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Marchés émergents: l’Indonésie et le Vietnam à l’honneur

Parmi les marchés émergents  ciblés par les multinationales de 2012 à 2017, deux pays d’Asie du sud-est tirent leur épingle du jeu : l’Indonésie et le Vietnam.

Dans les cinq années à venir, les membres du Bric (Brésil, Russie, Inde, Chine) demeureront les leaders des marchés émergents, selon les multinationales en mal d’investissements. Mais, dans ce classement des trente principaux marchés émergents,  les quatre du Bric seront suivis de près par, dans l’ordre, l’Indonésie (5°), l’Afrique du Sud (6°) et le Vietnam (7°).

La Thaïlande se retrouve en onzième position, derrière l’Argentine et devant la Chili, selon les résultats d’une enquête menée auprès des multinationales et rapportée le 13 juillet par la GIA (Global Intelligence Alliance).  Selon les projections du FMI, la croissance économique (2012-2017)  sera de 8,5% en Chine et de 7,4% en Inde. Des taux plus faibles en Russie (3,9%) et au Brésil (3,7%) seront compensés par les potentiels de marchés domestiques énormes, de ressources naturelles abondantes et de l’acquis d’une «domination régionale».

Les concurrents du Bric les mieux placés pour récupérer les investissements des grandes sociétés sont en Asie et en Amérique latine, avec trois exceptions, l’Afrique du Sud, la Turquie et le Nigéria. L’Indonésie est tête de liste et le Vietnam pointe non loin derrière, ce qui confirme la bonne santé de l’Asie du sud-est.

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Mer de Chine du Sud : l’échec de l’Asean

Les dix Etats membres de l’Asean sont incapables d’adopter une position commune sur le contentieux en Mer de Chine du Sud. Ce qui fait le jeu de Pékin.

Les Chinois avaient mis leurs voisins d’Asie du sud-est en garde : n’abordez pas le contentieux territorial en Mer de Chine du Sud, dont Pékin revendique 80% des eaux, lors des rencontres ministérielles de l’Asean, réunies du 9 au 13 juillet à Phnom Penh. Le vice-ministre chinois des affaires étrangères Fu Ying avait même déclaré que la négociation d’un Code de conduite, adopté voilà déjà dix ans, ne commencera que lorsque «les conditions seront mûres».

Selon une source thaïlandaise, le Cambodge, qui assure la présidence annuelle de l’Association des nations de l’Asie du sud-est (Asean) et est un allié de la Chine, a refusé un compromis proposé par les neuf autres Etats membres. Il n’y a donc pas eu de communiqué conjoint, un fait sans précédent selon le ministre indonésien des affaires étrangères Marty Natalegawa. «C’est justement le genre d’occasion où l’Asean devrait se prononcer d’une seule voix», a-t-il regretté.

Les deux Etats de l’Asean les plus concernés par le diktat chinois en Mer de Chine du Sud sont le Vietnam et les Philippines, en raison des empiètements chinois sur leurs zones économiques exclusives. Deux autres Etats membres, Brunei et la Malaisie, émettent des revendications territoriales. Mais Brunei n’est pas présent et la Malaisie se montre plus discrète ces derniers mois, peut-être parce que l’achat de sous-marins à la France est l’objet d’une sérieuse controverse. Ces sous-marins étaient destinés à des patrouilles en Mer de Chine du Sud.

L’incapacité de l’Asean à adopter une position commune sur le principal contentieux régional souligne le peu de poids de l’Association sur la scène internationale et explique sans doute pourquoi plusieurs gouvernements d’Asie du sud-est souhaitent un contrepoids américain face à la montée en puissance de la Chine.

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Maladie cutanée mortelle au Vietnam : le mystère demeure

L’origine d’une maladie qui a déjà fait 23 victimes dans le centre du Vietnam demeure une inconnue. Les recherches se poursuivent.

Accompagnés par une équipe médicale vietnamienne de Ho Chi Minh-Ville, deux médecins belges, un épidémiologiste et un expert des maladies du foie, se sont rendus début juillet dans le district de Ba To, province de Quang Ngai, dans le Vietnam central, pour tenter de percer le mystère de la maladie cutanée qui a affecté 239 personnes et fait 23 victimes. Ils procèdent à l’analyse du riz consommé et des champignons qui le couvrent. Ils ont également contrôlé les sources d’eau, les conditions de vie et les médicaments donnés aux victimes.

La maladie provoque des ulcères aux mains et aux pieds, ainsi que d’intenses brulures. Dans un deuxième temps, les membres sont victimes d’ankylose et la maladie attaque des organes vitaux, comme le foie ou les poumons. Les experts ont observé que la maladie se répandait de novembre à avril et que seulement deux cas supplémentaires ont été recensés en juin 2012.

