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Société Thaïlande

Thaïlande : un sorcier-tatoueur franchit la ligne jaune

Un sorcier du nord-est de la Thaïlande a été arrêté à cause des bagarres que son art provoquait entre ses disciples.

Ajarn Ton, de son vrai nom Boonyong Luangjumpol, s’était fait une solide réputation de médium, de sorcier et de tatoueur dans son village de la province de Kalasin (nord-est de la Thaïlande). Ses potions d’amour étaient vantées. Surtout, ses tatouages, exécutés à l’aide d’une petite lance de fer dont la pointe était trempée dans l’encre, protégeaient, selon ses adeptes, des balles ainsi que des coups d’épée et de bâtons. Les disciples du médium ont voulu, toutefois et à de nombreuses reprises, tester l’efficacité de cette protection en s’affrontant dans de farouches combats à mains nues et à coups de bâtons, souvent à l’occasion de festivals traditionnels ou religieux.

Devant la colère des voisins et le grand nombre d’adolescents blessés, la police a fini par lancer le 5 novembre un raid sur l’antre du sorcier. Au lieu de statuettes religieuses et d’amulettes, ils ont déniché, selon le quotidien Bangkok Post, un « petit arsenal » : 9 pistolets, 18 épées et 121 cartouches. Le médium ne s’est pas démonté, affirmant que ses clients, habituellement des jeunes sans le sou, avaient l’habitude de le payer en lui donnant une arme et qu’il ne savait pas qu’il était illégal de détenir des armes à feu sans permis. Ajarn Ton et son assistant ont été placés en détention provisoire et inculpés de possession d’armes à feu sans permis.

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Culture Histoire Hong Kong Société Viêtnam

Vietnam: Prix Fémina, Peste & choléra, Deville et Yersin

Le prix Fémina a été attribué le 5 novembre à Patrick Deville  pour son roman, Peste & Choléra, gloire posthume d’Alexandre Yersin. Quel héros et quelle plume!

A deux pas de la route mandarine et à une vingtaine de km de la magnifique baie de Nha Trang, dont le rivage est aujourd’hui pollué par les constructions, s’élève la pagode de Linh Son Phap, peu après le village de Suôi Cat. Une pagode sans grand caractère mais propre, ombragée, spacieuse et qui ne pleure pas misère. Le 14 mars 2011 est un jour de fête et un demi-millier de fidèles en robes grises déjeunent après les prières. Repas léger, végétarien, pris dans le calme et la simplicité au pied des autels illuminés par de nombreuses bougies.

L’un de ces autels accueille une grande photo : un Occidental à la barbe blanche, quasiment chauve, aux yeux bleus, à la chemise grand ouverte. Plus loin sur la même route, à cinq minutes en moto, mais sur le côté opposé et en retrait, se trouve une grille qu’un vieux gardien un peu esseulé ouvre gentiment. Il montre du doigt un gros monticule, pas même une colline. En haut de laquelle se trouve une tombe : Alexandre Yersin, 1863-1943, aux côtés d’un pagodon quelconque. En marchant dix minutes, Nicolas Cornet et moi-même gagnons une série de bâtiments bien entretenus et les étables de quelque 400 chevaux, le principal centre de fabrication de vaccins du Vietnam.

Ce sont les legs les plus symboliques de Ong Nam («Monsieur N° 5», référence aux cinq barrettes de son uniforme, celui des débuts, de lieutenant-colonel médecin de la marine) : une simple tombe sur une colline qui se trouve nulle part, une photo éclairée par deux bougies sur un autel au pays du culte des ancêtres (et des bienfaiteurs).  Les témoignages physiques manquent : la grande maison carrée à trois étages, que Yersin avait fait construire à la Pointe des pêcheurs, a été rasée – le tourisme – et il ne reste, à Nha Trang, qu’un petit musée ; enfin, éloigné, isolé dans la montagne, un simple chalet peu accessible est conservé.

L’autel, dans la pagode de Linh Son Phap, est dédié à un génie tutélaire. Si Yersin, dont la photo est celle d’un vieux sage, ce qu’il a été, est l’objet d’un culte local, c’est pour une raison peu connue ailleurs : il avait mis au point un système d’alerte aux tempêtes, aux cyclones, aux typhons qui balaient régulièrement la côte en septembre-octobre. Les pêcheurs lui en sont éternellement reconnaissants.

