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L’Indonésie, troisième utilisateur mondial d’Internet

Des statistiques récentes indiquent que le nombre des utilisateurs de la Toile en Indonésie est de 55 millions. Le pays occupe la troisième place mondiale.

Selon le site de l’hebdomadaire indonésien Tempo, le nombre des utilisateurs d’Internet sur l’ensemble de la planète s’élève aujourd’hui à 2,4 milliards de gens, soit le tiers de la population mondiale. La progression dans les pays émergents est, en ce qui la concerne, de 8% par an. L’Indonésie compte entre 240 et 250 millions d’habitants (quatrième population mondiale après la Chine, l’Inde et les Etats-Unis) et le taux de pénétration de la population par l’Internet y est de 23%.

La Chine demeure en tête pour les utilisateurs : 282 millions de gens. Mais le taux de pénétration le plus élevé est celui des Etats-Unis (78%) qui comptent 244 millions d’utilisateurs (18 millions de plus qu’en 2011) sur une population d’un peu plus de 300 millions d’habitants.

Ces données ont été présentées à Palo Alto (Californie) par Mary Meeker, de l’université américaine de Stanford. Elles ont été établies à partir de statistiques de l’ONU, de l’Union internationale des télécommunications et d’Internetworldstats. Les statistiques soulignent également  que la croissance de l’internet reste forte en raison du recours à des engins mobiles qui n’en sont encore qu’au début de leur développement.

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Politique Thaïlande

Thaïlande : Abhisit est officiellement inculpé de meurtre

L’ex-chef de gouvernement Abhisit Vejjajiva et son vice-Premier ministre Suthep Thaugsuban sont interrogés en liaison avec la répression des manifestations de 2010.

L’interrogation dans le cadre d’un meurtre de l’ex-Premier ministre et de l’ancien vice-Premier ministre est une première en Thaïlande. Dans un pays qui a connu une vingtaine de coups d’Etat et plusieurs confrontations meurtrières entre les militaires et la population civile, jamais un dirigeant n’avait été mis juridiquement en cause pour une opération de répression. Les deux politiciens, qui sont actuellement dans l’opposition, sont inculpés pour avoir ordonné à l’armée de « nettoyer » en mai 2010 le quartier commercial de Bangkok occupé depuis plusieurs mois par les Chemises rouges, c’est-à-dire les partisans de l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, très populaire auprès des paysans de province. L’opération militaire avait débouché sur la mort de plusieurs dizaines de manifestants. Plus précisément, cette interrogation est une conséquence directe du résultat de l’instruction judiciaire sur la mort d’un chauffeur de taxi, Phan Kamkong, tué par les militaires en mai 2010.

Après avoir entendu la lecture des chefs d’accusation par un officier du Département des enquêtes spéciales (DSI, l’équivalent du FBI), l’ancien Premier ministre Abhisit et l’ex-vice Premier ministre Suthep les ont formellement niés. Ils ont expliqué n’avoir fait que leur devoir en essayant de mettre un terme à la violence illégale dans la capitale. Abhisit Vejjajiva a souligné aussi le caractère, selon lui, politique des poursuites dont il est l’objet, le DSI semblant agir sous l’influence du gouvernement actuel soutenu par les Chemises rouges. Force est de reconnaître qu’il est quelque peu étrange que l’actuel chef du DSI Tarit Pengdith siégeait déjà, en 2010,  aux côtés d’Abhisit et de Suthep au sein de l’organisme officiel qui était chargé en 2010 d’organiser les opérations contre les manifestants.

A la suite de cette interrogation et de l’enquête de la DSI, il appartiendra au bureau du procureur de décider d’inculper ou non les deux politiciens.

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Cambodge Politique Société Thaïlande Viêtnam

Cambodge : Hun Sen prêche la tolérance à l’égard des gays

Le premier ministre cambodgien a lancé un appel à la non-discrimination des gays et des lesbiennes lors d’une tournée en province.

«Ils n’ont pas choisi de l’être, ils ne l’ont pas voulu, mais ils sont nés ainsi», a déclaré le chef du gouvernement du Cambodge le 11 décembre, au lendemain de la journée mondiale des droits de l’homme. Il l’a fait lors d’une cérémonie de remise de titres fonciers dans un village de la province de Kep, selon le Phnom Penh Post. Ou Virak, président du Centre cambodgien pour les droits de l’homme, s’est déclaré encouragé par l’attitude du premier ministre et son appel à la tolérance à l’égard des homosexuels.

