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Birmanie Social Thaïlande

Thaïlande : prison pour les organisateurs d’un trafic humain

Quatre Thaïlandais ont été condamnés dans l’affaire de la mort par étouffement de 54 Birmans dans un conteneur de camion.

L’affaire remonte à avril 2008 et avait provoqué un choc dans l’opinion publique thaïlandaise et internationale : 54 Birmans avaient été retrouvés étouffés à l’arrière d’un camion-conteneur alors qu’un trafiquant les convoyait du port de Ranong à l’île de Phuket où ils étaient censés trouver un emploi. Le tribunal de Ranong a rendu son jugement le 28 décembre, selon le quotidien The Nation, en condamnant à des peines allant de trois à dix ans de prison quatre personnes impliquées dans l’organisation de ce trafic humain.

Les 54 Birmans faisaient partie d’un groupe de 121 migrants illégaux qui avaient été embarqués dans le camion à Ranong pour être conduit à Phuket. Ils avaient été “entassés” dans un conteneur de 6 mètres sur 2,2 mètres, dont le système de ventilation était cassé. Quand plusieurs de leurs camarades s’étaient écroulés à cause du manque d’air, les autres migrants s’étaient mis à tambouriner sur la paroi du container pour alerter le chauffeur, Suchon Boonplong, qui, selon le quotidien thaïlandais, les avait ignorés. Quand le chauffeur avait, enfin, stoppé son véhicule et ouvert le conteneur, il avait pris la fuite en voyant les cadavres. Quelques mois plus tard, Suchon s’était livré à la police et avait dénoncé quatre autres personnes, dont le propriétaire du camion et le propriétaire d’un ponton à Ranong où les migrants birmans arrivaient en bateau. Suchon lui-même a été condamné à six ans de prison en août 2008.

Environ deux millions de Birmans travaillent légalement en Thaïlande, dans le secteur de la construction, de l’industrie textile et de l’industrie de transformation des fruits de mer. Des experts estiment qu’il faut ajouter à ce chiffre au moins un million de Birmans travaillant illégalement dans le royaume.

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Culture Philippines Social Société

Philippines : le contrôle des naissances est adopté

Le vote par le Sénat d’une loi sur «la santé reproductive» est une victoire pour le président Aquino et une défaite pour la hiérarchie catholique.

Par 13 voix contre 8, le Sénat des Philippines s’est prononcé, le 17 décembre, pour une loi qui donne les moyens à l’Etat de procéder au contrôle des naissances. Comme la Chambre des Représentants en avait déjà fait autant le 13 décembre (par 113 voix contre 104), il ne reste plus qu’à accorder deux textes déjà quasi-identiques – la tâche d’une Commission de conciliation, qui prendra deux ou trois jours – pour que le chef de l’Etat promulgue une loi qui marque une victoire pour le président Noynoy Aquino, élu en 2010.

Cette loi sur «la santé productive» donnera à toute femme «le choix de déterminer le nombre de ses enfants, répond au besoin des adolescentes d’être protégées contre les grossesses imprévues et d’instruire les gens sur la santé sexuelle», estime le Philippine Daily Inquirer. Malacañang, siège de la présidence, s’est félicité de ces deux «votes historiques» et de l’adoption d’une loi «qui peut réellement répondre aux besoins de notre population».

En autorisant l’Etat à dégager des fonds pour appliquer la contraception, cette loi s’est heurtée à la vive opposition de l’église catholique dans un archipel qui compte 80% de chrétiens. Le dimanche 16 décembre, la lettre pastorale lue dans les églises a jugé que la loi menaçait la moralité de la nation. «Le large et libre accès aux contraceptifs détruira la vie familiale», a estimé Mgr Socrates Villegas, un archevêque qui est vice-président de la Conférence des évêques.

Pour sa part, la sénatrice Pia Cayetano, qui a parrainé la loi, a déclaré : «je ne vais pas jubiler. En fait, mon travail ne fait que commencer… [Cette loi] s’adresse à toute femme coincée dans la pauvreté, à celles qui ne savent même pas qu’elles ont le droit de pas être battues par leurs compagnons». La loi devrait notamment contribuer à contrôler une expansion démographique parmi les plus fortes de la planète et qui freine le développement du pays.

