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Culture Société Thaïlande

Un jeune Thaïlandais vénéré pour ses dons de voyance

Un Thaïlandais de 13 ans qui lit l’avenir fait l’admiration de la population à Petchabun.

Dans la province de Petchabun, dans le nord-est de la Thaïlande, le jeune Nong Nui est récemment devenu objet d’une vénération aux yeux de quelques centaines de ses voisins. Il serait capable de convoquer un ange appelé Akssurach, de se laisser posséder par celui-ci pour ensuite lire l’avenir, raconte le Bangkok Post. Lors des prophéties, le jeune garçon se couvre d’un pagne rouge et se peint les lèvres en rouge avant d’entamer une danse.

La raison principale qui pousse les gens à croire aux prophéties de l’adolescent est que ses consultations sont gratuites, ou du moins qu’elles le sont encore. Par ailleurs, il ne voit que le futur des gens qui viennent le rencontrer mais ne pratique pas la divination des numéros de la loterie. Sa crédibilité tient aussi au  fait qu’il ne prophétise qu’à heures fixes, entre 18h et 20h, le samedi et le dimanche mais jamais les autres jours de la semaine, puisqu’il est alors sur les bancs de l’école.

Une autre histoire de prophétie avait fait la une en Thaïlande fin 2011. Cette fois-là, il s’agissait de la prédiction d’un enfant effectuée 37 ans auparavant et qui  voulait que, le 31 décembre 2011, un tremblement de terre détruise le barrage Bhumibol. Remis au goût du jour par le père de l’enfant, la rumeur grandit et passionna la Toile en Thaïlande, de hauts responsables allant même jusqu’à rassurer la population. Bien heureusement, le barrage a survécu à la Saint Sylvestre mais beaucoup d’hôtels du coin ont déploré de nombreuses annulations.

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Birmanie Culture Histoire Thaïlande Tourisme

Le mausolée d’un ancien roi de Thaïlande bientôt détruit en Birmanie

Selon des historiens birmans, le tombeau du roi Uthumphon d’Ayuthaya, situé près de Mandalay, va être démantelé pour laisser place à un projet de développement immobilier.

Le mausolée du roi Uthumphon d’Ayuthuya, plus connu par les Thaïlandais sous le nom du roi Dok Dua (fleur de figuier), qui se trouve sur la colline Lin Zin à l’Ouest de Mandalay, va être détruit dans le cadre d’un projet de développement urbain, selon le magazine Irrawaddy. Le site se trouve tout près de l’ancienne capitale royale d’Amarapura. Couronné en 1758, le roi Uthumphon abdiqua en faveur de son frère Suriyamarin après seulement deux mois de règne à cause des interférences constantes de ce dernier dans la direction du royaume. Uthumphon se fit ensuite ordonner bonze et vécut dans un temple jusqu’à la destruction d’Ayuthaya par les Birmans en 1767. Il fut alors emmené en Birmanie comme prisonnier de guerre avec des milliers d’autres membres de la famille royale par le roi birman Hsinbyushin (1736-1776) et mourut en captivité en 1796.

Les historiens locaux déplorent la prochaine destruction de ce mausolée magnifique, d’une taille exceptionnelle et qui ressemble à un stupa. «Les Thaïlandais viennent régulièrement sur cette tombe pour honorer leur ancien roi. Je dois toujours la nettoyer avant leur arrivée. Ils vont être blessés si elle est détruite», indique Nyein Win, un archéologue à Amarapura. Des universitaires à Mandalay se sont aussi plaints de cette probable perte du patrimoine historique et architectural, soulignant que cela n’aiderait pas à faire du pays une destination touristique de premier plan. En 1997, la junte militaire avait détruit le cimetière de Kyandaw à Rangoon, où se trouvaient les cendres ou les sépultures de nombreuses personnes respectées du monde politique, économique et social.

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Birmanie Culture Histoire

Le patrimoine architectural de Rangoon menacé par l’ouverture

En Birmanie, une organisation non gouvernementale tente de sensibiliser le gouvernement à la préservation des bâtiments historiques de l’ancienne capitale.

Fondée au début de 2012 par des architectes et des historiens birmans et occidentaux, l’ONG Yangon Heritage Trust a établi une liste de 189 bâtiments historiques de Rangoon, pour la plupart des édifices gouvernementaux construits entre les années 1880 et la première guerre mondiale. Ces experts ont entamé des discussions avec des membres du gouvernement birman pour les inciter à adopter une stratégie de préservation du patrimoine. «Dans mes conversations avec des officiels birmans, j’ai essayé de souligner le fait que s’ils voulaient encourager le tourisme, préserver Yangon [nom officiel de Rangoon] et en faire une des villes asiatiques les plus attractives d’ici quinze ans serait un atout considérable. J’ai aussi avancé l’argument selon lequel le paysage urbain de la ville est très important pour comprendre l’histoire birmane», a indiqué l’historien birman Thant Myint-U, lors du lancement du livre «30 Heritage Buildings of Yangon» au Club des correspondants de Bangkok.

