Une explosion dans une usine pétrochimique provoque l’inquiétude face à de possibles fuites toxiques. Le gouvernement s’empresse de rassurer la population.
Le gouvernement thaïlandais s’est efforcé de rassurer les habitants résidant autour d’une usine pétrochimique de la province de Rayong, dans l’est de la Thaïlande, quant aux risques de contamination chimique après une explosion meurtrière, le 5 mai, qui a tué douze personnes et blessé 129 autres. Dépêché sur place, le ministre de l’Industrie Pongsvas Svasti a affirmé que des tests ont montré que l’air, dans la zone ne contenait pas de haut niveau de produits toxiques. Il a toutefois ordonné aux autres usines de la zone industrielle de Map Ta Phut – pour moitié des usines pétrochimiques – de vérifier leurs systèmes de sécurité. L’explosion suivie d’un incendie, samedi, a eu lieu alors que le personnel de Bangkok Synthetics Co nettoyait une chaîne de montage avec du tuolène, «un produit solvant, qui n’est pas cancérigène, mais qui peut irriter les yeux, la peau et les organes respiratoires», selon Chaiyot Wongphyat, directeur de l’usine.
La cheffe du gouvernement Yingluck Shinawatra s’est également rendue sur place et a mis en place un comité pour examiner les risques de contamination. En septembre 2009, l’ONG thaïlandaise Stop Global Warming associée à 43 villageois vivant près de Map Ta Phut avait obtenu de la cour administrative la suspension des activités de 76 usines de la zone industrielle pour non-respect des lois concernant la protection de l’environnement.
Une Cour a rejeté l’appel d’un défenseur des droits des paysans. Trois autres dissidents, des bloggeurs, attendent leur traduction devant un tribunal.
Nguyên Ngoc Cuong, 56 ans, avait fait appel de sa condamnation en octobre 2011 pour «distorsion des politiques de l’Etat et du parti». Le Nhân Dân, quotidien du PC vietnamien, vient d’annoncer que cet appel avait été rejeté. Son fils Nguyên Ngoc Tuong Thi a vu sa peine de deux ans de prison réduite à 18 mois. Arrêtés en mars 2011 pour avoir pris le parti de paysans dans des disputes foncières dans la province de Dông Nai, proche de Hô Chi Minh Ville, le père et le fils ont été notamment accusés d’avoir distribué plus d’un millier de tracts «anti-gouvernementaux».
Entre-temps, on est sans nouvelle du procès de trois bloggeurs qui ont fondé, en septembre 2007 au Vietnam, le Club des journalistes libres (septembre 2007). Nguyên Van Hai, 60 ans, a été arrêté en avril 2008 pour avoir participé à plusieurs manifestations antichinoises. L’avocat Phan Thanh Hai, 43 ans, a été arrêté le 18 octobre 2010 pour propagande contre l’Etat. Quant à Ta Phong Tan, 44 ans, ancienne officier de police qui a été radiée des rangs du PC, elle a ouvert son blog «Justice et vérité» en 2006 et a été internée le 5 septembre 2011.
Leur procès devait avoir lieu à Ho Chi Minh Ville le 17 avril. On ignore ce qui s’est passé. Il a peut-être été repoussé en raison des festivités marquant le 37ème anniversaire, le 30 avril, de la victoire de 1975. Autre possibilité : le rapprochement de Hanoi avec Wahington inviterait à la discrétion concernant la répression des dissidents.
Un débat sur l’âge du début des études : sept ans ? Six ans ? Les enfants étant murs plus jeunes, l’instruction peut démarrer plus tôt, estiment des experts.
A Singapour, aux Philippines et en Malaisie, l’instruction formelle débute à l’âge de six ans. En Indonésie, le ministre de l’éducation, Muhammad Nuh, et celui des affaires religieuses, Suryadharma Ali, en ont décidé autrement. «L’âge parfait pour entrer dans le primaire est sept ans ; les écoles publiques n’accepteront que des enfants âgés de sept ans et plus», ont-ils décidé dans une circulaire conjointe émise en juin 2011.
Cette décision fait débat. «Les experts sur les questions d’éducation et de développement des enfants disent qu’il faut prendre en considération une série de facteurs et que chaque enfant est un cas différent, mais le gouvernement estime qu’il a trouvé la réponse : l’âge de sept ans», rapporte, le 30 avril, le Jakarta Globe. «Les enfants se développent plus vite qu’auparavant», estime Suryani Sukowati. «Les faire attendre l’âge de sept ans n’est vraiment pas nécessaire», ajoute cette conseillère en éducation.
Selviana Pardosi, spécialisée dans le développement des enfants, pense que l’Indonésie a raison. «A sept ans, les enfants sont capables d’interagir avec d’autres enfants», dit-elle. Un porte-parole du ministère de l’éducation, Ibnu Hamad, reconnaît que les enfants peuvent apprendre à lire, à écrire et à compter sans attendre l’âge de sept ans. Son conseil aux parents : en attendant, « mettez-les dans une école privée ».
