quand une cinquantaine d’individus ont occupé la chapelle de Con Cuông, battu les fidèles présents, vandalisé les lieux, brisant au passage une statue de la Vierge et contraint un prêtre à dire la messe du dimanche en plein air dans «un brouhaha indescriptible». Selon Eglises d’Asie,  site des Missions étrangères de Paris, «cadres et voyous s’engouffrèrent dans la chapelle en brisant tout sur leur passage.»  Con Cuông est un district de la province de Nghê An, dans le centre du Vietnam.

«Les agresseurs, ajoute Eglises d’Asie, ont reçu du renfort, des unités de la police et de l’armée les ayant rejoints, l’arme pointée vers la chapelle.» L’après-midi, de longues négociations avec les autorités locales débouchèrent sur des «excuses officielles» présentées par le vice-président du district après la reconnaissance, par les autorités, «qu’elles avaient été les commanditaires de troubles perpétrés dans un lieu de culte.»

Le 4 juillet, un communiqué de l’évêché local a condamné «la profanation» du lieu de culte et l’évêque Mgr Paul Nguyên Thai Hop, alors en voyage à l’étranger, a affirmé sa «communion avec les catholiques persécutés.» Dans son communiqué, l’évêché estime que les incidents du 1er juillet sont «les résultats d’une stratégie mise en place depuis longtemps et soigneusement montée par des forces obscures.» Ce communiqué ajoute que «des centaines de cadres administratifs, d’agents de la Sécurité, de militaires et de voyous» ont participé aux «troubles», indiquant ainsi que l’affaire est loin d’être classée. Les catholiques – de 6% à 7% de la population du Vietnam – forment une communauté soudée et influente.

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Analyse Politique Thaïlande

Chronique siamoise : le pouvoir mystérieux des mots

En Thaïlande, l’emploi d’expressions alambiquées pour évoquer des réalités dangereuses est un moyen de neutraliser leur pouvoir maléfique.

Le président du Parlement de Thaïlande Somsak Kiatsuranont s’est retrouvé en position embarrassante après la mise en ligne sur internet début juillet d’une allocution qu’il a prononcée devant ses partisans politiques lors d’une rencontre privée. Dans ce clip audio de cinq minutes, il indique avoir discuté à maintes reprises des débats parlementaires sur le vote d’amendements constitutionnels avec «une personne qui se trouve au loin» (khon tang klai). Tout le monde sait, bien sûr, à qui Somsak fait allusion, mais même dans ce cadre privé, le politicien a préféré ne pas prononcer le nom de l’ancien premier ministre Thaksin, exilé à Dubai depuis 2008.

L’histoire politique thaïlandaise est émaillée de ces formules soigneusement concoctées pour évoquer une réalité mystérieuse en évitant de la cerner de trop près. Dans une région donnée, le «pouvoir de l’ombre» (amnat meut) est l’expression consacrée pour désigner le parrain mafieux local. Quand les militaires agissent dans les coulisses du monde politique pour influencer le cours des évènements, on parlera de «main invisible» (meu thi mong mai hen) ou, si le journaliste ou l’orateur est plus audacieux, «d’hommes en uniforme». Le roi Bhumibol Adulyadej sera déguisé sous l’appellation neutre «d’institution» (sathabaan), expression d’origine sanskrite que l’on accompagne volontiers d’un mouvement des yeux vers le plafond à la manière de Louis de Funès dans Les gendarmes de Saint Tropez quand il évoque le grand homme de la Ve République.

Dans ce registre, un exemple frappant d’amortissement verbal de réalités trop abruptes a été le titre d’un article du Bangkok Post, publié le 19 juin : «Military bullets killed civilians». L’article nous apprend que l’enquête de la police a conclu que cinq des six personnes tuées le 19 mai 2010 dans l’enceinte de la pagode Pathum Wanaram, durant la répression des manifestations des Chemises rouges à Bangkok, ont été tuées par des balles provenant d’armes utilisées habituellement par l’armée thaïlandaise et que ces balles avaient été tirées «d’une position en hauteur». Il se trouve qu’une section de militaires thaïlandais a été photographiée par les médias alors qu’ils faisaient feu à partir du viaduc du métro aérien de Bangkok en direction de la pagode au moment même où les six victimes ont été tuées. Mais personne, du moins du côté des médias et des officiels, ne joint les pointillés. Et donc, ce sont des «balles militaires qui ont tué des civils». Pour faire le saut et déclarer que ce sont effectivement les militaires qui ont tué ces six malheureux dans l’enceinte du temple, il aurait sans doute fallu plusieurs témoins affirmant avoir vu les balles sortir du canon des armes tenues par les militaires, les avoir suivies durant toute leur trajectoire, puis les avoir vues se ficher dans la chair des victimes. En fait, tout le monde sait depuis le début ce qui s’est passé, mais tous (sauf les familles des victimes) admettent que cela ne suffit pas pour le dire. Les mots sont dangereux.

