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Société Viêtnam

Vietnam: 200 enfants noyés en deux mois

En raison d’une vague de chaleur, les enfants se mettent à l’eau dans les rivières, les canaux, à la mer. Deux cents noyades ont été recensées en deux mois.

Dans la province centrale de Nghe An, quatorze  enfants se sont noyés ces deux dernières semaines. Dans celle méridionale de Dong Nai, cinq enfants, dont trois appartenant à la même famille, en ont fait autant le même jour, le 12 mai. Depuis 2005, indique Nguyên Trong An, un responsable de la protection des enfants, sur plus de 7.000 décès accidentels d’enfants recensés au Vietnam, 50% ont été la conséquence de noyades. Telles sont les données rapportées par le site VietNamNet.

Dans de nombreux cas, les enfants sont victimes de l’inattention et de la négligence de leurs parents. La plupart des noyades a lieu parce que les enfants ne savent pas nager ou n’ont pas appris les gestes nécessaires pour éviter une noyade. Dans le delta du Mékong, où les enfants vivent souvent sur des bateaux et circulent sur de petites embarcations, 35% seulement des enfants âgés de 12 à 15 ans savent nager. Dans le Nord, cette proportion tombe à moins de 10%.

Des programmes d’enseignement de la natation ont été mis en place mais sont difficiles à appliquer : les écoles ne disposent pas de piscine. Quant à la prévention, elle se heurte à un manque d’effectifs : un volontaire seulement par commune, alors que les communes sont peuplées en moyenne de 25.000 habitants.

 

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Viêtnam

Terres rares : une coopération Japon-Vietnam révélatrice

Tokyo et Hanoi ont signé, le 17 mai, un protocole d’accord sur l’exploitation des «terres rares» vietnamiennes. Nouveau coup à un quasi-monopole chinois.

Le Vietnam figure sur la courte liste de pays qui disposent de terres rares. Elles sont situées dans le nord de la province de Lai Châu, sur la frontière chinoise. Dans cette région, la mine de Dong Pao couvre onze km2 et dispose, selon le site Vietnamnet, de plus de cinq millions de tonnes d’oxyde de terres rares. Le protocole d’accord avec Tokyo prévoit, dans une première phase, une coopération entre deux sociétés (Vimico pour le Vietnam, Dong Pao pour le Japon) en vue du traitement de dix mille tonnes de minerai par an. Dans un deuxième temps, une société mixte sera créée pour exploiter la mine de Dong Pao.

Depuis la suspension de la production américaine, dans les années 90, la Chine détenait un quasi-monopole de la production. Mais depuis que Pékin a, au moins momentanément, limité ses exportations à la suite d’un incident naval sino-japonais, plusieurs initiatives ont été prises pour diversifier les sources de terres rares, métaux indispensables en haute technologie (des missiles aux téléphones portables). Le 1er février, la Malaisie a autorisé la filiale locale de la compagnie australienne Lynas à ouvrir une usine de traitement de minerai porteurs de terres rares et importés d’Australie.

Mais ce type de traitement produit de nombreux déchets légèrement radioactifs. On ignore encore comment Lynas va se débarrasser de ces déchets. Les Vietnamiens risquent de se retrouver face à une équation tout aussi délicate à Lai Châu. Le protocole d’accord avec le Japon ne mentionne pas ce qui est prévu.

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Société Thaïlande

Thaïlande : marée rouge à Bangkok en souvenir de 2010

Des dizaines de milliers de Chemises rouges ont occupé le quartier commercial de Bangkok à l’occasion du deuxième anniversaire de la répression meurtrière du 19 mai 2010.

Au moins 60.000 Chemises rouges, partisans de l’ancien premier ministre Thaksin Shinawatra, se sont rassemblées dans la soirée du 19 mai dans le quartier commercial de Rajprasong à Bangkok, pour commémorer le deuxième anniversaire de la répression des militaires contre les manifestants anti-gouvernementaux en avril-mai 2010. L’avenue Rajdamri, le long du complexe commercial Central World, était entièrement occupée par des militants vêtus en rouge et agitant des applaudisseurs en forme de cœur – leur signe de ralliement – de part et d’autre d’une estrade surmontée d’une banderole sur laquelle était écrit : «Il ne faut pas que nos amis soient morts en vain». Ce rassemblement, qui s’est tenu dans une ambiance de kermesse ponctuée de chansons et de discours, confirme que la capacité de mobilisation du mouvement reste considérable à l’heure où les Chemises jaunes, leurs adversaires partisans de l’establishment traditionnel, sont en pleine déconfiture.

