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Philippines Société

La lutte d’un religieux écologiste aux Philippines

Edwin Gariguez, prêtre philippin, a reçu, le 16 avril à San Francisco, le Goldman Environmental Prize, le «Prix Nobel vert». Mais la partie n’est pas gagnée.

Voilà deux décennies que, sur l’île de Mindoro aux Philippines, le P. Gariguez se bat en faveur des aborigènes mangyans dont le bien-être, le style de vie et la culture sont menacées par les activités d’Intex, société norvégienne autorisée à exploiter une mine de nickel «à ciel ouvert, selon une méthode d’extraction à l’acide, qui aurait produit des millions de tonnes de déchets toxiques», rapporte le site des Missions étrangères de Paris.

Le religieux a fondé Alamin (Alliance Against Mining). Il a obtenu des autorités locales en 2002 un moratoire de vingt-cinq ans sur l’exploitation minière à Mindoro, moratoire qui n’a pas été appliqué. Il s’est rendu en Norvège pour rallier à sa cause le lobby écologiste. En 2009 enfin, il a entrepris, en compagnie d’une vingtaine de militants, une grève de la faim. Au onzième jour, Manille a suspendu les activités d’Intex à Mindoro.

Toutefois, Intex a annoncé le 20 avril un accord avec le groupe chinois MCC8 concernant un investissement de 108 millions d’€, avec le soutien de «la très puissante CITIC-Gem Fund» norvégienne, dans le nickel à Mindoro. Le début de la production aurait lieu en 2015. La guerre continue.

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Société Viêtnam

A Hanoï, des étudiants ont choisi de vivre la nuit

Le site Vietnamnet brosse un portrait édifiant d’étudiants, enfants de familles fortunées qui, à Hanoi, mènent grand train de vie.

Des étudiants qui en ont les moyens consacrent leurs nuits à des surprise-parties ou aux jeux d’argent.  D’autres restent devant leurs ordinateurs, comme des drogués. Des étudiantes, enfin,  se font entretenir. Ces comportements, qui se développent avec l’enrichissement, sont l’un des moyens pour échapper au contrôle des parents dans la capitale du Vietnam, un phénomène reconnu depuis longtemps en Thaïlande et qui se manifeste également au Cambodge.

Des étudiants dépensent des millions de dôngs en vins (30 000 dông valent un €) au cours d’une soirée arrosée alors que les enfants «des familles pauvres se réunissent chez les marchands de thé pour bavarder autour d’une tasse qui leur coûte 2000 dôngs», affirme Vietnamnet. Quand les jeunes noceurs se lassent de leurs sorties, ils se regroupent pour s’adonner à des jeux d’argent, ajoute le site.  Des collégiennes pensionnaires ont rapporté le cas de camarades qui font le mur de nuit, ajoutant que «la nuit est le meilleur moment pour gagner de l’argent auprès d’hommes riches».

De nombreux étudiants passent leur temps à chatter sur la Toile ou à parler sur téléphone portable jusqu’à une heure avancée de la nuit. «Il y a tellement de choses dont on peut profiter dans la vie moderne que vous devez rester éveillé la nuit pour les découvrir», a déclaré une étudiante.

 

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Indonésie Société

Torture : la police indonésienne toujours sur la sellette

Dans une lettre ouverte au ministre indonésien de la justice, Amnesty International déplore la poursuite de tortures en détention et l’impunité de la police.

Deux hommes d’ethnie chinoise, Sun An Alang (51 ans) et Ang Ho (34 ans), auraient été détenus par la police de la province de Sumatra-Nord (Indonésie) du 2 au 16 avril 2011 et torturés jusqu’à la signature d’une confession les impliquant dans le meurtre de deux hommes le 29 mars précédent. Les deux détenus avaient été arrêtés par des policiers en civil démunis de mandat d’arrêt. Brulures, coups, assauts sexuels. Ils ont été inculpés d’homicide, jugés et condamnés à la prison à vie en l’absence de toute enquête indépendante. Cette affaire est l’un des exemples qui figurent dans une lettre publiée le 4 avril et adressée par Amnesty International (AI) à Amir Syamsuddin, ministre indonésien de la Justice et des droits de l’homme.

