Le Vietnam a vigoureusement protesté contre la mise aux enchères, par la Chine, de neuf blocs (pétrole, gaz) qu’il juge dans sa Zone économique exclusive.
Une violation «sérieuse» de la souveraineté du Vietnam, a affirmé un porte-parole vietnamien à propos de l’annonce par la CNOOC, entreprise publique chinoise, de la mise aux enchères internationales de neuf blocs que Hanoï situe dans sa Zone économique exclusive de 200 miles marins, conformément à la Convention de 1982 de l’ONU sur la loi de la mer (dont la Chine est signataire). Les neufs blocs proposés à l’exploration par Pékin se trouvent entre la côte vietnamienne et l’archipel méridional des Spratleys, dont les îlots ou récifs sont disputés et occupés par le Vietnam, la Chine, la Malaisie, Taïwan ou Bruneï.
Pékin continue donc d’avancer ses pions en mer de Chine du Sud. Le porte-parole vietnamien a souligné, selon le quotidien Thanh Nien, que les blocs étaient situés dans une zone qui n’est pas disputée et que la juridiction et les intérêts nationaux du Vietnam sont également en jeu.
Ce nouveau contentieux est une source d’inquiétude supplémentaire, si l’on en croit les conclusions d’un séminaire réuni dans la foulée, le 28 juin à Washington, par le CSIS américain (Center for Strategic and International Studies), sur le thème de «la gestion des disputes» en mer de l’Est et en Asie-Pacifique. Carlyle Thayer, expert australien, a rappelé que les neuf blocs se trouvaient sur le plateau continental vietnamien, selon le site VietnamNet. Bonnie Glaser, experte américaine, a mis en garde les sociétés pétrolières contre les risques évidents d’une participation aux enchères. Quant au secrétaire d’Etat adjoint américain pour l’Asie de l’Est et le Pacifique, il s’est contenté de rappeler que Washington s’opposera au recours à la force pour régler ce genre de dispute maritime.