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Société Thaïlande

Thaïlande : marée rouge à Bangkok en souvenir de 2010

Des dizaines de milliers de Chemises rouges ont occupé le quartier commercial de Bangkok à l’occasion du deuxième anniversaire de la répression meurtrière du 19 mai 2010.

Au moins 60.000 Chemises rouges, partisans de l’ancien premier ministre Thaksin Shinawatra, se sont rassemblées dans la soirée du 19 mai dans le quartier commercial de Rajprasong à Bangkok, pour commémorer le deuxième anniversaire de la répression des militaires contre les manifestants anti-gouvernementaux en avril-mai 2010. L’avenue Rajdamri, le long du complexe commercial Central World, était entièrement occupée par des militants vêtus en rouge et agitant des applaudisseurs en forme de cœur – leur signe de ralliement – de part et d’autre d’une estrade surmontée d’une banderole sur laquelle était écrit : «Il ne faut pas que nos amis soient morts en vain». Ce rassemblement, qui s’est tenu dans une ambiance de kermesse ponctuée de chansons et de discours, confirme que la capacité de mobilisation du mouvement reste considérable à l’heure où les Chemises jaunes, leurs adversaires partisans de l’establishment traditionnel, sont en pleine déconfiture.

Le 19 mai 2010, l’armée avait donné l’assaut au camp retranché des Chemises rouges sur l’ordre du gouvernement. 91 personnes, en majorité des manifestants mais aussi des militaires, avaient été tués durant les manifestations qui avaient paralysé plusieurs quartiers de Bangkok pendant trois mois. Durant la commémoration, nombre de manifestants brandissaient des effigies montrant l’actuelle cheffe du gouvernement, Yingluck Shinawatra, étreignant son frère Thaksin, évincé du pouvoir par un coup d’Etat en 2006. La plupart des Chemises rouges restent des inconditionnels de Thaksin, lequel a fui le pays en 2008 peu avant sa condamnation à deux ans de prison pour abus de pouvoir. «Comme le parti Démocrate (actuellement dans l’opposition) ne savait pas comment battre Thaksin selon les règles démocratiques, il a utilisé l’armée», indique Vichai Nirun, un commerçant venu de Nakhon Ratchasima pour participer au rassemblement. «Thaksin n’a jamais rien fait de mal, mais les politiciens du Parti démocrate lui ont cherché des poux dans la tête», estime, pour sa part, Vichita Samunprai, venue de Sisaket.

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Société Viêtnam

Vietnam: 36 morts dans un accident d’autocar

L’un des accidents les plus meurtriers de l’histoire du pays – 36 morts, 21 blessés – a eu lieu de nuit, quand un autocar a fait une chute de dix-huit mètres.

L’autocar a franchi le parapet du pont qui enjambe la rivière Serepok, laquelle marque la frontière entre les provinces de Dak Lak et de Dak Nong, sur les hauts plateaux du sud du Vietnam. Il était un peu plus de 22 heures, le 17 mai, et une soixantaine de personnes se trouvaient à bord. L’autocar a atterri sur son toit. Le véhicule a été tellement endommagé par sa chute que les secouristes ont passé quatre heures à dégager les blessés et les corps des morts.

L’autocar assurait, sur la route nationale 14, la liaison régulière entre Ho Chi Minh Ville et Ban Mê Thuot, chef-lieu de la province de Dak Lak. L’accident s’est donc produit en fin de parcours, après 300 km de route. Les deux chauffeurs font partie des 32 personnes retrouvées mortes sur place. Quatre autres passagers sont décédés par la suite, dont deux après leur transfert à l’Hôpital général de Dak Lak. Sur les 21 blessés, 16 le sont grièvement, selon des sources hospitalières.

Selon le site Vietnamnet.net, les compensations officielles aux familles seront d’un peu plus de 240€ par décès et de 140€ par blessé. Au Vietnam, les accidents de la route font plus de onze mille victimes par an, l’un des taux les plus élevés de la planète.

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Birmanie Indonésie Société

Lady Gaga et le Gay Pride : l’Indonésie fléchit, la Birmanie s’épanouit

Le concert de la star trash à Jakarta est menacé d’annulation, alors que les dirigeants birmans autorisent le premier festival Gay

Les idées simples conviennent mal pour traduire les réalités de l’Orient compliqué. Là où la massue de l’autoritarisme est la plus attendue, on reçoit avec étonnement un bouquet de fleurs. Là où la porte semblait ouverte, on se la prend soudainement dans la figure. Ainsi, la Birmanie, dirigée pendant près de cinquante ans par une implacable dictature militaire, a organisé le 17 mai sa première Gay Pride, témoignage de ce que l’ouverture politique que vit ce pays depuis le début de 2011 s’accompagne d’un appréciable assouplissement social. En revanche, l’Indonésie, donnée en exemple pour la modération de son islam et ses progrès démocratiques depuis la chute de Suharto en 1998, a interdit un concert de la pop star américaine Lady Gaga en tournée en Asie.

