Catégories
Société Viêtnam

Vietnam : des instructions pour se suicider sur la Toile

Des Vietnamiens ont récemment découvert sur la Toile, à la portée d’adolescents, des sites qui décrivent différentes façons de se suicider. Un véritable choc.

«Manuel pour se suicider», «Guide pour la mort», «Enseignement gratuit en ligne de la manière de se suicider», telles sont les propositions avancées par des sites en langue vietnamienne, rapporte le site d’information VietnamNet en se gardant de les mentionner. Ces sites décrivent les méthodes pour  se donner la mort : en mettant le feu à de l’essence, en recourant à un choc électrique dans une baignoire… Après avoir aligné leurs instructions, de soi-disant «experts» avertissent leurs lecteurs qu’il ne faut pas suivre les exemples donnés.

Au Vietnam, sur des réseaux sociaux, des appels désespérés d’adolescents sont enregistrés. «Je suis totalement déprimé car je suis soupçonné d’être un chapardeur dans ma classe. Donnez-moi un conseil», écrit un élève de onzième (l’équivalent d’une première française). «Aidez-moi ! Je suis désespéré, je ne sais plus quoi faire», écrit un autre. «J’ai une famille, ce que l’on qualifie d’habitude de foyer, mais c’est un enfer pour moi. Car c’est seulement en enfer que chaque individu n’agit que pour lui-même et que les gens se haïssent. Mes parents se balancent des insultes tous les jours. Je hais réellement cette vie», écrit un troisième.

Récemment, dans la province de Ha Tinh, un élève de onzième (première) s’est immolé par le feu parce que l’aveu de son amour a été rejeté par sa belle. A Hanoï, des gens sont intervenus à temps pour empêcher une écolière de se jeter dans le Fleuve rouge à partir du pont Long Biên (l’ex-Paul Doumer). Dans une société imprégnée de romantisme, les adolescents sont particulièrement sensibles : un amour déçu, une insulte, une dispute suffisent à les déprimer. Des «experts», sur ces sites, vont jusqu’à leur suggérer une «mort romantique» : «dormir dans une pièce fermée avec un million de roses». Ecœurant.

Catégories
Société Thaïlande

Steve Jobs réincarné en un être divin selon une secte de Thaïlande

Le co-fondateur et PDG d’Apple Inc résiderait dans un univers parallèle, non loin du lieu où il travaillait de son vivant.

Si la question de savoir ce qu’était devenu et où se trouvait Steve Jobs, après son décès causé par un cancer du pancréas en octobre 2011 vous turlupine, le mouvement bouddhiste Dhammakaya, une secte thaïlandaise basée dans un temple de la province de Pathum Thani, au nord de Bangkok, a trouvé la réponse. Et elle l’a diffusée sur sa chaîne de télévision cablée et sur son site internet. Selon Phra Thepyanmahamuni, l’abbé du temple, l’ingénieux ingénieur a récolté les fruits d’un riche karma marqué par deux tendances : sa soif de connaissances scientifiques et sa volonté de les transmettre au public et son tempérament colérique. Dès lors, Steve Jobs serait désormais un être divin « moitié-Withayathorn, moitié-Yak » – le Yak est le gardien géant pourvu de crocs que l’on peut voir à la porte de nombreux temples thaïlandais et Withayathorn est une pure invention de l’inspiré abbé.

L’abbé de Dhammakaya descend à un degré de précision étonnant, permis sans doute par ses supra-facultés, et indique que l’avatar de Steve Jobs réside dans « un immeuble de six étages, simple et bien conçu, bâti à l’aide de grandes quantités d’argent et de crystal et qui se trouve près de là où il travaillait pendant sa période humaine ». Et, comme vous vous en doutez, le Dieu-Steve est assisté de vingt « serviteurs célestes » grâce aux dons généreux qu’il a versés pour diverses causes de son vivant.

Cette dernière indication livre peut être la clé du message de l’abbé de Dhammakaya, lequel peut se résumer comme suit : si vous admirez Steve Jobs, faites des dons au temple Dhammakaya. Fondé dans les années 1970, le temple se démarque du bouddhisme Theravaddha thaïlandais, basé sur la recherche de la dissolution du Soi dans le Nirvana, et s’inspire de l’école du bouddhisme Mahayana, moins stricte et peuplée d’un panthéon coloré de divinités. Mélangeant religion et capitalisme, Dhammakaya pousse ses nombreux fidèles issus des classes moyennes urbaines de Bangkok à faire des dons pour enrichir leur karma et renaître dans de bonnes conditions.