Hun Sen avait été l’objet d’une controverse à ce sujet en 2007. En apprenant que sa fille cadette – une enfant adoptée – s’était mise en ménage avec une autre femme, il avait annoncé publiquement qu’il la déshériterait. Les temps semblent avoir changé et le premier ministre cambodgien, en place depuis 1985, paraît désormais refléter la tolérance traditionnelle, dans son pays comme en Thaïlande, à l’égard des gays et des lesbiennes. En 2004, feu le roi Norodom Sihanouk, s’était prononcé en faveur des unions entre gens de même sexe.

Même au Vietnam, les comportements changent rapidement : des manifestations publiques de gays et de lesbiennes y sont désormais autorisées, y compris, cette année, une première parade gay à Hanoï. Si la possibilité d’unions légales entre gens du même sexe a été évoquée, elle semble toutefois bien prématurée, ce qui est également le cas en Thaïlande et au Cambodge.

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Politique Société Thaïlande

Thaïlande : 1200 écoles en grève dans l’extrême sud

Une grève de 48 heures des enseignants a été déclenchée à la suite de l’assassinat de deux d’entre eux par des insurgés islamistes d’origine malaise.

Les enseignants se sont remis en grève à la suite de l’assassinat de deux d’entre eux le 11 décembre. Cette fois, le mouvement affecte 1.200 écoles de l’enseignement public dans trois provinces (Narathiwat, Yala et Pattani) où sévit à nouveau, depuis 2004, une insurrection. Le président de la Confédération des enseignants dans l’extrême sud de la Thaïlande, Boonsom Srithongprai, a annoncé que la grève de 48 heures, les 13 et 14 décembre, intervenait pour permettre aux forces de sécurité, selon le Bangkok Post, d’organiser «la protection des enseignants et de pourchasser les assaillants».

Boonsom a déclaré que les nouvelles mesures de sécurité devraient être en place au plus tard le lundi 17 décembre. Bangkok a annoncé, de son côté, que quatre mille policiers seraient envoyés en renfort à partir d’avril 2013 dans cette région où la reprise des troubles a fait en l’espace de neuf ans plus de 5000 victimes, dans leur grande majorité civiles. Sermsak Pongpanich, vice-ministre de l’éducation, a déclaré au Nation que des enseignants bouddhistes «en grand nombre» ont demandé leur transfert hors de la région. Leur moral serait au plus bas car 80% des 157 enseignants assassinés depuis 2004 seraient de confession bouddhiste.

La première ministre Yingluck Shinawatra était attendue le 13 décembre à Pattani, puis à Yala, où elle doit inaugurer un pont sur un barrage. La population des trois provinces est en majorité d’origine malaise et de confession musulmane. Depuis 2004, les gouvernements de Bangkok ont renvoyé à plusieurs reprises des renforts militaires et policiers. Dans son dernier rapport sur le conflit, diffusé le 11 décembre, l’ICG (International Crisis Group, Bruxelles), a estimé que Bangkok doit amorcer la démilitarisation du secteur, «abroger les lois draconiennes concernant la sécurité et mettre un terme à l’impunité des forces de sécurité ». L’ICG estime également nécessaire «une décentralisation du pouvoir politique».

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Birmanie Culture

Une antre des nationalistes de Birmanie en voie de destruction

La destruction d’un vieux bâtiment du centre de Rangoon, ancien bureau des nationalistes birmans, a commencé.

Les promoteurs de la préservation du patrimoine architectural de Rangoon essaient de sauver de la démolition un immeuble où se réunissaient les nationalistes birmans sous l’égide d’Aung San – le héros de l’indépendance birmane – situé dans le vieux Rangoon, selon l’hebdomadaire Myanmar Times. Le bâtiment de quatre étages situé au 233-235 rue Pansodan, dans le quartier historique de l’ex-capitale de Birmanie, a été déclaré dangereux par la municipalité de Rangoon et les ouvriers ont commencé la destruction des étages supérieurs. Selon l’hebdomadaire, la firme privée United Construction Company projette de construire un immeuble résidentiel de douze étages une fois la destruction achevée.

