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Asie Philippines Politique

Mer de Chine du Sud: le triomphe des poissons

Dans la dispute entre Pékin et Manille en mer de Chine du Sud, aux alentours du récif de Scarborough, les grands vainqueurs sont les poissons. Voilà pourquoi.

Pour éviter de relancer la tension en mer de Chine du Sud, le président des Philippines Benigno Aquino a convaincu, le 18 mai, un groupe d’une vingtaine de pêcheurs de renoncer à se rendre à Scarborough, le récif qui fait l’objet d’un contentieux entre Manille et Pékin. Du coup, les poissons qui fréquentent ces eaux – ils sont, parait-il, fort nombreux – vont avoir la paix.

En effet, selon le Wall Street Journal, Pékin a annoncé une interdiction de la pêche du 16 mai au 1er août dans la zone qui comprend Scarborough, afin d’éviter qu’une pêche trop intensive dépeuple les eaux. Ce n’est pas la première fois que la Chine prend ce type de mesure temporaire. Tout en ne reconnaissant pas les décisions de Pékin concernant des eaux qui se trouvent dans la zone économique exclusive des Philippines, Manille a décidé d’en faire autant. Le président Aquino a pris cette initiative afin de reconstituer les stocks de poissons.

Ces mesures parallèles reflètent sans doute une volonté de désescalade dans un conflit qui aurait pu prendre mauvaise tournure, même si le fond du problème, la souveraineté sur ces eaux, n’est pas abordé. Les filets ont été retirés. Manille et Pékin jouent les verts. Toutefois, pour les poissons, le répit sera de quelle durée ?

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Economie Viêtnam

Hô Chi Minh Ville, locomotive quoiqu’il arrive

La mégapole méridionale (8 huit millions d’habitants sur 96 millions) demeure la locomotive d’une économie vietnamienne dans une phase de croissance délicate.

Au Vietnam, selon les prévisions de la Banque mondiale, le taux d’expansion économique sera de 6,8% en 2012 et de 6,5% en 2013 (contre 6,8% en 2010 et 5,9% en 2011). A Hô Chi Minh Ville, le taux de croissance a été de 11,2% en moyenne de 2006 à 2010 et devrait s’élever à 12% de 2011 à 2020, selon Lê Manh Hà, maire adjoint de la municipalité, cité sur le site officiel Vietnam+. Autrement dit, il est en moyenne de 1,75 supérieur à celui de la croissance nationale.

Le secteur tertiaire fournit déjà 54,3% du PIB de la ville et cette proportion continue d’augmenter (l’industrie et le bâtiment font le reste). Le secteur privé représente désormais la majorité du PIB (51,4% en 2011) de la ville. Avec sa zone high-tech, son parc de logiciel de Quang Trung, cette dernière ambitionne de devenir un pôle de services à l’échelle de l’Asie du sud-est.

D’ici à 2020, «la ville concentrera toutes ses ressources à sa restructuration économique, afin d’être la figure de proue nationale en matière d’évolution vers un modèle de croissance économique plus qualitatif», estime Lê Manh Hà. Pour remplacer celui de Tân Son Nhât, trop proche du centre, un nouvel aéroport est en construction à Long Thanh, sur la route de Vung Tàu, et sera relié au centre-ville par une autoroute.

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Société Viêtnam

Vietnam: 36 morts dans un accident d’autocar

L’un des accidents les plus meurtriers de l’histoire du pays – 36 morts, 21 blessés – a eu lieu de nuit, quand un autocar a fait une chute de dix-huit mètres.

L’autocar a franchi le parapet du pont qui enjambe la rivière Serepok, laquelle marque la frontière entre les provinces de Dak Lak et de Dak Nong, sur les hauts plateaux du sud du Vietnam. Il était un peu plus de 22 heures, le 17 mai, et une soixantaine de personnes se trouvaient à bord. L’autocar a atterri sur son toit. Le véhicule a été tellement endommagé par sa chute que les secouristes ont passé quatre heures à dégager les blessés et les corps des morts.

L’autocar assurait, sur la route nationale 14, la liaison régulière entre Ho Chi Minh Ville et Ban Mê Thuot, chef-lieu de la province de Dak Lak. L’accident s’est donc produit en fin de parcours, après 300 km de route. Les deux chauffeurs font partie des 32 personnes retrouvées mortes sur place. Quatre autres passagers sont décédés par la suite, dont deux après leur transfert à l’Hôpital général de Dak Lak. Sur les 21 blessés, 16 le sont grièvement, selon des sources hospitalières.

Selon le site Vietnamnet.net, les compensations officielles aux familles seront d’un peu plus de 240€ par décès et de 140€ par blessé. Au Vietnam, les accidents de la route font plus de onze mille victimes par an, l’un des taux les plus élevés de la planète.

