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Société Thaïlande

Thaïlande : le blanchiment de la peau devient de plus en plus intime

Pour se conformer aux canons de la beauté et aux préjugés culturels, des Thaïlandaises vont jusqu’à utiliser des produits qui blanchissent leurs parties intimes.

Après avoir blanchi leur visage, leur corps, leurs dents et même leurs aisselles, les femmes thaïlandaises ont un nouvel objectif : blanchir leur entrejambe. Des produits hygiéniques mis au point par des marques cosmétiques sont disponibles. Certains vont jusqu’à promettre des résultats dans un délai de quatre semaines. Loin d’être saturé, le marché de la toilette intime continue de croître. Le Bangkok Post cite l’entreprise pharmaceutique Sanofi qui estime que le marché des produits destinés à la toilette intime des femmes en Thaïlande augmente de 10 à 15% par an, culminant à 500 millions de bahts (12,5 millions d’euros) en 2012.

Un tel engouement pour la blancheur a, comme dans toute l’Asie, des racines culturelles et sociales – avoir la peau foncée signifie « travailler dans la rizière », « être un paysan » – mais il se perpétue aussi en raison des publicités et des célébrités, toutes plus blanches les unes que les autres. Ainsi, le business de la blancheur n’est pas seulement profitable aux marques de cosmétiques mais aussi aux agences de publicité. Elles rivalisent d’ingéniosité pour marteler à toutes les femmes qu’elles se doivent d’éclaircir leur teint. Selon le Bangkok Post, en ce qui concerne son produit pour les parties intimes, la firme française Sanofi aurait investi 80 millions de bahts (2 millions d’euros) en marketing et publicités à la télé et à la radio.

L’apparence esthétique étant très importante en Thaïlande, ce diktat commercial a maintenant pénétré dans la sphère intime. Pourtant, d’après le Bangkok Post, « des médecins et des critiques sociaux ont soulevé leurs réserves concernant  ce type de produits depuis des années ». Ces critiques semblent, toutefois, résonner dans le vide. Le développement du marché  de la blancheur devrait continuer tant qu’une réelle réflexion collective ne sera pas lancée sur les manipulations publicitaires et la qualité des produits vantés.

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Société Thaïlande

Thaïlande : case prison pour le roi des massages

L’ex-patron d’une chaîne de massages coquins est condamné à cinq ans de prison pour la destruction de « beer bars » en 2003.

Chuvit Kamovisit, qui a lontemps dirigé une chaîne de massages érotiques à Bangkok avant de se lancer dans la politique au début des années 2000, va-t-il encore trouver le moyen de rebondir ? Le coup est cette fois-ci rude pour celui qui aimait à poser avec un énorme marteau sur l’épaule sur ses affiches électorales : la cour d’appel l’a condamné à cinq ans de prison, pour avoir organisé en 2003 la destruction de plus d’une centaine de bars situé au coin de la rue 10 de Sukhumvit Road, dans le centre de Bangkok, non loin du célèbre quartier chaud Nana Plaza. Ce terrain appartenait à Chuvit et on peut désormais y trouver, loin du fracas des assauts et des querelles, le bucolique Parc Chuvit. Le politicien, qui occupe un siège parlementaire en tant que leader du parti Rak Thailand (Amour de la Thaïlande), s’est immédiatement pourvu en cassation. Grâce à son immunité parlementaire, il est laissé en liberté jusqu’à la fin de la session parlementaire. Deux de ses complices, des officiers de l’armée de terre, ont aussi été condamnés à cinq ans de prison.

Le tribunal pénal de première instance avec acquitté Chuvit et ses acolytes (sauf un) en 2006. Depuis son entrée en politique, Chuvit s’est fait une spécialité de dénoncer la corruption au sein des forces de police. Il a notamment filmé récemment l’intérieur d’une série de casinos clandestins avant de distribuer ces vidéos à la presse au grand embarras des chefs locaux de la police.