Catégories
Société Thaïlande

Thaïlande : arsenic, demoiselle et vieux aristocrates

Après dix-sept ans de procédure, la Cour suprême a condamné une orpheline à quatre ans et huit mois de prison pour avoir empoisonné son époux membre de la haute aristocratie.

La saga sordide de la mort du prince Thitipan Yugala, un parent éloigné du roi de Thaïlande, s’est close le 17 août avec l’arrêt de la Cour suprême qui a condamné à la prison l’épouse du prince, Mom Louk Plaa ou Bébé poisson, âgée de 42 ans, pour avoir empoisonné son mari en versant de l’insecticide dans sa tasse de café en août 1995. L’affaire avait, un temps, ému une partie de l’opinion thaïlandaise car elle avait permis de lever un coin du voile sur le comportement peu reluisant d’une partie de la haute aristocratie de Thaïlande, un sujet très rarement évoqué dans les médias du royaume.

L’histoire de Bébé poisson ressemble à un conte de fée qui vire au mauvais film de série B. A quatre ans, Bébé poisson avait été abandonnée par ses parents et recueillie dans la famille princière de Bhanubhandh Yugala, vieil aristocrate qui détient le rang de Mom Chao, c’est-à-dire d’un rejeton issu de l’union de deux Altesses Royales. A l’âge de 14 ans, Bébé poisson avait été violée par le fils du prince Bhanubhand Yugala, le prince Thitipan Yugala, puis était devenue son « objet sexuel ». A l’âge de 24 ans, Bébé poisson avait épousé le prince Thitipan, alors âgé de 59 ans. Mais très vite, Bébé poisson s’était consolée auprès d’un vendeur de marrons de son âge. Un an après, le prince Thitipan était retrouvé mort dans sa demeure. Les analyses montrèrent que son corps contenait une forte dose d’insecticide. Deux ans après, Bébé poisson confessa avoir versé de l’insecticide dans le café du prince, mais elle revint ensuite sur cette déclaration.

L’histoire se compliqua encore quand deux maîtresses du prince défunt apparurent pour réclamer leur part de l’héritage. En 2000, l’éditorialiste du Bangkok Post Sanitsuda Ekkachai, écrivit : « comme à l’époque féodale, Louk Plaa a été violée dans son tout jeune âge par son père adoptif et maître, le prince Thitipan. (…). Celui-ci n’a jamais hésité à la présenter comme sa ‘machine sexuelle’ ». Bébé poisson avait été acquittée en 2005 par la Cour d’appel pour manque de preuves. C’est ce verdict qui a été infirmé le 17 août par la Cour suprême. En 2002, elle avait été condamnée en première instance à six ans de prison.

Catégories
Société Thaïlande

Une prison de Thaïlande au centre d’un vaste trafic de drogue

L’agence gouvernementale thaïlandaise de lutte contre le blanchiment d’argent (Amlo) a révélé que cinq détenus d’une prison située dans le sud du royaume contrôlaient un important trafic de drogue.

Selon une enquête de l’Amlo, cinq détenus de la prison de Nakhon Sri Thammarat, dans la péninsule méridionale de la Thaïlande, ont organisé un vaste trafic de drogue s’élevant à 350 millions de bahts (9,2 millions d’euros) avec la complicité de membres du personnel pénitencier. Le quotidien Bangkok Post a précisé dans un article publié le 16 août que ces détenus possédaient cinq comptes bancaires et qu’ils faisaient des virements à des centaines d’autres comptes dont certains étaient détenus, via des mandataires, par des fonctionnaires. Le colonel Sihanart Prayoonrat, secrétaire-général de l’agence anti-blanchiment, a estimé que cette opération n’était que l’un des nombreux trafics de drogue organisés à partir de cette prison. « Le montant total du trafic pourrait atteindre un milliard de bahts (26 millions d’euros) », a-t-il assuré.

L’enquête est en cours et devrait aboutir rapidement à des inculpations. L’agence anti-blanchiment effectue aussi des contrôles dans les prisons de Bang Kwang et de Klong Prem, à Bangkok, ainsi que dans celles de Rayong, de Khao Bin et de Klong Phai, où elle suspecte l’existence de trafics similaires.