Les militants de la protection du vieux Rangoon ne comptent toutefois pas rester inactifs. «Les vieux immeubles de la rue Pansodan ont une valeur historique et architecturale considérable. Ce bâtiment a été utilisé dans les années 30 comme lieu de réunion de la Dobama Asi-ayone [«Association Nous les Birmans»] du général Aung San. Détruire ce bâtiment serait une tragédie», a déclaré au Myanmar Times l’historien Thant Myint-U.

Sous couvert d’anonymat, un représentant de la firme de construction a affirmé que le bâtiment n’avait aucune valeur historique. Les promoteurs de la préservation du patrimoine architectural de Rangoon demandent l’adoption par le gouvernement d’un plan-cadre, lequel protégerait les bâtiments historiques du centre de la ville tout en prenant en compte les intérêts des firmes immobilières et des habitants du quartier.

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L’Asie à l’honneur, Chine en tête et Sud-Est dans la foulée

Publié le 10 décembre, l’un des rapports les plus crédibles sur l’état du monde donne la vedette à l’Asie, avec la Chine comme locomotive. Prudence…

Les médias internationaux font leurs manchettes de «Global Trends 2030», un rapport américain fourni tous les quatre ans et pour la cinquième fois par les seize agences américaines de renseignements et avec le concours d’experts privés et étrangers, selon la BBC. L’objet de ce rapport, dont la publication coïncide avec un nouveau mandat présidentiel américain, a pour objet non de prédire l’avenir mais d’aider le pensionnaire de la Maison blanche et la classe politique américaine à gérer leur pays.

Cette fois-ci, préparé par le NIC (National Intelligence Council, organe d’analyse de l’Office of the Director of National Intelligence), le rapport annonce tout bonnement que, «quelques années avant 2030», l’économie chinoise sera «probablement» devenue la première de la planète, devant l’américaine. En 2030, «l’Asie disposera d’un pouvoir ‘dans l’ensemble’ supérieur à celui des Etats-Unis et de l’Europe réunie si l’on fait intervenir le nombre d’habitants, le PIB, les dépenses militaires et l’investissement technologique». Bien entendu, dans ce recentrage du pouvoir et compte tenu de leur propre dynamisme, les pays d’Asie du sud-est auront leur place, notamment l’Indonésie, le Vietnam, les Philippines, la Birmanie, la Malaisie et Singapour.

Toutefois, lors de la présentation du rapport à la presse, Matthew Burrows, qui en est le principal auteur, a précisé, à propos de la Chine, que «disposer de la plus importante économie ne signifie pas forcément être la superpuissance». Selon Bruce Jones, directeur du projet Managing Global Order (Brookings Institution, Washington), cité par ABC,  «l’inquiétude n’est pas de se retrouver avec une Chine forte, une Asie forte, mais plutôt d’avoir une Chine faible et ce que cela signifierait si elle ne pouvait pas accomplir la transition vers une économie avancée».

« Si les choses se passent mal, se demande-t-il, de quelle façon cela influencera le comportement de la Chine à l’égard de ses voisins ?». Pendant sa période de première puissance, soit pendant au moins les 70 dernières années, les Etats-Unis ont eu l’avantage d’avoir des voisins peu compliqués. L’Asie ajoute Jones, est «une région très compliquée pour la Chine».

Le rapport souligne que les principales tendances qu’il dessine peuvent connaître des dérapages : l’effondrement de l’euro et de l’Europe ; une «pandémie» de guerres nucléaires; un effondrement de l’économie chinoise. Et il ne doute guère de l’intervention d’une cyber-guerre, les pays cherchant à protéger leurs infrastructures. Il calcule également que, dans deux décennies, les Etats-Unis auront atteint leur indépendance énergétique, que la population urbaine va continuer de grimper rapidement et que la planète deviendra une somme de sociétés vieillissantes, dotées de classes moyennes croissantes et de ressources naturelles plus limitées.

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Indonésie Singapour Tourisme

Indonésie : l’aviation a perdu son bonnet d’âne

Après de graves déboires, le transport aérien reprend nettement le dessus. Commandes, nouvelles compagnies, nouveaux aéroports.

