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Indonésie

Puissant séisme près de Sumatra : 8,5 (Richter)

Un violent séisme a eu lieu le 11 avril au large de Sumatra, une île victime de plusieurs catastrophes naturelles ces dernières années.

Un séisme de 8,5 sur l’échelle de Richter s’est produit, le 11 avril en début d’après-midi, à 33 km sous le fond de l’Océan et à 497 km à l’ouest de la côte d’Atjeh. Une alerte au tsunami a été déclenchée dans 27 pays, dans leur immense majorité riverains de l’Océan indien. La terre a tremblé jusqu’en Inde. A Bangkok, un immeuble au moins a été évacué. Le tremblement a également été très sensible en Indonésie, à Singapour et en Malaisie.

Le président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono s’est rendu à la télévision pour déclarer qu’il n’y avait pas de «menace» de tsunami même si l’alerte était maintenue. La province d’Atjeh, nichée au bout de l’île de Sumatra, a été également affectée, quelques heures plus tard, par une réplique de 6,5 sur l’échelle de Richter, selon le Jakarta Globe. L’épicentre de cette réplique s’est trouvé à 42 km à l’ouest de la côte atjehnaise.

La côte ouest de Sumatra, dominée par une chaîne de volcans, longe l’une des principales lignes de faille de la planète, située sous l’Océan. C’est un frottement sur cette ligne de faille qui a provoqué, le 26 décembre 2004, un séisme de 9,1 sur l’échelle de Richter et un tsunami qui ont fait 230 000 victimes sur les côtes de l’Océan indien, dont 170 000 à Atjeh.

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Analyse Thaïlande

Confusion dans le Sud thaïlandais

Dans la foulée des attentats dans le sud à majorité musulmane de la Thaïlande, des politiciens d’opposition dénoncent la tenue de discussions entre les rebelles et l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra. Ce dernier s’en défend…

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Indonésie Politique

La province d’Atjeh a élu une nouvelle direction

Les Atjehnais ont profité du deuxième vote depuis l’accord de paix de 2005 pour renouveler l’équipe qui dirige la province indonésienne autonome.

L’élection d’un gouverneur et de son adjoint, le 9 avril à Atjeh, aurait été remportée par le ticket formé par Zaini Abdullah et Muzakir Manaf, qui ont l’appui du Parti Atjeh, formation politique issue de la guérilla qui s’est battue pendant un quart de siècle contre Jakarta. Ils auraient obtenu, selon le Jakarta Globe, 54% des suffrages au cours d’un scrutin qui s’est déroulé dans le calme et auquel la participation a été massive (78,38% des quelque trois millions d’électeurs).

Elu gouverneur en 2007, lors du premier vote depuis l’accord de paix signé en août 2005 à Helsinki, Irwandi Yusuf, également issu de la résistance, et son coéquipier se retrouveraient en deuxième position mais loin derrière, avec seulement 29% des suffrages exprimés. Les électeurs ont également choisi dix-sept chefs de district et leurs adjoints. Atjeh, province autonome, est la seule en Indonésie où la charia est appliquée. Irwandi, le gouverneur sortant, a refusé d’avaliser les dispositions les plus sévères de la charia. Atjeh a bénéficié d’une aide massive pour se reconstruire après le désastre de décembre 2004, quand un tremblement de terre et un tsunami y avaient fait 170 000 victimes. Depuis, une administration sans relief et parfois controversée paraît avoir encouragé un vote pour le changement.

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Cambodge

Un retour au Cambodge

Voilà vingt-deux ans, sans attendre l’accord de paix, la France et la francophonie ont repris pied au Cambodge.

C’était en 1990, donc après la chute du Mur de Berlin. Le Vietnam avait fini de retirer ses troupes du Cambodge, même s’il avait laissé traîner derrière quelques généraux. A Phnom Penh, le cercle des ONG étrangères s’était déjà élargi. Tout en continuant de faire payer au Vietnam le prix de son intervention militaire au Cambodge, la Chine semblait se faire à l’idée d’un règlement cambodgien, lequel aurait lieu plus tard à Paris, en octobre 1991.

