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Politique Viêtnam

Sept ans de prison confirmés pour un dissident au Vietnam

Une Cour a rejeté l’appel d’un défenseur des droits des paysans. Trois autres dissidents, des bloggeurs, attendent leur traduction devant un tribunal.

Nguyên Ngoc Cuong, 56 ans, avait fait appel de sa condamnation en octobre 2011 pour «distorsion des politiques de l’Etat et du parti». Le Nhân Dân, quotidien du PC vietnamien, vient d’annoncer que cet appel avait été rejeté. Son fils Nguyên Ngoc Tuong Thi a vu sa peine de deux ans de prison réduite à 18 mois. Arrêtés en mars 2011 pour avoir pris le parti de paysans dans des disputes foncières dans la province de Dông Nai, proche de Hô Chi Minh Ville, le père et le fils ont été notamment accusés d’avoir distribué plus d’un millier de tracts «anti-gouvernementaux».

Entre-temps, on est sans nouvelle du procès de trois bloggeurs qui ont fondé, en septembre 2007 au Vietnam, le Club des journalistes libres (septembre 2007). Nguyên Van Hai, 60 ans, a été arrêté en avril 2008 pour avoir participé à plusieurs manifestations antichinoises. L’avocat Phan Thanh Hai, 43 ans, a été arrêté le 18 octobre 2010 pour propagande contre l’Etat. Quant à Ta Phong Tan, 44 ans, ancienne officier de police qui a été radiée des rangs du PC, elle a ouvert son blog «Justice et vérité» en 2006 et a été internée le 5 septembre 2011.

Leur procès devait avoir lieu à Ho Chi Minh Ville le 17 avril. On ignore ce qui s’est passé. Il a peut-être été repoussé en raison des festivités marquant le 37ème anniversaire, le 30 avril, de la victoire de 1975. Autre possibilité : le rapprochement de Hanoi avec Wahington inviterait à la discrétion concernant la répression des dissidents.

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Asie Philippines Politique

Washington rassure Manille sur sa sécurité

Alors qu’un face-à-face entre Chinois et Philippins se poursuit en Mer de Chine du Sud, l’Amérique s’engage à renforcer la faible marine de guerre de Manille.

Depuis le 8 avril, un face-à-face sino-philippin a lieu dans l’est de la Mer de Chine du Sud à proximité des récifs de Scarborough, donc à 220 km à l’ouest de Luçon, le nord de l’archipel des Philippines. Aussi, la réunion, le 2 mai à Washington, une sorte de conseil de guerre américano-philippin n’a pas manqué d’attirer l’attention. Hillary Clinton, secrétaire d’Etat, et Léon Panetta, secrétaire à la défense, y ont reçu leurs homologues philippins, Albert del Rosario et Voltaire Gazmin.

Pékin et Manille se disputent la propriété de Scarborough. Le 2 mai, les Etats-Unis ont réitéré leur neutralité en ce qui concerne la controverse sur la souveraineté. Mais Hillary Clinton a rappelé que Washington était contre le recours à la force pour régler les contentieux en Mer de Chine du Sud. Les Etats-Unis vont continuer d’aider l’indigente marine de guerre philippine à se renforcer et entendent «demeurer en étroit contact avec notre allié, les Philippines», a ajouté Hillary Clinton.

La longueur inhabituelle du face-à-face entre Chinois et Philippins comporte le risque d’abcès de fixation. Celui d’une issue brutale au conflit – ou d’une bavure – ne peut être totalement écarté. Le secrétaire d’Etat del Rosario a rappelé, pour sa part, que les Etats-Unis étaient liés aux Philippines par «un traité de défense mutuelle».

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Asie Birmanie Brunei Politique

L’UE ouvre une représentation à Rangoon

Catherine Ashton s’est rendue en Birmanie (Myanmar) le 28 avril. L’UE ouvre un bureau à Rangoon,  qui deviendra le siège de sa délégation en janvier 2013.

La dix-neuvième réunion des ministres des affaires étrangères de l’Asean et de l’UE s’est déroulée, pour la première fois depuis longtemps, dans une excellente atmosphère le 27 avril à Bandar Seri Begawan, capitale du petit sultanat de Brunei. «Un important processus de réforme a été lancé au Myanmar [Birmanie] et il est très important d’entretenir l’élan pour le rendre irréversible», a résumé Marty Natalegawa, ministre  des affaires étrangères de l’Indonésie, au Brunei Times. Les Européens, qui ont, le 23 avril, suspendu pour un an la majorité de leurs sanctions à l’égard de la Birmanie, sont entièrement d’accord.  C’est bien la première fois que l’Asean et l’UE tiennent le même langage sur ce dossier.

