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Barrages sur le Mékong

Depuis sa source dans le plateau tibétain, le Mékong parcourt plus de quatre mille kilomètres à travers six pays : plus de soixante millions de personnes dépendent du fleuve pour leur culture, leurs moyens de subsistance et leur sécurité alimentaire.

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La Chine reste la principale destination d’investissement des pays de l’APEC

Malgré des signes de ralentissement économique et de fuite de capitaux, un sondage mené par PricewaterhouseCoopers (PwC) auprès de PDGs des pays et régions membres de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (APEC) révèle que 68% des sondés prévoient d’augmenter leurs investissements en Chine.

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Décrypter l’aide de la Chine à l’Afrique

Cette année, les deux hommes les plus puissants de la planète, les présidents Barack Obama et Xi Jinping, ont effectué une tournée en Afrique, où ils se sont engagés à augmenter l’aide et les investissements, et à collaborer avec le continent en faveur du développement.

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Janvier 1973 : Nixon accepte le retrait militaire du Vietnam

Le Traité de paix signé à Paris le 27 janvier 1973 met fin à la participation directe américaine à la guerre du Vietnam. Des combats dureront encore plus de deux ans.

Quarante ans déjà ! Fin 1972, le président Nixon ordonne de terribles bombardements du Vietnam du Nord, y compris de Hanoï, par les B-52 américains. Il s’agit d’obtenir des concessions lors de négociations qui se déroulent à Paris. Selon le bilan de Washington, 15 B-52 sont abattus parla DCA nord-vietnamienne et 9 endommagés, 26 aviateurs américains tués et 26 autres capturés.

Les Nord-Vietnamiens demandent la reprise des pourparlers. Richard Nixon opine du chef et donne l’ordre à Henry Kissinger de retourner à Paris. Mais les Nord-Vietnamiens ne cèdent pas. L’ordre d’évacuation des civils, y compris à Hanoi, a limité les pertes civiles.  Washington n’a rien obtenu de plus qu’en octobre. Le 23 janvier, Kissinger et Lê DucTho, le négociateur de Hanoi, concluent un accord signé officiellement le 27 janvier par les 4 parties en présence : Washington, Hanoi, le gouvernement de Saigon et le gouvernement révolutionnaire viêtcông.

En fait, en dépit de quatre années de combats supplémentaires (1968-1972), d’énormes pertes humaines du côté vietnamien et d’un doublement des pertes militaires américaines, Washington n’a pratiquement rien obtenu de plus que ce qui l’avait été, fin 1968, par les négociateurs de Lyndon Johnson. Moyennant un habillage diplomatique qui appelle à un règlement pacifique, les Américains récupèrent leurs prisonniers (dans un échange avec ceux du Nord et des Viêtcôngs). Ils disposent de deux mois pour retirer leurs dernières troupes et peuvent maintenir conseillers et aide militaires dans le Sud. Les dispositions diplomatiques ne seront jamais appliquées.

Pour forcer le président sud-vietnamien Nguyên Van Thiêu à signer ce Traité, qui ne réclame pas le retrait des troupes du Nord présentes dans le Sud, Richard Nixon a été contraint de lui écrire, le 16 janvier, qu’il lui supprimerait toute aide militaire s’il ne le faisait pas. Le cessez-le-feu n’est respecté par aucun des camps. La guerre va encore se poursuivre pendant deux ans jusqu’à l’offensive magistrale – mais facilitée par les bévues de Thiêu – montée en 1975 par le général Vo Nguyên Giap, auquel le commandement opérationnel a été rendu en 1972 afin d’organiser, également de main de maître, la défense anti-aérienne de Hanoï.

Toutefois, l’humiliation ne sera pas épargnée au gouvernement américain en 1975, leur ambassadeur s’enfuyant la bannière étoilée sous le bras. Mais, aux yeux des stratèges de Washington, cette fin aura moins d’importance. Kissinger a eu l’indécence de proclamer qu’il a négocié, début 1973, un «intervalle décent». Entre-temps, Washington a pris langue avec Pékin et le gros du corps expéditionnaire américain a été retiré du Vietnam. Voilà quarante ans, le Traité de Paris a ouvert une porte de sortie.

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Asie du sud-est : le volontarisme de Shinzo Abe

Le nouveau premier ministre japonais veut que son pays soit présent en Asie du sud-est. Sa tournée dans la région, du 16 au 18 janvier, l’a clairement confirmé.

