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Indonésie Société

A Sumatra, un autocar prend feu: 13 morts

Un court-circuit semble à l’origine de l’incendie d’un autocar qui a fait treize morts (dont quatre enfants et un nourrisson) ainsi que douze blessés graves.

Le drame s’est déroulé en pleine nuit. La plupart de la cinquantaine de passagers dormait. Le chauffeur s’est arrêté pour asperger d’eau son moteur surchauffé. «Des témoins ont rapporté que l’autocar a soudainement pris feu», a déclaré le porte-parole de la police locale, selon le Jakarta Post. La tragédie a eu lieu sur la principale route de la province de Sumatra Ouest, à trente km de Payakumbuh, une ville d’une centaine de milliers d’habitants. «De nombreux passagers se sont retrouvés coincés à l’intérieur», a ajouté le porte-parole.

Douze passagers qui souffrent de fractures et de brûlures demeurent hospitalisés à Payakumbuh. Moins grièvement blessés, dix autres ont été relâchés après avoir été soignés. Le chauffeur et son assistant sont interrogés par la police, qui pense qu’un court-circuit explique la soudaineté de l’incendie. En Indonésie, comme aux Philippines, en Thaïlande ou au Vietnam, l’entretien des autocars laisse parfois à désirer, même si les tragédies sont plus souvent liées à la conduite des chauffeurs.

Le drame a eu lieu le 1er mai. L’assureur de la compagnie d’autocars a annoncé, depuis, que les victimes seraient indemnisées «conformément à une loi de 1964» : 25 millions de roupies (2 150 €) aux familles par parent décédé ; remboursement des frais d’hospitalisation jusqu’à un maximum de 10 millions de roupies (854 €) par blessé.

 

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Indonésie Société

A Sulawesi, quand quinze flics boivent un coup de trop

A Manado, chef-lieu du nord de Sulawesi (ex-Célèbes), quinze flics éméchés ont menacé l’assistance de leurs armes et saccagé un bar.

Le grabuge, rapporte le Jakarta Globe le 2 mai, a commencé sur le parking du bar au moment où ce dernier s’apprêtait à fermer. Une voiture, propriété de l’un des policiers indonésiens, bloquait la sortie. «Mon ami leur a juste demandé de déplacer leur voiture. Ils l’ont frappé», a raconté un employé du bar. L’employé et quelques autres clients ont essayé de calmer la situation.

Non seulement ils ont essuyé des coups mais les flics ont, sur leur lancée, pénétré dans le bar, selon d’autres témoins, et se sont mis à frapper d’autres employés du bar. Quand ces derniers ont tenté de se défendre, les policiers «ont dégainé leurs armes et les ont pointées vers nous», a rapporté l’employé précité. «Nous nous sommes mis à courir», a-t-il ajouté.

Le manager du bar a rapporté l’incident à la police, laquelle a confirmé les faits. Un porte-parole du commandement local de la police pour la province a affirmé qu’une enquête avait été lancée. Les policiers «pourraient être démis de leurs fonctions et renvoyés», a-t-il estimé. Des sanctions sont rarement prises en Indonésie. L’histoire ne dit pas l’endroit où les flics se sont saoulés. Etaient-ils de service ? Si ce n’était pas le cas, pourquoi étaient-ils armés ?

 

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Un éléphant sauvage empoisonné par des paysans

Dans le district d’Atjeh Jaya, à Sumatra, un éléphant s’est effondré après plusieurs heures de souffrance. Des paysans l’auraient empoisonné.

Il s’agit d’une femelle d’une vingtaine d’années. «Nous l’avons vue chanceler avant de s’effondrer», a déclaré un garde forestier au Jakarta Post. Elle était accompagnée d’un éléphanteau de trois ans retrouvé près de la carcasse de sa mère. L’incident s’est produit sur une plantation de palmiers à huile, en bordure d’une forêt où vivent encore une quarantaine d’éléphants sauvages et à proximité d’une piste d’éléphants.

Le remplacement des forêts par des plantations a considérablement réduit l’habitat des éléphants sauvages en Indonésie. Les éléphants circulent donc sur dans les plantations, ou dans les fermes, et s’en prennent parfois à l’habitat humain. Pour éviter les destructions, la procédure prévue par les gardes, le cas échéant, est de les chasser à l’aide d’éléphants domestiqués. Mais encore faut-il que les paysans ou planteurs avertissent les gardes forestiers de leur présence.