C’est autour de ce personnage truculent que Patrick Deville construit son roman. Yersin est un laborantin de génie, un bras droit de Louis Pasteur. Mais il veut voir la mer. Ancré beaucoup plus tard dans la baie de Nha Trang, il veut explorer la terre et s’enfonce dans le pays («moï», pour sauvage, à l’époque ; des minorités ethniques, de nos jours), escalade la cordillère indochinoise pour rejoindre, côté cambodgien, le Mékong (en traversant, mais elle n’existait pas à l’époque, la ou les multiples pistes « Hô Chi Minh »).

Yersin emmène sur les Hauts Plateaux du sud son ami Paul Doumer – à l’époque Gouverneur général de l’Indochine, plus tard président assassiné, aujourd’hui célèbre pour être le plus vieux pont, rebaptisé Long Bien, à avoir résisté à toutes les guerres en enjambant, à Hanoï, le Fleuve rouge. Ils vont fonder Dalat, station d’altitude de la «belle colonie» cochinchinoise, agréable petite ville demeurée, elle, à l’écart des guerres et qui conserve encore aujourd’hui son allure de début du XXème siècle. Doumer a eu tort de faire carrière, juge Yersin,- «la saleté de la politique», dont il se méfie, reprend à plusieurs reprises, et à bon escient, Patrick Deville.

La mer, l’exploration, la découverte, une curiosité insatiable. Ce sont les guides, en fin de compte, de ce touche-à-tout brillant. Louis Pasteur et Emile Roux le laissent partir : rien ne sert de l’encager. Microbiologiste ? Certes, il l’a été et le sera toujours, avec une capacité étonnante d’aller droit au but. Envoyé à Hong Kong par les Pasteuriens en 1894, en pleine épidémie de peste, c’est lui, et lui seul, qui y découvre le bacille spécifique de la peste. Mais il ne s’arrête qu’un instant à l’idée de la notoriété, il rejette la notion de carrière, la vie n’est pas un escalier à grimper jusqu’à atteindre le sommet de la reconnaissance. Les Prix Nobel sont pour les autres.

Une idée, dans sa tête, ouvre la voie à la suivante. Yersin en a tous les jours. Il fait venir de «métropole» la première auto à Nha Trang. Pourquoi ne pas adapter au climat vietnamien l’hévéa sud-américain, le quinquina, le rosier, la vigne,… ? La ferme, qui s’ouvre près de Suôi Cat, s’étend au fil des années aux premiers contreforts de la Cordillère indochinoise. Voilà donc Yersin mécanicien, cultivateur, horticulteur, arboriculteur. L’Histoire retient Dunlop, Michelin, Renault, le pneu, la quinine. Ils oublient le touche-à-tout qui découvre les bacilles, fait fabriquer les vaccins, lutte contre le paludisme, initie les Vietnamiens à la vigne, aux fruits d’Europe.

Yersin s’en fiche. Son immense ferme lui rapporte suffisamment pour poursuivre son œuvre. Il ne sera pas enterré, dit Deville, dans la cour de l’Institut Pasteur à Paris, même si les deux Français les plus célèbres au Vietnam demeurent Pasteur et Yersin (on ajoutera peut-être un jour Bonaparte, dont les tactiques ont été adaptées aux guerres du XX° siècle par un admirateur de génie, le général Giap, aujourd’hui centenaire et futur génie tutélaire).

Deville, le soin de l’écriture, un travail minutieux à la fois de plume et de recherche, une utilisation très intelligente des mots et des correspondances de Yersin avec sa mère et sa sœur, l’ensemble offre un ouvrage dont chaque détour est une heureuse surprise. Talent, humour, sérieux, distance à l’égard de son héros, ce Suisse devenu français qui, lui-même, garde ses distances vis-à-vis des autres par souci d’indépendance. Yersin, au soir de sa vie, découvrira la poésie et reprendra ses traductions de grec et de latin. Puisant dans son immense talent, Deville lui rend l’hommage qu’il faut.  Et le prix Fémina est veu couronner le tout.

Jean-Claude Pomonti (photographies de Nicolas Cornet)

Peste & Choléra, de Patrick Deville (Seuil)

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Analyse Société Thaïlande

Chronique de Thaïlande : les ambiguïtés de l’occidentalisation

Sous un vernis d’occidentalisation, la Thaïlande reste fidèle à une approche à la fois opportuniste et insaisissable.

Il y a une vingtaine d’années, à la question d’un journaliste étranger sur « qu’est-ce qu’être thaïlandais ? », une étudiante en licence de sciences politiques de l’université Thammasat répondit : « C’est prendre des choses d’un peu partout et en faire un mélange qui donne, au bout du processus, quelque chose de thaï ». Peut-être sans le savoir, cette étudiante marchait dans les pas d’un illustre prédécesseur, le prince Damrong Rajanuphab, demi-frère du roi Rama V, qui déclarait au début du XXème siècle : « Les Thaïs savent comment choisir. Quand ils voient quelque chose de bon dans la culture d’autres peuples, si cela n’est pas en conflit avec leurs propres intérêts, ils n’hésitent pas à l’emprunter et à l’adapter à leurs propres conditions ».