La maladie a été baptisée Hyperkeratosis palmoplantaire inflammatoire par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). « Nous ignorons les causes du syndrome, ou sa source de transmission, et l’identification de la cause peut prendre davantage de temps qu’anticipé et se révéler insaisissable», a estimé le Dr Takeshi Kasai, représentant de l’OMS au Vietnam, selon le quotidien Thanh Nien.

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Vietnam : brutalités contre des catholiques au Nghê An

Des voyous, parfois en uniforme, s’en sont pris à la petite communauté catholique de Con Cuông. Des fidèles ont été blessés et une statue de la Vierge brisée.

Des agressions ont eu lieu en juin mais, à ce jour, les brutalités les plus graves ont été commises le 1er juillet quand une cinquantaine d’individus ont occupé la chapelle de Con Cuông, battu les fidèles présents, vandalisé les lieux, brisant au passage une statue de la Vierge et contraint un prêtre à dire la messe du dimanche en plein air dans «un brouhaha indescriptible». Selon Eglises d’Asie,  site des Missions étrangères de Paris, «cadres et voyous s’engouffrèrent dans la chapelle en brisant tout sur leur passage.»  Con Cuông est un district de la province de Nghê An, dans le centre du Vietnam.

«Les agresseurs, ajoute Eglises d’Asie, ont reçu du renfort, des unités de la police et de l’armée les ayant rejoints, l’arme pointée vers la chapelle.» L’après-midi, de longues négociations avec les autorités locales débouchèrent sur des «excuses officielles» présentées par le vice-président du district après la reconnaissance, par les autorités, «qu’elles avaient été les commanditaires de troubles perpétrés dans un lieu de culte.»

Le 4 juillet, un communiqué de l’évêché local a condamné «la profanation» du lieu de culte et l’évêque Mgr Paul Nguyên Thai Hop, alors en voyage à l’étranger, a affirmé sa «communion avec les catholiques persécutés.» Dans son communiqué, l’évêché estime que les incidents du 1er juillet sont «les résultats d’une stratégie mise en place depuis longtemps et soigneusement montée par des forces obscures.» Ce communiqué ajoute que «des centaines de cadres administratifs, d’agents de la Sécurité, de militaires et de voyous» ont participé aux «troubles», indiquant ainsi que l’affaire est loin d’être classée. Les catholiques – de 6% à 7% de la population du Vietnam – forment une communauté soudée et influente.

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Les tigres d’Asie du sud-est rugissent à nouveau

La crise financière dévastatrice de 1997-1998 appartient à l’Histoire et le dynamisme retrouvé de la région va attirer les investisseurs étrangers.

L’Asie du sud-est souffre sans doute de désunion politique mais, sur le plan économique, les beaux jours sont revenus. La crise financière de 1997-1998 a, certes, laissé quelques traces mais elles s’effacent peu à peu. «Les tigres du Sud-Est asiatique rugissent de nouveau et, cette fois-ci, pour de bon», affirme un rapport de PricewaterhouseCoopers (PwC), firme respectée de consultants,  à la veille des réunions de haut niveau de l’Asean prévues du 9 au 13 juillet à Phnom Penh et auxquelles doit notamment participer Hillary Clinton, la secrétaire d’Etat américaine.

Ce rapport, selon le Wall Street Journal,  est un plaidoyer en faveur d’investissements étrangers dans les économies de la région à l’expansion la plus  robuste, à savoir «les Philippines, la Thaïlande, le Vietnam, la Malaisie et l’Indonésie.» Il fait état d’un «environnement parvenu à maturité et offrant des opportunités, même si complexité et défis ne manquent pas.» «Nous ne sommes plus en 1998», estime Harry Broadman, l’un des auteurs du rapport.

Certes, l’ombre de la Chine s’étend encore, notamment compte tenu de sa capacité à attirer les investisseurs étrangers. Mais la hausse des salaires en Chine contraint Pékin à se tourner vers l’«intérieur» et les contrées rurales pour maintenir sa compétitivité, selon Changyong Rhee, l’économiste de la Banque asiatique de développement. PwC cite le cas des Philippines : un taux de croissance de 6,4% pendant le premier trimestre de 2012 place l’archipel, sur ce plan-là, en deuxième position derrière la Chine.

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Nouvelles complications en mer de Chine du Sud

Le Vietnam a vigoureusement protesté contre la mise aux enchères, par la Chine, de neuf blocs (pétrole, gaz) qu’il juge dans sa Zone économique exclusive.

Une violation «sérieuse» de la souveraineté du Vietnam, a affirmé un porte-parole vietnamien à propos de l’annonce par la CNOOC, entreprise publique chinoise, de la mise aux enchères internationales de neuf blocs que Hanoï situe dans sa Zone économique exclusive de 200 miles marins, conformément à la Convention de 1982 de l’ONU sur la loi de la mer (dont la Chine est signataire). Les neufs blocs proposés à l’exploration par Pékin se trouvent entre la côte vietnamienne et l’archipel méridional des Spratleys, dont les îlots ou récifs sont disputés et occupés par le Vietnam, la Chine, la Malaisie, Taïwan ou Bruneï.