Des architectes ont déploré le fait que des «centaines de bâtiments anciens ont été détruits au cours des dernières années». La déliquescence des immeubles et les effets du climat sont l’une des principales menaces, mais l’amorce d’une ouverture politique et économique depuis le début de 2011 a aussi poussé les autorités à vouloir «moderniser» la ville et les promoteurs immobiliers à investir dans de nouveaux complexes commerciaux ou immeubles de bureaux. Ces mêmes experts soulignent toutefois qu’il est nécessaire de trouver un compromis entre préservation et développement économique. «Nous ne vivons pas 52 semaines par an dans ces immeubles. Et la rénovation peut parfois s’avérer très, très chère. Il doit y avoir une forme de compromis», a indiqué Ian Morley, historien de l’urbanisme à l’université de Hong Kong. «Yangon est un exemple unique d’une ville qui a encore l’essentiel de sa structure historique dans un environnement moderne. Cette esthétique de la fin de la période victorienne, où la beauté se voyait assigner un rôle éducatif, a été perdue en Grande-Bretagne», a-t-il ajouté. Selon Thant Myint-U, les discussions avec le gouvernement de la Birmanie ont commencé à porter fruit depuis le début de l’année.

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Culture Indonésie Politique Société

L’Indonésie, dangereuse pour les femmes

L’Indonésie n’est pas le meilleur endroit pour être une femme. Le pays se classe en 17° position parmi les 19 principales économies de la planète.

Devant l’Arabie saoudite et l’Inde (les deux derniers pays) mais derrière l’Afrique du Sud et le Mexique. Tel est le résultat d’un sondage effectué auprès de 370 spécialistes par la Fondation Thomson Reuters. Ce sondage, dont les résultats sont rapportés par le Jakarta Globe, se fonde sur les critères d’égalité des sexes, de protection contre la violence et l’exploitation, ainsi que d’accès aux services de santé. Il attribue le prix d’excellence au Canada.

Ce qui rend l’Indonésie «dangereuse pour les femmes», affirme le site de la Fondation, est «la violence, le mariage de mineurs, le trafic sexuel, le harcèlement et l’exploitation, ainsi que la médiocrité des services de santé». 90% des femmes indonésiennes auraient rapporté avoir souffert de harcèlement sexuel sur leur lieu de travail. En outre, le nombre de femmes décédées pendant un accouchement est une par heure.

Les spécialistes consultés représentent 63 nationalités et les cinq continents. Ils ont été invités à classer les 19 pays membres du G20 (le vingtième membre étant l’Union européenne). Jakarta a ratifié de nombreuses conventions internationales mais leur application laisse souvent à désirer, notamment dans le cas de la Loi contre la violence domestique.

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Culture Thaïlande

Thaïlande : un roi en Suisse, une plongée dans la jeunesse de Bhumibol

Un ouvrage précis décrit l’enfance et l’adolescence helvétiques du roi de Thaïlande et enrichit la connaissance de ce sujet peu traité.

Parmi le très grand nombre d’ouvrages publiés en Thaïlande sur la vie du roi Bhumibol Adulyadej, l’énorme majorité souffre d’un style hagiographique qui empêche de percevoir l’homme derrière le souverain. D’autres livres, parus à l’étranger, adoptent une approche critique, laquelle incommode certains Thaïlandais par leur désacralisation du monarque. Le livre d’Olivier Grivat, écrivain et ancien rédacteur en chef adjoint de «24 heures», se maintient sur un juste milieu entre ces deux rives : respectueux d’un homme dont l’aura et le dévouement pour son pays sont évidents, l’ouvrage n’hésite toutefois pas à montrer que le roi Bhumibol, IXe souverain de la dynastie Chakri, a été, dans sa jeunesse, un «petit écolier suisse», puis un adolescent avec ses passions et ses failles.

Pour remonter le cours de cette jeunesse helvétique, Olivier Grivat s’est plongé dans les archives, non seulement celles de la presse suisse, qui a largement publié sur la famille royale siamoise entre 1933 et 1951, mais aussi dans les documents de la sûreté du canton de Vaud. Il en résulte un livre précis, souvent empreint d’un humour salutaire et qui remplit son objectif : mettre à jour une foule de faits inconnus sur la jeunesse d’un des grands monarques du XXe siècle. Le roi Bhumibol est une personnalité tout à fait à part dans l’histoire thaïlandaise, ce qui est dû en grande partie à son éducation : esthète, original, curieux de tout, il reflète à la fois la tradition siamoise que lui a inculquée sa mère, la princesse Mahidol, une orpheline roturière élevée dans l’enceinte du Palais royal, et une culture d’ouverture d’esprit apprise sur les bancs de l’Ecole nouvelle de la Suisse romande, puis de l’Université de Lausanne. Six décennies après avoir quitté la Suisse, cette empreinte helvétique reste forte. A ses visiteurs venus de la Confédération, le roi s’enquiert de savoir «comment vont les vins vaudois ?» ou aime à évoquer ses anciens professeurs.

