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Politique Social Société Timor Leste

Recensement crucial des naissances au Timor-Leste

Quatre femmes sur cinq accouchent à domicile au Timor-Leste et 70% des enfants en bas âge ne sont pas enregistrés. Mais cette lacune commence à être réparée.

Le Timor-Leste (Timor oriental), indépendant seulement depuis 2002, a décidé en 2011 que les naissances – 43.000 par an – pouvaient être enregistrées par un chef de village, à l’hôpital ou dans une église (l’immense majorité des 1,1 million d’habitants sont catholiques). Auparavant, les certificats de naissance ne pouvaient être obtenus qu’en se rendant au chef-lieu de district ou à Dili, la capitale, un déplacement difficile et dont les ruraux ne voyaient pas l’intérêt (et beaucoup ne le voient toujours pas).

Irin, agence d’information de l’ONU, reprise par le Jakarta Globe, rapporte que, simultanément, en 2011, l’ONG Plan International et l’Unicef ont lancé une campagne à Alieu et Los Palos, deux des treize districts du pays, d’explication de l’intérêt présenté par les certificats de naissance. Cet enregistrement est «vital», explique Gashaw Dagnew Kebede, de Plan International. «Un gouvernement doit procurer des services sociaux, l’enseignement, la santé ; aussi, quand les enfants sont déclarés et disposent d’un certificat de naissance, organiser leur futur est facile», dit Kebede.

Les certificats de naissance sont également indispensables à la protection devant la justice des enfants maltraités, victimes de trafics ou d’abus sexuels. «Quand les enfants sont maltraités ou victimes d’abus, il est parfois difficile de prouver s’ils sont adultes ou non faute de certificats de naissance», ajoute Kebede.

Victor da Costa Neto, le fonctionnaire en charge, dit que le démarrage du programme d’enregistrement des naissances a été très difficile. Mais des progrès considérables ont été effectués depuis : en 2011, 216.000 certificats de naissance ont été délivrés aussi bien à des adultes qu’à des enfants. L’opération se fait manuellement, faute d’équipement électronique. La construction d’un Etat.

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Culture Histoire Indonésie Politique

Indonésie : un roi pas comme les autres

Le gouverneur de Yogyakarta est le seul non élu d’Indonésie. Le poste est réservé au sultan local. Ainsi en a récemment décidé le Parlement indonésien.

C’est une anomalie. Dans une Indonésie où même les régents (chefs de district) et les maires désormais sont élus, le Parlement de Jakarta a décidé que les fonctions de gouverneur de la ville de Yogyakarta sont «l’héritage» de la famille royale de ce territoire. L’actuel sultan –  Hamengkubuwono X, né en 1946 et couronné en 1989, anglophone, docteur en droit, à l’allure d’un aristocrate moderne – est donc gouverneur à vie, moyennant quoi il a perdu le droit de s’inscrire à un parti politique. Il vient de retourner sa carte de membre au Golkar, l’un des principaux mouvements politiques de l’archipel (la loi ne dit pas, en revanche, s’il peut ou non se présenter à la présidence de la République).

Le Parlement a ainsi mis fin à plus d’une dizaine d’années de négociations et de disputes. En raison du soutien offert par Hamengkubuwono IX, père de l’actuel sultan, au mouvement indépendantiste contre les Néerlandais dès 1945, Sukarno avait décidé que la famille royale de Yogyakarta hériterait du gouvernorat local. Le père de l’indépendance a respecté sa parole. Toutefois, son successeur Suharto (1966-1998) ne l’a pas fait et a confié le poste de gouverneur à un de ses adjoints, le sultan de Paku Alam, petite principauté enclavée dans le territoire de Yogyakarta.

Après le limogeage de Suharto en mai 1998, le gouvernement central a décidé que le gouverneur de Yogyagkarta serait élu. Hamengkubuwono X l’a été sans difficulté. Depuis, la zizanie n’avait pas cessé de se manifester. A Jakarta, un courant voulait que le sultanat de Yogyakarta s’aligne sur les autres sultanats, qui ne bénéficient plus que de rôles honorifiques.

Mais un fort mouvement local s’y opposait. Le sultan, en 1998, est descendu dans la rue pour appuyer les réformes. Et il s’est interposé physiquement quand des voyous ont voulu profiter des manifestations pour saccager le centre. Il a sauvé sa ville.