Catégories
Société Viêtnam

Vietnam : un manque critique d’instituteurs pour la rentrée

Le recrutement dans l’enseignement primaire et les jardins d’enfants se heurte à de sérieux obstacles au Vietnam. Le travail est dur et les salaires médiocres.

En vue de l’année scolaire 2012-2013, Hochiminh-Ville, la mégapole méridionale du Vietnam, a besoin de recruter 1000 instituteurs supplémentaires ainsi que 751 personnels en charge des jardins d’enfants. Selon le site VietnamNet, pour y parvenir, la municipalité a reporté la date de dépôt des candidatures et autorisé le recrutement d’enseignants ne disposant que d’un permis de résidence temporaire. Mais le nombre des candidats est insuffisant : 440  pour les crèches et 525 pour le primaire.

Dans le quartier de Tan Phu, où le déficit d’enseignants est déjà chronique, 130 candidats seulement se sont présentés alors que 291 postes sont à remplir. Dans les écoles normales, la majorité des étudiants sont des migrants qui ne disposent même pas de permis temporaire de résidence. En outre, la rotation du personnel enseignant est très forte en raison du bas niveau des salaires et des contraintes du métier.

La situation est également critique dans le delta du Mékong, où les jardins d’enfants ont besoin de recruter 2300 personnels d’encadrement. La seule province d’An Giang a un déficit de 410 enseignants dans le primaire (y compris les crèches). En outre, danns les universités, le nombre des étudiants en pédagogie baisse régulièrement.

Un recent rapport de l’Institut de recherches de l’éducation et de la science souligne que plus de 50% des enseignants regrettent d’avoir choisi leur métier, dont 41% des instituteurs. Les raisons : leurs revenus sont trop maigres pour élever leurs propres enfants et ils doivent trouver d’autres ressources. Plus de la moitié des enseignants ont exprimé leur lassitude. Le nombre d’heures de travail est souvent supérieur de 50% à ce qui est stipulé (40 heures par semaine).

A Hanoi, les jardins d’enfants de l’enseignement public  peuvent compter de 50 à 70 enfants. Mais de nombreux parents n’ont pas les moyens d’envoyer leurs enfants dans les crèches privées. Les classes sont surchargées. «Les enseignants sont épuisés et les enfants s’ennuient», écrit VietnamNet.

Catégories
Asie Social Société

Selon l’Unicef, les violences contre les enfants sont fortement présentes en Asie-Pacifique

L’organisation onusienne a lancé officiellement le 8 août à Bangkok un rapport compilant des centaines d’études sur les mauvais traitements à l’encontre des enfants dans la région Asie-Pacifique.

Dans le rapport intitulé Child Maltreatment. Prevalence, Incidence and Consequences in East Asia and Pacific, l’Unicef a fait la synthèse de 356 études effectuées entre 2000 et 2010 par des organisations internationales, des gouvernements et des organisations non gouvernementales. Elle en conclut que les violences à l’encontre des enfants, qu’ils s’agissent de violences physiques, d’abus sexuels ou de violences émotionnelles, sont largement répandues dans la région. Ainsi, selon les pays, entre 9 % et 25 % des enfants subissent des violences sévères, incluant des bastonnades à mains nues ou avec des objets et pouvant entrainer des blessures.

En Chine, les mauvais traitements sont exercés le plus souvent par les parents, mais aussi par les enseignants. L’école est le lieu privilégié où ces violences sont infligées. Au Vietnam, selon une étude de cas figurant dans le rapport, le concept de masculinité, enraciné dans la culture, favorise les châtiments corporels au sein de la famille ; ces châtiments sont souvent dispensés par le père ou le grand père de l’enfant.

Le rapport de l’Unicef. qui peut être téléchargé sur le lien http://www.unicef.org/eapro/Child_Maltreatment.pdf, insiste sur le fait que ces violences, qu’elles soient physiques ou émotionnelles, ont un impact à long terme sur les enfants, une fois ceux-ci devenus adultes. Les tendances dépressives et suicidaires sont beaucoup plus élevées chez les jeunes qui ont subi des violences sexuelles ou physiques pendant leur enfance. Dans les campagnes chinoises, la première cause de mortalité des jeunes filles est ainsi le suicide. L’étude constate également que les violences contre les enfants se produisent dans tous les milieux sociaux, et ne sont pas, comme des observateurs candides peuvent le croire, confinées aux familles les plus pauvres.