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Société Thaïlande

Inondations en Thaïlande : le gouvernement tente de rassurer

Après l’envahissement par les eaux du centre-ville de Sukhothai, les autorités thaïlandaises affirment qu’il n’y aura pas de réédition de la catastrophe de 2011.

Le centre de Sukhothai est sous un mètre d’eau, les inondations progressent dans les provinces de Pichit, de Phitsanulok et d’Ayutthaya, mais rassurez-vous : tout va bien ! C’est en substance le message délivré par les autorités thaïlandaises devant la montée des craintes au sein de la population. L’inondation-éclair le 10 septembre du centre-ville de Sukhothai, près des ruines de l’ancienne capitale royale, a frappé les imaginations et mis en mouvement tout ce que la Thaïlande compte d’autorités en matière de gestion des eaux. « Les inondations peuvent toucher certaines régions, mais cela n’aura absolument pas l’ampleur de ce qu’on a vu en 2011 », a assuré Royol Chitradon, membre de la Commission de gestion des inondations, cité par le quotidien Bangkok Post.

Selon celui-ci, deux des grands-barrages réservoirs du Nord, les barrages Sirikit et Bhumibol, ne sont qu’à moitié pleins. Ils ne libèrent que cinq millions de mètres cubes d’eau par jour contre 30 à 50 millions de mètres cubes l’an passé, affirme l’expert. De surcroît, cinq tempêtes avaient successivement malmené la Thaïlande en 2011, ce qui n’est pas le cas cette année. « Il faudrait une tempête énorme ou cinq tempêtes pour connaître une situation de l’ampleur de celle de l’an dernier », dit-il. Les inondations dans certaines provinces, conclut-il avec un sens logique imperturbable, sont dues à de fortes pluies. Pas besoin donc de paniquer. Mais prenez tout de même votre parapluie, on ne sait jamais.

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Asie Indonésie Société

En Indonésie, 100 millions de gens sans accès à l’eau potable

L’Indonésie a beau être une «puissance moyenne», membre du G20, près de la moitié de sa population n’a accès ni à des toilettes ni à l’eau potable. Le retard rural.

C’est ce qu’a déclaré la ministre indonésienne de la santé, Nafsiah Mboi, à l’ouverture à Bali, le 10 septembre, de la troisième conférence ministérielle de l’Asie de l’est sur l’hygiène. Elle a précisé que 55% de la population, en Indonésie, n’avait pas accès  à des toilettes et que 43% n’avait pas accès à l’eau potable. Le nombre de gens qui n’ont accès à ni à l’un ni à l’autre s’élève à 109 millions, sur une population estimée à 240 millions d’habitants.

Selon le Jakarta Globe, Nasfiah a ajouté que 76% des citadins disposaient de toilettes et d’eau potable alors que le pourcentage, chez des ruraux qui représentent la majorité de la population, n’est que de 47%. L’objectif du gouvernement est d’assurer, en 2015, l’accès aux toilettes de 62% de la  population et l’accès à l’eau potable de 68% des gens. Le gouvernement, a-t-elle précisé, aura     besoin de plus de 4 milliards d’€ de crédits d’ici à 2020 pour financer une infrastructure dans ce domaine.

Ces mesures sanitaires sont indispensables pour réduire la mortalité infantile dans la région, notamment pour cause de diarrhée, deuxième facteur de la mortalité infantile. «En Asie de l’est, environ 450 millions de cas de diarrhée ont lieu chaque année et le nombre des décès dus à la diarrhée s’élève à 150.000», a déclaré un fonctionnaire de l’OMS lors de la même conférence. Sur les 700 millions de gens qui, en Asie de l’est, n’ont pas accès à des toilettes, plus de cent millions se soulagent dans la nature, a-t-il ajouté. Le manque d’hygiène affecte la fréquentation scolaire et encourage la poursuite du cycle de pauvreté.

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Société Thaïlande

Les inondations s’étendent en Thaïlande

Après l’envahissement du centre de la ville de Sukhothai par les eaux, d’autres provinces sont affectées.

