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Asie Malaisie Politique

France-Malaisie : les sous-marins refont surface

Ouverte en mars dernier en France sur l’éventuel versement de pots-de-vin lors de la vente de sous-marins français à la Malaisie en 2002, l’instruction progresse.

Lors d’une conférence de presse à Bangkok, Joseph Breham, l’un des deux avocats de Suaram, ONG malaisienne qui a porté plainte contre le gouvernement de Malaisie dans le cadre de cette affaire, a indiqué que l’actuel premier ministre Najib Razak et son ex-conseiller Abdul Razak Baginda figuraient tous deux sur la liste des sept témoins-clés que les juges d’instruction français souhaitent entendre. Anticipant une éventuelle convocation, le gouvernement malaisien a d’ores et déjà fait savoir qu’il ne coopérerait pas à l’enquête. «Si la police malaisienne n’oblige pas (ces deux témoins) à venir en France, on peut très bien imaginer qu’Interpol délivre un mandat d’arrêt international», a affirmé l’avocat. Interrogé récemment sur le fait de savoir s’il craignait de se rendre en France de peur d’être arrêté, le premier ministre Najib Razak a rétorqué par un «No comment» furieux.

Parallèlement, les avocats de Suaram, qui ont accès à 153 documents d’enquête saisis par la police judiciaire lors d’un raid dans les locaux de la Direction de la construction navale (DCN), laquelle a construit les sous-marins, considèrent que deux d’entre eux sont particulièrement suspicieux. Le premier est un rapport confidentiel qui explique que des versements substantiels d’argent devront être faits à des individus ou des organisations politiques et que l’Umno (le parti cœur de la coalition gouvernementale en Malaisie) serait le principal bénéficiaire. Le second est une facture de 359.450 euros émise par la firme Terasasi (une firme intermédiaire malaisienne) à l’intention de la partie française. Sur cette facture figure une note écrite à la main : «Razak demande si cette commission de soutien peut être prise en compte assez rapidement». Selon l’usage malaisien, on appelle quelqu’un par son nom de famille. «Razak» semble donc désigner le Premier ministre «Najib Razak», mais pourrait éventuellement désigner Abdul Razak Baginda. Joseph Breham a indiqué que l’instruction et le procès pourrait s’étaler sur une période  «d’un à vingt ans».

Illustration par Zunar ([email protected])

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Asie Politique Viêtnam

Vietnam : enquête sur des Chinois dans la baie de Cam Ranh

Des Chinois qui pratiquent l’aquaculture à proximité du complexe aéroportuaire de Cam Ranh font l’objet d’une enquête. Leur présence est apparemment illégale.

Situées à proximité du complexe aéroportuaire militaire de la baie de Cam Ranh, quelque huit cents hectares de fermes d’élevage de poissons, pour la plupart sans licence, font l’objet d’une inspection des autorités de la province de Khanh Hoa, dans le centre du Vietnam. Des ressortissants chinois figureraient parmi les opérateurs de ces fermes d’élevage, rapporte le quotidien Thanh Nien (la Jeunesse).

Cette enquête intervient alors que des bateaux de pêche vietnamiens sont régulièrement arraisonnés par des bateaux armés chinois qui leur interdisent l’accès des zones de pêche dans l’archipel voisin des Paracels. Le Comité populaire de Cam Ranh a également été invité à enquêter sur la présence de Chinois en ville. Un autre quotidien vietnamien, Tuoi Tre, a rapporté que les fermes d’élevage, où figurent une dizaine d’experts chinois, sont situées à environ 200 mètres à l’est du port militaire de Cam Ranh.

Cam Ranh avait été l’une des plus importantes bases américaines pendant la guerre. En 1978, à la suite d’un pacte de coopération de 25 ans, le Vietnam avait autorisé les Soviétiques à utiliser ses installations aéroportuaires. La présence russe a pris fin en 2003. Depuis, le Vietnam achète des chasseurs bombardiers et des sous-marins qui utilisent le complexe aéroportuaire doté d’un port en eau profonde dans l’une des baies les mieux abritées du pays.

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Asie Inde Politique Viêtnam

Renforcement de la marine de guerre américaine en Asie

Leon Panetta a annoncé un renforcement de la marine de guerre américaine en Asie-Pacifique. Face à la Chine, les Etats-Unis poursuivent leur engagement.

