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Histoire Politique Société Viêtnam

Vietnam : renvoyée de son école pour un pastiche sur la Toile

Pour avoir  imité sur Facebook un célèbre discours de Hô Chi Minh, une lycéenne âgée de 14 ans a été exclue pour un an.

Deux internautes sur trois trouvent la punition trop dure. Le père de l’écolière a décidé de porter plainte auprès des autorités locales. Mais Nguyên Tan Si, directeur du lycée Ly Tu Trong a déclaré qu’il ne reviendrait pas sur la sentence prononcée : un an d’exclusion. «L’obliger à rester à la maison est également un moyen de l’éduquer», a-t-il déclaré selon le site de Thanh Nien. De quoi s’agit-il ?

A la mi-décembre, adoptant le ton d’un appel célèbre de Hô Chi Minh à la résistance au retour des Français en 1946, l’écolière a mis sur la Facebook une «Déclaration des étudiants du lycée Ly Tu Trong» qui proclamait : «A tous les élèves! Comme nous voulons la paix, nous avons fait des concessions. Mais plus nous faisons de concessions, plus les enseignants insistent, car ils sont déterminés à nous faire échouer encore une fois». Son message invitait également «tous les élèves» à utiliser «tous les moyens pour obtenir de bonnes notes aux examens», y compris en «copiant» et en recourant aux «antisèches».

Père du régime actuel, Hô Chi Minh (1890-1969) fait l’objet d’un culte qui se veut unanime au Vietnam et son corps embaumé repose dans un Mausolée à Hanoï, sur la place Ba-Dinh, où il a déclaré l’indépendance le 2 septembre 1945 devant un million de gens. Mais les enseignants du lycée concerné, qui porte le nom d’un révolutionnaire abattu à l’âge de 17 ans par les Français en 1931, se sont sentis humiliés. Et la Toile est une redoutable caisse de résonance.

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Indonésie Politique

Indonésie : Les grands partis demeurent très favorisés

La Commission électorale (KPU) doit confirmer que dix partis seulement pourront participer aux élections générales et à la présidentielle de 2014. Pour le moment.

En Indonésie, pour pouvoir présenter des candidats aux élections, un parti politiques doivent prouver qu’il a au moins mille adhérents dans chacun ou chacune des 560 districts (régences) ou municipalités du vaste archipel. L’idée, au départ, est d’écarter les formations locales qui seraient le reflet des quelque trois cents ethnies du pays, morcelant la vie politique. Le résultat : sur les 34 formations qui voulaient présenter des candidats, dix seulement seront retenues, sauf imprévu.

Le seul nouveau parti autorisé à présenter des candidats est le NasDem, ou Parti national démocratique. La scène demeure donc dominée par trois grandes formations : le Parti démocrate du président Susilo Bambang Yudhoyono (SBY) ; le PDI-P (Parti démocratique indonésien-lutte, de Megawati Sukarnoputri) ; et le Golkar (l’ancien parti de feu Suharto). Parmi les six autres formations figurent trois partis musulmans.

Comme SBY ne peut pas se présenter à un troisième mandat en 2014, qu’il n’a pas de successeur désigné et que son Parti démocrate est affaibli par des scandales de corruption, les élections générales pourraient favoriser deux vieux chevaux, le PDI-P nationaliste, héritier de Sukarno, et le Golkar, héritier de Suharto. A condition que le Golkar cesse d’être miné par la désunion et trouve un candidat acceptable.

La scène politique indonésienne demeure d’autant plus un oligopole de grands partis que tout candidat à l’élection présidentielle doit être présenté par un parti ou une coalition de partis qui a recueilli 25% des voix aux élections législatives, ou a obtenu 20% des sièges au Parlement. Toutefois, cette règle pourrait changer avec la retraite annoncée, le 31 mars 2013, de Maffud M. D., l’actuel président de la Cour constitutionnelle, qui a résisté avec fermeté, depuis 2009, à des campagnes de la société civile en faveur d’un assouplissement de ce règlement. Ces campagnes vont reprendre dès le 31 mars, selon le Jakarta Globe, ce qui favorisera peut-être un élargissement du nombre des candidats représentatif d’une «démocratie plus mure».