Le niveau des eaux dans la ville de Sukhothai, située à quelques kilomètres des ruines de l’ancienne capitale des rois du Siam, continuait à monter et atteignait, le 11 septembre, 1 mètre 30, un jour après la rupture de la base de digues de protection. Malgré les assurances du président de la Commission de gestion des inondations, Plodprasob Surawasdee, affirmant que le niveau des inondations s’était stabilisé, l’eau continuait à s’engouffrer dans une brèche d’environ dix mètres de large dans la base du mur anti-inondation protégeant Sukhothai. Plodprasob s’est excusé auprès des habitants de la ville de n’avoir pas constaté à temps la présence de fissures à la base des digues. Une tonne de rochers et de sacs de sable a été apportée sur place par des agences gouvernementales pour tenter de colmater la brèche.

Dans la province de Phetchabun, environ 250 kilomètres plus à l’est, le fleuve Ping a débordé et l’eau a envahi neuf villages du district de Lomsak, au pied de la montagne de Khao Khor. Plus au sud, dans la province de Suphanburi, à 120 kilomètres au nord de Bangkok, le fleuve Tha Chin est sorti de son lit et a inondé des communautés dans le chef- lieu de province et dans les districts de Bang Pla Ma et de Song Phi Nong. Des pluies torrentielles dans la province d’Ayutthaya, à 80 kilomètres au nord de Bangkok, ont endommagé des milliers de rais (un rai = 1.600 mètres carrés) de cultures dans le district de Pak Hai. Le fleuve Noi a débordé inondant plusieurs villages riverains sur une hauteur de 30 à 50 centimètres dans ce district.

Parallèlement, le trou béant qui avait été causé par la pluie sous la voie ferroviaire dans la province de Lamphun, au sud de Chiang Mai, a été comblé après trois jours de travail. Le service ferroviaire Bangkok-Chiang Mai devrait reprendre très prochainement.

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Birmanie Politique Société

Une première en Birmanie : une femme ministre

La nouvelle ministre de la santé publique, Myat Myat Ohn Khin, est la première femme à accéder aux fonctions de ministre depuis l’indépendance de la Birmanie.

Comparée à ses voisins occidentaux – Bangladesh, Inde et Pakistan – et même à la Thaïlande, la Birmanie accuse un retard considérable dans le domaine de l’accès des femmes aux fonctions gouvernementales – ce qui ne laisse pas d’être paradoxal quand on connaît le charisme et la popularité de la cheffe de l’opposition parlementaire Aung San Suu Kyi. Un premier petit pas a été fait pour commencer à combler ce déficit, le 4 août dernier, lors de la nomination par le président Thein Sein de Myat Myat Ohn Khin au poste de ministre de la Santé publique, a indiqué le 10 septembre le site d’information online Mizzima, quelques jours après la prestation de serment des nouveaux ministres. « Autant que je sache, Khin Kyi [la mère d’Aung San Suu Kyi] a occupé le plus haut poste [pour une femme] dans l’histoire moderne de la Birmanie en tant qu’ambassadrice en Inde », commente Win Tin, membre de la direction de la Ligue nationale pour la démocratie, principale formation d’opposition, citée par Mizzima. Le gouvernement birman comprend 36 ministres.

Quatre femmes figurent parmi les 15 vice-ministres. La faible proportion des femmes en politique est particulièrement criante dans les deux chambres du Parlement. Ainsi, il n’y a que 25 femmes députées dans la Chambre basse qui comprend 440 sièges et 4 dans la Chambre haute pourvue de 224 sièges. Selon un rapport du Parlement, la Birmanie se situe au 134e rang sur 143 pays listés en ce qui concerne la participation des femmes au Parlement. Il n’y a pas non plus de femmes parmi les sept juges de la Cour suprême.

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Société Viêtnam

Vietnam: un nouveau type de virus de la grippe aviaire

Dans le centre et le nord du Vietnam, un virus de la grippe aviaire, nouveau et puissant, est apparu. Les autorités luttent pour s’en débarrasser.