Sa popularité n’explique pas tout. Le Palais du sultan ou Kraton, à Yogyakarta, bénéficie d’un grand prestige car cette ville de Java central est le successeur, ainsi que le rappele l’Economist de Londres, «du sultanat de Mataram, le dernier des grands empires de Java à avoir résisté à la conquête coloniale». Yogykarta est demeurée, autour de son vaste kraton, la capitale de la culture, des lettres et des arts. La présidence et le Parlement indonésiens ont donc dû faire marche arrière. Aujourd’hui âgé de 66 ans, le sultan n’a désormais qu’un vrai problème : le trône – et, donc, le gouvernorat – ne peut être occupé que par un héritier mâle. Or, suivant l’exemple de son propre père, il a renoncé au concubinage et son épouse lui a donné seulement cinq filles…

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Analyse Politique Viêtnam

Plénum exceptionnel du PC au Vietnam : surmonter la crise

Le Comité central du PC vietnamien se réunit à Hanoï du 1er au 15 octobre. Un meeting long et secret en pleine crise financière avec, pour thème, comment en sortir.

Il était grand temps que la direction communiste se réunisse. Voilà deux années encore, le Vietnam affichait le profil d’un futur tigre asiatique. Puis la machine s’est déréglée. La croissance (entre 4% et 5%) n’est plus au rendez-vous. Après s’être calmée, l’inflation reprend. Les investissements étrangers diminuent. De grandes entreprises d’Etat (Vinashin, Vinalines, EVN) sont devenues des gouffres alors qu’elles étaient prioritaires dans l’octroi des crédits. On parle d’une dette globale de plus de 30 milliards d’€ du secteur public. En raison d’une corruption éhontée, des têtes ont fini par tomber, dans le secteur public comme dans le privé, jusque dans l’entourage des puissants.

Dans son discours inaugural, le secrétaire général du parti, Nguyen Phu Trong, qui fait un peu figure d’homme-tampon, a déclaré qu’il fallait accorder de l’importance au projet de «la poursuite de l’arrangement, de la rénovation, de l’amélioration de l’efficacité des entreprises publiques». Il a également évoqué la nécessité de s’attaquer à «certains problèmes urgents en matière d’édification du Parti en la période actuelle», selon le site du PC ( www.cpv.org.vn ). Le plénum a été précédé d’une campagne interne de «critique et autocritique» dont les médias ont donné des échos.

Le site du PC indique que le plénum «se concentrera» également sur «les lois sur le foncier», les expulsions faisant régulièrement l’objet de confrontations. Il devrait aussi évoquer «le renouvellement fondamental et intégral de l’éducation et de la formation», un secteur en désarroi. Enfin, le chapitre «édification du parti» semble annoncer un débat animé sur la politique du premier ministre Nguyên Tân Dung, reconduit dans ses fonctions en 2011, non sans difficulté en raison des déboires de certaines entreprises publiques.

Le Vietnam semble aujourd’hui désorienté. Il dispose pourtant de gros avantages : population jeune, taux important d’alphabétisation, ressources naturelles. Mais, surtout après son admission au sein de l’OMC en 2007, il a éprouvé du mal à digérer un gros flot d’investissements étrangers. Le laxisme financier de ses dirigeants et quelques mauvaises habitudes ont également contribué au dérapage. «Trop et trop tôt», juge un cadre du PC. Durcir son attitude à l’égard des critiques en les sanctionnant vertement – ce qui parait le cas en ce moment – ne résoudra ni les problèmes du PC ni ceux d’un pays qu’il continue à vouloir gouverner seul.

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Culture Histoire Viêtnam

Vietnam: la chanteuse aux pieds nus peut se produire à nouveau

Après 37 ans d’absence, Khanh Ly, la plus connue des interprètes de Trinh Công Son, est autorisée à se produire sur scène au Vietnam. Une page se rouvre.

Les deux noms sont indissociables. Trinh Công Son a été l’auteur-compositeur pacifiste de la deuxième guerre du Vietnam, l’américaine. Khanh Ly a été sa première interprète et la plus émouvante. Elle chantait pieds nus dans un petit cabaret plein de fumée et de mélancolie rue Tu Do, pour Liberté (ancienne rue Catinat, future rue Dong Khoi, pour Insurrection générale). Son vivait entre la maison familiale à Saigon et sa ville natale de Hué.

Les chansons pacifistes de Son, interprétées par Khanh Ly, étaient interdites d’antenne à Saigon comme à Hanoi. De quoi casser le moral des combattants, estimaient les gouvernants des deux bords. Mais elles circulaient à des millions d’exemplaires au nord comme au sud du dix-septième parallèle, ligne de démarcation entre les deux zones. Les guitares des soldats, dans les deux camps, les suivaient au «front». Les Vietnamiens ont la poésie musicale dans le sang.

En 1975, Khanh Ly s’est enfuie aux Etats-Unis. Elle y a poursuivi sa carrière de chanteuse. Trinh Công Son a été en «rééducation» non loin de Hué en attendant l’autorisation de rejoindre son domicile à Saigon. Il s’est remis à écrire, à chanter, et il s’est essayé à la peinture. Et puis, le temps a fait son œuvre, la guerre s’est éloignée, Son s’est éteint en 2001, laissant derrière lui plus de trois cents chansons/poèmes qui ont renouvelé la chanson au Vietnam. Quant à Khanh Ly, elle a refait sa vie aux Etats-Unis. Mais si les Vietnamiens du Vietnam la connaissent moins que Son, ils en repèrent souvent la voix.

