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Asie Viêtnam

Vietnam : la croissance économique malgré tout

Dans le classement des économies dont l’expansion est la plus rapide, le Vietnam est en 22ème position, selon le site américain Business Insider. Une bonne place.

Selon les données de la Banque mondiale du premier semestre 2012, utilisées par Business Insider pour dresser la liste des meilleurs taux de croissance, celui du Vietnam sera de 5,7% en 2012, de 6,3% en 2013 et de 6,5% en 2014. L’expansion du pays est pratiquement continue depuis l’application de réformes décidées en 1986 lors du VI° Congrès du PC. Les exportations – textile, pétrole, riz, électronique, machines – sont la principale locomotive de l’expansion.

Le Vietnam n’est pas le seul pays d’Asie du sud-est à manifester sa vitalité : dans la liste des taux de croissance les plus élevés de la planète, le Laos occupe la 4ème place, le Cambodge la 18ème et l’Indonésie la 21ème. En raison de la relance de ses exportations de pétrole, qui représentent 90% des recettes de l’Etat, et d’un important effort de reconstruction, l’Iraq se retrouve en tête de liste.

Autre bonne nouvelle pour Hanoi : le taux de l’inflation a baissé pendant un dixième mois consécutif et a atteint en juin 6,9%, soit son taux le plus bas depuis décembre 2009, selon le quotidien Thanh Nien. Le taux d’inflation devrait être de 7% à 8% et celui de la croissance de 6% en 2012, a déclaré le 15 juin le vice-premier ministre Nguyên Xuân Phuc. Le FMI a toutefois recommandé que la priorité aille à la lutte contre l’inflation, quitte à s’accommoder d’une croissance «quelque peu ralentie».

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Asie Politique Viêtnam

Terres rares: un centre de recherches Vietnam-Japon

L’ouverture d’un Centre de recherches et de transfert de technologie souligne le renforcement de la collaboration avec Tokyo dans le domaine des «terres rares».

Le Vietnam a pris en charge la construction du Centre, inauguré à Hanoi le 16 juin, et le Japon son équipement. Les recherches porteront, selon le quotidien Thanh Nien, sur le processus d’utilisation des «terres rares» dans l’industrie de haute technologie. «Le Centre contribuera à la mise en place d’une industrie des terres rares à la fois durable, efficace sur le plan économique, protégeant l’environnement et génératrice de revenus pour les communes qui disposent de minerais», a déclaré Trân Viêt Thanh, vice-ministre vietnamien de la Science et de la Technologie.

Fin octobre 2011, le premier ministre vietnamien Nguyên Tan Dung et son homologue japonais Yoshihiko Noda avaient passé un accord sur l’extraction et l’exploitation de terres rares dont le Vietnam détient les cinquièmes réserves mondiales. Cette coopération s’est précisée avec un protocole d’accord, signé le 17 mai 2012, sur l’exploitation conjointe de la mine vietnamienne de Dong Pao, dans le nord de la province de Lai Châu, près de la frontière chinoise, où se trouveraient plus de cinq millions de tonnes d’oxyde de terres rares. Il s’agirait de traiter dix mille tonnes de minerai par an.

La Chine, qui détient encore un quasi-monopole de la production de terres rares, a limité, au moins momentanément, ses exportations à la suite d’un incident naval avec le Japon. Ce dernier a donc entrepris de diversifier ses sources de terres rares, métaux indispensables en haute technologie (des missiles aux téléphones portables). La multiplication des accords avec Hanoi dans ce domaine répond à cette préoccupation.

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Analyse Asie Cambodge Histoire Politique

La Chine et le Cambodge dans une phase de complicité

Pékin a soutenu tous les régimes cambodgiens depuis 1953. S’il a fallu du temps avec Hun Sen, les relations sont au beau fixe depuis plus de douze ans.

Trois voies de pénétration vers le Sud ont été traditionnellement empruntées par la Chine : le Pakistan, pour contourner l’Inde ; la Birmanie, à la fois pour la même raison et pour atteindre l’Asie du sud-est péninsulaire et insulaire ; le Cambodge, enfin, pour contourner le «frère ennemi», le Vietnam.