AI cite également le cas de Yusli, 23 ans, originaire de Bogor (Java-Ouest),arrêté le 26 décembre 2011 et qui est mort le jour-même. Le corps, déposé à la morgue d’un hôpital de Jakarta, était couvert de multiples blessures (coups à la tête, lacérations du visage, impact de balle sur le côté et coupures diverses). Un chef de village a tenté d’acheter le silence de la famille, laquelle a refusé et ignore toujours la raison de l’arrestation. AI demande à Jakarta d’appliquer la Convention de l’ONU contre la torture, ratifiée par l’Indonésie en 1998, de renforcer la discipline au sein des forces de l’ordre et de sanctionner les coupables.

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Société Viêtnam

Vietnam : lendemains qui déchantent pour un fermier modèle

La spéculation foncière et immobilière est source de graves conflits. Le Vietnam, où la terre est théoriquement propriété de l’Etat, n’échappe pas à la règle.

Doan Van Vuon était donc un exploitant catholique qualifié de « modèle » (élevage de poissons et crustacés) sur le territoire de la ville de Haiphong, jusqu’au jour de janvier 2012 où la police locale a monté un raid pour le chasser de ses terres et que, dans la foulée, son habitation a été détruite par des hommes de main. Il y a eu résistance armée (4 policiers et 2 soldats blessés), ce qui, en d’autres temps, aurait condamné Vuon et ses acolytes.

Mais les médias ont suivi l’affaire, devenue un scandale national. Le Premier ministre Nguyên Tân Dung a été contraint d’intervenir personnellement. La récupération des terres de Vuon a été déclarée «forcée et illégale», la presse a été félicitée par un collaborateur du Premier ministre et une solution juste annoncée.

Deux mois plus tard, l’optimisme n’est plus de mise, rapporte le site des Missions étrangères de Paris. «Le manque d’objectivité et d’impartialité» des médias a été dénoncé publiquement par un membre du gouvernement. Tout en reconnaissant l’illégalité du raid de la police, le comité populaire (mairie) de Haiphong a, le 3 avril, dénoncé «des infractions commises par l’exploitant exproprié» (utilisation de terrains non alloués, destruction d’un bois, négligence dans le paiement des impôts). Loin des caméras, rien ne se règle.

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Indonésie Société

L’odeur de la kretek

Le lobby anti-tabac américain est furieux : l’Organisation mondiale du commerce a dénoncé l’interdiction d’importer la kretek, fameuse cigarette de l’Indonésie.

Dégoût des uns, régal des autres, l’odeur du clou de girofle qui crépite en se consumant est le symbole, la mémoire de l’Indonésie. N’importe où, cette odeur signifie la présence d’un amateur de kretek, cigarette inventée en 1880 par un javanais asthmatique et qu’il avait truffée de clous de girofle dont le contenu en eugénol soulageait ses douleurs de poitrine. Les fabriques de kretek emploient aujourd’hui 180.000 personnes et cette cigarette est consommée par 90%  des fumeurs indonésiens, y compris ceux qui ont émigré aux Etats-Unis.

Quand, en 2009, les Etats-Unis ont décidé de bannir les cigarettes parfumées – à la cannelle, à la fraise, à la cerise, censées séduire un public jeune –, la kretek n’a pas échappé au couperet. Mais les Indonésiens ont réagi en intervenant auprès de l’OMC, qui a fini par trancher, le 4 avril, en déboutant Washington. La raison : la cigarette mentholée, produite par d’influents fabricants américains, n’est pas interdite aux Etats-Unis. Que faire? Il est vrai que les amateurs de kretek aux Etats-Unis sont surtout des Indonésiens.

Comme les Indonésiens sont encore de gros fumeurs, le clou de girofle conserve un avenir. Originaire de Ternate aux Moluques, l’ancien «archipel aux épices»  le giroflier s’est répandu jusqu’à Madagascar, aux Comores et à Zanzibar. Mais l’Indonésie représente plus des deux tiers de la production mondiale de clous de girofle.

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Laos Société

Les Rameaux célébrés malgré un interdit dans deux villages

Le Laos, où le Parti populaire révolutionnaire règne sans partage depuis 1975, surveille de très près les religions, en particulier les protestants.