Le 19 mai 2010, l’armée avait donné l’assaut au camp retranché des Chemises rouges sur l’ordre du gouvernement. 91 personnes, en majorité des manifestants mais aussi des militaires, avaient été tués durant les manifestations qui avaient paralysé plusieurs quartiers de Bangkok pendant trois mois. Durant la commémoration, nombre de manifestants brandissaient des effigies montrant l’actuelle cheffe du gouvernement, Yingluck Shinawatra, étreignant son frère Thaksin, évincé du pouvoir par un coup d’Etat en 2006. La plupart des Chemises rouges restent des inconditionnels de Thaksin, lequel a fui le pays en 2008 peu avant sa condamnation à deux ans de prison pour abus de pouvoir. «Comme le parti Démocrate (actuellement dans l’opposition) ne savait pas comment battre Thaksin selon les règles démocratiques, il a utilisé l’armée», indique Vichai Nirun, un commerçant venu de Nakhon Ratchasima pour participer au rassemblement. «Thaksin n’a jamais rien fait de mal, mais les politiciens du Parti démocrate lui ont cherché des poux dans la tête», estime, pour sa part, Vichita Samunprai, venue de Sisaket.

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Asie Philippines Politique

Mer de Chine du Sud: le triomphe des poissons

Dans la dispute entre Pékin et Manille en mer de Chine du Sud, aux alentours du récif de Scarborough, les grands vainqueurs sont les poissons. Voilà pourquoi.

Pour éviter de relancer la tension en mer de Chine du Sud, le président des Philippines Benigno Aquino a convaincu, le 18 mai, un groupe d’une vingtaine de pêcheurs de renoncer à se rendre à Scarborough, le récif qui fait l’objet d’un contentieux entre Manille et Pékin. Du coup, les poissons qui fréquentent ces eaux – ils sont, parait-il, fort nombreux – vont avoir la paix.

En effet, selon le Wall Street Journal, Pékin a annoncé une interdiction de la pêche du 16 mai au 1er août dans la zone qui comprend Scarborough, afin d’éviter qu’une pêche trop intensive dépeuple les eaux. Ce n’est pas la première fois que la Chine prend ce type de mesure temporaire. Tout en ne reconnaissant pas les décisions de Pékin concernant des eaux qui se trouvent dans la zone économique exclusive des Philippines, Manille a décidé d’en faire autant. Le président Aquino a pris cette initiative afin de reconstituer les stocks de poissons.

Ces mesures parallèles reflètent sans doute une volonté de désescalade dans un conflit qui aurait pu prendre mauvaise tournure, même si le fond du problème, la souveraineté sur ces eaux, n’est pas abordé. Les filets ont été retirés. Manille et Pékin jouent les verts. Toutefois, pour les poissons, le répit sera de quelle durée ?

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Economie Viêtnam

Hô Chi Minh Ville, locomotive quoiqu’il arrive

La mégapole méridionale (8 huit millions d’habitants sur 96 millions) demeure la locomotive d’une économie vietnamienne dans une phase de croissance délicate.

Au Vietnam, selon les prévisions de la Banque mondiale, le taux d’expansion économique sera de 6,8% en 2012 et de 6,5% en 2013 (contre 6,8% en 2010 et 5,9% en 2011). A Hô Chi Minh Ville, le taux de croissance a été de 11,2% en moyenne de 2006 à 2010 et devrait s’élever à 12% de 2011 à 2020, selon Lê Manh Hà, maire adjoint de la municipalité, cité sur le site officiel Vietnam+. Autrement dit, il est en moyenne de 1,75 supérieur à celui de la croissance nationale.

Le secteur tertiaire fournit déjà 54,3% du PIB de la ville et cette proportion continue d’augmenter (l’industrie et le bâtiment font le reste). Le secteur privé représente désormais la majorité du PIB (51,4% en 2011) de la ville. Avec sa zone high-tech, son parc de logiciel de Quang Trung, cette dernière ambitionne de devenir un pôle de services à l’échelle de l’Asie du sud-est.

D’ici à 2020, «la ville concentrera toutes ses ressources à sa restructuration économique, afin d’être la figure de proue nationale en matière d’évolution vers un modèle de croissance économique plus qualitatif», estime Lê Manh Hà. Pour remplacer celui de Tân Son Nhât, trop proche du centre, un nouvel aéroport est en construction à Long Thanh, sur la route de Vung Tàu, et sera relié au centre-ville par une autoroute.

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Société Viêtnam

Vietnam: 36 morts dans un accident d’autocar

L’un des accidents les plus meurtriers de l’histoire du pays – 36 morts, 21 blessés – a eu lieu de nuit, quand un autocar a fait une chute de dix-huit mètres.

L’autocar a franchi le parapet du pont qui enjambe la rivière Serepok, laquelle marque la frontière entre les provinces de Dak Lak et de Dak Nong, sur les hauts plateaux du sud du Vietnam. Il était un peu plus de 22 heures, le 17 mai, et une soixantaine de personnes se trouvaient à bord. L’autocar a atterri sur son toit. Le véhicule a été tellement endommagé par sa chute que les secouristes ont passé quatre heures à dégager les blessés et les corps des morts.