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Malaisie

La Malaisie au sommet de la finance islamique

Dotée de solides établissements de formation, la Malaisie s’est hissée parmi les leaders mondiaux de la finance islamique.

Malgré une population réduite (30 millions d’habitants dont 60 % de musulmans), la Fédération de Malaisie figure désormais parmi les géants de la finance islamique aux côtés des Etats du Golfe et de l’Arabie Saoudite. Selon l’hebdomadaire britannique The Economist, plus de 20 % de son système bancaire est conforme à la charia, laquelle interdit la spéculation et le prélèvement de taux d’intérêt. A titre de comparaison, dans l’Indonésie voisine, pays qui compte plus de deux cents millions de  musulmans, seulement 4 % des banques s’astreignent aux préceptes financiers islamiques.

Mais l’enthousiasme pour la finance islamique n’est pas circonscrit à l’intérieur de la fédération, il déborde déjà chez les voisins. Ainsi la première banque privée malaisienne Maybank, dont la filiale de finance islamique gère 50 % des clients, a ouvert des succursales à Singapour et en Indonésie. Surtout, la banque centrale de Malaisie a mis en place deux institutions de formation, qui ont contribué à la domination de la Malaisie dans ce domaine: le Centre international pour l’éducation dans la finance islamique, dont les étudiants viennent de 80 pays;  et l’Institut bancaire et financier islamique de Malaisie qui propose des brevets professionnels dans ce domaine. Enfin, la Malaisie se positionne comme l’un des leaders mondiaux pour l’émission de sukuk, ou bons islamiques. The Economist cite Zeti Akhtar Aziz, directeur de la banque centrale de Malaisie, lequel affirme que les banques qui se plient à la charia sont plus stables que les banques conventionnelles. La récente crise de la dette de Dubai incite toutefois à relativiser ce point de vue.

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Asie Birmanie Cambodge Laos

Clichés d’Asie : histoires de toilettes

Dans cette nouvelle rubrique, Asie-Info reproduit et commente des clichés pris en Asie. Honneur aux toilettes pour ce premier article de la série.

« La mondialisation passera par la standardisation des toilettes ou ne passera pas », a dit un grand esprit. Un ami français qui m’avait raconté il y a de nombreuses années comment il avait dû, assis sur ses talons au-dessus d’un trou dans la campagne d’Afghanistan, recourir à des pierres plates pour un besoin hygiénique crucial est probablement du même avis. Chaque pays conserve encore, toutefois, ses us et coutumes particuliers quant à cette pratique, ce qui fait à la fois le charme et le péril du voyage. Cette photo, prise par Amphai Thiansawang dans le nord-est de la Birmanie, montre un lieu d’aisance au bord d’une route entre Mandalay et Pyin Oo Lwin.

 

 

 

 

 

 

A côté du graphique, touchant dans sa fruste simplicité, indiquant les côtés réservés respectivement aux femmes et aux hommes, figure aussi la mention en trois langues : anglais, chinois et birman. Il faudrait vraiment y mettre de la mauvaise volonté pour se tromper.

La globalisation déferlante tente d’imposer un standard unique dans la façon d’utiliser les toilettes. Et dans ce bras de fer, la méthode occidentale semble avoir l’avantage, malgré certains avis au sein de notre rédaction qui militent pour la pratique orientale, plus commode selon eux.

Ce cliché pris par Arnaud Roux à l’hôpital Calmette de Phnom Penh illustre cette crispation, la mine réjouie du personnage assis sur la cuvette parlant d’elle-même.

Dans le registre infini des mille et une façons d’utiliser les toilettes, la palme revient peut-être à cette photo prise à dans le complexe commercial Central Plaza de Vientiane, au Laos, par Arnaud Dubus.

 

 

 

 

 

 

 

 

Quel est ici le message ? Qu’il ne faut pas se vautrer dans les toilettes ? Ou même s’y désaltérer ? Partisans du libre arbitre, nous vous en laissons juge.