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Philippines Social

Le typhon Bopha aux Philippines: plus de 550 morts ou disparus

274 morts, 279 disparus et 339 blessés, tel est le bilan officiel (et provisoire) dressé le 5 décembre au soir du typhon Bopha dans le sud-est de Mindanao.

Ce bilan est loin d’être définitif. Le 4 décembre, le typhon Bopha (Pablo aux Philippines) a notamment dévasté la province de Compostela Valley, qui jouxte celle de Davao oriental dans l’est de la grande île méridionale de Mindanao. Selon le Philippine Daily Inquirer, des témoins ont déclaré que «des eaux bourdonnantes et la boue descendues des montagnes ont balayé les écoles, les préaux, les hôtels de ville et les centres médicaux où les gens s’étaient mis à l’abri». Le déferlement des eaux et la puissance des vents ont pris la population au dépourvu. Dans les montagnes, les retenues d’eau pour l’agriculture ont cédé, relâchant d’énormes volumes vers les plaines.

De 70% à 80% des plantations de bananiers – principale culture à l’exportation de la province – auraient été détruites. Sur le territoire de la municipalité de New Bataan, 245 personnes seraient portées disparues. Les accès terrestres à la ville ont été momentanément coupés, de même que l’électricité. Mercredi, en fin de journée, 80 morts avaient été dénombrés, dont 4 soldats. 21 morts avaient été également comptés dans une autre localité de Compostela Valley. Il y avait eu également 110 morts dans la province de Davao Oriental et 4 autres ailleurs.

A Manille, les autorités ont estimé que 36.000 familles, soit environ 180.000 personnes, avaient été regroupées dans des centres d’évacuation. Dans la province de Davao Oriental, où le typhon a atterri, les pertes humaines ont été, pour la plupart, dues à des chutes d’arbres déracinés (dont des milliers de cocotiers), à l’effondrement de toitures et à des objets emportés par la puissance des vents.  Bopha, seizième typhon de la saison, est le plus puissant depuis celui qui avait fait 1200 victimes en décembre 2011. Ayant perdu de sa puissance, Bopha faisait route le 6 décembre vers la mer de Chine de Sud, en traversant l’île philippine de Palawan.

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Birmanie Politique Social

Birmanie : des manifestants contre une mine chinoise inculpés

Huit leaders des manifestations contre une mine chinoise dans le nord-ouest de la Birmanie sont jugés à Rangoon.

Selon la BBC, huit personnes impliquées dans les manifestations de la fin novembre pour s’opposer à l’extension de la mine de cuivre de Monywa, dans la division de Sagaing, ont comparu le 4 décembre devant le tribunal de Rangoon. Ils ont été inculpés d’incitation à émeutes et de manifestation illégale. Le 29 novembre, la police anti-émeutes avait donné l’assaut contre les camps des manifestants, intallés autour de la mine, à coup d’engins incendiaires et de grenades lacrymogène. Environ 70 personnes avaient été blessées dont au moins une vingtaine de bonzes. Les images de certains d’entre eux, sérieusement brûlés, ont été répercutées à travers tous le pays par l’internet et les réseaux sociaux.

La mine de Wethmay, près de Monywa, est exploitée dans le cadre d’une opération conjointe entre le conglomérat militaire birman Myanmar Economic Holdings et la firme d’armements chinoise Norinco. Les manifestants dénoncent les impacts négatifs sur l’environnement du projet et affirment que leurs terres leur ont été confisquées sans indemnisation adéquate. La firme chinoise dit avoir négocié les questions sociales et environnementales avec les autorités birmanes et avoir versé des compensations financières via le gouvernement birman.

Selon la BBC, la controverse autour de mine de Wethmay est devenue une cause nationale, suivie de près par la presse birmane en pleine floraison. Tant du point de vue de la population birmane que de celui de la communauté internationale, elle est considérée comme le premier test sérieux de la volonté d’ouverture politique du gouvernement du président Thein Sein.