En 2007, donc voilà cinq ans seulement, l’Europe et les Etats-Unis avaient coiffé d’un bonnet d’âne l’aviation en Indonésie en interdisant l’accès de leurs aéroports à la plupart des compagnies aériennes indonésiennes, à commencer par la compagnie nationale Garuda. Les raisons : la multiplication des accidents aériens, au sol comme en l’air.

Ce désastre est en train de devenir un mauvais souvenir. En 2010, l’Europe a de nouveau autorisé la plupart des vols indonésiens. L’Amérique en fera autant en 2013, selon le Straits Times de Singapour. Le transport aérien est à l’image de l’économie de l’archipel de 240 millions d’habitants : en pleine expansion. Le trafic aérien intérieur a augmenté de 13% en 2012, un record. «Or, seulement le tiers de la population vole aujourd’hui, ce qui indique le potentiel d’une croissance massive», souligne le quotidien singapourien en annonçant que 130 nouveaux parcours intérieurs sont à l’étude et que quatre nouvelles compagnies seront lancées en 2013 : Batik Air (filiale de Lion Air), Nam Air, Kartika et Jatayu.

Les achats d’avions se multiplient auprès de Boeing et d’Airbus. Pour sa part, Lion Air, la compagnie à bas coût favorite des Indonésiens, a commandé 230 avions à Boeing en 2011 (22 milliards de dollars). Parallèlement, les infrastructures aéroportuaires sont mises à jour : construction de 24 nouveaux aéroports, qui devraient être opérationnels en 2017 ; relocation et construction de 21 aéroports supplémentaires qui seront disponibles en 2022. Enfin, des experts de Boeing et d’Airbus ont été engagés pour former les contrôleurs aériens, les services de pompiers et la formation continue des pilotes.

Il reste que l’Indonésie n’est pas sortie du bois, selon la formule de Gerry Soejatman, un analyste interrogé par le Straits Times. Il y a eu des cas de pilotes recourant à des drogues, ou celui d’un avion de ligne qui a atterri sans dommage mais sur un aéroport  situé à douze km de sa destination. «La culture de sécurité doit s’améliorer», a ajouté Gerry.

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Politique Société Thaïlande

Thaïlande : 2 attaques, 7 civils tués dans l’extrême sud

Deux attaques ont fait sept victimes civiles dans l’extrême sud du royaume, où la reprise d’une insurrection islamiste et irrédentiste a presque neuf ans.

Cinq personnes ont été tuées le 11 décembre au petit matin dans la province de Narathiwat lorsque des hommes armés de fusils d’assaut M-16 et AK-47, arrivés à bord d’un pick-up, ont arrosé de balles des consommateurs de thé assis dans une échoppe ouverte. Quatre adultes et un bébé âgé de onze mois ont été tués, a rapporté la police. Quatre autres personnes, dont un bébé de dix mois, ont été blessées. Le propriétaire de l’échoppe occuperait des fonctions officielles dans le village où l’opération a eu lieu.

La deuxième attaque a eu lieu le même jour dans la province voisine de Pattani en fin de matinée. Des hommes armés et vêtus d’uniformes de la police ont pénétré dans les locaux d’une école. Selon le Bangkok Post, ils en ont tué le directeur ainsi qu’un enseignant avant de s’enfuir à bord d’un pick-up volé à un autre enseignant. Les classes avaient repris le matin même à Narathiwat dans 378 écoles publiques fermées à la suite d’une grève des enseignants qui réclamaient des mesures plus strictes de sécurité. Au total, 157 enseignants ont été assassinés depuis la reprise de l’insurrection en janvier 2004.

En l’espace de près de neuf années, le conflit a fait plus de cinq mille victimes. A ce jour, «les capacités des insurgés malais et musulmans dans le sud profond de la Thaïlande prennent de vitesse les contre-mesures des gouvernements successifs de Bangkok», estime un rapport de l’ICG (International Crisis Group, Bruxelles) publié le 11 décembre*. L’ICG ajoute que tous ces gouvernements «sont embourbés dans la suffisance et dans des disputes politiques qui traînent au niveau national».

* ICG, Thailand: The Evolving Conflict in the South  (http://www.crisisgroup.org/ )