La Gay Pride de Birmanie s’est limitée à la représentation de pièces de théâtre, à des débats d’écrivains et à la diffusion de documentaires dans quatre villes du pays, dont Rangoon et Mandalay. Elle s’est déroulée dans le cadre de la Journée internationale contre l’homophobie et la discrimination envers les transsexuels. Le célèbre défilé qui ponctue la manifestation dans les autres pays n’a guère eu lieu, mais dans ce pays conservateur où les lois coloniales toujours en place punissent l’homosexualité, ce premier pas est significatif. En Indonésie, la police n’a, en revanche, pas autorisé l’organisation du concert de Lady Gaga, cédant aux pressions de petits groupes islamistes, comme le Front de défense de l’islam (FPI), lequel menaçait d’empêcher la chanteuse de sortir de l’aéroport. Le FPI s’est illustré dans le passé par ses raids violents contre les bars et autres lieux de sortie nocturne. De son côté, le Conseil des Oulémas, un organisme officieux, a fustigé les tenues «sexy et érotiques» de la star. Les organisateurs du concert, dont les 50.000 billets ont été vendus en deux semaines, ont rassuré les fans de Lady Gaga, appelés les «petits monstres», en expliquant qu’ils essayaient encore de convaincre les autorités. Sinon, Rangoon pourrait être intéressé…

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Société Viêtnam

Les mystères d’une maladie mortelle au Vietnam

Vingt-et-une personnes sont déjà mortes, dans la province de Quang Ngai, d’une maladie à l’origine mystérieuse. Jusqu’ici, les recherches n’ont pas abouti.

La maladie provoque des ulcères aux mains et aux pieds, ainsi que d’intenses brulures. Dans un deuxième temps, les membres sont victimes d’ankylose et la maladie attaque des organes vitaux, comme le foie ou les poumons. A ce jour, les quelque deux cents victimes recensées appartiennent  à la minorité ethnique H’re, qui compte un peu plus de cent mille membres à Ba To et Minh Long, deux districts montagneux de la province de Quang Ngai, dans le centre du Vietnam. Leur alimentation pourrait donc être en cause.

Plusieurs équipes effectuent des recherches et la ministre de la santé, Nguyên Thi Kim Tiên, s’est rendue sur place le 28 avril.  Des aflatoxines ont été découvertes dans le riz couvert de champignons que consomment les H’re. Les recherches s’orientent donc vers une contamination de la nourriture sans exclure un éventuel contact cutané avec d’autres toxines. Des analyses de sang, du sol et de la nourriture ont été systématiquement entreprises.

Phan Trong Lan, directeur adjoint du département de la prévention au ministère de la santé estime, dans un entretien accordé à Tuoi Tre (la Jeunesse) à la mi-mai, que la découverte de l’origine de la maladie dépend non seulement de la qualité scientifique des recherches mais aussi «d’une bonne part de chance». «Les virus et les bactéries sont imprévisibles… nous devons en poursuivre l’étude», a-t-il ajouté.

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Société Viêtnam

Vietnam : vue sur mer imprenable pour richissimes Hanoïens

Le grand luxe des stations balnéaires est une exception dans un secteur immobilier plutôt morose au Vietnam. Surprise: la clientèle est en majorité  hanoïenne.

Alors que les autres secteurs du marché de l’immobilier au Vietnam «ont été gelés par les difficultés de l’économie et le resserrement de la monnaie et du crédit», celui des propriétés balnéaires de grand luxe demeure très animé, rapporte le site VietNamNet. A Da Nang, port du Vietnam central aux plages réputées, Nguyen Phuong Thao, directeur des ventes d’un gros projet de villas et d’appartements de luxe estime que 62% des acquéreurs résident à Hanoi, 18% à Hô Chi Minh Ville et 12% seulement à l’étranger. Il ajoute que les villas les plus chères – piscine, vue imprenable – sont celles qui se vendent le mieux.

Les villas se vendent dans une fourchette de 1 million d’€ à 1,4 million d’€ et les appartements entre 150 000 € et un peu plus d’1 million d’€. To Nhu Tung, directeur d’un autre projet, a remarqué que les acheteurs ne sont pas très regardants en ce qui concerne les prix ou d’éventuelles ristournes. Il cite le cas d’un jeune homme né en 1990 et qui a avancé, sur-le-champ et en liquide, 20% du montant d’une villa achetée près de trois millions d’€.

Les environs de Hoi An et ceux de Da Nang, à une demi-heure de route l’une de l’autre,  passent pour être les marchés les plus chauds d’Asie, avec des propriétés valant quelques millions d’€. La surprise est que les principaux clients sont des Vietnamiens de Hanoi, loin devant les Vietnamiens d’outre-mer. Ils sont souvent directeurs de société ou jeunes entrepreneurs. Les Saigonais préfèrent acquérir des propriétés dans une fourchette de 230 000 € à 600 000 € dans la station balnéaire de Vung Tàu (ex-Cap St-Jacques), à deux heures de la mégapole méridionale.