Nickolay Mladenov, ministre bulgare des affaires étrangères, a estimé qu’une enveloppe d’aide européenne d’un montant de 150 millions d’€ était donc déjà sur la table. «Nous avons soutenu la suspension des sanctions et j’espère que ce sera le premier pas vers une levée totale des sanctions», a-t-il ajouté,  toujours selon le Brunei Times.

Mme Ashton s’est donc rendue le 28 avril à Rangoon pour y ouvrir un bureau appelé à devenir le siège d’une délégation européenne. L’assistance européenne sera, au moins dans un premier temps, orientée vers les secteurs de la santé, de l’éducation, de l’agriculture et de l’aide aux personnes déplacées, selon une déclaration, en février, de la Commission européenne. Mme Ashton doit également se rendre à Naypyidaw, la capitale, pour y être reçue par le président Thein Sein et rencontrer Mme Suu Kyi à Rangoon.

 

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Politique Thaïlande

Abhisit taille un costume au gouvernement en Thaïlande

Le leader de l’opposition dénonce l’impéritie économique et l’opportunisme politique du gouvernement de Yingluck Shinawatra.

Lors de sa première intervention devant le Club des correspondants de Thaïlande (FCCT) depuis les élections de juillet dernier, le leader du Parti démocrate d’opposition Abhisit Vejjajiva s’est vivement attaqué aux programmes économique et politique du gouvernement de Yingluck Shinawatra. Abhisit, premier ministre entre 2008 et 2011, a présenté le récent succès de son parti aux élections législatives partielles dans la province de Pathum Thani, un fief des chemises rouges, comme le signe de la déconvenue des partisans de Thaksin Shinawatra, ancien premier ministre et frère ainé de Yingluck.

Sur le plan économique, le leader du Parti démocrate a fustigé le programme de garantie des prix du riz, affirmant qu’il est « miné par la corruption à toutes les étapes ». Il a aussi noté que de très nombreuses entreprises s’étaient organisées pour contourner l’augmentation du salaire minimum quotidien à 300 bahts (7,4 euros). Concernant la politique, Abhisit a assuré ne pas être opposé à une réforme constitutionnelle, mais, à ses yeux, « celle-ci est détournée par un gouvernement qui a un ordre du jour d’amnistie ». Cette amnistie, souhaitée par le Parti Peua Thaï, pilier de la coalition gouvernementale, vise à exonérer toutes les personnes poursuivies ou condamnées à cause des événements politiques depuis le coup d’Etat de septembre 2006, y compris Thaksin.

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Asie Politique

Politique maritime: le désordre chinois

Le manque de coordination et la concurrence entre les administrations chinoises seraient l’une des raisons des tensions croissantes en Mer de Chine du Sud.

Pékin a besoin de ramener un peu d’ordre dans sa gestion du contentieux en Mer de Chine du Sud, souligne une enquête de l’International Crisis Group (ICG) dont les résultats ont été diffusés le 23 avril. «Seule administration à disposer d’un mandat de coordination, le ministère [chinois] des Affaires étrangères n’a ni l’autorité ni les moyens de gérer les autres acteurs», estime l’ICG.

La marine de guerre se sert des tensions «pour justifier sa modernisation». Mais le principal problème est «le nombre croissant de navires paramilitaires qui  jouent un rôle grandissant dans les zones disputées et en-dehors d’un cadre légal clair», poursuit le rapport, dans une allusion aux bateaux armés des services chinois des pêches. Ces bateaux ont, en particulier, été impliqués dans des incidents le long des côtes du Vietnam et dans le face-face récent, entre Pékin et Manille, autour du récif de Scarborough.

L’ICG note également que Pékin a trop souvent avancé l’argument nationaliste du caractère «indiscutable» de sa souveraineté sur 80% des eaux de la Mer de Chine du Sud pour pouvoir envisager une marche arrière sans se désavouer aux yeux du public chinois. L’ICG annonce un deuxième rapport sur les facteurs régionaux de la tension (course aux armements, nationalismes, intérêts économiques).

 

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Indonésie Politique

Le parti du président indonésien en lambeaux

L’ancien trésorier du Parti démocrate (PD), celui du chef de l’Etat indonésien, est condamné pour corruption. Une formation à la dérive.