De nombreux exemples historiques illustrent ce pragmatisme : de la centralisation bureaucratique sous le roi Rama V (règne 1868-1910) aux techniques d’accumulation du capital après la seconde guerre mondiale que les régimes militaires thaïlandais ont adoptées sans complexes quand d’autres pays de la région se barricadaient derrière des idéologies communistes ou neutralistes. Et la Thaïlande actuelle, comme le Siam d’autrefois, n’a pas exclusivement puisé dans les idées, normes et pratiques de l’Occident. Georges Coedès a exposé comment les élites des pays d’Asie du Sud-Est ont adopté et adapté la culture politique hindouiste à une époque où celle-ci jouait le rôle de modèle dans cette partie de la planète. Le bouddhisme Theravada, un des piliers de la culture thaïlandaise, est, lui, venu par Ceylan. Bien plus tard, sous le roi Rama III (règne 1824-1851), le goût chinois s’est répandu à la cour du Siam au moment où le commerce des jonques reprenait vigueur et les produits de luxe chinois inondaient les marchés de Bangkok.

Les cultures de tous les pays résultent, bien évidemment, d’une combinaison d’influences venues d’ailleurs, mais rares sont les pays, comme la Thaïlande, qui semblent apparemment offrir si peu de résistances aux incursions. Les missionnaires chrétiens venus au Siam au XVIIème siècle s’étaient mêmes montés la tête : « Nous pensons pouvoir convertir facilement le roi d’Ayutthaya », assuraient-ils à leurs supérieurs à Paris et à Rome. Résultat : la proportion de chrétiens en Thaïlande est parmi la plus faible d’Asie du Sud-Est. Mais il reste le meilleur de cette influence religieuse venue de l’Ouest : les écoles où continuent, des siècles après, d’être formée l’élite du pays. Prendre, mais ne pas se laisser dénaturer, c’est peut-être là la force de ce peuple dont certains historiens aiment à clamer le caractère unique.

Il est toutefois courant de lire, dans les vingt dernières années, des auteurs thaïlandais qui déplorent l’occidentalisation, laquelle aurait commencé à détruire une « culture thaïlandaise » empreinte d’harmonie, de respect de l’autre et d’équilibre avec la nature. Cette vision simpliste s’appuie sur des mythes entretenus par une version officielle de l’histoire véhiculée par le système scolaire. L’occidentalisation a commencé en partie de par la volonté des élites aristocratiques autour du roi Rama V, désireuses de projeter une image de « pays civilisé ». Et non pas forcément, comme il est souvent dit, parce que le Siam risquait d’être absorbé par les puissances coloniales, mais parce que les élites siamoises souhaitaient accroître leur prestige dans l’arène internationale en projetant une image de modernité et tenaient à se placer sur le même plan que les colonisateurs. Si besoin est, par imitation des Occidentaux en adoptant le « style victorien ». Lorsqu’il arriva à Java en 1896, le roi Rama V (ou Chulalongkorn) nota dans son carnet de voyage : « J’étais entouré par la foule. Mais ils s’écartèrent au fur et à mesure que j’avançais. C’est un avantage pour moi de porter un costume occidental parce que les locaux craignent les Européens ».

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Indonésie Malaisie Société

Une moitié de pauvres en Indonésie, selon un officiel

H. S. Dillon, conseiller à la présidence, estime que l’Indonésie compte 120 millions de pauvres,  non pas 30 millions, ainsi que l’affirme l’administration.

Dillon, un Indonésien d’origine indienne (H. S. pour Harbrinderjit Singh) est un esprit indépendant. Au cours d’une longue carrière politique, il a souvent dénoncé la corruption officielle. Aujourd’hui âgé de 67  ans et conseiller du chef de l’Etat en charge de «l’allègement de la pauvreté», il contredit l’administration. L’Indonésie, a-t-il récemment déclaré lors d’un forum à Jakarta, compte 120 millions de gens dont le revenu par tête quotidien est de 2 dollars ou moins. Soit la moitié de la population du vaste archipel.