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Asie Expatriés Politique

Paul Jean-Ortiz, un Asiate nommé sherpa à l’Elysée

François Hollande a nommé son conseiller diplomatique : Paul Jean-Ortiz, qui a effectué une partie de sa carrière en Asie. Il a également été en poste à Madrid.

Le successeur de Jean-David Levitte aux fonctions de sherpa à l’Elysée est une figure familière en Asie de l’Est. Début mars, en tant que directeur d’Asie et d’Océanie (2009-2012) au Quai d’Orsay, il s’était encore rendu à Bangkok pour y présider une réunion des ambassadeurs français en Asie de l’Est. Paul Jean-Ortiz a été également premier conseiller à Hanoi (1995-1997). En outre, licencié ès lettres en chinois et sinologue distingué, il a été à trois reprises en poste en Chine : troisième secrétaire à Pékin (1987-1988), consul général à Canton (1993-1995), ministre-conseiller à Pékin (2000-2005).

Mais il est également un bon connaisseur des affaires européennes. Il a été ministre-conseiller à Madrid (2005-2009) et membre de deux cabinets ministériels, ceux d’Edwige Avice (coopération, 1991-1992) et d’Hubert Védrine (affaires étrangères, 1997-2000). Il est revenu aux affaires asiatiques en 2009, en occupant la direction d’Asie et d’Océanie au Quai d’Orsay.

Le sherpa, qui dirige la cellule diplomatique de l’Elysée, est traditionnellement un diplomate chargé de conseiller le chef de l’Etat dans le domaine réservé de la politique étrangère. Paul Jean-Ortiz est âgé de 55 ans et, pour le moment, il a pour mission d’assurer la transition jusqu’à la venue du gouvernement qui sera formé après les élections législatives.

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Asie Birmanie Cambodge Société Thaïlande

Les faux médicaments accentuent les effets du paludisme

Une étude montre que les faux médicaments compromettent les efforts pour vaincre le paludisme

Un article publié dans la revue scientifique Lancet Infectious Diseases Journal conclut que 36 % des médicaments anti-paludéens en Asie du Sud-Est étaient des faux et que 35 % contenaient une mauvaise combinaison de composants. Cette proportion est supérieure à celle des médicaments analysés sur le continent africain, pour lequel les chiffres sont respectivement 35 % et 20 %. Dans le cas de la souche Plasmodium Falciparum, la forme la plus grave de paludisme, un patient infecté par le parasite meurt en trois jours s’il prend des médicaments sans principe actif. Les médicaments comprenant un principe actif mais en quantité insuffisante, ou selon une mauvaise combinaison, augmente la résistance au seul traitement efficace à ce jour, la trithérapie à base d’artémisinine.

La résistance à ce traitement, constatée depuis plusieurs années dans l’ouest et le nord-ouest du Cambodge (Pailin et Anlong Veng), est récemment apparue sur la frontière entre la Thaïlande et la Birmanie, faisant craindre une propagation. Dans le passé, la résistance à certains anti-paludéens, comme la méfloquine, s’est propagée d’Asie du Sud-Est à l’Afrique où 2000 enfants meurent du paludisme chaque jour. L’un des auteurs de l’article, Gaurvika Nayyar, du National Institute of Health américain a expliqué que «les profits économiques pour les criminels impliqués dans la production de faux médicaments surpassaient les risques liés à la production et à la vente» et a appelé à poursuivre les contrefacteurs pour crime contre l’humanité.

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Asie Politique

Le président Hollande en Asie du sud-est en novembre 2012

Le nouveau chef de l’Etat français devrait se rendre à Vientiane pour y participer, les 5 et 6 novembre 2012, au neuvième sommet de l’Asem.

La France, aux côtés de Singapour, a joué un rôle crucial dans la fondation de l’Asem, le dialogue Asie-Europe, qui réunit aujourd’hui quarante-six pays et deux organisations régionales (l’Asean et la Commission européenne). C’est Jacques Chirac qui avait donné le coup d’envoi de l’Asem lors de son premier sommet, en 1996 à Bangkok. Depuis, ces sommets ont lieu tous les deux ans et le prochain est prévu à Vientiane.