Susilo Bambang Yudhoyono (SBY), général à la retraite, avait créé le Parti démocrate (PD) pour conquérir la présidence de l’Indonésie. Il a été facilement élu en 2005, puis réélu brillamment en 2009. A cette date, le PD est devenu la première formation du Parlement. Mais, à l’issue d’un procès haut en relief et en dénonciations, la condamnation à quatre ans et dix mois de prison de Muhammad Nazaruddin, le 20 avril, par la Cour anti-corruption de Jakarta, semble marquer l’étouffement des Démocrates.

A la veille de son inculpation, l’ancien trésorier du PD s’est enfui et une gigantesque chasse à l’homme a été organisée jusqu’à son arrestation en Colombie. Pendant sa cavale, le fugitif a utilisé la Toile pour impliquer dans des détournements de fonds publics une partie de la direction du PD ainsi que des membres du gouvernement. «Coupez-moi les oreilles s’ils ne sont pas des corrupteurs», a même dit Nazaruddin de certains membres de la Commission anti-corruption.

Le deuxième et dernier mandat présidentiel de SBY, qui avait fait de la lutte contre la corruption sa priorité électorale, se poursuit dans une semi-paralysie. Le PD est en trop mauvais état pour pouvoir trouver, dans ses propres rangs, un candidat valable à une succession qui s’ouvre en 2014.  Après les révélations de Nazaruddin, les procès promettent de se multiplier.

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Birmanie Politique

Aung San Suu Kyi va se rendre à l’étranger

Pour la première fois depuis 24 ans, l’ancienne dissidente birmane, va s’absenter de son pays. Aung San Suu Kyi doit, en juin, se rendre en Norvège et en Grande Bretagne.

Initiative impensable voilà encore quelques semaines, Mme Suu Kyi, aujourd’hui âgée de 66 ans, a fait savoir, le 18 avril, qu’elle ira, probablement en juin, à Oslo pour remercier le Comité qui lui a décerné en 1991 le Prix Nobel de la paix, puis au Royaume Uni, où elle a étudié et vécu de longues années.

Revenue en 1988 en Birmanie, au chevet d’une mère mourante, Mme Suu Kyi avait pris la tête à Rangoon de manifestations contre la dictature qui ont été dispersées dans un bain de sang par l’armée. Depuis, assignée à résidence plus de la moitié de son temps, elle n’avait jamais osé quitter la Birmanie (Myanmar), même quand son époux britannique, Michael Aris, est décédé des suites d’un cancer en 1999. Elle n’a pas vu grandir ses deux fils.

Membre d’un Parlement qui se réunit le 23 avril, la fille d’Aung San, héros de l’indépendance, estime qu’elle peut désormais se rendre à l’étranger sans risquer d’être interdite de retour. Cette décision est donc accueillie comme un signe positif. Le 13 avril, lors de son passage à Rangoon, le premier ministre britannique David Cameron l’a invité à retourner notamment à Oxford, où elle a poursuivi des études dans les années 70 et où elle a élevé ses fils lorsqu’ils étaient enfants.

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Indonésie Politique

Indonésie : Aburizal Bakrie prend les devants

L’homme d’affaires controversé, à la tête du Golkar (l’ancien parti du dictateur Suharto), veut être élu président en 2014. Il prend ses dispositions.

La popularité de l’actuel président de l’Indonésie, Susilo Bambang Yudhoyono, est déclinante. De toute façon, réélu en 2009, SBY ne peut pas briguer un troisième mandat et sa formation, le Parti démocrate, est discréditée par des affaires de corruption. Le richissime Bakrie, 66 ans, patron du Golkar depuis trois ans, occupe donc le terrain. Il a fait approuver une réunion, dès juillet, de la direction du Golkar, machine électorale rodée, pour le nommer formellement candidat à la présidence.

Bannières, T-shirts et sacs en plastique à son effigie sont déjà prêts. Les sacs seront remplis de cadeaux aux électeurs potentiels. Les militants du Golkar sont invités à financer – à raison de 750€ par tête – cet effort, selon le Jakarta Globe. Ancien ministre de SBY et financier, à ses heures, de la coalition au pouvoir, Bakrie aurait déjà obtenu le soutien de 26 sur les 33 chapitres provinciaux du Golkar, rapporte, de son côté, le Jakarta Post.

Le handicap de Bakrie : l’une des sociétés dont sa famille était alors propriétaire a été impliquée dans le scandale du flot de boue à Sidoarjo (Java) en 2006. Il est peu populaire. S’il dispose de la meilleure machine électorale, il se place, dans les sondages, derrière Megawati Sukarnoputri et derrière Yusuf Kalla, membre du Golkar et ancien vice-président, qui va tenter de lui barrer la route. Une dure pente à monter, même avec des poches pleines.