Un roi en Suisse, par Olivier Grivat, Editions Favre, Lausanne, 2011.

Le livre est disponible en Thaïlande à la Librairie Carnets d’Asie.

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Culture Thaïlande

Provocation? Gaffe ? Lady Gaga n’en manque pas une

La tournée de la star en Asie du sud-est se poursuit en faisant des vagues. A Bangkok, elle suscite une nouvelle polémique.

A la suite de son séjour à Manille, sitôt arrivée à Bangkok à bord de son jet privé, le 23 mai, Lady Gaga a déclaré sur Twitter qu’elle allait profiter de son escale en Thaïlande pour acheter une «fausse Rolex». Ensuite, elle est allée voir un spectacle de transsexuels dans un cabaret. Elle a été assez emballée par la revue pour se rendre dans les coulisses, après le spectacle, pour féliciter les acteurs, selon le Bangkok Post.

Le public thaïlandais ne s’attendait sûrement pas à une attitude pareille. Le message sur Twitter a été qualifié «d’insultant et de mauvais pour l’image du pays», poursuit le Bangkok Post. Les Thaïlandais «ont tendance à être mécontents quand les étrangers mettent en relief le milieu minable de la pègre», a-t-il ajouté. Des propos indignés se sont répandus sur la Toile.

Mais Lady Gaga ne donne pas l’impression de s’en émouvoir. Elle est dénoncée par les chrétiens conservateurs en Corée du Sud et aux Philippines. Elle est  rejetée par les islamistes en Indonésie où son concert, le 3 juin, à Jakarta, est plutôt incertain, en dépit des cinquante mille billets vendus. Mais, pour l’instant, elle compte sur ses dizaines de milliers de «petits monstres» thaïlandais – plus quelques autres venus exprès des pays voisins – pour lui faire un triomphe dans la soirée du 25 mai.

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Asie Birmanie Cambodge Culture Laos Philippines Thaïlande

Asie : dix sites archéologiques en péril selon l’Unesco

Des trésors patrimoniaux au Cambodge, en Thaïlande, aux Philippines, en Birmanie et au Laos sont menacés de destruction.

Un rapport du Fonds du patrimoine mondial (FPM) de l’Unesco, rendu public début mai, alerte sur les dangers encourus par dix sites archéologiques exceptionnels en Asie. Pillage, absence d’entretien, désastres naturels, développement non maitrisé du tourisme de masse,  pression des investisseurs, conflits armés… le Fonds recense une série de menaces qui pèsent sur ces trésors architecturaux. L’Asie du sud-est est malheureusement très présente : Ayutthaya en Thaïlande, Fort Santiago aux Philippines, Myauk-U en Birmanie, la Plaine des Jarres au Laos, Preah Vihear au Cambodge se retrouvent ainsi sur cette liste de sites en danger.

L’Unesco demande aux gouvernements concernés de ne pas dilapider ce patrimoine. L’Organisation rappelle dans son rapport que les revenus générés dans le monde par les sites archéologiques exceptionnels sont passés de 6 à 19 milliards d’€ pendant les dix dernières années. En 2025, les recettes devraient avoisiner les 76 milliards d’€. Le FPM inclut dans son étude trois sites dont la conservation fait figure d’exemple. Deux d’entre eux sont situés en Asie du sud-est : le temple angkorien de Bantheay Chhmar au Cambodge et le Wat Phu au Laos. Une manière de rappeler qu’en matière de préservation du patrimoine, tout est une question de volonté politique.

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Culture Indonésie

Huit ans seulement et déjà deux livres

Celestine est une petite indonésienne curieuse, surdouée, qui trompe son ennui en lisant et, surtout, en écrivant des livres pour enfants et des nouvelles.

A l’âge de trois ans, celui du jardin d’enfants, Celestine s’est mise à lire des livres en langue indonésienne (bahasa indonesia, romanisé) et à apprendre l’anglais avec ses parents à la maison. Début 2012, à l’âge de huit ans, elle publie ses deux premiers livres pour enfants avec l’aide d’un illustrateur (et la complicité de ses parents).

Le moteur : rompre l’ennui. Celestine digère très vite ses leçons. Elle s’ennuie à l’école. Ses instituteurs ont été assez intelligents pour l’encourager à lire. La lecture est devenue une passion (elle a déclaré au Jakarta Globe qu’elle avait déjà lu quatre fois ‘Harry Potter and the Goblet of Fire’). Pour rompre son ennui, une institutrice l’a poussée à écrire. Ce qu’elle fait en cachette pendant les cours, dit-elle, et en anglais, sa langue préférée).

Delin Haryati et Buntoro Rianto, les parents, habitent Tangerang, une banlieue de Jakarta, et Celestine y fréquente la Binus International School, une institution bilingue. La petite est particulièrement douée en mathématiques. Sera-t-elle écrivaine ou scientifique ? Peut-être les deux, répond-elle. En attendant, elle écrit des nouvelles et ses parents éprouvent du mal à l’empêcher de dévaliser les librairies.