Station d’altitude à la fraîcheur recherchée, Dalat est en train de crouler sous la pollution. Le «petit Paris» du Vietnam risque de perdre de son charme.
Les coloniaux français s’y réfugiaient pour fuir la chaleur accablante de Saigon, surtout entre fin février et début mai. De nos jours, au Vietnam, les touristes locaux et étrangers en font autant. Mais Dalat, chef-lieu de la province de Lam Dông, souffre d’une gestion laxiste, rapporte les quotidiens Thanh Nien et Tuoi Tre.
A six km de la ville, le lac des Chagrins et sa pinède réputée pour la légèreté de sa brise et sa tranquillité, est de plus en plus pollué par les détritus du voisinage, notamment du village des Fleurs, aux petites fermes florales connues mais dont les bouteilles et paquets d’insecticides ou d’engrais chimiques trainent partout. «Quand il pleut, les détritus se retrouvent dans le lac», rapporte Thanh Nien. En outre, la superficie du lac continue de se réduire, passant de neuf hectares à trois seulement, en raison du déboisement et de l’érosion des sols. Les eaux boueuses des surfaces perdues sont immédiatement exploitées par des paysans.
A deux km de la ville, les fameuses chutes de Cam Ly sont contaminées par des ordures rejetées en amont. Quand les journées sont ensoleillées, une odeur putride fait fuir les visiteurs. Un Vietnamien qui loue des chevaux aux touristes n’ose plus laisser les animaux s’abreuver sur place. Enfin, la vallée de l’Amour, communauté qui se trouve à cinq km de Dalat et toujours fréquentée par les amateurs de lunes de miel, est menacée par les tunnels de mines sauvages d’étain. Des centaines de mètres de tunnels ont été creusés. Malgré le caractère illégal de ces activités, aucune action n’a été entreprise pour y mettre un terme.