Ce rapport est une première étape pour faire prendre conscience aux sociétés et aux gouvernements asiatiques de l’ampleur du fléau, de manière à pouvoir ensuite mieux le combattre, comme cela s’est produit en Europe et aux Etats-Unis.

Catégories
Société Viêtnam

Vietnam : le marché lucratif des épouses pour Asiatiques

Plus de trois cent mille Vietnamiennes ont épousé des étrangers depuis 1998, pour la plupart chinois, sud-coréens, taïwanais. Un commerce qui rapporte.

La police de la province de Tây Ninh, dans le Vietnam méridional, a rapporté le 19 juillet, selon le quotidien Thanh Nien, l’arrestation d’un ressortissant chinois, Lin Liang Hui, 43 ans, et de neuf  complices vietnamiens alors qu’ils organisaient l’envoi en Chine de trois Vietnamiennes achetées comme épouses par des Chinois. Les complices vietnamiens, selon la police, étaient chargés par Lin de «recruter» les futures épouses. De leur côté, les futurs époux chinois reversaient à Lin entre 3000 et 4000 €. Quarante Vietnamiennes auraient ainsi été vendues par Lin.

Beaucoup de mariages sont arrangés par des agences matrimoniales dont la légalité est douteuse. «Les agences fournissent souvent des informations incorrectes sur la santé des clients, leur apparence, leur emploi, leurs revenus. Les rêves de beaucoup de femmes se brisent lorsqu’elles se retrouvent avec des maris vieux et malades, qui vivent dans des endroits reculés et manifestent des comportements abusifs», rapporte, selon Thanh Nien, Hoang Ba Thinh, directeur à Hanoi du Centre de recherches sur la population, l’environnement et les affaires sociales.

Au cours d’une enquête récente, le quotidien Tuoi Tre a découvert une «multitude» de services chinois sur la Toile, avec références à des agences à Hochiminh-Ville dont les adresses sont inexistantes. Certains clients chinois commandent des épouses vietnamiennes sur photo. Le journal chinois Global Times a affirmé en mai qu’une agence matrimoniale au Yunnan proposait, sur la Toile, une épouse vietnamienne, âgée de 18 à 25 ans,  pour un montant situé dans une fourchette de 4000 à un peu plus de 5000 €.

Catégories
Société Thaïlande

Thaïlande : fermeture d’écoles pour lutter contre une maladie infectieuse

Trente écoles ont été fermées à Bangkok pour tenter d’enrayer la progression de la maladie mains-pieds-bouche qui s’en prend surtout aux enfants. Aucun décès n’a été constaté jusqu’à présent.

La Thaïlande passe la vitesse supérieure dans sa campagne pour freiner la progression de la maladie mains-pieds-bouche qui a infecté 13.000 personnes dans le pays, en majorité des enfants, dans les six premiers mois de l’année. Jusqu’à présent trente écoles de Bangkok, où des dizaines de cas d’infections ont été constatés, ont fermé leurs portes, mais les autorités annoncent que cela n’est qu’un début. Les écoles fermées sont désinfectées par les services sanitaires du ministère de la Santé.

Selon le quotidien thaïlandais Bangkok Post, la maladie s’est aussi propagée dans des écoles de Lampang, dans le nord d’Ayuthaya, à 80 kilomètres au nord de Bangkok, et d’Ubon Ratchathani dans l’est du royaume. Le ministère de la Santé, en coordination avec ceux de l’Intérieur et de l’Education, a mis en place un plan de surveillance en six points pour contrôler la progression de la maladie. Le plan indique notamment qu’un centre provincial de surveillance de la maladie doit être établi dans chaque province où le nombre de cas devient supérieur à dix. Il requiert également un renforcement des normes d’hygiène dans les écoles et les jardins d’enfants et exige que les espaces de jeux dans les complexes commerciaux soient désinfectés régulièrement. Selon Anusorn Iamsa-ard, porte-parole adjoint du gouvernement cité par le journal The Nation, 60 % des enfants de moins de six ans ont un système immunitaire insuffisamment développé pour ne pas être infecté par le virus.

La présence d’une forme virulente du virus de la maladie, qui a tué plus de soixante enfants au Cambodge, n’a pas encore été constatée en Thaïlande, où aucun décès du à cette forme du virus n’a été enregistré.