En dépit d’un retour précipité à Tokyo à cause de la crise des otages en Algérie, la tournée de trois jours de Shinzo Abe à Hanoï, Bangkok et Jakarta semble confirmer que l’Asie du sud-est est vraiment dans son champ d’optique, contrairement à l’impression qu’il avait laissée lors de son premier passage à la tête du gouvernement en 2006-2007.

Il est vrai que les relations entre le Japon et la Chine sont plus tendues de nos jours, notamment en raison des deux crises maritimes, celle des îles Senkaku/Diaoyu et celle en mer de Chine du sud. Il est également possible que Shinzo Abe ne se soit pas rendu d’abord à Washington en raison d’une tiédeur des relations bilatérales (et de la crise financière à laquelle fait face Barack Obama).

Toutefois, sa tournée au Vietnam, en Thaïlande et en Indonésie a été préparée de longue main. Son ministre des Affaires étrangères, Fumio Kishida, s’est rendu au préalable à Singapour, à Brunei (qui assure la présidence de l’Asean en 2013), aux Philippines et en Australie. De son côté, le vice-premier ministre japonais Taro Aso est allé en Birmanie.

En outre, ainsi que le souligne le quotidien The Australian, Shinzo Abe «est l’un des rares leaders japonais de l’après guerre (1945) à vouloir jouer un rôle sur la scène mondiale qui soit davantage que le commerce ou un appendice du système américain de sécurité». La tournée du premier ministre nippon en Asie du sud-est – où les intérêts et les ressortissants japonais sont très nombreux – laisse prévoir l’affirmation d’une politique japonaise en Asie-Pacifique. Affaire à suivre.

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Le Japonais Shinzo Abe en session de rattrapage au Vietnam

Shinzo Abe est attendu à Hanoï le 16 janvier, son premier voyage à l’étranger depuis sa victoire électorale. Il se rendra également en Thaïlande et en Indonésie.

Le premier ministre nippon va-t-il, à l’instar d’Hillary Clinton en 2009, annoncer que le Japon est «de retour»? En tout cas, il n’en sera pas loin. «Le Japon devrait reconnaître ses nouveaux rôles » et «contribuer à la coopération régionale en Asie de l’Est ; faute de quoi, il se retrouvera à la traîne», estiment,  dans une analyse publiée par le RSIS (Rajaratnam School of International Studies, Singapour, www.rsis.edu.sg), deux experts, Mushahid Ali et Hiro Katsumata.

De quels «nouveaux rôles» s’agit-il ? Pendant sa campagne électorale, Shinzo Abe a annoncé «la renaissance de la diplomatie du Japon» et avancé une liste de 38 initiatives. En font partie, écrit Ken Jimbo de l’université Keio sur le site de l’East Asia Forum, le rétablissement du Conseil national de sécurité, le renforcement des «forces d’auto-défense» (l’armée nippone) ainsi que l’installation permanente de fonctionnaires sur les îles Sekaku (Diaoyu), objet d’un contentieux avec la Chine et que le gouvernement japonais vient de racheter à des propriétaires privés.

En Asie du sud-est, le Japon dispose de quelques à-valoir. Il en a été le principal partenaire jusqu’au tournant du siècle et la locomotive du développement du sous-continent. Avant l’émergence de la Chine, le «miracle asiatique» a été le fait du Japon et, dans son sillage, des «quatre tigres» (Corée du Sud, Taïwan, Hong Kong et Singapour) suivis par les «trois bébés tigres» : Malaisie, Thaïlande et Indonésie.

L’aide et les investissements japonais dans le sous-continent se sont élevés à des centaines de milliards de dollars et ont contribué à façonner des économies tirées par leurs exportations. Les sociétés japonaises sont encore omniprésentes en Asie du sud-est et c’est l’une des raisons pour lesquelles Tokyo resserre aujourd’hui ses liens avec Hanoï, capitale d’un pays demeuré longtemps en marge du développement économique.

Ken Jimbo rappelle que lors de son précédent passage à la tête du gouvernement, Shinzo Abe avait, en 2006-2007, réussi une percée diplomatique avec la Chine, fondant les relations bilatérales «sur des intérêts stratégiques communs». Cette fois, dit-il, «si le pragmatisme prévaut dans les orientations de la politique étrangère d’Abe, le Japon disposera d’un potentiel important pour rehausser son profil diplomatique». Ce serait un moyen d’effacer deux décennies de stagnation et de diplomatie feutrée dont la Chine a profité pour doubler le Japon. Affaire à suivre.

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Asean : un Vietnamien à la barre en pleine période de crise

Rééquilibrage américain, poussée chinoise, communauté économique en 2015, le Vietnamien Lê Luong Minh, nouveau secrétaire général de l’Asean, ne va pas chômer.