Deux petites communautés protestantes de la province de Savannakhet, au sud du pays à la frontière avec la Thaïlande, ont célébré les Rameaux, le 1er avril, devant leurs temples placés sous scellés par les autorités, rapporte le site d’information des Missions étrangères de Paris ( http://eglasie.mepasie.org/ ) en citant des ONG chrétiennes. La police n’est pas intervenue sur-le-champ. Sous prétexte «d’irrégularités dans les permis de construire», le temple du village de Kengweng (élevé voilà plus de quarante ans) a été placé sous scellés en février 2012 et celui de Dongpaiwan en septembre 2011. Ces petites communautés ont également reçu l’ordre de ne plus se réunir.

Une autre petite communauté protestante, celle du village de Nadaeng, dont le temple vieux d’un demi-siècle a été séquestré en décembre 2011, ne s’est pas encore réunie. Elle attend de voir ce qui se passera le dimanche de Pâques à Kengweng et à Dongpaiwan, jour où les chrétiens disent qu’ils lèveront les scellés. Les trois communautés réclament, en vain, la restitution de leurs lieux de culte. Le Laos compte «un peu plus d’1%» de chrétiens. L’immense majorité de la population se réclame du bouddhisme theravada. Toutes les églises sont étroitement surveillées par les services de sécurité.

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Indonésie Société Vidéo

En Indonésie, quatre millions d’individus sont invisibles

L’Indonésie bénéficie d’une économie robuste. Mais elle compte également, comme la Birmanie,  le Cambodge ou les Philippines, des laissés-pour-compte. 

Ils sont partout et, pourtant, n’existent pas. Beaucoup sont des chiffonniers, qui revendent à très bas prix leurs médiocres collectes d’ordures dans les poubelles ou sur les décharges. Ils n’ont pas de domicile, dorment sous les ponts ou les raccords d’autoroutes, auprès de leurs carrioles. Ils n’ont pas de carte d’identité : ils ne peuvent donc pas bénéficier d’une aide médicale officielle et leur progéniture ne peut pas fréquenter de l’école.

Ils sont quatre millions, sur de 230 à 250 millions d’Indonésiens. La fonction publique les qualifie d’”invisibles” car ils ne sont recensés nulle part, rapporte Al Jazeera, qui les a filmés. Beaucoup sont des paysans pauvres qui ont émigré dans les villes dans l’espoir d’une vie meilleure. Toutefois, faute d’un certificat de résidence ou d’un métier officiel, ils n’ont pas droit à des cartes d’identité et ne peuvent pas bénéficier de l’aide aux programmes d’éradication de la pauvreté, alors qu’ils sont les premiers concernés par le fléau. Ils sont donc condamnés à vivre des restes rejetés par les autres.

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Indonésie Société

Terrorisme : cinq suspects tués à Bali

L’unité anti-terroriste indonésienne a lancé deux raids contre des suspects à Bali. Cinq hommes ont été tués et des armes récupérées.

Cinq individus soupçonnés de terrorisme ont été abattus à Bali, dans la nuit du 18 au 19 mars, au cours de deux raids menés par le Détachement-88, l’unité anti-terroriste de la police indonésienne. Des tirs d’armes automatiques ont été entendus pendant plusieurs minutes à Denpasar, le chef-lieu de Bali (deux tués), et dans un bungalow d’hôtel (trois morts) à Sanur, une localité populaire parmi les touristes étrangers.

La police a affirmé que les deux raids étaient liés, que les suspects ont riposté ou essayé de s’échapper, et que des armes ont été retrouvées sur place. L’un des morts a été identifié comme appartenant à un réseau terroriste. Les individus abattus se préparaient à attaquer des banques pour financer de nouveaux attentats, a indiqué la police en n’écartant pas la possibilité d’attentats lors de grandes parades organisées à la veille du Nyepi, Nouvel an balinais ou « jour du silence ».  En octobre 2012, l’Indonésie commémorera le dixième anniversaire de l’attentat de Bali qui avait fait 202 morts, dont 88 touristes australiens. Formé avec des aides australienne et américaine à la suite de cet attentat, le Détachement 88 a la réputation de recourir à des méthodes expéditives.