Ce qui n’est pas toujours le cas. Des planteurs, pour s’en débarrasser définitivement, préfèrent parfois les empoisonner plutôt que d’alerter les autorités. «Nous pensons que la présence de l’éléphant n’a jamais été rapportée parce que les résidents voulaient l’abattre eux-mêmes», a déclaré un responsable local, tout en précisant que le fait était rare. Une autopsie a été ordonnée et les résultats permettront de savoir les causes de la mort.

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Indonésie Société

De plus en plus de fumeurs en Indonésie

Les bénéfices des grandes marques de cigarettes ne cessent d’augmenter en Indonésie. Et ce n’est pas fini.

Les campagnes et les mesures anti-tabac ont beau se multiplier en Indonésie, les fumeurs y sont de plus en plus nombreux. Rien n’y fait. En 2011, Aldi Rizal, âgé de 2 ans, avait fait sensation en consommant deux parquets de cigarette par jour (il a arrêté depuis). Plus de 400 000 enfants âgés de 10 à 14 ans fumaient en 2010 (contre 71 000 en 1995). Selon le Jakarta Globe, la Commission nationale pour la protection de l’enfance pense que leur nombre était le double voilà deux ans.

Selon le Jakarta Post, le premier fabricant de cigarettes, Hanjaya Mandala Sapoerna, a vu les recettes de ses ventes augmenter de 31,56% pendant le premier trimestre de 2012 (et ses bénéfices augmenter de 37,74% par rapport au premier trimestre 2011). Le deuxième fabricant national, Gudang Garam, a vu les siennes croître de 21,07% (et ses bénéfices de 10%).

L’une des raisons: alors que le pouvoir d’achat augmente régulièrement dans une économie à la croissance solide, le prix des cigarettes reste peu élevé, ce qui permet aux fabricants de reporter sur le consommateur le poids de taxes supplémentaires (déjà + 16% en 2012). Le paquet de cigarettes le plus populaire coûte moins d’un euro (contre plus de 3 € à Singapour). La deuxième raison : les mises en garde contre les effets du tabac sur la santé ont une influence encore très limitée. Dans le quatrième pays le plus peuple du monde, avec 240 millions d’habitants, deux cent mille individus sont morts en 2011 de maladies liées à la consommation de tabac.

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Indonésie Société

L’appel public à la prière: le débat s’ouvre à Jakarta

Le vice-président indonésien a dénoncé la cacophonie des appels à la prière à Jakarta. Politiquement incorrect ? L’accueil n’est pas pour autant négatif.

Qui se souvient de l’époque où Jakarta, capitale de la becak, feu le cyclo-pousse indonésien, était bercée par l’appel un peu lointaine du muezzin à la prière ? Depuis le milieu des années 80, des moyens plus puissants de diffusion,  la construction de centaines de mosquées supplémentaires, les appels préenregistrés à la prière, cinq fois par jour, à quelques secondes d’intervalle, ont fini par déboucher sur une cacophonie. Seule protection efficace : l’addition de double vitrages et de la climatisation,  privilèges de riches.

Le vice-président Boediono a pris son courage à deux mains et soulevé la question, le 27 avril, dans son discours d’ouverture du sixième Conseil des mosquées de l’Indonésie. «Trop bruyant», a-t-il dit, en réclamant des mesures pour limiter le son des haut-parleurs. Selon le Jakarta Post, Ahmad Suaedy, président de l’Institut Wahid (ONG musulmane prônant le pluralisme), l’a félicité d’avoir abordé un «sujet tabou».

Amidan, président de l’officieux mais influent Conseil indonésien des Oulémas, à majorité islamiste, a exprimé son désaccord tout en reconnaissant que les mosquées devraient s’entendre en ce qui concerne leurs appels, à l’image de ce qui se pratique au Caire depuis 2006.  En outre, selon une réglementation adoptée en 1978, les haut-parleurs extérieurs ne devraient être utilisés que pour les appels à la prière, en cas d’alerte ou pour les sermons exceptionnels lors de fêtes musulmanes. Ce qui n’est pas le cas.

