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Vietnam : la riposte face aux nouveaux passeports chinois

Hanoï délivre des visas sur feuille séparée aux ressortissants chinois dont les passeports contiennent  des cartes jugées inacceptables.

La polémique se poursuit autour des nouveaux passeports chinois qui affichent des cartes comprenant l’essentiel de la mer de Chine du Sud dont les eaux sont disputées par plusieurs riverains. Après avoir protesté, Hanoï continue de délivrer des visas aux titulaires de ces passeports mais sur des feuilles séparées. Les services d’immigration du Vietnam ont également reçu l’ordre d’invalider, en les tamponnant, les visas figurant déjà sur ces passeports délivrés depuis mai et qui contiennent une carte incluant plus de 80% des eaux de la mer de Chine du Sud, dont les deux principaux archipels revendiqués par le Vietnam et une partie du plateau continental vietnamien.

Les Philippines et Taïwan ont également protesté contre la teneur des nouveaux passeports, estimant qu’elle mettait en cause leur souveraineté. Manille revendique la ‘Mer occidentale’, qui couvre les eaux correspondant à sa zone économique exclusive, ainsi qu’une partie au moins de l’archipel des Spratleys. Taïwan revendique les deux principaux archipels, les Paracels et les Spratleys.

L’Inde a également déclaré «inacceptable» la carte imprimée sur les nouveaux passeports chinois car elle inclut dans le territoire chinois l’Etat indien d’Arunachal Pradesh et une région de l’Himalaya, l’Aksai Chin, que se disputent les deux voisins.

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Culture Thaïlande

Le festival du loi krathong en Thaïlande

Ce charmant festival, dont l’origine remonte au XIIIème siècle, va être observé par des millions de Thaïlandais le 28 novembre.

Le 28 novembre prochain, jour de la pleine lune du douzième mois, des millions de Thaïlandais vont se rendre près d’une étendue d’eau : lac, fleuve, rivière ou bassin pour s’adonner au rite du loi krathong. Le krathong est une corbeille faite d’une section de tronc de bananier et décorée de feuilles de bananiers et de fleurs et sur laquelle on fiche trois bâtons d’encens et une bougie. Loi signifie « faire flotter » ou « laisser dériver ». Le rite consiste donc à faire flotter ces petites corbeilles et à les regarder s’éloigner tout en formulant un vœu. C’est aussi une manière symbolique de se débarasser des choses négatives accumulées durant l’année qui a précédé le festival.

Selon le Dictionnaire insolite de la Thaïlande, de Jean Baffie et Thanida Boonwanno (1), il s’agit également de « remercier la déesse de l’eau, Phra Mae Khongkra, qui offre le précieux liquide aux hommes pour leur consommation et pour s’excuser de jeter les ordures à la rivière ». La fête trouverait son origine dans l’ancien royaume de Sukhotaï au XIIIème siècle.

Phya Anuman Rajadhon, un expert de la culture thaïlandaise, précisait, dans un de ses livres, que, dans le passé, il était coutumier de déposer des piécettes ou un morceau de noix de bétel sur la corbeille flottante. Mais cette pratique n’est plus que rarement observée. Dans les villes, les krathong tendent à être plus sophistiqués que dans les campagnes et peuvent prendre la forme d’oiseaux ou de bateaux.

(1) Editions Cosmopole

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Politique Société Viêtnam

Vietnam : les catholiques dénoncent l’évolution du régime

Condamnations injustes, répression des libertés et des religions, violences, l’Eglise catholique estime que le parti communiste a la main de plus en plus lourde.

La Commission ‘Justice et Paix’ de l’Eglise catholique estime que «l’arbitraire» dans l’application de la loi, déjà relevé dans un premier rapport en mai 2012, se poursuit : condamnations «irrationnelles et totalement injustes» de trois jeunes chrétiens (à Vinh, dans le centre-nord du Vietnam, 20 septembre 2012) et de trois blogueurs (quatre jours plus tard). En outre, «les plaintes collectives pour spoliations de terrains se prolongent sans être réglées» parce que les autorités «protègent les intérêts d’investisseurs ou de différents groupes privilégiés».

Selon ce rapport, qu’Eglises d’Asie, site des Missions Etrangères de Paris, vient de traduire en français, les autorités recourent à des «voyous» pour «réprimer aussi bien des individus que des groupes de personnes, comme par exemple un cortège funéraire, un rassemblement de personnes spoliées de leurs biens ou encore une manifestation». Par ailleurs, poursuit la Commission catholique, l’enrichissement d’«un groupe de privilégiés» se fait, «ces derniers mois», aux «dépens du reste de la population». En 2012, « 40.000 entreprises ont cessé leurs activités». Dans un pays parmi «les moins transparents» du monde, «la corruption, qui est devenue un fléau national, a pour moteur essentiel les organes dirigeants».