Norodom Sihanouk, au pouvoir de l’indépendance en 1953 jusqu’à son éviction en 1970 par une cabale encouragée par Washington, a toujours été soutenu par la Chine. En résidence surveillée quand les Khmers rouges étaient au pouvoir (1975-1979), il a sans doute été sauvé, à l’époque, par les Chinois. Il dispose, encore aujourd’hui, d’un palais à Pékin où il passe une bonne partie de son temps.

Sous les Khmers rouges, quelque trois mille conseillers chinois étaient stationnés au Cambodge (où ils ont dirigé, notamment, la construction de la longue piste aérienne de Kampong Chhnang). Ils ont été rapatriés, à la sauvette, quand l’armée vietnamienne a occupé le pays fin 1978-début 1979 (un avion chinois a été, en particulier, chargé de récupérer Sihanouk).

La Chine a soutenu Sihanouk et les Khmers rouges contre le régime mis en place à Phnom Penh sous tutelle vietnamienne, dont Hun Sen devient le premier ministre en 1985. Il faut attendre la «normalisation» des relations entre Hanoi et Pékin et l’accord de paix de Paris (1991) pour que la Chine commence à gommer son hostilité à l’égard de Hun Sen (une unité d’ingénieurs chinois participe à l’intervention de l’ONU de 1991 à 1993).

Alors que Sihanouk, remonté sur son trône en 1993, vit entre Pékin et Phnom Penh, la détente entre la Chine et Hun Sen n’interviendra réellement qu’en février 1999, lors d’une visite du premier ministre cambodgien à Pékin. Les bases d’une coopération sont jetées dans tous les domaines, y compris diplomatique. Au fil des années, l’aide chinoise passe au premier rang, les investissements également. L’absence d’animosité des Cambodgiens à l’égard des Chinois facilite l’opération, – contrairement à leur attitude vis-à-vis de leurs voisins thaïlandais ou vietnamiens.

En décembre 2009, une vingtaine de Uyghours, qui avaient réussi à se réfugier au Cambodge au lendemain des émeutes de juillet à Urumqi (capitale du Xinjiang), sont renvoyés en Chine où deux d’entre eux, au moins, seront plus tard condamnés à la prison à perpétuité. Deux jours après leur expulsion, le vice-président Xi Jinping, étoile montante du PC chinois, se rend à Phnom Penh pour y signer quatorze accords commerciaux d’un montant supérieur à 600 millions d’€. En avril 2012, à la veille du vingtième sommet de l’Asean sous présidence cambodgienne, le chef de l’Etat chinois Hu Jintao effectue une visite surprise dans la capitale du Cambodge. Le sommet n’aborde pas, ainsi que le réclame la Chine, la question des contentieux en mer de Chine du Sud.

L’arrestation de Patrick Devillers, qui aurait été réclamée par Pékin, est une affaire qui va se traiter à trois puisque Paris ne peut accepter un processus pour le moins obscur sur le plan légal. Le risque, pour Pékin, est également la réaction d’alliés plus faibles mais qui ne peuvent donner l’impression de se faire bousculer trop ouvertement par Pékin. A plus long terme, la Chine doit tirer les leçons de la façon dont la Birmanie a mis un terme, sans autre façon, à la construction par les Chinois d’un énorme barrage sur l’Irrawaddy pour alimenter le Yunnan en électricité.

Jean-Claude Pomonti

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Asie Thaïlande

Visées américaines sur l’aéroport thaïlandais d’U-Tapao

La demande américaine d’utiliser l’aéroport militaire d’U-Tapao pour deux projets suscite le mécontentement de l’opposition et de l’armée en Thaïlande.

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Asie Timor Leste Viêtnam

Des travailleurs vietnamiens pour le Laos et le Cambodge

Sur les 87.000 travailleurs envoyés par le Vietnam à l’étranger en 2011, 3.500 l’ont été au Laos et 3.300 au Cambodge.

Les deux marchés représentent pour le Vietnam un fort potentiel, estime le site Vietnam+, «compte tenu des investissements vietnamiens qui y sont en cours». Au Laos, les projets opérationnels portent notamment «sur la construction de zones industrielles, l’exploitation minière, la sylviculture », selon le Département de la gestion des travailleurs à l’étranger, lequel dépend du ministère vietnamien du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales. Au Cambodge, les secteurs concernés sont ceux «de l’agriculture, du textile, des biens de consommation, des télécommunications, de la banque et de la finance».

