Le Japon vise à supprimer son plafond sur les arrivées quotidiennes d’ici la fin octobre, ont indiqué lundi des sources gouvernementales, alors qu’il cherche à relancer la troisième économie mondiale durement touchée par l’absence de touristes au milieu de la pandémie de coronavirus.
L’administration du Premier ministre Fumio Kishida, confrontée à la pression des milieux d’affaires pour assouplir les règles strictes de voyage liées au COVID-19, devrait juger comment assouplir ses mesures de contrôle aux frontières dès la semaine prochaine, ont indiqué les sources.
Les passagers des vols internationaux arrivent à l’aéroport de Haneda à Tokyo le 7 septembre 2022. Le Japon, dont le secteur du tourisme est sous le choc face aux contrôles stricts des frontières COVID-19 imposés depuis plus de deux ans, a augmenté son plafond d’entrée quotidien sur les arrivées de 20 000 à 50 000 le même jour. (Kyōdo) ==Kyōdo
En plus de lever le plafond d’entrée, actuellement fixé à 50 000, le gouvernement devrait également discuter de l’opportunité d’autoriser les touristes étrangers à voyager sans guide, selon les sources.
Le Japon a été critiqué au pays et à l’étranger pour ne pas avoir suivi le rythme des autres grands pays industrialisés du Groupe des Sept, dont la Grande-Bretagne, la France et les États-Unis, en ouvrant ses frontières, ainsi qu’en exigeant que ceux qui visitent obtiennent des visas et en leur demandant à porter des masques en tout temps pendant leur voyage.
Le secrétaire en chef du cabinet japonais Hirokazu Matsuno prend la parole lors d’une conférence de presse au bureau du Premier ministre à Tokyo le 12 septembre 2022. (Kyodo)
Pour le tourisme intérieur, le gouvernement envisage quant à lui de relancer son programme national de subventions dès fin septembre, le nombre de nouveaux cas de COVID-19 ayant tendance à baisser, selon les sources.
Le programme élargissant la portée de la campagne de tourisme intérieur introduite par chaque préfecture japonaise pourrait durer jusqu’à la fin de cette année, offrant jusqu’à 11 000 yens (77 dollars) par habitant pour un séjour d’une nuit en aide financière, ont indiqué les sources.
La date de début prévue sera décidée par chaque préfecture, et il est possible que le programme national ne démarre pas en même temps dans tout le pays.
Pour être éligibles au programme, les candidats doivent prouver qu’ils ont été vaccinés au moins trois fois ou présenter la preuve d’un test COVID-19 négatif, selon les sources.
Plus tôt dans la journée, le secrétaire en chef du Cabinet, Hirokazu Matsuno, a déclaré que le gouvernement examinerait comment atténuer les restrictions liées au COVID-19 tout en « maintenant un équilibre entre la prévention de la propagation de l’infection » et la promotion des « activités sociales et économiques ».
Les remarques de Matsuno sont intervenues un jour après que le secrétaire en chef adjoint du cabinet, Seiji Kihara, a déclaré lors d’une apparition télévisée que le gouvernement revoyait sa politique de contrôle aux frontières consistant à maintenir les entrées quotidiennes en dessous de 50 000 et la supprimerait dans un avenir pas si lointain.
Alors que l’économie japonaise a montré peu de signes d’une reprise robuste, le gouvernement de Kishida a tenté d’accélérer la croissance en invitant davantage de visiteurs étrangers, qui devraient désormais bénéficier de la dépréciation rapide du yen japonais.
Matsuno a déclaré lors d’une conférence de presse que le gouvernement continuera de prendre des décisions appropriées en fonction de la situation de l’infection, ainsi que des besoins des voyageurs et des mesures frontalières mises en œuvre par d’autres grandes économies.
Mercredi dernier, le Japon a augmenté son plafond d’entrée de 20 000 à 50 000. Désormais, les voyageurs entrants qui ont été vaccinés au moins trois fois n’ont pas besoin de passer des tests de coronavirus dans les 72 heures suivant le départ et de prouver qu’ils ne sont pas infectés.
Le plafond des arrivées à l’étranger, y compris les ressortissants japonais, a été relevé par étapes depuis mars, bien que le pays lutte contre sa septième vague d’infections déclenchée par la variante hautement contagieuse d’Omicron.
En 2021, seuls 245 900 visiteurs étrangers sont entrés au Japon, le chiffre le plus bas depuis que des données comparables sont devenues disponibles en 1964, portant un coup dur à l’industrie du voyage du pays qui dépendait fortement des touristes entrants avant le début de la pandémie au début de 2020.
L’économie japonaise au cours de la période avril-juin a retrouvé sa taille d’avant la pandémie, avec une croissance annualisée de 3,5% par rapport au trimestre précédent, mais les analystes ont déclaré que les perspectives restent sombres car une résurgence des infections et la hausse des coûts pourraient peser sur les dépenses de consommation.
Le yen a récemment atteint un nouveau plus bas en 24 ans par rapport au dollar américain. Un yen plus faible renforce le pouvoir d’achat des voyageurs étrangers au Japon, la valeur de leurs devises, comme le dollar et l’euro, devenant plus élevée par rapport à l’unité japonaise.
Une baisse du yen soutient également les exportations en rendant les produits japonais moins chers à l’étranger et augmente la valeur des revenus à l’étranger en yens tout en faisant grimper les prix des importations. Le Japon dépend des importations pour plus de 90 % de ses besoins énergétiques.
Couverture connexe :
Le Japon supprimera le plafond d’entrée dans « un avenir pas si lointain », selon un responsable
Le nombre total de cas de COVID au Japon dépasse les 20 millions. depuis le début de la pandémie
FOCUS: Le Japon assouplit les contrôles aux frontières du COVID-19 mais l’afflux de touristes est douteux
Source : Kyodo News