Pékin continue donc d’avancer ses pions en mer de Chine du Sud. Le porte-parole vietnamien a souligné, selon le quotidien Thanh Nien, que les blocs étaient situés dans une zone qui n’est pas disputée et que la juridiction et les intérêts nationaux du Vietnam sont également en jeu.

Ce nouveau contentieux est une source d’inquiétude supplémentaire, si l’on en croit les conclusions d’un séminaire réuni dans la foulée, le 28 juin à Washington, par le CSIS américain (Center for Strategic and International Studies), sur le thème de «la gestion des disputes» en mer de l’Est et en Asie-Pacifique. Carlyle Thayer, expert australien, a rappelé que les neuf blocs se trouvaient sur le plateau continental vietnamien, selon le site VietnamNet. Bonnie Glaser, experte américaine, a mis en garde les sociétés pétrolières contre les risques évidents d’une participation aux enchères. Quant au secrétaire d’Etat adjoint américain pour l’Asie de l’Est et le Pacifique, il s’est contenté de rappeler que Washington s’opposera au recours à la force pour régler ce genre de dispute maritime.

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Politique Viêtnam

Vietnam : afflux illégal d’ouvriers chinois à Haiphong

Les entrepreneurs chinois engagent des compatriotes sur leurs chantiers au Vietnam alors que la loi y interdit le recrutement de travailleurs étrangers non-qualifiés.

Selon le Département du travail de la municipalité de Haiphong, plus de deux cents entreprises locales et étrangères du grand port septentrional du Vietnam font appel à du personnel étranger. Fin mai 2012,  2206 ouvriers étrangers disposaient de permis de travail, dont 87% de ressortissants chinois. Ces permis sont valables un an et les employeurs doivent, à leur expiration, faire une demande de renouvellement. Toutefois, rapporte le site VietnamNet, «très peu d’employeurs suivent à la lettre la procédure et beaucoup ne rendent pas les permis».

Les agents en charge du contrôle des ouvriers étrangers éprouvent du mal à déterminer leur statut parce que «le nombre des travailleurs étrangers change régulièrement», explique un fonctionnaire du Département du travail. Démarrée en 2005, la construction d’une usine thermique dans le district de Thuy Nguyen emploie, selon les phases, entre 2000 et 3000 ouvriers. Ce projet était censé créer des milliers d’emplois pour les locaux. Actuellement, 1500 Chinois ont été recrutés et disposent de permis de travail d’un an. Des inspections ont, toutefois, mis à jour la présence de «nombreux Chinois sans qualifications et sans papiers d’identité».

Sur le site du projet, les ouvriers vietnamiens, en minorité, se plaignent de discrimination,  notamment en ce qui concerne les paies, qui peuvent être jusqu’à sept fois supérieures en faveur des Chinois.  Un représentant du Département du travail de la municipalité affirme que les entrepreneurs chinois ignorent les demandes en ce qui concerne les recrutements de locaux. L’une des raisons avancées est l’obstacle présenté par la langue, une autre est l’indiscipline des Vietnamiens. En fait, selon un cadre vietnamien du projet, de nombreux Chinois recrutés sont «des illettrés, qui ne savent que signer les reçus de leurs salaires». De nombreuses autres provinces ou municipalités vietnamiennes signalent régulièrement la présence de personnel chinois non-qualifié et, donc, illégalement recruté par des entreprises chinoises.

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Société Viêtnam

Vietnam: philtres d’amour et de désamour

Une combinaison de deux procédés devait ramener le père-époux dans le droit chemin. Et surtout, redonner vie éternelle à une tendresse disparue.

Son époux rentrait tard le soir, fatigué, de mauvaise humeur. Ingénieur, il avait passé quelques années sur un chantier à Son La, dans le nord du Vietnam. Une fois le projet terminé, il avait regagné son domicile et sa famille à Hanoï. Mais, depuis son retour, les querelles étaient incessantes. Lê Thi Huong avait alors soupçonné son mari de la tromper. Des inspections discrètes de son téléphone portable et les rapports d’un détective privé avaient confirmé ses inquiétudes.

Après en avoir déniché la publicité sur la Toile, Huong s’était donc rendue dans une épicerie de la capitale pour y acheter un philtre d’amour, l’équivalent de 35€. Elle versa aussitôt la potion dans la tasse de son mari, grand consommateur de café. Ensuite, suivant les instructions du vendeur de la potion, elle fit revenir dans une casserole les sous-vêtements sales de son époux chaque jour, pendant une semaine.

Devant l’absence d’effets de la formule, rapporte le site VietnamNet, Huong rappela le vendeur, sans succès. En changeant de téléphone, elle l’eût aussitôt au bout du fil. L’homme lui répondit d’une voix lasse, à propos de la potion : «je n’en sais rien, j’ai seulement entendu dire qu’elle était efficace et c’est pourquoi je la vends». Il faut croire que les clients, aisés, continuent d’affluer.