Les entreprises et sociétés vietnamiennes présentes au Vietnam – engrais, pétrole, télécommunications, filiales bancaires – ont besoin de recruter, affirme Vietnam+, «des centaines de personnes pour des postes de cadre en gestion et d’ingénierie». La compagnie vietnamienne TXM, spécialisée dans l’envoi de main-d’œuvre à l’étranger, indique que ses clients laotiens embauchent des vendeurs, des employés en marketing et en téléphonie. Des formations de gestionnaire sont offertes pour le Laos, le Cambodge, la Birmanie (Myanmar) et le Timor Leste. Les marchés du Proche Orient, en raison des crises politiques,  sont moins attrayants. Ceux de Malaisie et de Taïwan sont saturés. Le Cambodge et le Laos offrent, du coup, une alternative intéressante.

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Asie Société

Gestion des catastrophes: bons points de l’OMS à la région

L’Organisation mondiale de la santé se félicite des progrès enregistrés dans la gestion des catastrophes naturelles. Un bilan encourageant.

«Les communautés ont été, largement, la source d’idées innovantes concernant une meilleure gestion des risques pour la santé lors de désastres ou de situations d’urgence. Les pays ont également renforcé les services en charge de la gestion des désastres. La coordination de la préparation avec plusieurs secteurs, y compris les ONG et le secteur privé, s’est nettement améliorée au cours des récentes années», a déclaré Samlee Plianbangchang, directeur de l’OMS pour l’Asie du sud-est, lors d’un séminaire, début juin à Bangkok.

La région est très exposée aux catastrophes naturelles. Les plus récentes crises ont été le tsunami de décembre 2004 en Indonésie et dans l’Océan indien,  le séisme de 2006 à Yogjakarta, les cyclones Sidr au Bangladesh et Nargis au Myanmar (Birmanie), les inondations en Thaïlande en 2011.  L’OMS estime que le tsunami de 2004 a représenté, dans la région, un tournant en ce qui concerne la gestion des désastres.

«Les pays ont établi leur capacité [de gestion] en tirant les leçons du tsunami de 2004. Ce fait a été clairement démontré lors du séisme de 8,7 sur l’échelle de Richter qui a affecté la côté d’Atjeh, en Indonésie, le 11 avril 2012», a estimé l’OMS dans une déclaration, en expliquant : «Le séisme a duré plus de quatre minutes et le tremblement de terre a été ressenti en Inde, en Thaïlande, aux Maldives et au Sri Lanka. Contrairement à ce qui s’est passé en 2004, les gens ont été évacués vers des terrains plus élevés, ce qui a sauvé des centaines de vies».

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Asie Société

Les tigres asiatiques : disparus ou menacés de disparition

Sur les huit espèces de tigres asiatiques, trois sont disparues. Les cinq autres sont menacées de disparition.

Plus de cent mille tigres étaient encore en liberté sur notre planète au début du XX° siècle. Il n’en reste plus que 3.500 de nos jours. Les autres sont en captivité, ce qui est considéré comme l’un des moyens de préserver certaines espèces. Près de Chiang Mai, dans le nord de la Thaïlande, se trouve le «Royaume des tigres», centre d’élevage financé par les visiteurs et où naissent une quinzaine de bébés tigres chaque année.

En Indonésie, le tigre de Bali, l’espèce la plus petite, a disparu dans les années 1940. Celui de la Caspienne est porté disparu depuis les années 1970. C’est également le cas du tigre de Java, qui n’a plus été repéré depuis quatre décennies sur une île, il est vrai, surpeuplée.

Parmi les cinq espèces encore en liberté en Asie figure le tigre de Chine, dont on évalue la population dans une fourchette de 20 à 40 bêtes. Le tigre de Sibérie – le plus impressionnant, certains mâles pesant 300 kilos – est également menacé : 400 environ sont encore en liberté et 700 en captivité. Il resterait, en liberté, un millier de tigres du Bengale, entre 400 et 500 tigres de Sumatra et moins de 1.500 tigres d’Indochine, répartis entre le Cambodge, le Laos, la Malaisie, la Thaïlande et le Vietnam.

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Analyse Asie Histoire Viêtnam

Leon Panetta à Cam Ranh: l’accélération de l’histoire

Dans la foulée de la victoire vietnamienne de 1975, le cours de l’histoire a été fort lent entre Washington et Hanoi. Mais, tout à coup, il semble s’accélérer.