Incidents multiples et ambiance délètère ont entaché récemment l’image du parlement en Thaïlande, une institution qui n’est généralement guère tenue en haute considération par la population…
La première réunion d’un Parlement thaïlandais s’est déroulée au début de 1933 sous les dômes de style baroque de la salle du trône Ananta Samakhom, que le roi Rama V avait fait construire initialement pour célébrer la gloire de la monarchie absolue. En 1974, il a été décidé qu’un Palais était trop luxueux pour les représentants du peuple : députés et sénateurs ont été déménagés dans des immeubles au design vaguement postmoderniste à quelques centaines de mètres de là. Il est maintenant question de les expédier dans une banlieue éloignée. Entre ces deux dates, dix-sept constitutions se sont succédées les unes aux autres. La sacralité de la charte fondamentale et l’opinion des Thaïlandais vis-à-vis de leurs représentants ont dégringolé en proportion.
Chaque Parlement a ses excentricités. La drague des attachées parlementaires est un sport bien connu au Palais Bourbon. Les échanges de coups au sein du Parlement de Taiwan sont légendaires. Les députés (et ministres) thaïlandais ont toutefois produit des efforts considérables pour remonter en haut du listing des chambres de mauvaise réputation. Que le vice-Premier ministre Chalerm Yoobamrung, apparemment ivre, ait failli dégringoler les pas des escaliers de la chambre basse vient peut-être, comme il l’a affirmé, d’un problème de « déséquilibre dans les tympans auditifs ». Qu’un député du Parti démocrate regarde des images érotiques sur son téléphone portable pendant les débats pourrait résulter de ce qu’il a reçu, à sa grande surprise, ces images d’un ami égrillard. Mais quand il est montré que des députés votent à la place de collègues en leur absence, on commence à avoir des doutes. Ceux-ci deviennent aigus en entendant un autre député crier à trois reprises « Heil Hitler ! » en faisant le salut nazi au milieu d’une séance parlementaire. Sans doute, ce député avait-il été échaudé par le fait que le président de la chambre avait coupé son micro. Mais le parlementaire avait tout loisir de piocher dans le registre particulièrement riche et merveilleusement imagé des jurons thaïlandais (un exemple parmi d’autres : « Espèce de pénis décalotté rongé par les écureuils », qu’il est conseillé de tester auprès des gardes de sécurité du métro aérien de Bangkok).
La médiocrité de la classe politique thaïlandaise tient en partie à la primauté absolue des clans liés à un chef personnel sur les familles d’idées. Même si, ailleurs, les « principes » sont souvent un camouflage des intérêts bien compris, ils contribuent néanmoins à « élever le débat » intellectuellement. Mais en Thaïlande, les « idées » ou les théories n’ont guère droit de cité si elles n’aboutissent pas très vite et très concrètement à un résultat pratique.
L’expression thaïe len kan muang – jouer à la politique – pour désigner les activités politiques semble associer la vie démocratique à un soap opera où tout est pardonnable parce que personne ne le prend au sérieux. Sauf bien sûr, les politiciens qui empochent les dividendes de ce casino national. Au final, les élections parlementaires semblent avant tout être une procédure formelle inévitable pour la prise du pouvoir par le chef d’un clan dominant. Ce qui se passe après au sein du Parlement n’est plus que divertissement télévisuel. Même la compétition pour l’acquisition des budgets provinciaux se déroule bien plus en coulisses que sur la scène. Ni Thaksin Shinawatra quand il était premier ministre, ni sa sœur cadette Yingluck qui l’est actuellement, n’ont jugé d’ailleurs utile de donner le change en assistant régulièrement aux débats de la chambre basse, dont les pupitres sont le plus souvent désertés par ses honorables membres.
Max Constant
«Chronique siamoise» porte un regard décalé sur l’actualité politique de la Thaïlande, mêlant des récits d’anecdotes et une lecture culturelle des événements.
Déjà récipiendaire de la médaille Fields en 2010, le mathématicien d’origine vietnamienne a été élu à l’Académie américaine des arts et des sciences
Il cumule les honneurs. A l’âge de 40 ans, Châu fait partie de la dernière fournée d’académiciens américains, laquelle comprend, entre autres, le cinéaste Clint Eastwood, le musicien Paul McCartney, l’historien David Blight. Actuellement chercheur à l’université de Princeton et professeur de mathématiques à celle de Chicago, le mathématicien vietnamien, naturalisé français en 2010, est né à Hanoi en 1972.
Son père est un physicien et sa mère un médecin. Comme il s’est révélé brillant élève, ses parents avaient songé à l’envoyer poursuivre ses études en Hongrie. La chute de Berlin en 1989 les a contraints à changer de projet, les bourses hongroises pour étudiants vietnamiens étant supprimées. Châu obtient alors une bourse française et quitte le Vietnam pour Paris. Il est admis au magistère de Normale Sup en 1990. Sous la direction de Gérard Laumon, il obtient un doctorat à l’Université de Paris-Sud en 1997 et entre au CNRS l’année suivante.