Le Quai d’Orsay avait décidé de ne pas attendre l’accord de paix pour rétablir une présence culturelle française au Cambodge. De Pékin, Norodom Sihanouk, alors consulté, n’avait pas émis d’objection pour peu que la délégation demeure culturelle et ne devienne pas diplomatique en l’absence d’un accord de paix. Un universitaire, Xavier Rose, futur ambassadeur au Laos, avait été chargé de mettre en place une Alliance française. L’opération était d’autant plus compliquée que tout manquait, y compris les banques ou les liaisons aériennes, puisqu’il fallait encore transiter par Ho Chi Minh Ville, l’ancien Saigon, pour gagner la capitale du Cambodge.

Mais le délégué Xavier Rose avait tenu le pari et, pour inaugurer cette Alliance, Paris avait décidé d’envoyer une délégation dirigée par l’écrivain Thierry de Beaucé, alors secrétaire d’Etat en charge des relations culturelles internationales. Il était accompagné de Claude Martin, directeur d’Asie au Quai d’Orsay et de quelques autres fonctionnaires, dont Brigitte Pellegrini, à l’époque membre du cabinet de Roland Dumas.

Hun Sen, premier ministre de l’Etat du Cambodge (la monarchie ne sera restaurée qu’en 1993), était l’invité d’honneur. Il n’y avait pas encore de princes à la ronde, ils ne débarqueraient qu’en novembre 1991. Un pot avait été organisé sur le toit de cette Alliance, au bout d’un escalier en colimaçon dont on se demandait pourquoi il avait été aménagé à l’extérieur en pleine Asie des moussons. C’est sur cette terrasse que Hun Sen avait accordé un long entretien aux deux journalistes qui accompagnaient la délégation française, en l’occurrence James Burnet et l’auteur de ces lignes. François Bizot, futur auteur du Portail, avait eu l’extrême gentillesse d’assurer l’interprétariat, et peu de gens auraient pu le faire aussi bien que lui.

C’est ainsi que la francophonie officielle a fait son retour au Cambodge, dont elle avait été brutalement massacrée et chassée, comme tout ce qui était étranger, par les Khmers rouges en 1975. L’Alliance est devenue un Centre culturel, puis un Institut. Ce dernier occupe désormais des bâtiments des deux côtés de la petite rue sur laquelle il donne. C’est également là que s’est installée la belle librairie francophone Carnets d’Asie, d’Olivier Jeandel, un passionné apprécié de tous.

Revenue sans fanfare dans une capitale cambodgienne dont les rues et les immeubles étaient défoncés, où 80% des gens vivaient dans la misère, la présence française, acceptée, a refait son chemin. Plutôt gentiment, à quelques dérapages près. Si elle ne s’épanouit guère depuis, c’est pour d’autres raisons : le resserrement drastique des crédits culturels et de coopération français ; le peu de cas que l’élite francophone cambodgienne, à l’exception notoire du Palais royal, a manifesté à l’égard de cette présence.

Jean-Claude Pomonti

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Asie Politique Viêtnam

Un Vietnamien probable secrétaire général de l’Asean

Un diplomate vietnamien devrait prendre en main la gestion de l’Association des nations de l’Asie du sud-est. Une première.

Lê Luong Minh, vice-ministre vietnamien des Affaires étrangères, devrait succéder à la fin de l’année à Surin Pitsuwan (Thaïlande) au secrétariat général de l’Asean. Jusqu’ici, le secrétariat de l’Association avait été occupé par des ressortissants des cinq pays qui ont fondé l’Asean en 1967 (Indonésie, Malaisie, Philippines, Singapour, Thaïlande) et une fois par Brunei (1986-1989). La nomination de Lê Luong Minh, laquelle est du ressort du prochain sommet prévu en novembre 2012 au Cambodge, constituerait une première : le Vietnam, admis au sein de l’Asean en 1995, est le premier Etat d’une deuxième vague d’adhésions (Laos et Birmanie/Myanmar en 1997, Cambodge en 1999).