Le directeur du service gouvernemental en charge de la politique commercial, Bachrul Chairi, a rétorqué que «le nombre des pauvres, en 2012, est environ de 29 ou 30 millions, soit 12% de la population, et ce chiffre est en baisse par rapport aux années précédentes». Faux, a riposté Dillon, titulaire d’un PHD en économie agricole de l’université américaine de Cornell. En ajoutant : «Je souhaite que mes jeunes collègues du ministère de l’agriculture fassent preuve d’un peu plus de réalisme et fondent leurs projections sur les capacités. Le système actuel est en place depuis huit ans et je n’ai pas relevé de bond dans l’accroissement de la productivité».

Dillon a été plus loin en affirmant que la Malaisie rivale et voisine fait mieux. Pourquoi les Indonésiens sont-ils si nombreux à être pauvres ? «Parce qu’une chance ne leur pas été donnée. Ils n’ont pas les moyens de s’instruire», a expliqué Dillon, selon Radio Australia. En Malaisie, a-t-il ajouté, «le gouvernement prend soin de la population avec plus d’efficacité. L’élite, en Indonésie, s’en moque. Vous pouvez me citer même si je un envoyé spécial du président».

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Philippines Politique Société

Philippines : Mme Arroyo refuse l’autorité d’un tribunal

Présidente pendant dix ans et aujourd’hui membre de la Chambre des Représentants, Mme Arroyo refuse de reconnaître un tribunal dans une affaire de corruption.

Convoquée par la Cour en charge des affaires de corruption officielle, l’ancienne présidente (2000-2010), qui s’est présentée le 30 octobre portant une minerve, a nié à ce tribunal le droit de la juger. «Nous ne reconnaissons pas la juridiction de cette Cour en ce qui concerne le cas en cause», a déclaré l’un de ses avocats en évoquant une «persécution politique». L’affaire porte sur une accusation de détournement de 6,8 millions d’€ de la loterie nationale en vue de gains personnels dans laquelle sont impliqués Mme Arroyo et neuf autres officiels de l’époque.

Mme Arroyo, 65 ans, s’est présentée en chaise roulante. Elle a subi deux opérations de la colonne vertébrale voilà deux ans. Son avocat a déclaré qu’une pétition avait été remise à la Cour suprême de justice des Philippines en ce qui concerne la validité du dossier et du tribunal chargé de se prononcer. La séance n’a duré que quinze minutes car le tribunal a décidé de déclarer que Mme Arroyo plaidait non-coupable, selon le Philipine Daily Inquirer du 30 octobre.

Mme Arroyo avait été libérée sous caution à la suite d’une accusation de sabotage electoral, mais elle a été à nouveau arrêtée à la suite de cette accusation de détournement de fonds. Elle est actuellement hospitalisée, sous surveillance, au Veterans Memorial Medical Center de Manille pour des contrôles de routine. Elle est également poursuivie en justice à la suite d’un scandale de plusieurs millions d’€ concernant un contrat avec une entreprise chinoise de télécommunications, lequel a, du coup, été avorté en 2007.

Cette nouvelle accusation «la rend triste», a déclaré son avocat. Le tribunal chargé de la lutte contre la corruption a annoncé que la prochaine audience, préalable au procès, était fixée au 24 février 2013. Le jour de la Saint-Valentin.

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Asie Philippines Politique Société

Philippines : nouveau cardinal, nouvelle génération

Rome a annoncé que Luis Antonio Tagle, archevêque de Manille, sera créé cardinal lors du consistoire du 24 novembre 2012. Il représente une nouvelle génération.

L’église catholique des Philippines, la première d’Asie, n’avait plus de cardinal depuis la disparition de Jaime Sin en 2005, soit deux ans après son abandon de ses fonctions d’archevêque de Manille pour raisons d’âge et de santé. Le Pape vient d’annoncer la création du septième cardinal d’un archipel où les conversions ont commencé voilà cinq siècles avec la conquête espagnole et où, de nos jours, plus de 80% d’une population de près de cent millions d’habitants se réclament de la religion catholique.

Le nouveau cardinal , Mgr Tagle, âgé de 55 ans, est devenu archevêque de Manille en décembre 2011 seulement. Eglises d’Asie, l’agence des Missions étrangères de Paris, rapporte sur son site ( eglasie.mepasie.org ) qu’interrogé par Radio-Vatican depuis Rome où il participe au Synode pour la nouvelle évangélisation, Mgr Tagle a déclaré avoir été «surpris par cet honneur», auquel il n’était «pas préparé», mais qu’il le recevait comme «le signe que l’Eglise des Philippines avait un rôle important à jouer pour la mission dans l’Asie tout entière».

