Le Japon envisage de ne pas envoyer de ministres du Cabinet aux Jeux olympiques de Pékin de l’année prochaine, conformément au boycott diplomatique dirigé par les États-Unis au milieu des critiques croissantes concernant le bilan de la Chine en matière de droits de l’homme, ont déclaré samedi des sources du gouvernement et de la coalition au pouvoir.
Les actions du Japon le placeraient du côté des États-Unis, ainsi que de pays tels que l’Australie, la Grande-Bretagne et le Canada, tout en évitant de constituer un boycott diplomatique, ont déclaré les sources.
Diverses options sont envisagées, notamment l’envoi de Seiko Hashimoto, présidente du comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo et membre de la Chambre des conseillers, ou le président du Comité olympique japonais Yasuhiro Yamashita, ont indiqué les sources.
Gardant à l’esprit les positions du Groupe des sept nations industrialisées et les tensions entre la Chine et les États-Unis, le Premier ministre Fumio Kishida pourrait se prononcer sur la question avant la fin de l’année, ont indiqué les sources.
Photo combinée montre (LR) Seiko Hashimoto, président du comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo, le président du Comité olympique japonais Yasuhiro Yamashita et le commissaire de l’Agence japonaise des sports Koji Murofushi. (Kyodo)
En rupture avec les autres pays du G-7, la France a annoncé qu’elle enverrait des officiels de haut niveau aux Jeux olympiques d’hiver en février. Paris devrait accueillir les Jeux d’été en 2024.
Les membres du Parti libéral-démocrate au pouvoir à Kishida l’ont exhorté à prendre rapidement une décision. Il a déclaré que le Japon déciderait de rejoindre ou non le boycott diplomatique en fonction de ses « intérêts nationaux ».
Le Japon envisage d’expliquer que sa position d’envoyer des représentants, mais pas des ministres, n’est pas un boycott diplomatique, car il cherche à trouver un équilibre dans ses relations avec les États-Unis, son principal allié en matière de sécurité, et la Chine, son plus grand partenaire commercial, selon les sources.
L’une des sources gouvernementales a déclaré que Hashimoto se rendra à Pékin en sa qualité de chef du comité d’organisation des Jeux olympiques de Tokyo, et non en tant que représentante du gouvernement, une décision qui est susceptible d’apparaître aux États-Unis comme étant coopérative avec le boycott diplomatique.
Dans le même temps, l’envoi de Hashimoto, septuple olympien qui a joué un rôle clé aux Jeux de Tokyo, à l’événement sportif peut également être considéré comme une mesure pour sauver la face du Japon pour la Chine, a déclaré la source.
Le Comité international olympique a publié samedi une déclaration à la suite du sommet olympique virtuel qui a réuni des représentants sportifs de premier plan, se déclarant opposé à la politisation des jeux.
« Le Sommet s’oppose fermement à toute politisation des Jeux Olympiques et du sport, et a fortement souligné la nécessité de la neutralité politique du CIO, des Jeux Olympiques et de l’ensemble du Mouvement olympique », a déclaré le CIO.
Des représentants des comités nationaux olympiques de Chine, de Russie et des États-Unis étaient également présents.
La Chine a exhorté le Japon à soutenir les Jeux olympiques de Pékin, affirmant qu’elle soutenait pleinement les Jeux de Tokyo cet été.
Plus tôt ce mois-ci, les États-Unis ont déclaré avoir décidé d’un boycott diplomatique, citant les allégations de violations des droits de l’homme commises par la Chine contre la minorité musulmane ouïghoure et d’autres dans la région de l’extrême ouest du Xinjiang.
Le Japon évalue sa décision sur la question à la lumière du soutien de la Chine à l’organisation par le Japon des Jeux olympiques de Tokyo cet été malgré les défis posés par la pandémie de coronavirus.
Tokyo veille également à ne pas bouleverser les relations avec la Chine avant le 50e anniversaire de la normalisation de leurs relations diplomatiques l’année prochaine, selon les sources.
Pour les Jeux de Tokyo, Pékin prévoyait initialement d’envoyer le vice-Premier ministre Sun Chunlan, mais a finalement décidé d’envoyer Gou Zhongwen, chef de l’Administration générale des sports de Chine.
Les sources ont ajouté que le gouvernement envisageait d’envoyer Hashimoto à la réunion du Comité international olympique prévue juste avant l’ouverture des Jeux olympiques de Pékin le 4 février et de la faire rester là-bas.
D’autres propositions lancées au sein du LDP incluent l’envoi du commissaire de l’Agence japonaise des sports, Koji Murofushi, ont indiqué les sources.
Couverture associée :
L’Australie et la Grande-Bretagne se joindront au boycott diplomatique des Jeux olympiques de Pékin
Source : Kyodo News
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