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Birmanie Indonésie Société

Lady Gaga et le Gay Pride : l’Indonésie fléchit, la Birmanie s’épanouit

Le concert de la star trash à Jakarta est menacé d’annulation, alors que les dirigeants birmans autorisent le premier festival Gay

Les idées simples conviennent mal pour traduire les réalités de l’Orient compliqué. Là où la massue de l’autoritarisme est la plus attendue, on reçoit avec étonnement un bouquet de fleurs. Là où la porte semblait ouverte, on se la prend soudainement dans la figure. Ainsi, la Birmanie, dirigée pendant près de cinquante ans par une implacable dictature militaire, a organisé le 17 mai sa première Gay Pride, témoignage de ce que l’ouverture politique que vit ce pays depuis le début de 2011 s’accompagne d’un appréciable assouplissement social. En revanche, l’Indonésie, donnée en exemple pour la modération de son islam et ses progrès démocratiques depuis la chute de Suharto en 1998, a interdit un concert de la pop star américaine Lady Gaga en tournée en Asie.

La Gay Pride de Birmanie s’est limitée à la représentation de pièces de théâtre, à des débats d’écrivains et à la diffusion de documentaires dans quatre villes du pays, dont Rangoon et Mandalay. Elle s’est déroulée dans le cadre de la Journée internationale contre l’homophobie et la discrimination envers les transsexuels. Le célèbre défilé qui ponctue la manifestation dans les autres pays n’a guère eu lieu, mais dans ce pays conservateur où les lois coloniales toujours en place punissent l’homosexualité, ce premier pas est significatif. En Indonésie, la police n’a, en revanche, pas autorisé l’organisation du concert de Lady Gaga, cédant aux pressions de petits groupes islamistes, comme le Front de défense de l’islam (FPI), lequel menaçait d’empêcher la chanteuse de sortir de l’aéroport. Le FPI s’est illustré dans le passé par ses raids violents contre les bars et autres lieux de sortie nocturne. De son côté, le Conseil des Oulémas, un organisme officieux, a fustigé les tenues «sexy et érotiques» de la star. Les organisateurs du concert, dont les 50.000 billets ont été vendus en deux semaines, ont rassuré les fans de Lady Gaga, appelés les «petits monstres», en expliquant qu’ils essayaient encore de convaincre les autorités. Sinon, Rangoon pourrait être intéressé…

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Société Viêtnam

Les mystères d’une maladie mortelle au Vietnam

Vingt-et-une personnes sont déjà mortes, dans la province de Quang Ngai, d’une maladie à l’origine mystérieuse. Jusqu’ici, les recherches n’ont pas abouti.

La maladie provoque des ulcères aux mains et aux pieds, ainsi que d’intenses brulures. Dans un deuxième temps, les membres sont victimes d’ankylose et la maladie attaque des organes vitaux, comme le foie ou les poumons. A ce jour, les quelque deux cents victimes recensées appartiennent  à la minorité ethnique H’re, qui compte un peu plus de cent mille membres à Ba To et Minh Long, deux districts montagneux de la province de Quang Ngai, dans le centre du Vietnam. Leur alimentation pourrait donc être en cause.

Plusieurs équipes effectuent des recherches et la ministre de la santé, Nguyên Thi Kim Tiên, s’est rendue sur place le 28 avril.  Des aflatoxines ont été découvertes dans le riz couvert de champignons que consomment les H’re. Les recherches s’orientent donc vers une contamination de la nourriture sans exclure un éventuel contact cutané avec d’autres toxines. Des analyses de sang, du sol et de la nourriture ont été systématiquement entreprises.

Phan Trong Lan, directeur adjoint du département de la prévention au ministère de la santé estime, dans un entretien accordé à Tuoi Tre (la Jeunesse) à la mi-mai, que la découverte de l’origine de la maladie dépend non seulement de la qualité scientifique des recherches mais aussi «d’une bonne part de chance». «Les virus et les bactéries sont imprévisibles… nous devons en poursuivre l’étude», a-t-il ajouté.

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Politique Thaïlande

Morts de 2010 en Thaïlande : les militaires pointés du doigt

L’étau se resserre peu à peu autour des militaires accusés par plusieurs services de police d’avoir tué des manifestants en avril-mai 2010.

Le Département des enquêtes spéciales (DSI), l’équivalent thaïlandais du FBI, a indiqué qu’au moins 25 personnes tuées lors des manifestations anti-gouvernementales d’avril-mai 2010 ont été les victimes des tirs des soldats déployés pour réprimer les Chemises rouges à Bangkok. Jusqu’à présent, le DSI avait attribué 22 morts à l’armée. L’organisme, qui dépend du ministère de la Justice et non du département de la police, a ajouté que les Chemises rouges étaient, pour leur part, responsables de la mort de douze des victimes, parmi lesquelles le colonel Romklao Thuwatham, tué par grenades à Rajdamnoen le 10 avril. Au total 91 personnes avaient été tuées durant les manifestations à Bangkok et en province.