A Hanoï, le ministère vietnamien de la Culture, des Sports et du Tourisme a accordé, selon le site Tuoi Tre, une licence à Khanh Ly, aujourd’hui âgée de 67 ans, l’autorisant à donner des représentations d’ici à la fin de l’année. Coïncidence ? 2012 marque les cinquante ans de  carrière de Khanh Ly alors que 2011 a été l’occasion de nombreuses manifestations lors du dixième anniversaire de la mort de Trinh Công Son. Une page qui se rouvre, riche en beauté. Et en nostalgie.

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Histoire Indonésie Politique

Les massacres de 1965 en Indonésie : un ministre les justifie

La polémique sur les massacres de 1965 (un demi-million de victimes) prend de l’ampleur : un membre important du gouvernement estime qu’ils étaient nécessaires.

Djoko Suyanto, 62 ans, maréchal de l’air à la retraite, qui a terminé sa carrière militaire comme commandant en chef des forces armées de l’Indonésie, est depuis 2009 l’un des trois super-ministres du gouvernement, en charge des affaires politiques, légales et de sécurité. Il n’a pas du tout apprécié les résultats de l’enquête de quatre ans de Komnas HAM (Commission nationale des droits de l’homme) qui font valoir que la persécution et les meurtres de membres présumés du PKI (PC indonésien) en 1965-1966 et de leurs familles représentent «une grossière violation des droits de l’homme».

«Définissez une grossière violation des droits de l’homme ? Contre qui ? Et que se serait-il passé si le contraire était intervenu ?», a déclaré Djoko, selon le site du Jakarta Post, en marge d’une réunion avec une Commission parlementaire le 1er octobre. A ses yeux, a-t-il dit, il s’agissait de sauver le pays. «Ce pays ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui si cela ne s’était pas produit. Bien sûr, il y a eu des victimes et nous enquêtons», a-t-il ajouté.  L’enquête de Komnas HAM a rapporté le rôle central joué par l’Etat et les militaires, notamment avec la détention de suspects dans des garnisons où ils ont été interrogés, torturés, assassinés.

Le président Susilo Bambang Yudhoyono, général à la retraite, a ordonné à l’Attorney General de donner suite à l’une des requêtes de Komnas HAM : la formation d’une Commission Réconciliation et Vérité. Sans effet pour le moment. Des députés ont dénoncé le rapport et la polémique ne fait qu’enfler. En 2006, quand il était patron des forces armées, Djoko avait condamné publiquement l’attitude d’ONG indonésiennes qui dénonçaient les exactions commises en Papouasie occidentale, où la situation n’a pas changé depuis.

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Politique Viêtnam

La règle du PC pour un mariage au Vietnam: pas plus de 50 plats

Crise financière et procès pour corruption ne font pas l’affaire des futurs mariés communistes : pas plus de 300 invités à un banquet d’un maximum de 50 plats.

Au Vietnam, la tradition veut qu’un mariage se célèbre, en famille seulement, au domicile des parents du futur marié, devant l’autel des ancêtres, et que cette cérémonie soit suivie par un banquet, à l’extérieur, offert aux amis et connaissances. Ces dernières décennies, la pénurie avait introduit une habitude qui perdure : les invités déposent à l’entrée une enveloppe de billets de banque, avec enregistrement des «donateurs», afin d’aider les familles du nouveau couple à couvrir les frais de la fête.

Avec le boom économique, chez les riches et les puissants, certains de ces banquets ont pris ces derniers temps des proportions extravagantes dans des restaurants d’hôtels cinq étoiles : plusieurs centaines d’invités, de somptueux festins, des orchestres de première qualité et même, dans le cas des puissants, des enveloppes trop gonflées pour ne pas être celles de courtisans. Un mariage peut également offrir l’occasion, chez les m’as-tu-vu, d’étaler leur fortune, leur succès.

Le comité du PC à Hanoï a décidé de mettre un terme à ces excès, selon le site de Tuoi Tre. Chez les communistes, les banquets de mariage ne devront pas réunir plus de 300 convives et n’afficher pas plus de 50 plats. L’objectif : «entretenir le style de vie civilisé lors des mariages en ville». Le nouveau règlement, en date du 28 septembre, stipule que les membres du PC «doivent se comporter de façon exemplaire et doivent organiser des réceptions de mariage dans un esprit de solennité, de façon saine et économe». Une exception : si deux familles veulent jumeler deux unions, elles peuvent organiser un banquet commun de 600 convives.  Mais la multiplication des réceptions sur plusieurs jours est interdite, au même titre que de les tenir dans un palace ou un restaurant de grand luxe. Une question : les convives passeront-ils leur temps à se compter entre eux et à compter le nombre des plats ?