 

Les photos des lecteurs d’Asie-Info sont les bienvenues afin d’enrichir cette rubrique. Elles seront publiées avec mention de leur nom sauf s’ils ne le souhaitent pas.

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Politique Société Thaïlande

Thaïlande : le feuilleton de la discorde

L’annulation de la diffusion du dernier épisode d’un feuilleton met en ébullition le landerneau politique thaïlandais.

C’est une tempête dans un verre d’eau comme la Thaïlande en a le secret. La chaîne 3 de la télévision thaïlandaise, de loin la plus regardée, a annulé au dernier moment le 4 janvier la diffusion du dernier épisode du feuilleton « Au-dessus des nuages » (Neua Mek 2, en thaï), estimant son contenu «inapproprié». La série raconte l’histoire d’un Premier ministre sans scrupules, adepte de la magie noire, qui essaie d’obtenir par tous les moyens une concession pour le lancement d’un satellite de communications. Une allusion plutôt transparente à l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, exilé à Dubai et condamné en 2008 à deux ans de prison pour abus de pouvoir, et aussi milliardaire et fondateur d’un empire de télécommunications.

Selon l’édition en ligne du quotidien Asian Wall Street Journal, l’annulation a mené de nombreux Thaïlandais à se demander si le gouvernement dirigé par Yingluck Shinawatra, sœur cadette de Thaksin, a ordonné à la chaîne de stopper le feuilleton ligitieux. Supinya Klangnarong, membre de la Commission nationale de la diffusion et de télécommunications, organisme indépendant et conforme à la Constitution, a fait part publiquement de ses doutes vis-à-vis du gouvernement. Le quotidien thaïlandais The Nation a rapporté qu’un sexologue qui animait un programme très populaire sur la chaîne 3 a démissionné, après avoir écrit sur sa page Facebook que l’annulation de la diffusion du dernier épisode du feuilleton était « une disgrâce ». Le gouvernement, via porte-parole, a jusqu’à présent nié vigoureusement être impliqué de quelque manière que ce soit dans l’incident. De son côté, le réalisateur de la série, Nonzee Nimibutr, a écrit un sobre commentaire sur sa page Facebook : « RIP Neua Mek 2. Dormez bien ».

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Hong Kong Thaïlande Viêtnam

Saisie de cornes de rhinocéros en Thaïlande

La police aéroportuaire de Bangkok a saisi le 6 janvier des cornes de rhinocéros pour une valeur de 450.000 €.

La police de l’aéroport international de Suvarnabhumi, à Bangkok, avait été alertée par un informateur. Sur la base de cet indice, elle a fouillé les bagages de Pham Quang Loc, un Vietnamien âgé de 56 ans qui arrivait d’un pays africain, du Mozambique ou d’Ethiopie selon les sources. Elle y a trouvé quatre cornes de rhinocéros sectionnées en six morceaux. Les officiels de Thaïlande estiment que la cargaison, pesant un peu plus de dix kilos, a une valeur marchande de 450.000 €. Selon la loi thaïlandaise, Pham Quang Loc est passible de quatre ans de prison s’il est condamné pour trafic de parties d’animaux protégés.

Selon le site vietnamien d’information Tuoi Tre News, un autre Vietnamien a également été arrêté le 6 janvier à l’aéroport Tan Son Nhat de Ho Chi Minh-ville avec six cornes de rhinocéros, pesant un total de 16,5 kilos, dissimulées dans ses bagages. Il arrivait du Mozambique. Ces arrestations interviennent trois jours après une saisie record à Hong Kong, le 3 janvier, lors de laquelle 779 morceaux d’ivoire provenant de défenses d’éléphant et pesant un total de 1.323 kilos, ont été trouvés dans un conteneur transporté par voie maritime en provenance du Kenya. Aucune arrestation n’a encore eu lieu. L’Asie du Sud-Est est un important point de transit des produits exotiques animaliers, particulièrement des défenses d’éléphants et des cornes de rhinocéros, très demandées en Chine. Le Vietnam est également un très gros consommateur de ces produits illégaux.

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Inde Thaïlande

La Thaïlande n’est plus le premier exportateur de riz

Pénalisée par son programme de soutien aux prix du riz, la Thaïlande a été dépassée par l’Inde et le Vietnam.