Le rapport estime que, de nos jours, «la liberté, l’indépendance et la souveraineté nationale sont dangereusement menacées par les provocations militaires et les empiétements de la Chine voisine» car «la population n’est pas informée du véritable contenu des ‘arrangements’ et des ‘pactes’ conclus entre les autorités des deux pays». La Commission rappelle avoir  écrit en mai : «Ce qui est encore plus difficile à comprendre, c’est la répression sévère infligée par les autorités aux organisations et aux individus qui, par patriotisme, protestent contre le cynisme des envahisseurs. Les hésitations et l’irrésolution manifestées par les dirigeants vietnamiens au sujet de la délimitation des zones frontalières et la protection de la souveraineté nationale en mer d’Orient [mer de Chine du Sud] ont provoqué du mécontentement dans l’opinion publique».

Dans son rapport soumis à la Conférence épiscopale réunie au siège de l’évêché de la province de Thanh Hoa le 1er novembre, la Commission ‘Justice et Paix’ estime que l’ensemble des médias, lesquels «appartiennent strictement à l’Etat», «est censuré et contrôlé très sévèrement». En ce qui concerne la Toile, « les mesures qui ont été prises pour contrôler, interdire, voire détruire les sites Internet ou les blogs individuels, mais surtout les arrestations et les condamnations des blogueurs, ont constitué une très grave violation des droits de l’homme». Enfin en ce qui concerne la liberté des religions, inscrite dans la Constitution, dans certains communes et districts, les catholiques «rencontrent de multiples difficultés» dans «la restauration des chapelles, l’organisation de réunions de prière».

L’Eglise catholique compte près de 7 millions de fidèles dans un pays de 86 à 87 millions d’habitants. Depuis le début du XX° siècle, les négociations entre Hanoï et le Vatican en faveur de l’établissement de relations diplomatiques progressent lentement.

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Politique Thaïlande

Thaïlande : premières salves dans le débat de censure

Le débat de censure à l’Assemblée nationale contre le gouvernement a démarré le 25 novembre par des accusations contre un vice-Premier ministre et un ministre de la Défense.

Lors du débat de censure initié par le parti Démocrate et les autres formations de l’opposition, la Première ministre de Thaïlande Yingluck Shinawatra et plusieurs membres du gouvernement, notamment le vice-Premier ministre Chalerm Yoobamrung et le ministre de la Défense Sukumpol Suwannathat, sont visés. La première salve a été tirée sur le ministre de la Défense, accusé d’avoir été « négligent » et d’avoir « ouvert la voie à la corruption » lors de la révision des termes de références d’un contrat pour l’équipement de deux frégates. Selon l’opposition Démocrate, le ministre a changé ces termes pour choisir un système de défense moins performant que le système spécifié initialement, tout en demandant une somme de 67 millions d’euros pour cette « amélioration ». Le ministre s’est défendu en disant simplement que la marine avait jugé le changement nécessaire.

L’autre temps fort de cette première journée a été la passe d’armes entre deux politiciens réputés pour leur combativité : le vice-Premier ministre Chalerm Yoobamrung, qui supervise la police, et le député Chuwit Kamowisit, ancien propriétaire d’une chaîne de salons de massages érotiques et membre du parti Amour du pays. Chuwit a accusé indirectement Chalerm de bénéficier de pots-de-vin versés par des propriétaires de casinos clandestins pour fermer les yeux sur leurs activités. Chalerm a rétorqué que les « preuves » sous forme de vidéo prises en cachette dans des casinos n’étaient pas suffisantes pour lancer des inculpations, car il fallait voir les joueurs « en train d’effectuer des paris ».

Le débat de censure doit se conclure par un vote le 28 novembre. La coalition gouvernementale menée par le parti Phuea Thai de Yingluck Shinawatra détient 300 sièges sur les 500 de l’Assemblée nationale.

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Analyse Politique Thaïlande

Chronique de Thaïlande : Siam Pitak, la tête et les jambes

Le mouvement Siam Pitak, dernier avatar du mouvement anti-Thaksin, est socialement diversifié et mené par le réseau des militaires à la retraite.

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Politique Thaïlande

Des heurts lors de manifestations en Thaïlande

La manifestation anti-gouvernementale du 24 novembre à Bangkok s’est déroulée pour l’essentiel dans le calme, malgré quelques heurts entre policiers  et militants.