Selon l’Agence vétérinaire, organe gouvernemental, sept provinces du Vietnam sont actuellement affectées par un virus très toxique de la grippe aviaire. Plus de 180.000 volailles ont été abattues ou sont en voie de l’être. Le site VietnamNet rapporte que ce nouveau virus est apparu en juillet et qu’il s’est répandu rapidement dans le centre et le nord du pays le mois suivant.

L’un des dirigeants de l’Agence chargée de la gestion animalière estime que ce virus a peut-être été transmis par de la volaille infectée importée de Chine en traversant la frontière terrestre entre les deux pays. «Chaque fois que des volailles non conformes sont importées de Chine, le nouveau virus apparaît et attaque à la fois poules et canards», a rapporté le directeur adjoint de l’Agence.

Le Bureau chargé de la prévention contre la grippe aviaire et la fièvre aphteuse a déclaré que le nouveau virus était similaire au H5N1 chinois. Il a réclamé un contrôle très strict des importations, licites et illicites, de volailles de Chine.

Le Centre vétérinaire de diagnostic vietnamien commence à tester les vaccins actuellement disponibles sur le nouveau virus. Le ministre de l’agriculture et du développement rural a ordonné que la priorité soit donnée aux vaccins fabriqués au Vietnam. A ce jour, aucune nouvelle victime humaine n’a été rapportée. Neuf morts de la grippe aviaire ont été enregistrés en 2012 en Indonésie. Dans le monde, le total des victimes humaines, depuis 2003, est de 359 (dont 61 au Vietnam). Compte tenu de la promiscuité entre hommes et volailles dans les bourgs et les villages de la région, ces résultats semblent indiquer que le virus se propage difficilement parmi les êtres humains.

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Politique Société Viêtnam

Vietnam : le crime d’une faute professionnelle de journaliste

En prouvant la corruption d’un agent de police, un journaliste s’est retrouvé accusé lui-même de corruption. Verdict : 4 ans de prison (et 5 ans pour le policier).

L’affaire remonte à juin 2011 à Hochiminh-Ville. Hoang Khuong, aujourd’hui âgé de 37 ans, réputé et primé pour la pugnacité de ses reportages sur la corruption des flics au Vietnam, a appris qu’un agent de la circulation, Huynh Minh Duc, s’est laissé soudoyer (plus de cent €) par un ami de Khuong, Tôn That Hoa, pour rendre un camion semi-remorque pris en faute.

Quand un autre ami du journaliste, Trân Minh Hoa, voit sa moto confisquée à la suite d’une violation du code de la route par Duc, Khuong décide de prouver la corruption du policier : Hoa, qui connaît Duc, accepte de jouer une deuxième fois les intermédiaires et remet à Duc la somme demandée (l’équivalent, cette fois, de plus de 500 €) pour récupérer la moto.

La suite : un article de Hoang Khuong, le 10 juillet, dans le quotidien de langue vietnamienne Tuoi Tre, pour lequel il travaille, repris par le site anglophone tuoitrenews.vn. Le résultat : les acteurs de ce scénario et leurs complices vont finir par se retrouver au trou en attendant de passer devant le juge au cours du procès qui a eu lieu les 6 et 7 septembre à Hochiminh-Ville.

Khuong a été sanctionné sur-le-champ par la direction de Tuoi Tre pour faute professionnelle. Toutefois, le procureur l’a accusé de corruption, un «crime», pour avoir tenté et réussi à faire refiler un pot-de-vin à un policier (et Hoa, un chef d’entreprise, a été accusé de complicité). Le procureur a réclamé de 6 à 7 ans de prison contre le journaliste. Verdict : 4 ans de prison pour le journaliste ; 2 ans pour son complice Hoa ; 5 ans pour le policier Duc ; 5 ans pour le propriétaire de la moto ; 4 ans pour un beau-frère de Khuong, jugé également complice. En ce qui concerne Khuong, la faute professionnelle, donc non criminelle, n’a pas été retenue.