Né en 1952, Minh a fait toute sa carrière dans la diplomatie. Ancien ambassadeur auprès de l’ONU, il a présidé le Conseil de sécurité de l’organisation internationale de juillet 2008 à octobre 2009, lorsque le Vietnam était membre non-permanent de cet organe. Son nom, pour occuper le secrétariat général de l’Asean, a commencé à être cité en marge du sommet de Phnom Penh, les 3 et 4 avril 2012. Il succèderait à Surin (2008-2012), ancien chef de la diplomatie thaïlandaise (1997-2001), qui a contribué à renforcer la structure et l’autorité du secrétariat de l’Association, lequel est installé à Jakarta. Le secrétaire général de l’Asean dispose d’un mandat unique de cinq ans. Il est nommé par consensus lors d’un sommet.

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Asie Inde Politique Viêtnam

Mer de Chine du Sud : quand l’Inde s’en mêle

La Chine et l’Inde ont échangé des propos peu amènes à la suite de l’annonce d’un projet indien, avec le Vietnam, d’exploration pétrolière en Mer de Chine du Sud.

«L’Inde maintient que la Mer de Chine du Sud est la propriété de la planète… ces voies commerciales doivent être libres de toute interférence nationale ». Le ministre indien des affaires étrangères, S. M. Krishna, n’y a pas été de main morte dans sa réponse, le 7 avril, à Wu Shicun, président de l’Institut national pour les études sur la Mer de Chine du Sud et conseiller du gouvernement chinois. Wu avait prié New-Delhi de ne pas intervenir en Mer de Chine du Sud tant que les «disputes» entre Pékin et les autres Etats riverains ne seront pas réglées.

Le fond de l’affaire :  la société indienne Ongc-Videsh et une société vietnamienne ont signé un accord d’exploration pétrolière conjointe de blocs que le Vietnam juge dans ses eaux territoriales alors que la Chine affirme que 40% de la zone considérée se trouve dans des eaux chinoises. Pour New-Delhi, « les risques sont à la fois économiques et politiques », a affirmé Wu.

Ces échanges se sont produits dans la foulée du sommet de l’Asean, qui s’est tenu les 3 et 4 avril au Cambodge. La zone contestée se trouve dans les eaux de l’archipel des Spratleys, lequel comprend 52 îles et îlots. Selon le Times of India,  7 sont contrôlés par la Chine, 40 par le Vietnam, 9 par les Philippines, cinq par la Malaisie et 1 par Taïwan.  Pékin n’a pas obtenu que l’Asean, dont quatre des dix membres sont directement concernés, ignore ce contentieux pendant son sommet.

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Birmanie

Khin Nyunt, le Birman énigmatique

Récemment libéré, l’ancien Premier ministre du Myanmar commence à parler. Il n’en demeure pas moins une énigme en Birmanie.

La grande surprise, lors des libérations du 13 janvier 2012, a été de voir Khin Nyunt sortir de son domicile, à Rangoon pour une brève excursion dans la rue. Ancien officier d’ordonnance du dictateur Ne Win, ancien «secrétaire N°1» de la junte qui a pris le pouvoir en 1988, ancien chef du renseignement militaire (1984-2004), ancien Premier ministre (pendant treize mois), Khin Nyunt n’avait rien d’un dissident.

«Placé sous protection» (arrêté) le 18 octobre 2004 et condamné, le 21 juillet 2005, à 44 ans de prison pour «corruption» et «désobéissance». En bref, il avait été limogé et mis au frais pour le restant de ses jours. Seul geste de clémence, mais important : son assignation, dans la foulée, à résidence.

C’est le comédien Zarganar, lui-même emprisonné à plusieurs reprises au cours des vingt-cinq dernières années, dont deux fois sur ordre de Khin Nyunt, qui a demandé au président Thein Sein sa libération.

«Absence de rancune »

Pourquoi ? «Absence de rancune », a déclaré le comédien dans un entretien au site www.mizzima.com le 19 janvier 2012, après avoir rendu visite au général à la retraite que des médias avaient baptisé le «prince du mal» et qui a affirmé, à sa sortie de prison, qu’il resterait à l’écart de la politique. A l’âge de 71 ans, le prix léger de la liberté ?