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Indonésie Politique Social

Indonésie : Grèves massives dans plusieurs villes

Des milliers d’ouvriers ont défilé, le 22 novembre, dans les grandes villes de l’archipel pour réclamer un allègement de leurs contributions à la sécurité sociale.

La Cour constitutionnelle a récemment statué que les programmes de sécurité sociale font partie des droits des travailleurs et sont, en conséquence, à la charge des employeurs. Ces dispositions, rapporte le Jakarta Post, sont donc jugées conformes à la Constitution en vigueur et les syndicats ouvriers estiment qu’une loi de 2004 sur le système de sécurité sociale doit être amendée. Ils réclament également l’abandon d’un projet de réglementation qui stipule que les contributions à un programme national de santé sont respectivement de 2% du salaire mensuel pour les travailleurs et de 3% pour les employeurs.

Ils ont donc défilé le 22 novembre dans les grandes villes d’Indonésie pour demander au président Susilo Bambang Yudhoyono, de signer un décret (perpu) remplaçant provisoirement la loi de 2004. A Jakarta, plusieurs milliers d’entre eux se sont rendus dans l’ordre devant le palais présidentiel. Aucun incident sérieux n’a été rapporté. Nang Setyono, l’un des coordinateurs des manifestations, a déclaré au Jakarta Post : «Nous avons le sentiment d’avoir été trompés car la loi ne tient pas compte des promesses de la Chambre des Représentants, elle ne nous accorde pas une assurance médicale gratuite».

Bambang Purwoko, expert des questions de sécurité sociale à l’université Pancasila, a estimé que les travailleurs n’ont pas à contribuer aux programmes de sécurité sociale. «Cependant, en ce qui concerne l’assurance sociale, ils doivent verser un premium afin d’accéder aux meilleurs bénéfices», a-t-il ajouté. Les dirigeants des syndicats ont annoncé qu’ils appelleraient à de nouvelles grèves ponctuelles s’ils n’obtiennent pas satisfaction.

L’Indonésie connaît une période de forte expansion économique (un taux de 6,5% en 2012) et le salaire minimum y est encore inférieur de moitié à celui de la Chine. Un relèvement de 44% de ce salaire interviendra en janvier 2013 à Jakarta, a annoncé le nouveau gouverneur élu de la capitale. Les milieux d’affaires ont aussitôt fait savoir que les 18.000 petites et moyennes entreprises de la capitale éprouveraient du mal à faire face à ces coûts supplémentaires.

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Social Thaïlande Tourisme

Thaïlande: deux étrangers retrouvés morts dans un hôtel

Deux touristes, un Canadien et un Australien, ont été retrouvés sans vie dans une chambre d’hôtel. La police penche pour la thèse de l’overdose.

Selon le quotidien thaïlandais Bangkok Post, une femme de ménage a retrouvé le 26 octobre les corps sans vie du Canadien Angus Eric Campbell, 27 ans, et de l’Australien Stephen Casamel, 31 ans, dans une même chambre de l’hôtel Park Plaza, donnant sur l’avenue Sukhumvit, près du carrefour Asoke à Bangkok. La police touristique a indiqué que les deux touristes étaient morts « entre 12 et 24 heures» avant qu’ils soient découverts, et qu’une «poudre blanche» et des ustensiles pour consommer de la drogue avaient été retrouvés près des corps. Selon un policier, «lors de l’autopsie initiale, le docteur a dit qu’ils étaient morts d’une overdose de drogue». On ignore le lieu exact d’origine d’Angus Eric Campbell au Canada. Stephen Casamel était originaire de New South Wales en Australie.

En juin dernier, deux jeunes femmes originaires de Québec, les sœurs Bélanger, avaient été retrouvées mortes dans une chambre d’un hôtel de l’île de Koh Phi Phi, leur corps couverts de vomissements et portant des marques d’éruptions cutanées. La cause exacte du décès n’a pas encore été déterminée. En août, un jeune Français et un Britannique sont morts dans l’incendie d’une discothèque de l’île de Phuket, la grande île du sud de la Thaïlande.