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Singapour Société

Haro sur les mâles de Singapour

Une actrice de l’île-Etat se lamente à propos des lacunes de ses compatriotes masculins qu’elle juge immatures

L’actrice singapourienne Felicia Chin, jusqu’à récemment une des stars de la firme MediaCorp, a dit tout le mal qu’elle pensait des hommes de la cité-Etat dans un entretien au magazine féminin Nuyou, de langue chinoise. Pour l’artiste âgée de 27 ans, les Singapouriens sont «matérialistes, arrogants et superficiels». «Il est difficile de trouver des hommes mûrs et fiables comme ceux de la génération de mon père», a-t-elle ajouté. Devenue actrice à temps partiel, Felicia Chin suit des cours d’économie à l’Université nationale de Singapour. Elle a précisé que tous ses anciens petits amis étaient Singapouriens, mais s’est plainte de ce que, pour la plupart, «ils étaient focalisés sur l’argent et sur les signes extérieurs du succès».

Ces confidences ont provoqué des réactions de défense de personnalités des médias. Lin Pei Fen, une DJ populaire, a rétorqué que l’obsession des signes extérieurs de richesse «est un trait nécessaire de la vie à Singapour» et qu’elle-même était «attirée par les hommes qui savaient se montrer arrogants quand il le fallait». Teo Ser Lee, ancienne reine de beauté, a considéré que les propos de Felicia Chin étaient une «généralisation sans nuances» et a indiqué avoir rencontré des «Singapouriens humbles, qui travaillent dur pour chaque dollar». Loin de se sentir culpabilisée, Felicia Chin persiste, disant qu’elle préfère les «hommes mûrs qui ont roulé leur bosse» et n’écarte pas l’idée de «sortir avec un étranger». A bon entendeur…

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Société Viêtnam

Vietnam: cancers en série à proximité d’une cimenterie

Des dizaines de victimes de cancers ont été enregistrées à Minh Tân, commune à une centaine de km à l’est de Hanoi et encadrée par une cimenterie et des carrières.

Le médecin de Phuc, jeune homme victime d’un cancer du poumon, a renoncé à le soigner et la famille se prépare au deuil. Lua a subi l’ablation d’un sein à la suite d’un cancer. Hoi, âgée de 27 ans, vient d’apprendre qu’elle souffre d’un cancer du poumon. Le site Vietnamnet.net précise que, sur le coup de midi, le village semble désert car les habitants se retranchent chez eux pour se protéger d’une poussière envahissante et dangereuse. Les enfants de la crèche ne sont pas autorisés à jouer dans la cour.

La commune abrite la cimenterie Hoang Thach, d’une capacité de 2,3 millions de tonnes par an, employant 2 700 ouvriers (selon le système du 3/8) et dont la production, sur une berge d’une rivière Da Back, est empaquetée sur la rive opposée, une noria de camions assurant la liaison. L’exploitation de carrières contribue également à la pollution.

«Plus de la moitié des décès sont dus à un cancer et il y a plus de malades parmi les jeunes que les vieux», dit une habitante. Miên, une veuve, estime que «la mort de son mari l’a sauvée» : ayant épousé un ‘héros de la révolution’, elle bénéficie d’une assurance et peut se faire soigner gratuitement. «Je dois me battre pour que mes enfants et petits-enfants puissent survivre». Construite en 1980, la cimenterie est censée recourir à des méthodes de production respectueuses de l’environnement.

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Birmanie Société

Birmanie : pénurie de médicaments pour les malades du sida

L’insuffisance du système local de santé et de l’assistance internationale met en péril la vie de dizaines de milliers de Birmans atteints par la maladie

Médecins sans Frontières (MSF) en Birmanie s’alarme de l’écart béant entre les besoins des personnes atteintes par le virus du sida et l’offre locale de médicaments antirétroviraux. Environ 240.000 personnes sont porteuses du VIH en Birmanie ; sur ce nombre, la moitié a un besoin urgent d’une trithérapie à l’aide d’antirétroviraux. Mais seules 30.000 d’entre elles bénéficieraient de ce traitement régulier en 2010.

«Nous voyons des patients ramper pour venir nous voir, certains léthargiques et d’autres presque morts», dit Maria Guevara, coordinatrice médicale pour MSF en Birmanie, citée par le Guardian. «En tant que médecins, nous devons faire face et leur dire que nous ne pouvons pas les traiter, car ils ne correspondent pas aux critères; c’est tragique».

MSF espérait pouvoir bénéficier d’un soutien accru grâce au prochain cycle d’allocations de donations du Fonds global contre le sida, la tuberculose et le paludisme, mais ce cycle a été annulé à cause d’un manque de fonds. En conséquence, les médecins doivent rationner les médicaments antirétroviraux, ne les prescrivant qu’aux patients les plus faibles. Selon les groupes d’assistance locaux, le taux de mortalité des patients atteints par le sida arrivant dans les cliniques s’élève à 25 %. La prévalence de la tuberculose, dont souffrent environ 300.000 Birmans et qui s’attaque particulièrement aux personnes dont le système immunitaire est affaibli, constitue un facteur aggravant.