Pour la première fois en 30 ans, la Thaïlande a perdu sa place de premier exportateur mondial de riz, selon le quotidien de Singapour The Straits Times. Le royaume a exporté l’an dernier moins de sept millions de tonnes de riz, contre 10 millions pour l’Inde et 7,5 millions pour le Vietnam. L’une des raisons de cette dégringolade réside, avance le journal, dans le programme gouvernemental d’assistance aux riziculteurs, lequel consiste à acheter la céréale à un prix de 50 % supérieur à celui du marché. Ce programme, mis en place par le gouvernement de Yingluck Shinawatra depuis sa prise de pouvoir en juillet 2011, a abouti à l’accumulation de 20 millions de tonnes de riz dans des entrepôts, le gouvernement étant incapable d’écouler ces stocks sur un marché mondial où la demande s’est affaiblie.

Ce programme de soutien, fortement apprécié par les paysans, a été l’objet de nombreuses critiques de la part du parti Démocrate d’opposition ainsi que d’experts agricoles. Ceux-ci soulignent son coût exorbitant : 376 milliards de bahts (9,5 milliards d’euros) pour la saison agricole qui s’est achevée en septembre dernier, soit 3,4 % du PIB national. Selon un exportateur cité par The Straits Times, le programme est « intenable ». Un rapport récent de la Banque Mondiale a mis en exergue le fait que les paysans augmentaient le nombre de récoltes au détriment de la qualité pour profiter des hauts prix d’achat. « Ces subventions à la production rizicole pourraient ralentir la transformation nécessaire de l’agriculture thaïlandaise », note le rapport. Les rendements de la riziculture en Thaïlande sont parmi les plus faibles au monde.

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Indonésie Politique Société

Indonésie : 7 terroristes présumés abattus et 2 autres arrêtés

Au cours de deux raids, la police a tué cinq terroristes sur deux îles proches de Bali. Deux autres suspects auraient été abattus à Makassar.

Le Détachement 88, unité d’élite de la police formée en 2003 et en charge de la lutte contre le terrorisme en Indonésie, a commencé l’année 2013 avec deux raids dans la province de Nusa Tenggara occidental (NTB), formée par les deux îles juste à l’est de Bali. Deux suspects ont été abattus à Sila, dans le district de Bima lors d’un  échange de coups de feu le 4 février en début de soirée, selon le Jakarta Globe. Trois autres suspects ont été tués le lendemain à l’aube, non loin de là, à Dompu.

L’un des deux hommes tués dans le district de Bima était un local et l’autre était originaire de Sulawesi (Célèbes). Dans le district de Dompu, les terroristes présumés ont été abattus sur un terrain appartenant à Firdaus, est un terroriste tué en 2011 lors d’un échange de coups de feu. Firdaus était le trésorier, dans un village du district de Bima, d’un pensionnat coranique lié au Jemaah Ansharut Tauhid, une organisation extrémiste qu’Abou Bakar Bachir, l’ancien émir de la Jemaah Islamiyah, avait fondée quelque temps avant d’être condamné à 14 ans de prison pour avoir financé un camp d’entrainement militaire clandestin.

Les cinq victimes de ce début d’année seraient liés aux terroristes de Poso, à Sulawesi centre, et se seraient réfugiés à Nusa Tenggara occidental en décembre 2012. Poso a été lé théâtre d’affrontements meurtriers au milieu des années 1990 ainsi qu’une dizaine d’années plus tard. De nouveaux incidents s’y sont produits fin 2012. Le chef de la police Nusa Tengarra occidental a affirmé que «les cinq suspects ont été abattus parce qu’ils ont résisté à leur arrestation». La police a saisi du matériel destiné à la fabrication de bombes ainsi que des explosifs. Selon le Jakarta Post, dans la matinée du 4 janvier, le Détachement 88 aurait également tué deux terroristes présumés qui se cachaient à Makassar (Sulawesi Sud). Deux de leurs complices auraient été arrêtés dans la même ville un peu plus tard dans la journée.