L’église catholique a joué un rôle en politique, notamment quand le cardinal Sin avait offert son soutien aux manifestants qui, en 1986, ont mis fin au règne de Ferdinand et Imelda Marcos, les obligeant à s’exiler à Hawaï. Aujourd’hui, la hiérarchie catholique est confrontée à un autre débat, celui concernant des mesures appuyées par le président Noynoy Aquino (notamment, le recours aux préservatifs) pour réduire le taux d’expansion démographique. Pour l’instant, Mgr Tagle s’est contenté d’affirmer avoir «conscience que dans certaines régions de l’Asie, la pondération voire le quasi-silence avec laquelle l’Eglise s’exprime sont interprétés comme la peur d’affirmer nos convictions mais c’est faux. Il s’agit seulement de rendre l’Eglise plus crédible ».

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Société Thaïlande

A Bangkok, à vélo, on dépasse les autos

L’administration municipale de Bangkok lance le 28 octobre un projet de stations de location de bicyclettes dans la capitale thaïlandaise.

Ils sont verts, élégants et écologiques. Ce sont les nouveaux vélos de Bangkok, dont une centaine vont être mis, le 28 octobre, à disposition des citadins dans deux stations de location de la capitale, l’une devant le complexe commercial Chamjuree Square, à la station de métro souterrain Sam Yan, et l’autre près du nœud du métro aérien à Siam. Calqué sur le système parisien Velib, le projet thaïlandais permettra aux Bangkokois as du guidon de pouvoir, après avoir payé un abonnement annuel de 300 bahts, louer un vélo dans l’une des stations pour un tarif très bas, à charge de le restituer ensuite à n’importe quelle autre station. Les premières quinze minutes seront gratuites, puis le tarif sera progressif : 10 bahts pour 45 minutes, 20 bahts pour trois heures et 100 bahts pour la journée. D’ici à quatre mois, l’administration métropolitaine de la capitale compte avoir installé 50 stations avec un total de 330 bicyclettes, moyen astucieux pour déjouer les embouteillages célèbres de la mégapole.

L’obstacle majeur constitue l’absence de pistes cyclables qui rend les trajets en vélo particulièrement dangereux dans une ville sillonnée par près de 7 millions de voitures. Les rares pistes cyclables sont, le plus souvent, dessinées sur les trottoirs et les cyclistes doivent jouer des coudes avec les piétons et les colporteurs pour se frayer un chemin. Quelques centaines de bicyclettes vont-elles permettre de faire une différence ? Misons sur l’avenir, car, comme chacun sait, Bangkok ne s’est pas faite en un jour.

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Culture Société Viêtnam

Vietnam : une société qui regorge d’inventeurs

Les Vietnamiens, en particulier ceux d’outre-mer qui travaillent dans les meilleures conditions, se révèlent inventifs. Leur palmarès se défend.

Le père du DAB (distributeur automatique de billets) est un Vietnamien qui a émigré aux Etats-Unis et y a travaillé pour l’US Citibank pendant vingt ans avant de regagner le Vietnam en 2003. C’est ce qu’affirme le site VietnamNet  en ajoutant que le savant en question, Dô Duc Cuong, est l’auteur d’une cinquantaine d’inventions. Originaire de la province centrale de Quang-Ngai, Cuong s’est révélé un élève d’une intelligence exceptionnelle lors d’un test auquel ont procédé des scientifiques japonais.

Cuong a ainsi obtenu une bourse pour l’université d’Osaka. Tout en poursuivant ses études, il a travaillé pour Toshiba. Il a quitté le Japon pour se rendre, à l’invitation de la Citibank, aux Etats-Unis avec, pour objectif, de découvrir «une technique susceptible d’attirer le milliard de clients». Résultat : l’ATM (automated teller machine, ou DAB en français) est née. Depuis 2003, Cuong est employé dans une banque vietnamienne (banque Dong A).

Deux ingénieurs vietnamiens, Nguyên Thanh Dông et Hoang Diêu Hung ont mis au point en Tchécoslovaquie, avant la division du pays en deux, une nanotechnologie qui élimine totalement l’arsenic de l’eau, une technologie particulièrement utile dans plusieurs régions «où les centrales thermiques et les mines de charbon ont pollué les sources d’eau». A Vinh Long, dans le delta du Mékong, Dang Hoang Son a mis au point un système qui permet de réduire de 20% à 30% la consommation d’essence par les motos (et de prolonger la vie de leurs moteurs). A l’université de Sydney, Viet Hung Nguyen et des chercheurs associés ont mis au point une chaise roulante qui se déplace en évitant les obstacles que sa caméra repère sur son chemin et qui peut répondre aux mouvements des yeux, de la tête ou encore de l’esprit de son utilisateur.