Parallèlement, la police métropolitaine de Bangkok, chargée du dossier de plusieurs autres victimes, a confirmé que le photographe italien Fabio Polenghi, tué par balles le 19 mai sur l’avenue Rajdamri, avait bien été tué par des soldats. Le bureau du procureur général a entamé des poursuites. Une première audience doit avoir lieu le 23 juillet, au cours de laquelle plusieurs journalistes présents au moment des faits seront appelés à témoigner. Elisabetta, sœur cadette de Fabio Polenghi, présente à Bangkok pour le second anniversaire de la mort de son frère, s’exprimera publiquement sur l’estrade des Chemises rouges érigée à Rajprasong pour commémorer le deuxième anniversaire de la répression du 19 mai.

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Société Viêtnam

Vietnam : vue sur mer imprenable pour richissimes Hanoïens

Le grand luxe des stations balnéaires est une exception dans un secteur immobilier plutôt morose au Vietnam. Surprise: la clientèle est en majorité  hanoïenne.

Alors que les autres secteurs du marché de l’immobilier au Vietnam «ont été gelés par les difficultés de l’économie et le resserrement de la monnaie et du crédit», celui des propriétés balnéaires de grand luxe demeure très animé, rapporte le site VietNamNet. A Da Nang, port du Vietnam central aux plages réputées, Nguyen Phuong Thao, directeur des ventes d’un gros projet de villas et d’appartements de luxe estime que 62% des acquéreurs résident à Hanoi, 18% à Hô Chi Minh Ville et 12% seulement à l’étranger. Il ajoute que les villas les plus chères – piscine, vue imprenable – sont celles qui se vendent le mieux.

Les villas se vendent dans une fourchette de 1 million d’€ à 1,4 million d’€ et les appartements entre 150 000 € et un peu plus d’1 million d’€. To Nhu Tung, directeur d’un autre projet, a remarqué que les acheteurs ne sont pas très regardants en ce qui concerne les prix ou d’éventuelles ristournes. Il cite le cas d’un jeune homme né en 1990 et qui a avancé, sur-le-champ et en liquide, 20% du montant d’une villa achetée près de trois millions d’€.

Les environs de Hoi An et ceux de Da Nang, à une demi-heure de route l’une de l’autre,  passent pour être les marchés les plus chauds d’Asie, avec des propriétés valant quelques millions d’€. La surprise est que les principaux clients sont des Vietnamiens de Hanoi, loin devant les Vietnamiens d’outre-mer. Ils sont souvent directeurs de société ou jeunes entrepreneurs. Les Saigonais préfèrent acquérir des propriétés dans une fourchette de 230 000 € à 600 000 € dans la station balnéaire de Vung Tàu (ex-Cap St-Jacques), à deux heures de la mégapole méridionale.

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Asie Expatriés Viêtnam

Yamina Benguigui, la ministre des Français de l’étranger

Réalisatrice connue, Yamina Benguigui confirme son engagement dans la politique. Elle est ministre déléguée aux Français de l’étranger et à la francophonie.

Yamina avait déjà pris un virage décisif en mars 2008, avec son élection comme conseillère du XXème arrondissement de Paris, ce qui lui avait valu de devenir l’adjointe de Bertrand Delanoë, chargée des droits de l’homme et de la lutte contre les discriminations. Pendant la campagne présidentielle, rappelle Le Monde, elle avait cosigné un manifeste – en compagnie d’Isabelle Adjani, de Rachida Brakni ou d’Elsa Zylberstein – en faveur des «pionnières de l’immigration», «oubliées de l’histoire» dont elles se déclarent les «héritières».

Algérienne née en France en 1957, Yamina Benguigui est considérée comme une cinéaste engagée dont l’œuvre est consacrée, en grande partie, aux questions de l’immigration, des inégalités et de la violence contre les femmes. Elle a débuté en 1990 en tant qu’assistance de Rachid Bouchareb (Indigènes, Hors-la-loi) et a reçu, depuis, plusieurs prix qui ont couronné ses documentaires, notamment le Sept d’or en 1997 (Mémoires d’immigrés, l’héritage maghrébin) et le Globe de cristal en 2009 (9-3 : mémoire d’un territoire). Elle est, en outre, l’auteur de la très populaire fiction Aïcha (France 2).

Ministre déléguée auprès de Laurent Fabius, elle aura donc la responsabilité, en Asie, de communautés françaises en expansion, notamment en Thaïlande, à Singapour et au Vietnam, ainsi que de la relance espérée d’une francophonie en mal de crédits.