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Jakarta s’enfonce plus vite que toute autre ville

La capitale de l’Indonésie s’enfonce rapidement. La raison première : les nappes phréatiques sont pompées pour satisfaire les besoins des habitants

Ho Chi Minh Ville, on le sait, s’enfonce de deux cm environ par an, ce qui est déjà préoccupant. Jakarta, toutefois, bat tous les records : dans certains endroits, elle s’enfonce chaque année de dix, quinze ou même vingt cm. 40% de sa superficie se trouvent déjà en-dessous du niveau de la mer. Le pompage de l’eau, pour satisfaire les besoins de dix à douze millions de citadins, n’arrange rien. La capitale de l’Indonésie «est l’un des cas les pires au monde» dans ce domaine, estime l’hydrologiste néerlandais Janjaap Brinkman, cité par le magazine The Atlantic.

L’eau,  qui se trouve  parfois à des centaines de mètres sous la mégapole, est difficile à remplacer. Une fois vides d’eau, les cavités contribuent à l’affaissement des sols.  «Faute de mettre fin à une extraction si profonde de l’eau, Jakarta s’enfoncera de cinq à six mètres supplémentaires» d’ici à la fin du siècle,  juge Brinkman.  De 1974 à 2010, de larges pans de la ville se sont enfoncés de 25 à 70 cm et les quartiers les plus peuplés, sur la côte, ont perdu de 1,4 à 2,1 mètres.

Le long de la mer de Java, un mur de trente km a été construit pour prévenir les inondations. En cas de brèche, des centaines de milliers de gens pourraient être inondés et les réserves d’eau potable détruites. Un deuxième mur amorcé en appui devrait être terminé en 2025. Quoi qu’il en soit, en cette saison de fortes pluies, les inondations sont déjà fréquentes et les voies d’eau sont pratiquement toutes polluées.

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Millionnaires indonésiens

L’analyse des comptes bancaires en Indonésie souligne une forte concentration des avoirs. Sur ce plan-là, rien n’a changé depuis le limogeage de Suharto en 1998.

Le résultat est probant : 0,1% des comptes bancaires regroupent plus de la moitié de l’ensemble des dépôts en Indonésie, selon une enquête de LPS, agence officielle d’assurances. Dans un pays de 240 millions d’habitants et de 101 millions de comptes bancaires, 136 890 comptes bancaires seulement, soit un peu plus de 0,1%, dépassent les 2 milliards de roupies (165 000 €).

Selon le Jakarta Globe, l’un des placements favoris des riches indonésiens est l’immobilier en Australie et à Singapour (sécurité, climat, conditions de vie, marchés solides). Au cours des dix dernières années, les achats à Singapour ont pratiquement décuplé (1714 propriétés achetées en 2011, contre 430 en 2000). Les acheteurs étrangers les plus nombreux dans la cité-Etat sont les Chinois et les Malaisiens mais les Indonésiens achètent les propriétés les plus couteuses et celles du centre-ville, selon le Straits Times.

Une augmentation des achats à Londres est rapportée par le Jakarta Post. L’immobilier londonien est jugé comme un placement sûr et les Indonésiens y acquièrent des propriétés d’une valeur moyenne de 400 000 € (alors qu’à Singapour, ils achètent des propriétés dans une fourchette de 600 000 € à 3 millions d’€).

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Société Viêtnam

Vingt manifestants arrêtés au Vietnam

La police a dispersé une manifestation de paysans contre l’expropriation de leurs terres le 23 avril. Vingt manifestants ont été arrêtés.

Depuis huit ans, les autorités veulent construire à vingtaine de km au sud-est de Hanoi, dans la province de Hung Yen, une ville satellite qualifiée d’Ecoparc sur un demi-millier d’hectares répartis entre trois communes. Au total, quatre mille familles seront expropriées moyennant compensations.

La manifestation du 24 avril a opposé, selon la presse officielle, quelque trois mille policiers et miliciens à un millier de membres des 166 familles propriétaires de près de 6 hectares. Accueillis par des jets de pierres et de briques, les policiers ont fait usage de grenades lacrymogènes pour disperser sans ménagement la foule. Vingt manifestants ont été arrêtés en raison de leur «comportement extrémiste», a affirmé un membre de l’administration locale, cité par le quotidien Thanh Nien.

Les évictions se font au fur et à mesure de l’avancement de travaux confiés à Viet Hung, une compagnie privée. Les compensations offertes à la suite d’interminables négociations, émaillées de nombreuses manifestations, ont triplé pour atteindre un peu plus de 5 € le mètre carré, un montant encore rejeté par quelque 1600 familles. D’autres paysans refusent de céder leurs terres, de peur de se retrouver sans ressources.