Voilà deux ans encore, qui aurait pu penser qu’un chef du Pentagone, de surcroît ancien patron de la CIA, aurait pu aller admirer, au Vietnam, Cam Ranh et ses installations aéroportuaires en se rendant à bord du USNS Richard E. Byrd, navire ravitailleur américain  ancré dans la baie ? Leon Panetta l’a pourtant fait le 3 juin après avoir annoncé, la veille à Singapour, un renforcement de la présence militaire en Asie et avant de se rendre à Hanoi pour s’y entretenir, le lendemain, avec le premier ministre vietnamien Nguyên Tan Dung.

On en oublierait presque que le président Lyndon Johnson était allé à Cam Ranh avant l’offensive du Têt de 1968 pou y prodiguer ses encouragements au contingent américain. A la tribune figuraient alors les deux faucons de service, le général William Westmoreland et le proconsul américain à Saigon Ellsworth Bunker. On en oublierait également le très lent cheminement après la victoire communiste de 1975. A la suite de l’humiliante défaite américaine, deux diplomates clairvoyants se sont efforcés, en vain, de ménager l’avenir, Nguyen Co Thach et Richard Holbrooke. Un combat frustrant qui n’a pas abouti.

En 1978, alors que la Chine avait déjà grignoté les positions vietnamiennes en mer de Chine du Sud et qu’elle appuyait Pol Pot au Cambodge, le bureau politique du PC vietnamien n’a trouvé qu’une porte de sortie : s’en remettre à son seul point d’appui à l’étranger, une Union soviétique à bout de souffle, pour répondre aux débordements incessants des Khmers rouges. Ce fut le pacte de fin 1978 : le financement soviétique de l’intervention militaire vietnamienne au Cambodge ; et, entre autres dispositions, la concession pour vingt-cinq ans aux Soviétiques de l’ancien complexe aéroportuaire américain de Cam Ranh. Quand, après s’être rendu aux Etats-Unis en janvier 1979, Deng Xiaoping a lancé ses troupes à travers la frontière entre la Chine et le Vietnam, les relations de Hanoi se sont retrouvées non seulement au plus bas avec Pékin mais aussi avec Washington.

La pente à remonter a été lente et ardue. Le président Bill Clinton a dû attendre 1994 pour pouvoir lever l’embargo économique imposé en 1975 au Vietnam et l’année suivante pour établir des relations diplomatiques avec Hanoi. Et il a fallu attendre l’admission du Vietnam au sein de l’OMC, en 2007 seulement, pour que les capitaux américains s’intéressent à ce pays ouvert aux investissements étrangers depuis 1986, soit depuis plus de vingt ans. Sur le plan politique, le mouvement a été encore plus lent. Si Bill Clinton s’est rendu au Vietnam en 2000 et George W. Bush en a fait autant en 2007, un engagement américain ne s’est réalisé qu’en 2010, quand Hillary Clinton, de passage à Hanoi, y a manifesté l’«intérêt» de son gouvernement pour des solutions pacifiques aux contentieux en mer de Chine du Sud. En 2011, les Etats-Unis et le Vietnam ont, finalement, signé un Protocole d’accord militaire limité et peu contraignant.

Désormais, l’Histoire a clairement retrouvé sa logique. Le Vietnam, rappelait l’éminent savant Paul Mus, a été le seul pays à avoir barré, au fil des siècles, la route du Sud aux Chinois. Et c’est bien cet aspect des choses que retient aujourd’hui Washington à un moment où il s’agit de contenir la Chine sans le dire. Dans la foulée de la fin des interventions militaires américaines en Irak et en Afghanistan, de nouveaux équilibres apparaissent  dans une immense zone qui comprend l’Océan indien et le Pacifique. Petit voisin de la puissante et débordante Chine, le Vietnam ne saurait l’ignorer. A Leon Panetta et aux autres stratèges de Washington d’imaginer l’avenir en intégrant le rôle que peut jouer ce Vietnam redevenu un pays charnière dans les rééquilibrages en cours. On n’a sûrement pas fini de reparler de Cam Ranh, mais en songeant à l’avenir, non au passé.

Jean-Claude Pomonti