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Asie Histoire Indonésie Politique

Indonésie : le souvenir de Gus Dur, l’ouléma tolérant

Les Indonésiens gardent le souvenir non du président fantasque mais de l’ouléma tolérant. Abdurrahman Wahid, alias Gus Dur, est de nos jours cité en exemple.

Mille enfants ont participé, fin septembre, à des récitals du Coran à la mémoire d’Abdurrahman Wahid, décédé voilà trois ans, le 30 décembre 2009. Ces manifestations suivies de séances de prière ont eu lieu au pensionnat religieux de Tebuireng, à Jombang (Java Est), qui appartient à la famille de Gus Dur – le nom familier de l’ouléma – et où il a été enterré.

Etonnant destin que celui de cet ouléma polyglotte, cosmopolite, féru de littérature, de football, de cinéma, qui a étudié un peu partout, y compris six mois à Lyon. Gus Dur a également présidé le plus grand mouvement musulman de la planète (le Nahdlatul Ulama, fondé par son grand-père et qui revendique 40 millions de membres).

Mais Gus Dur, né en 1940 sous le signe du Dragon d’or, avait le virus de la politique. Il avait commencé à le manifester pendant les dernières années du règne de Suharto, opposant de plus en plus ouvertement à l’autocrate-kleptocrate une autorité morale. Et, quinze mois après le limogeage de Suharto, Gus Dur s’est arrangé – il était à la fois malin et manœuvrier – pour se faire élire par le Parlement à la présidence de l’Indonésie (la première élection présidentielle au suffrage universel n’aura lieu qu’en 2004).

Il n’est pas resté longtemps chef de l’Etat : dix-huit mois. Le même Parlement et l’armée se sont arrangés pour renvoyer ce président victime de cécité, incapable de gouverner, fantasque, plein d’idées jetées en l’air mais très peu appliquées. Son départ de la politique, sous la risée du grand nombre, a été humiliant.

Pourtant, il a amorcé la réintégration d’une minorité chinoise brimée ; il a lancé la décentralisation d’un Etat hyper-centralisé alors qu’il est fait de milliers d’îles et de plusieurs archipels peuplés de quelque 300 ethnies ; il a également lancé l’idée d’une défense archipélagique, avec priorité à la marine et à l’aviation et non à une armée de terre politisée et affairiste. Mais surtout, bien avant sa mort, Gus Dur est devenu le symbole d’un islam tolérant, avec ses appels répétés à la cohabitation ethnique et religieuse, avec son admission des terribles exactions commises par des milices musulmanes en 1965-1966, avec ses excuses aux Timorais de l’Est après les massacres commis par les soldats indonésiens sur leur territoire. L’apôtre d’un islam modéré : apparemment, c’est cette image que les Indonésiens veulent conserver.

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Indonésie Société

Indonésie : alerte à la violence dans les lycées

Les établissements secondaires sont le théâtre d’une violence croissante en Indonésie, avec morts d’enfants. Les autorités réagissent mollement.

«Aucun parent ne devrait envoyer son enfant à l’école le matin en se demandant s’il en reviendra en vie». Tel est le cri d’alarme lancé dans un éditorial par le Jakarta Globe. Le 26 septembre un lycéen a été tué dans une bagarre alors qu’un autre était grièvement blessé dans une autre. Quarante-huit heures auparavant, un garçon âgé de quinze ans a été mortellement blessé à coups de couteau au cours d’un affrontement du même genre entre lycéens, rapporte également le quotidien anglophone de Jakarta.

Selon des statistiques officielles, 339 bagarres impliquant collégiens et lycéens ont été rapportées en 2011, dans l’ensemble de l’Indonésie. Bilan : 82 morts. «C’est inacceptable, et nos officiels devraient être mis en cause pour laisser ces incidents se produire et se multiplier», estime le Jakarta Globe. Des experts ont déjà appelé à une refonte de l’enseignement, notamment secondaire, qui «met trop l’accent sur l’apprentissage par cœur et pas assez sur le façonnement du caractère». Le quotidien rapporte également que «la violence en classe est aussi commune, des enseignants frappant, semble-t-il, leurs élèves».

Beaucoup de ces bagarres entre élèves d’institutions différentes se déroulent à l’extérieur, dans la rue, comme c’est d’ailleurs le cas en Thaïlande. Le quotidien note que la police ne se déplace guère pour y mettre un terme et que la non-application de la loi encourage les jeunes à faire ce qu’ils veulent. Il arrive aussi que les agents de police n’osent pas s’interposer, de peur que les lycéens appartiennent à des familles influentes. «Notre système d’éducation tue nos enfants», titre le Jakarta Globe.