 

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Histoire Politique Social Viêtnam

L’apport très substantiel des Vietnamiens d’outre mer

Transferts, investissements, connaissances, encadrement, relations : les Viêt Kiêu jouent désormais un rôle important dans le développement du Vietnam.

Le nombre des Vietnamiens d’outre mer – les Viêt Kiêu – et de leurs descendants ou alliés à l’étranger est estimé a environ quatre millions d’individus. Sous différentes formes, ils déverseraient sur le Vietnam, chaque année, l’équivalent de plus de 15 milliards d’€, un apport substantiel pour une économie émergente et qui éprouve quelques difficultés à se développer.

La diaspora vietnamienne a une histoire à part. A l’exception de petites communautés installées à l’étranger, notamment en France, depuis des décennies, les gros bataillons de Viêt Kiêu se sont constitués en 1975 et dans les années qui ont suivi la victoire communiste. On les appelle souvent les boat people mais tous ne le sont pas, tant s’en faut. Au départ, c’était une diaspora très politique, anticommuniste, sans le sou et, souvent, sans savoir-faire. Des réfugiés. De nos jours, soit quatre décennies plus tard, comme cette diaspora a été accueillie principalement dans de riches pays occidentaux, ses enfants ont pu fréquenter les meilleures universités et sont bardés de diplômes. Ils s’en sortent beaucoup mieux que la génération de leurs parents.

Les Viêt Kiêu ont transféré au Vietnam en 2011 un record de 9 milliards de dollars, contre 8 milliards de dollars en 2010. Pendant le premier semestre de 2012, ces transferts se sont déjà élevés à 6 milliards de dollars, selon Dao Quang Thu, vice-ministre du Plan et de l’Investissement cité par le site VnExpress. Il a ajouté lors d’une réunion d’un millier de Viêt Kiêu, à Hochiminh-Ville fin septembre, que les Vietnamiens d’outre mer ont financé plus de deux mille projets dans leur pays d’origine. Beaucoup, en outre, sont des cadres de sociétés étrangères recrutés pour leur connaissance de la société et de la langue.

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Politique Social Société Timor Leste

Recensement crucial des naissances au Timor-Leste

Quatre femmes sur cinq accouchent à domicile au Timor-Leste et 70% des enfants en bas âge ne sont pas enregistrés. Mais cette lacune commence à être réparée.

Le Timor-Leste (Timor oriental), indépendant seulement depuis 2002, a décidé en 2011 que les naissances – 43.000 par an – pouvaient être enregistrées par un chef de village, à l’hôpital ou dans une église (l’immense majorité des 1,1 million d’habitants sont catholiques). Auparavant, les certificats de naissance ne pouvaient être obtenus qu’en se rendant au chef-lieu de district ou à Dili, la capitale, un déplacement difficile et dont les ruraux ne voyaient pas l’intérêt (et beaucoup ne le voient toujours pas).

Irin, agence d’information de l’ONU, reprise par le Jakarta Globe, rapporte que, simultanément, en 2011, l’ONG Plan International et l’Unicef ont lancé une campagne à Alieu et Los Palos, deux des treize districts du pays, d’explication de l’intérêt présenté par les certificats de naissance. Cet enregistrement est «vital», explique Gashaw Dagnew Kebede, de Plan International. «Un gouvernement doit procurer des services sociaux, l’enseignement, la santé ; aussi, quand les enfants sont déclarés et disposent d’un certificat de naissance, organiser leur futur est facile», dit Kebede.

Les certificats de naissance sont également indispensables à la protection devant la justice des enfants maltraités, victimes de trafics ou d’abus sexuels. «Quand les enfants sont maltraités ou victimes d’abus, il est parfois difficile de prouver s’ils sont adultes ou non faute de certificats de naissance», ajoute Kebede.

Victor da Costa Neto, le fonctionnaire en charge, dit que le démarrage du programme d’enregistrement des naissances a été très difficile. Mais des progrès considérables ont été effectués depuis : en 2011, 216.000 certificats de naissance ont été délivrés aussi bien à des adultes qu’à des enfants. L’opération se fait manuellement, faute d’équipement électronique. La construction d’un Etat.