Pour succéder à Surin Pitsuwan, ancien parlementaire et ancien ministre des affaires étrangères de Thaïlande rompu aux négociations, l’Association des nations de l’Asie du sud-est a choisi comme secrétaire général un vétéran de la diplomatie du Vietnam, Lê Luong Minh, 61 ans, formé en Inde (université Jawaharlal Nehru, New Delhi), ambassadeur à l’ONU pendant sept ans (dont un an à la présidence du Conseil de sécurité en 2008-2009), et vice-ministre depuis.

C’est la première fois que le secrétariat général, dont le siège est à Jakarta, est confié à l’un des quatre Etats membres admis au sein de l’Asean après la fin de la Guerre froide (le Vietnam en 1995, la Birmanie et le Laos en 1997, le Cambodge en 1999). En outre, le secrétariat et la présidence annuelle de l’Asean (assurée par Brunei) se retrouvent, en 2013, entre les mains de deux des quatre Etats membres directement impliqués dans le contentieux en mer de Chine du Sud (les deux autres sont les Philippines et la Malaisie).

Lors de sa prise de fonctions le 9 janvier, Minh s’est d’ailleurs empressé de déclarer vital d’accélérer la négociation avec la Chine d’un Code de conduite en mer de Chine du Sud, dont le principe a été adopté voilà dix ans déjà. Cette position, acceptée par les dix Etats membres de l’Asean, aura donc un effet rassurant quand on sait que Pékin continue d’exercer des pressions quotidiennes sur Hanoï dans des eaux que les Vietnamiens appellent la mer de l’Est.

Le mandat de quatre ans de Minh correspond à la phase finale – et très délicate – de la mise en place par l’Asean d’une communauté économique rassemblant plus d’un demi-milliard de gens, soit 8% de la population mondiale. «Le flot plus ouvert d’investissements, de capitaux, de travail, de biens et de services vont poser différents défis et vont offrir différentes opportunités aux Etats membres», a-t-il estimé le 9 janvier, selon le Straits Times de Singapour, en prévenant que l’intégration ne sera pas complète sans une réduction des écarts de développement au sein de l’Association.

Face à une Chine voisine et très entreprenante, plusieurs Etats de l’Asean ont accueilli favorablement ce que Barack Obama a d’abord présenté comme le «pivotement» des Etats-Unis vers l’Asie et qu’il définit aujourd’hui comme un «rééquilibrage» dans tous les domaines. Ce face-à-face entre les deux éléphants de l’Asie-Pacifique sera d’autant plus difficile à gérer pour Minh que son secrétariat général dispose de moyens très limités. En passant le relais à Minh, Surin a déclaré que la décennie en cours compte beaucoup plus de défis que la précédente. «Les superpuissances arrivent. Nous sommes le centre de gravité de la planète. Nous ne pouvons écarter personne. Nous pouvons seulement gérer les relations pour contribuer à l’équilibre stratégique que nous souhaitons voir se déployer ici».

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Philippe Picquier lance la collection l’Asie immédiate

L’éditeur d’Arles, spécialiste de l’Asie, enrichit sa gamme de publications avec une nouvelle collection de poche, L’Asie immédiate. L’objet : la géopolitique.

Bonne nouvelle, L’Asie immédiate, collection dirigée par l’historien du Japon Jean-Marie Bouissou, est lancée le 3 janvier. Deux ouvrages collectifs seront en librairie dès le lendemain : Les Géants d’Asie en 2025, de Bouissou, François Godement et Christophe Jaffrelot ; et Internet en Asie, par Karyn Poupée, Séverine Arsène, Alexandra Soulier, Ingrid Therwath et Jean-Marie Bouissou.

L’objectif de cette collection est de mettre «à la disposition des experts comme du grand public une analyse des grands problèmes qui se posent en Asie, particulièrement la Chine, le Japon et l’Inde». Le premier ouvrage est une étude prospective des ces «trois grands», une tentative de savoir où ils en seront  dans une douzaine d’années. Le second porte sur l’effet de la Toile sur un continent où les populations d’internautes sont exponentielles, y compris dans des économies émergentes comme la Malaisie, le Vietnam et l’Indonésie.

Les statistiques, écrivent les auteurs, «ne corroborent pas vraiment l’idée d’une ‘relation naturelle’ entre la pénétration et les avancées de la démocratie, du moins en Asie». Philippe Picquier a donc choisi de créer un pôle de réflexion sur le devenir de ce vaste continent parce que l’Histoire pourrait s’y écrire, en grande partie, au XXIème siècle. Vaste chantier.