L’autocar assurait, sur la route nationale 14, la liaison régulière entre Ho Chi Minh Ville et Ban Mê Thuot, chef-lieu de la province de Dak Lak. L’accident s’est donc produit en fin de parcours, après 300 km de route. Les deux chauffeurs font partie des 32 personnes retrouvées mortes sur place. Quatre autres passagers sont décédés par la suite, dont deux après leur transfert à l’Hôpital général de Dak Lak. Sur les 21 blessés, 16 le sont grièvement, selon des sources hospitalières.

Selon le site Vietnamnet.net, les compensations officielles aux familles seront d’un peu plus de 240€ par décès et de 140€ par blessé. Au Vietnam, les accidents de la route font plus de onze mille victimes par an, l’un des taux les plus élevés de la planète.

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Birmanie Indonésie Société

Lady Gaga et le Gay Pride : l’Indonésie fléchit, la Birmanie s’épanouit

Le concert de la star trash à Jakarta est menacé d’annulation, alors que les dirigeants birmans autorisent le premier festival Gay

Les idées simples conviennent mal pour traduire les réalités de l’Orient compliqué. Là où la massue de l’autoritarisme est la plus attendue, on reçoit avec étonnement un bouquet de fleurs. Là où la porte semblait ouverte, on se la prend soudainement dans la figure. Ainsi, la Birmanie, dirigée pendant près de cinquante ans par une implacable dictature militaire, a organisé le 17 mai sa première Gay Pride, témoignage de ce que l’ouverture politique que vit ce pays depuis le début de 2011 s’accompagne d’un appréciable assouplissement social. En revanche, l’Indonésie, donnée en exemple pour la modération de son islam et ses progrès démocratiques depuis la chute de Suharto en 1998, a interdit un concert de la pop star américaine Lady Gaga en tournée en Asie.

La Gay Pride de Birmanie s’est limitée à la représentation de pièces de théâtre, à des débats d’écrivains et à la diffusion de documentaires dans quatre villes du pays, dont Rangoon et Mandalay. Elle s’est déroulée dans le cadre de la Journée internationale contre l’homophobie et la discrimination envers les transsexuels. Le célèbre défilé qui ponctue la manifestation dans les autres pays n’a guère eu lieu, mais dans ce pays conservateur où les lois coloniales toujours en place punissent l’homosexualité, ce premier pas est significatif. En Indonésie, la police n’a, en revanche, pas autorisé l’organisation du concert de Lady Gaga, cédant aux pressions de petits groupes islamistes, comme le Front de défense de l’islam (FPI), lequel menaçait d’empêcher la chanteuse de sortir de l’aéroport. Le FPI s’est illustré dans le passé par ses raids violents contre les bars et autres lieux de sortie nocturne. De son côté, le Conseil des Oulémas, un organisme officieux, a fustigé les tenues «sexy et érotiques» de la star. Les organisateurs du concert, dont les 50.000 billets ont été vendus en deux semaines, ont rassuré les fans de Lady Gaga, appelés les «petits monstres», en expliquant qu’ils essayaient encore de convaincre les autorités. Sinon, Rangoon pourrait être intéressé…

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Société Viêtnam

Les mystères d’une maladie mortelle au Vietnam

Vingt-et-une personnes sont déjà mortes, dans la province de Quang Ngai, d’une maladie à l’origine mystérieuse. Jusqu’ici, les recherches n’ont pas abouti.

La maladie provoque des ulcères aux mains et aux pieds, ainsi que d’intenses brulures. Dans un deuxième temps, les membres sont victimes d’ankylose et la maladie attaque des organes vitaux, comme le foie ou les poumons. A ce jour, les quelque deux cents victimes recensées appartiennent  à la minorité ethnique H’re, qui compte un peu plus de cent mille membres à Ba To et Minh Long, deux districts montagneux de la province de Quang Ngai, dans le centre du Vietnam. Leur alimentation pourrait donc être en cause.

Plusieurs équipes effectuent des recherches et la ministre de la santé, Nguyên Thi Kim Tiên, s’est rendue sur place le 28 avril.  Des aflatoxines ont été découvertes dans le riz couvert de champignons que consomment les H’re. Les recherches s’orientent donc vers une contamination de la nourriture sans exclure un éventuel contact cutané avec d’autres toxines. Des analyses de sang, du sol et de la nourriture ont été systématiquement entreprises.

Phan Trong Lan, directeur adjoint du département de la prévention au ministère de la santé estime, dans un entretien accordé à Tuoi Tre (la Jeunesse) à la mi-mai, que la découverte de l’origine de la maladie dépend non seulement de la qualité scientifique des recherches mais aussi «d’une bonne part de chance». «Les virus et les bactéries sont imprévisibles… nous devons en poursuivre l’étude», a-t-il ajouté.