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Le 14 mars, le Parlement britannique a adopté le projet de loi sur le Brexit, autorisant la Première ministre Theresa May à entamer les négociations en vue de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Les pourparlers devraient commencer durant la dernière semaine du mois de mars.
Aux quatre coins du monde, beaucoup s’interrogent sur l’impact du Brexit, et la Chine ne fait pas exception.
Peu de temps après la victoire du « oui » au référendum sur la sortie de l’UE en juin 2016, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a exprimé la position du pays. Tout d’abord, en affirmant que la Chine respecte le choix du peuple britannique. Deuxièmement, en rappelant que la Chine maintient toujours une vision stratégique des liens sino-britanniques et sino-européens. Enfin, en soulignant que la Chine espère une conclusion rapide du processus de négociation, car une Europe prospère et stable est dans l’intérêt de tous.
Politiquement, le Brexit pourrait renforcer les relations bilatérales entre le Royaume-Uni et la Chine. En quittant l’UE après des décennies de « mariage », les Britanniques voudront renforcer leurs liens avec d’autres pays, y compris la Chine, une puissance émergente de plus en plus au centre de la scène internationale.
Au début du mois de février 2017, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré que « la Chine suivra de près les développements des négociations sur le Brexit et espère que les deux parties arriveront à une conclusion mutuellement bénéfique. »
Theresa May a été la première dirigeante européenne à annoncer son intention d’assister au forum économique des Nouvelles Routes de la soie qui aura lieu à Beijing en mai prochain. Elle a ainsi montré la grande importance accordée par son gouvernement au « partenariat stratégique global du XXIe siècle » qui lie les deux pays.
Ce partenariat a été établi durant la visite du président chinois Xi Jinping à Londres en octobre 2015. La Chine a déjà établi différents types de partenariat avec plus de 70 pays, mais celui qui la lie au Royaume-Uni est le seul à utiliser les termes « global » et « XXIe siècle ».
Inutile de préciser que quel que soit le calendrier du Brexit, le partenariat spécial entre la Chine et le Royaume-Uni doit être préservé avec soin. Il ne faut pas oublier que des visites de haut niveau entre les deux pays ont été interrompues pendant un an et demi après que David Cameron, alors premier ministre, a reçu le Dalaï-Lama en mai 2012.
Les relations bilatérales ne sont retournées à la normale que lorsque le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi et le secrétaire britannique aux Affaires étrangères William Hague ont eu une conversation téléphonique en juin 2013. A cette occasion, William Hague a rappelé que le Royaume-Uni « respecte la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Chine. La Grande-Bretagne ne soutient pas « l’indépendance tibétaine ». » Il a également affirmé que « la Grande-Bretagne a été pleinement consciente de la sensibilité des questions liées au Tibet et est disposée à traiter de manière appropriée les préoccupations de la Chine. » David Cameron s’est ensuite rendu à Beijing en décembre 2013.
Hong Kong est une autre question sur laquelle le Royaume-Uni doit respecter la souveraineté de la Chine. Il est certain qu’après le Brexit, le Royaume-Uni pourra continuer d’entretenir des relations étroites avec son ancienne colonie. Cependant, il doit éviter toute action qui porterait atteinte aux relations sino-britanniques ou à la politique dite « un pays, deux systèmes » appliquée avec succès à Hong Kong depuis 1997.
D’un point de vue économique, l’impact du Brexit pourrait être mitigé. Du côté positif, il est probable que les relations économiques entre la Chine et le Royaume-Uni s’intensifient. Que le « divorce » avec l’UE se conclue à l’amiable ou non, le Royaume-Uni voudra certainement consolider et étendre sa place sur le marché chinois.
Selon le traité de Lisbonne, aucun membre n’est autorisé à signer un accord de libre-échange (ALE) de manière bilatérale avec un tiers, étant donné que l’UE a compétence exclusive dans ce domaine. Après sa sortie de l’UE, le Royaume-Uni pourrait négocier un tel accord avec la Chine, et devenir ainsi le plus grand partenaire commercial de la Chine avec un ALE. La Chine a déjà conclu 14 accords de libre-échange avec 22 pays, mais aucun pays aussi grand que le Royaume-Uni.
Le Brexit pourrait se traduire par une livre sterling faible, ce qui serait une bonne nouvelle pour les touristes et parents chinois qui envoient leurs enfants dans les universités britanniques.
Cependant, le Brexit pourrait aussi générer des répercussions fâcheuses. Tout d’abord, il pourrait ternir l’environnement d’investissement, décourageant certaines entreprises chinoises. Deuxièmement, la place de Londres en tant que centre financier international pourrait être remise en question, refroidissant les ardeurs chinoises pour faire avancer l’internationalisation de leur monnaie. D’autres centres comme Francfort et Paris pourraient prendre la place de Londres en termes de coopération financière.
Beijing rappelle toujours qu’une Europe forte et unie est une bonne chose pour la Chine et pour le reste du monde. Par conséquent, indirectement, l’impact du Brexit sur la Chine n’est pas une bonne nouvelle. Certains prédisent que le Brexit fera décliner la position de l’UE sur la scène internationale, un résultat contre-productif pour l’émergence d’un ordre mondial multilatéral. Il est à espérer que le processus d’intégration européenne se poursuivra, malgré les velléités croissantes des eurosceptiques.
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