Très jeune, en 1988 et en 1989, il a reçu la médaille d’or aux Olympiades internationales de mathématiques (42 points sur 42 la première fois ; 40 points sur 42 la deuxième). En 2004, Gérard Laumon et Ngô Bao Châu reçoivent le Clay Research Award pour leur preuve du lemme fondamental pour les groupes unitaires. Châu a été nommé chevalier de la Légion d’honneur en 2012.
Des trésors patrimoniaux au Cambodge, en Thaïlande, aux Philippines, en Birmanie et au Laos sont menacés de destruction.
Un rapport du Fonds du patrimoine mondial (FPM) de l’Unesco, rendu public début mai, alerte sur les dangers encourus par dix sites archéologiques exceptionnels en Asie. Pillage, absence d’entretien, désastres naturels, développement non maitrisé du tourisme de masse, pression des investisseurs, conflits armés… le Fonds recense une série de menaces qui pèsent sur ces trésors architecturaux. L’Asie du sud-est est malheureusement très présente : Ayutthaya en Thaïlande, Fort Santiago aux Philippines, Myauk-U en Birmanie, la Plaine des Jarres au Laos, Preah Vihear au Cambodge se retrouvent ainsi sur cette liste de sites en danger.
L’Unesco demande aux gouvernements concernés de ne pas dilapider ce patrimoine. L’Organisation rappelle dans son rapport que les revenus générés dans le monde par les sites archéologiques exceptionnels sont passés de 6 à 19 milliards d’€ pendant les dix dernières années. En 2025, les recettes devraient avoisiner les 76 milliards d’€. Le FPM inclut dans son étude trois sites dont la conservation fait figure d’exemple. Deux d’entre eux sont situés en Asie du sud-est : le temple angkorien de Bantheay Chhmar au Cambodge et le Wat Phu au Laos. Une manière de rappeler qu’en matière de préservation du patrimoine, tout est une question de volonté politique.
En 1975, le Vietnam était l’un des pays les plus jeunes de la planète. La moitié de la population avait moins de 25 ans. Les temps ont changé.
8,15 millions de Vietnamiens, sur près de 90 millions, ont plus de 60 ans, selon le Bureau officiel des statistiques de Hanoi, ce qui représente aujourd’hui 9,4% de la population. En 2017, la barre des 10% sera franchie. Dans cinq ans, le Vietnam entrera dans la phase du vieillissement. Dans d’autres pays, et à une autre époque, ce changement de statut prenait beaucoup plus de temps : 115 ans en France, 85 ans en Suède, 69 ans aux Etats-Unis, selon le Fonds de l’ONU pour la population. Au Vietnam, il n’aura pris que 20 ans, ce qui est encore plus court qu’en Chine (26 ans).
Ce vieillissement de la population intervient plus rapidement que l’augmentation, pourtant rapide, du niveau de vie (lequel a quadruplé au cours des vingt-cinq dernières années). Les vieux sont les plus vulnérables et les plus pauvres. 7% d’entre eux vivent encore dans des habitations temporaires et, en milieu rural, la moitié d’entre eux doit travailler pour compenser un manque de revenus. Une enquête souligne que 50% des personnes âgées sont en mauvaise santé et que 25% n’ont pas les moyens de se soigner. Les services de santé estiment que 90% des vieux souffrent de maux chroniques.
En Asie du sud-est, 142 millions de gens sont âgés de plus de 60 ans, soit 8% de la population. Ce taux passera à 12% en 2025 et à 20% en 2050, selon l’OMS (Organisation mondiale de la santé).
Un court-circuit semble à l’origine de l’incendie d’un autocar qui a fait treize morts (dont quatre enfants et un nourrisson) ainsi que douze blessés graves.
Le drame s’est déroulé en pleine nuit. La plupart de la cinquantaine de passagers dormait. Le chauffeur s’est arrêté pour asperger d’eau son moteur surchauffé. «Des témoins ont rapporté que l’autocar a soudainement pris feu», a déclaré le porte-parole de la police locale, selon le Jakarta Post. La tragédie a eu lieu sur la principale route de la province de Sumatra Ouest, à trente km de Payakumbuh, une ville d’une centaine de milliers d’habitants. «De nombreux passagers se sont retrouvés coincés à l’intérieur», a ajouté le porte-parole.
Douze passagers qui souffrent de fractures et de brûlures demeurent hospitalisés à Payakumbuh. Moins grièvement blessés, dix autres ont été relâchés après avoir été soignés. Le chauffeur et son assistant sont interrogés par la police, qui pense qu’un court-circuit explique la soudaineté de l’incendie. En Indonésie, comme aux Philippines, en Thaïlande ou au Vietnam, l’entretien des autocars laisse parfois à désirer, même si les tragédies sont plus souvent liées à la conduite des chauffeurs.
Le drame a eu lieu le 1er mai. L’assureur de la compagnie d’autocars a annoncé, depuis, que les victimes seraient indemnisées «conformément à une loi de 1964» : 25 millions de roupies (2 150 €) aux familles par parent décédé ; remboursement des frais d’hospitalisation jusqu’à un maximum de 10 millions de roupies (854 €) par blessé.