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Brunei Chine Malaisie Philippines Politique Viêtnam

Passeports chinois : la mer de Chine du Sud au rendez-vous

Les nouveaux passeports de la République populaire de Chine comprennent une carte qui inclut l’essentiel de la mer de Chine du Sud. A bon entendeur…

Le Vietnam et les Philippines ont compris le message : les Chinois, qui revendiquent 80% des eaux de la mer de Chine du Sud, sont chez eux et y font ce qu’ils veulent. Le gouvernement vietnamien a formellement objecté auprès de l’ambassade de Chine à Hanoï et Manille a «fortement protesté» par voie diplomatique en découvrant, selon Les Echos, que les nouveaux passeports chinois étaient dotés d’une carte qui incluait, en mer de Chine du Sud, une unité administrative formée unilatéralement par la Chine et portant le nom de Shansha.

La «ville» de Shansha est, selon Pékin, située sur une île des Paracels généralement appelée Woody (que les Chinois appellent Yongxing). Son territoire couvrirait les Paracels, l’ensemble de Macclesfield, le récif de Scarborough (où une sérieuse tension a régné pendant plusieurs semaines entre la Chine et les Philippines) ainsi que l’archipel plus vaste des Spratleys où sont également présents la Malaisie, Brunei et Taïwan.

La création de Shansha avait été suivie de l’annonce, par l’armée chinoise, de la décision d’installer une garnison sur place. Les Chinois avaient chassé manu militari, en 1974, la petite garnison sud-vietnamienne des Paracels, héritage de la colonisation française. Un affrontement brutal entre marines de guerre chinoise et vietnamienne avait fait, en 1988, des dizaines de morts dans les rangs vietnamiens aux Spratleys.

La carte figurant sur les nouveaux passeports chinois «n’est pas ciblée à l’encontre de tel ou tel pays» et Pékin «souhaite communiquer avec les nations impliquées et promouvoir le développement sain de contacts» sur ce dossier, a expliqué le 23 novembre le ministère chinois des Affaires étrangères. Le grignotage chinois en mer de Chine du Sud se poursuit.

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Indonésie Politique Social

Indonésie : Grèves massives dans plusieurs villes

Des milliers d’ouvriers ont défilé, le 22 novembre, dans les grandes villes de l’archipel pour réclamer un allègement de leurs contributions à la sécurité sociale.

La Cour constitutionnelle a récemment statué que les programmes de sécurité sociale font partie des droits des travailleurs et sont, en conséquence, à la charge des employeurs. Ces dispositions, rapporte le Jakarta Post, sont donc jugées conformes à la Constitution en vigueur et les syndicats ouvriers estiment qu’une loi de 2004 sur le système de sécurité sociale doit être amendée. Ils réclament également l’abandon d’un projet de réglementation qui stipule que les contributions à un programme national de santé sont respectivement de 2% du salaire mensuel pour les travailleurs et de 3% pour les employeurs.

Ils ont donc défilé le 22 novembre dans les grandes villes d’Indonésie pour demander au président Susilo Bambang Yudhoyono, de signer un décret (perpu) remplaçant provisoirement la loi de 2004. A Jakarta, plusieurs milliers d’entre eux se sont rendus dans l’ordre devant le palais présidentiel. Aucun incident sérieux n’a été rapporté. Nang Setyono, l’un des coordinateurs des manifestations, a déclaré au Jakarta Post : «Nous avons le sentiment d’avoir été trompés car la loi ne tient pas compte des promesses de la Chambre des Représentants, elle ne nous accorde pas une assurance médicale gratuite».

Bambang Purwoko, expert des questions de sécurité sociale à l’université Pancasila, a estimé que les travailleurs n’ont pas à contribuer aux programmes de sécurité sociale. «Cependant, en ce qui concerne l’assurance sociale, ils doivent verser un premium afin d’accéder aux meilleurs bénéfices», a-t-il ajouté. Les dirigeants des syndicats ont annoncé qu’ils appelleraient à de nouvelles grèves ponctuelles s’ils n’obtiennent pas satisfaction.

L’Indonésie connaît une période de forte expansion économique (un taux de 6,5% en 2012) et le salaire minimum y est encore inférieur de moitié à celui de la Chine. Un relèvement de 44% de ce salaire interviendra en janvier 2013 à Jakarta, a annoncé le nouveau gouverneur élu de la capitale. Les milieux d’affaires ont aussitôt fait savoir que les 18.000 petites et moyennes entreprises de la capitale éprouveraient du mal à faire face à ces coûts supplémentaires.