Peut-être du fait de la culture bouddhique mais vraisemblablement pour des raisons plus pragmatiques, les Thaïlandais tendent à croire qu’évoquer trop directement des phénomènes ou des personnages importants ou controversés entraîne des périls, car les humeurs de ces derniers sont changeantes. En revanche, enrober ces réalités d’un épais tissu de mots neutralise leur pouvoir potentiellement maléfique. Dans la Thaïlande traditionnelle, prononcer le nom d’un esprit versatile était le meilleur moyen de s’en attirer les foudres. Et il est courant qu’un Thaïlandais change son prénom officiel s’il le juge trop clinquant, de peur d’offenser des puissances du passé.

Prendre ses précautions vis-à-vis des mots peut être vu comme une attitude sage. Le philosophe anglais John Locke n’écrivait-il pas dès le XVIIe siècle qu’il fallait «prendre les mots pour ce qu’ils sont, des signes de nos idées seulement, et non pour les choses elles-mêmes» ? Mais à trop enrober, on accumule aussi les malentendus. Et ces malentendus peuvent parfois déboucher sur des explosions.

Bouffée d’air salutaire dans ce monde en demi-teintes, il y a aussi les Thaïlandais qui mettent les points sur les «i», comme le politicien Chuwit Kamolwisit avec son gros marteau sur l’épaule. Ex-patron d’une chaîne de massages coquins, Chuwit tire sa force de sa réputation de mauvais garçon. Il n’a donc pas à faire attention à son langage. Début juillet, lors d’un raid organisé par ses soins sur un casino clandestin protégé par la police, il a déclaré devant la presse : «Les casinos clandestins représentent la forme la plus visible de la corruption de la police.Vous les voyez partout». Ceux qui ont l’audace d’appeler un chat un chat, fût-il siamois, vivent dangereusement, mais ils acquièrent un certain respect notamment de la part des petites gens. Car l’emploi des circonvolutions et des euphémismes est le plus souvent le signe de la peur imposée par les puissants à ceux qui sont en bas de l’échelle.

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ASEAN Asie Indonésie Malaisie Philippines Thaïlande Viêtnam

Les tigres d’Asie du sud-est rugissent à nouveau

La crise financière dévastatrice de 1997-1998 appartient à l’Histoire et le dynamisme retrouvé de la région va attirer les investisseurs étrangers.

L’Asie du sud-est souffre sans doute de désunion politique mais, sur le plan économique, les beaux jours sont revenus. La crise financière de 1997-1998 a, certes, laissé quelques traces mais elles s’effacent peu à peu. «Les tigres du Sud-Est asiatique rugissent de nouveau et, cette fois-ci, pour de bon», affirme un rapport de PricewaterhouseCoopers (PwC), firme respectée de consultants,  à la veille des réunions de haut niveau de l’Asean prévues du 9 au 13 juillet à Phnom Penh et auxquelles doit notamment participer Hillary Clinton, la secrétaire d’Etat américaine.

Ce rapport, selon le Wall Street Journal,  est un plaidoyer en faveur d’investissements étrangers dans les économies de la région à l’expansion la plus  robuste, à savoir «les Philippines, la Thaïlande, le Vietnam, la Malaisie et l’Indonésie.» Il fait état d’un «environnement parvenu à maturité et offrant des opportunités, même si complexité et défis ne manquent pas.» «Nous ne sommes plus en 1998», estime Harry Broadman, l’un des auteurs du rapport.

Certes, l’ombre de la Chine s’étend encore, notamment compte tenu de sa capacité à attirer les investisseurs étrangers. Mais la hausse des salaires en Chine contraint Pékin à se tourner vers l’«intérieur» et les contrées rurales pour maintenir sa compétitivité, selon Changyong Rhee, l’économiste de la Banque asiatique de développement. PwC cite le cas des Philippines : un taux de croissance de 6,4% pendant le premier trimestre de 2012 place l’archipel, sur ce plan-là, en deuxième position derrière la Chine.