Lee Kuan Yew, le patriarche de Singapour, considérait Khin Nyunt comme le seul général birman avec lequel discuter avait un sens. L’ancien officier affirme aujourd’hui qu’il a sauvé la vie d’Aung San Suu Kyi en mai 2003, quand le cortège de la très populaire birmane a été attaqué de nuit (50 morts).

«J’ai envoyé mes hommes pour l’extraire de la foule et la déposer à l’abri dans un cantonnement militaire du voisinage», affirme-t-il dans un entretien publié par le Bangkok Post le 8 avril 2012. Il lui aurait donc sauvé la vie, ce qui pourrait expliquer pourquoi il a été lui-même arrêté l’année suivante : il n’avait pas les moyens de tenir tête à la faction militaire la plus dure.

D’autres pensent que Khin Nyunt avait fait du Renseignement militaire un Etat dans l’Etat ou, plus exactement, au sein d’une caste fermée, un clan qui monopolisait de bonnes affaires, notamment la contrebande aux frontières. Et quand il a été arrêté, le Renseignement a été démantelé et les officiers qui dirigeaient ce service emprisonnés. Khin Nyunt dément le tout aujourd’hui, affirmant au Bangkok Post qu’il n’avait jamais «abusé des pouvoirs qui lui avaient été confiés ni bâti une fortune personnelle».

La conscience tranquille

Khin Nyunt revendique la paternité des négociations avec les dix-sept minorités ethniques qui ont abouti à des cessez-le-feu sur place. Il rappelle qu’il a qualifié Mme Suu Kyi de «petite sœur» et qu’il a lancé le programme de «démocratisation». Sa marge de manœuvre était-elle limitée ? Toujours est-il qu’il n’a jamais libéré un prisonnier politique et que ses rares rencontres avec Mme Suu Kyi n’ont jamais débouché sur des réformes.

La Birmanie, rebaptisée Myanmar, est entrée dans un nouveau cycle de vie et tous les repères ont changé. Se clamant «la conscience tranquille», Khin Nyunt dit se consacrer à la gestion d’une petite organisation caritative dans son bourg natal, à 50 km de Rangoon. Il vient, a-t-il dit au Bangkok Post, d’offrir mille robes de bonze à l’occasion du 75ème anniversaire de l’un de ses maîtres en religion. S’exerçant à réhabiliter son image de marque – ou à réécrire l’histoire, selon ses adversaires –, Khin Nyunt parle un peu et l’essentiel de l’énigme qui l’entoure subsiste.

Jean-Claude Pomonti

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Indonésie Société

Torture : la police indonésienne toujours sur la sellette

Dans une lettre ouverte au ministre indonésien de la justice, Amnesty International déplore la poursuite de tortures en détention et l’impunité de la police.

Deux hommes d’ethnie chinoise, Sun An Alang (51 ans) et Ang Ho (34 ans), auraient été détenus par la police de la province de Sumatra-Nord (Indonésie) du 2 au 16 avril 2011 et torturés jusqu’à la signature d’une confession les impliquant dans le meurtre de deux hommes le 29 mars précédent. Les deux détenus avaient été arrêtés par des policiers en civil démunis de mandat d’arrêt. Brulures, coups, assauts sexuels. Ils ont été inculpés d’homicide, jugés et condamnés à la prison à vie en l’absence de toute enquête indépendante. Cette affaire est l’un des exemples qui figurent dans une lettre publiée le 4 avril et adressée par Amnesty International (AI) à Amir Syamsuddin, ministre indonésien de la Justice et des droits de l’homme.

AI cite également le cas de Yusli, 23 ans, originaire de Bogor (Java-Ouest),arrêté le 26 décembre 2011 et qui est mort le jour-même. Le corps, déposé à la morgue d’un hôpital de Jakarta, était couvert de multiples blessures (coups à la tête, lacérations du visage, impact de balle sur le côté et coupures diverses). Un chef de village a tenté d’acheter le silence de la famille, laquelle a refusé et ignore toujours la raison de l’arrestation. AI demande à Jakarta d’appliquer la Convention de l’ONU contre la torture, ratifiée par l’Indonésie en 1998, de renforcer la discipline au sein des forces de l’ordre et de sanctionner les coupables.