Sur place, les préparatifs vont bon train car l’Asem est l’un des évènements majeurs dans la capitale du Laos depuis  l’ouverture du pays sur le reste du monde voilà plus d’un quart de siècle. Une cinquantaine de luxueuses villas sont en construction pour accueillir les chefs des délégations. Ces villas s’inscrivent dans un futur ensemble qui, le long du Mékong, comprendra également un hôtel de grand luxe, un centre commercial et une promenade.

Des travaux ont également  été  entrepris à l’aéroport international de Wattay, à trois km de la ville : extension de 260 mètres de la piste d’atterrissage ; aménagement d’une aire de parking susceptible d’accueillir au moins l’équivalent de trente-cinq gros porteurs commerciaux. Les chefs d’Etat français assistent traditionnellement aux sommets de l’Asem. En revanche, il est encore trop tôt pour savoir qui accompagnera le président français et si ce dernier en profitera pour  se rendre dans d’autres capitales de l’Asie du sud-est.

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Asie Philippines Politique

Mer de Chine du Sud: le triomphe des poissons

Dans la dispute entre Pékin et Manille en mer de Chine du Sud, aux alentours du récif de Scarborough, les grands vainqueurs sont les poissons. Voilà pourquoi.

Pour éviter de relancer la tension en mer de Chine du Sud, le président des Philippines Benigno Aquino a convaincu, le 18 mai, un groupe d’une vingtaine de pêcheurs de renoncer à se rendre à Scarborough, le récif qui fait l’objet d’un contentieux entre Manille et Pékin. Du coup, les poissons qui fréquentent ces eaux – ils sont, parait-il, fort nombreux – vont avoir la paix.

En effet, selon le Wall Street Journal, Pékin a annoncé une interdiction de la pêche du 16 mai au 1er août dans la zone qui comprend Scarborough, afin d’éviter qu’une pêche trop intensive dépeuple les eaux. Ce n’est pas la première fois que la Chine prend ce type de mesure temporaire. Tout en ne reconnaissant pas les décisions de Pékin concernant des eaux qui se trouvent dans la zone économique exclusive des Philippines, Manille a décidé d’en faire autant. Le président Aquino a pris cette initiative afin de reconstituer les stocks de poissons.

Ces mesures parallèles reflètent sans doute une volonté de désescalade dans un conflit qui aurait pu prendre mauvaise tournure, même si le fond du problème, la souveraineté sur ces eaux, n’est pas abordé. Les filets ont été retirés. Manille et Pékin jouent les verts. Toutefois, pour les poissons, le répit sera de quelle durée ?

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Asie Expatriés Viêtnam

Yamina Benguigui, la ministre des Français de l’étranger

Réalisatrice connue, Yamina Benguigui confirme son engagement dans la politique. Elle est ministre déléguée aux Français de l’étranger et à la francophonie.

Yamina avait déjà pris un virage décisif en mars 2008, avec son élection comme conseillère du XXème arrondissement de Paris, ce qui lui avait valu de devenir l’adjointe de Bertrand Delanoë, chargée des droits de l’homme et de la lutte contre les discriminations. Pendant la campagne présidentielle, rappelle Le Monde, elle avait cosigné un manifeste – en compagnie d’Isabelle Adjani, de Rachida Brakni ou d’Elsa Zylberstein – en faveur des «pionnières de l’immigration», «oubliées de l’histoire» dont elles se déclarent les «héritières».

Algérienne née en France en 1957, Yamina Benguigui est considérée comme une cinéaste engagée dont l’œuvre est consacrée, en grande partie, aux questions de l’immigration, des inégalités et de la violence contre les femmes. Elle a débuté en 1990 en tant qu’assistance de Rachid Bouchareb (Indigènes, Hors-la-loi) et a reçu, depuis, plusieurs prix qui ont couronné ses documentaires, notamment le Sept d’or en 1997 (Mémoires d’immigrés, l’héritage maghrébin) et le Globe de cristal en 2009 (9-3 : mémoire d’un territoire). Elle est, en outre, l’auteur de la très populaire fiction Aïcha (France 2).

Ministre déléguée auprès de Laurent Fabius, elle aura donc la responsabilité, en Asie, de communautés françaises en expansion, notamment en Thaïlande, à Singapour et au Vietnam, ainsi que de la relance espérée d’une francophonie en mal de crédits.